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ruines d'un château fort ; port dit du Gros-Noyer; dépôt de remontes. Chapellerie, toiles, cordes. Patrie de Viète, N. Rapin, Brisson, Belliard. Le cardinal de Bourbon (Charles X) y mourut. — Fontenay-le-Comte doit son nom et son origine aux comtes de Poitiers, qui la possédaient. Elle fut souvent prise et reprise pendant les guerres religieuses et sous la République. Pendant la Révolution, cette v. prit le nom de Font.-le-Peuple; elle fut jusqu'en 1804 le ch.-l. du dép.

FONTENAY (le P.), jésuite, né à Paris en 1663, mort en 1742, était recteur du collège d'Orléans quand on le chargea de continuer l’Histoire de l'Église gallicane commencée par Longueval. Il en publia les tomes IX et X.

FONTENELLE (Abbaye de). V. ST-VANDRILLE.

FONTENELLE (Bern. LE BOVIER de), l'homme le plus universel de son siècle, né à Rouen en 1657, m. à Paris en 1757, âgé de 100 ans, était, par sa mère, neveu de Corneille. Il remporta dès l'âge de 14 ans un prix académique, se fit connaître par des poésies légères et pastorales, donna en 1680 une tragédie, Aspar, qui fut sifflée ; prit part à la querelle sur le mérite des anciens, et se déclara pour les modernes ; fit des opéras, entre autres Thétis et Pelée, qui eut du succès, publia un roman médiocre, les Lettres du chevalier d'Her***, donna en 1680 ses Dialogues des morts, qui furent bien accueillis, et fit paraître en 1686 les Entretiens sur la pluralité des Mondes, puis l’Histoire des oracles, d'après Van Dal, ouvrages qui le placèrent parmi les bons écrivains de l'époque, elle firent admettre à l'Académie française en 1691. Dans la seconde moitié de sa vie il se livra plus spécialement aux sciences exactes, composa la Préface de l'analyse des infiniment petits de L'Hôpital, et donna lui-même la Géométrie de l’infini (1727). Il entra en 1697 à l'Académie des sciences, et fut de 1699 à 1737 secrétaire de cette compagnie ; il rédigea en cette qualité l’Histoire de l'Académie (1666-99), et les Éloges des Académiciens, qui sont regardés comme le modèle du genre. Il s'occupa aussi de métaphysique et professa le cartésianisme tout en s'écartant de Descartes sur la question de l'origine des idées ; il a laissé un traité Du Bonheur et un Projet de traité de l'esprit humain. Fontenelle brille surtout par la clarté et la simplicité du style ; il eut le talent de mettre les matières scientifiques à la portée de tous les lecteurs. Il se fit une réputation dans le monde par la finesse de son esprit et l'à-propos de ses reparties. Portant jusqu'à l'excès la réserve, il disait que s'il tenait toutes les vérités dans sa main, il se garderait bien de l'ouvrir. On lui a reproché de la sécheresse et de l’égoïsme ; on cite cependant de lui des traits de générosité ; il était d'ailleurs sensible à l'amitié et fut étroitement lié avec Lamotte. Ses Œuvres ont été publiées en 1758, 11 vol. in-12 ; 1790, 8 vol. in-8, et 1825, 5 vol. in-8. D'Alembert et Garat ont écrit son Éloge.

FONTENELLES (Guy de BEAUMANOIR, baron de), chef de bande, d'une anc. famille de Bretagne, se déclara pour la Ligue, s'empara de plusieurs places en Bretagne, notamment de l'île de Tristan, dont il fit son quartier principal, et exerça d'horribles cruautés. Il n'en fut pas moins compris dans le traité que Mercœur fit avec Henri IV ; mais, ayant depuis trempé dans la conspiration de Biron, il fut rompu vif à Paris en place de Grève, en 1602.

FONTENOY, vge de Belgique (Hainaut), à 7 kil. S. E. de Tournay, près de la r. dr. de l'Escaut ; 700 h. Les Français, commandés par le maréchal de Saxe, y battirent, le 11 mai 1745, les Anglais, les Autrichiens et les Hollandais coalisés.

FONTENOY-LE-CHÂTEAU, bourg de France (Vosges), à 27 kil. S. O. d'Épinal ; 2000 hab. Kirschenwasser. Patrie du poëte Gilbert. — C'était autrefois une ville très-forte; elle a appartenu à la maison de Bourgogne, et passa, dans le XVIIIe siècle, à celle de Croy.

FONTENOY-EN-PUISAYE. V. FONTENAY.

FONTETTE (Charles Marie FEVRET de), érudit, né en 1710 à Dijon, d'une honorable famille de magistrats (V. FEVRET), mort dans la même ville en 1772, fut dès l'âge de 26 ans conseiller au parlement de Bourgogne. Il s'adonna à l'histoire et rassembla une foule de documents précieux, qui ont été recueillis à la Bibliothèque impériale. On lui doit une édition fort améliorée de la Bibliothèque historique du P. Lelong, 1768.

FONTEVRAULT, Fons Ebraldi, bourg du dép. de Maine-et-Loire, à 16 k. S. E. de Saumur ; 830 h. Ce bourg est célèbre par une riche abbaye de Bénédictines, fondée par Robert d'Arbrissel en 1099. Ce monastère, qui renfermait à la fois des religieuses et des religieux, fut toujours, depuis la mort de Robert, gouverné par une abbesse. Cette abbaye, qui était chef d'ordre, eut de nombreuses succursales ; on comptait en 1245 jusqu'à 5000 Fontevristes. Les religieuses portaient la robe blanche, le rochet de batiste plissé, la guimpe, les bas et les souliers blancs, la ceinture noire et le voile noir ; quand elles sortaient, elles avaient une longue robe d'étamine noire. Depuis 1804, l'abbaye a été transformée en une maison de détention ; une colonie agricole y est annexée.

FONTRAILLES (L. d'ASTARAL, marquis de), fut chargé par Gaston, duc d'Orléans, de négocier avec le duc d'Olivarez les moyens de seconder la conspiration de Cinq-Mars contre le cardinal de Richelieu, et conclut le traité secret par lequel l'Espagne devait fournir des troupes et de l'argent. La conspiration ayant été découverte, Fontrailles s'enfuit en Angleterre ; il n'en revint qu'après la mort du cardinal, et mourut en 1677. On a de lui : Relation des choses particulières de la cour pendant la faveur de M. de Cinq-Mars (dans les Mém. de Montrésor et la collection Petitot), et des Lettres, restées manuscrites.

FOOTE (Samuel), acteur et auteur comique anglais, surnommé l’Aristophane moderne, né en 1720 dans le comté de Cornouailles, mort en 1777, dirigea pendant quelque temps le théâtre de New-Market en même temps qu'il y jouait comme acteur, et se fit remarquer par la licence avec laquelle il attaquait dans ses rôles les personnages contemporains les plus distingués ; on fut forcé plusieurs fois de lui interdire la scène. Il réussissait surtout dans la farce et la satire. Ses œuvres se composent de vingt pièces, qui brillent plutôt par l'esprit et la gaieté que par le plan. On n'a guère conservé au théâtre qu'une seule de ses pièces, The Mayor of Garrat. Elles ont été réunies à Londres en 1778, 4 vol. in-8.

FORBACH, v. d'Alsace-Lorraine, à 18 k. N. O. de Sarreguemines ; 4428 h. Victoire de l'armée allemande (6 août 1870).

FORBIN, anc. famille de Provence, qui a produit plusieurs hommes distingués, a pour chef Palamède de Forbin, seigneur de Soliers, surnommé le Grand, qui fut d'abord président de la Chambre des comptes et conseiller du roi René, comte de Provence. Il décida ce prince à céder ses États à Louis XI, qui, dès qu'il en fut maître, le nomma gouverneur de la Provence, 1481. Il mourut en 1508. Cette maison a formé plusieurs branches, dont les principales sont celles de Forbin des Issarts et de Forbin Janson.

FORBIN (Claude, d'abord chevalier, puis comte), brave marin, né en 1656 à Gardane, près d'Aix en Provence, m. en 1733, servit d'abord sous le comte d'Estrées en Amérique et sous Duquesne au bombardement d'Alger, où il fit preuve d'une rare intrépidité. Après avoir été deux ans grand amiral du roi de Siam, près duquel il avait accompagné l'ambassadeur français (1686), il eut le commandement d'une frégate, avec laquelle il seconda Jean Bart dans ses luttes contre les Anglais. Nommé chef d'escadre en 1707 après une sanglante victoire remportée sur les mêmes ennemis dans la mer du Nord, il se signala avec Duguay-Trouin au combat du cap Lizard. Chargé en 1708 de conduire à Édimbourg le chevalier de St-Georges, il ne put y réussir, et comme on le rendait responsable de cet échec, il se retira du service, 1710. Ses Mémoires, publiés à Amster-