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du Belvédère et de Mondragone, établit à Tivoli la digue qui servait à former l’anc. cascade de l’Anio, et éleva des digues à Ravenne et à Ferrare.

FONTANA (Dominique), architecte, frère du préc., né en 1543 à Mili, m. à Naples en 1607, fut chargé par Sixte-Quint de dresser l’obélisque qu’on voit actuellement sur la place St-Pierre à Rome, et qui était alors près du Vatican, à moitié enseveli sous des ruines. Rome lui doit aussi le palais pontifical de Montecavallo, au Quirinal, la bibliothèque du Vatican, l’Acqua felice, fontaine qui amène l’eau d’une montagne éloignée d’env. 20 kil. À la mort de Sixte-Quint, Fontana fut accusé par des ennemis jaloux d’avoir détourné à son profit des sommes considérables, et sa vit obligé de quitter Rome. Il se retira à Naples, y fut nommé ingénieur du roi, et y construisit la fontaine Médina et le palais royal, ouvrages qui suffiraient à sa réputation.

FONTANA (Charles), architecte, né à Bruciato près de Côme en 1634, mort à Rome en 1714, fut chargé par Innocent XI et Clément XI de la construction des palais Grimani et Bolognetti, du mausolée de la reine Christine dans l’église St-Pierre, des fontaines St-Pierre et Ste-Marie, du théâtre Tordinone, de l’église St-Michel à Ripa, du palais du mont Citorio, etc. On a de lui plusieurs écrits relatifs à son art : Il tempio Vaticano e la sua origine con gli edificii più cospicui antichi e moderni, Rome, 1694 ; l’Anfiteatro Flavio descritto e delineato, 1725 ; etc.

FONTANA (Félix), physicien et anatomiste, né dans le Tyrol en 1730, mort à Florence en 1805, professa d’abord la philosophie à Pise, puis fut appelé à Florence par le grand-duc Léopold (depuis empereur), et chargé par ce prince de former dans cette ville un cabinet de physique et d’histoire naturelle. Il réussit à représenter par des préparations en cire coloriée toutes les parties du corps humain. On lui doit aussi de savantes recherches sur la physiologie, la chimie et la physique. Ses principaux ouvrages sont : Riserche filosofiche sopra la fisica animale, Florence, 1775 ; Riserche fisiche sopra’l veneno della vipera, Lucca, 1767 ; Principes raisonnés sur la génération, etc. — Son frère, le P. Grégoire Fontana, 1735-1803, membre de la communauté des Écoles pies, se distingua comme mathématicien, remplaça Boscovich dans la chaire de mathématiques de Pavie, et exécuta de beaux travaux d’analyse.

FONTANELLE (J. Gaspard DUBOIS), littérateur, né en 1737 à Grenoble, mort en 1812, travaillait avant la Révolution au Journal de Politique et de Littérature et au Mercure de France, et fut, dans ses dernières années, professeur de belles-lettres à l’École centrale de l’Isère, puis professeur d’histoire à la Faculté de Grenoble. Il s’est exercé dans différents genres de littérature. Parmi ses nombreux écrits nous citerons : Naufrage et aventures de Pierre Viaud, 1768 ; Anecdotes africaines, 1775 ; Contes philosophiques et moraux, 1779 ; Vie de P. Arétin et de Tassoni, 1768 ; une traduction des Métamorphoses d’Ovide, 1802 ; un Cours de belles-lettres, publié en 1813, ouvrage encore utile. Il a aussi composé plusieurs pièces de théâtre, entre autres Éricie ou la Vestale, 1768, dont la représentation fut défendue.

FONTANES (L. de), poëte et administrateur, né à Niort en 1757, mort à Paris en 1821, était fils de J. Marcellin de Fontanes, inspecteur des manufactures, et fut élevé par les Oratoriens. Il se distingua de bonne heure par son talent pour la poésie et publia ses premières productions dans le Mercure de France et l’Almanach des Muses. Dans la Révolution, il se montra l’ami d’une sage liberté. Proscrit au 18 fructidor, il se réfugia en Angleterre, où il se lia avec Chateaubriand. Il revint après le 18 brumaire et s’attacha à Bonaparte. Lors du rétablissement des études, il fut nommé professeur de belles-lettres au collége des Quatre-Nations, et membre de l’Institut. Il entra en 1804 au Corps législatif, en devint président en 1805, et s’y fit remarquer pas son éloquence, mais aussi par son adulation ; cependant il mêla quelquefois à l’éloge, d’utiles avis. Nommé en 1808 grand maître de l’Université, il fit refleurir les bonnes études et favorisa la religion. Il fut appelé au sénat en 1810. M. de Fontanes a laissé peu de poésies, mais elles se distinguent par l’élégance et la pureté du style. On estime surtout le Verger, 1788 ; le Jour des Morts, imité de Th. Gray, 1796 ; les Tombeaux de St-Denis, 1817 ; une trad. de l’Essai sur l’homme de Pope, 1783 et 1821. Il travailla longtemps à un grand poëme épique, la Grèce délivrée, qu’il n’a pu achever. Non moins remarquable comme orateur que comme poëte, il brille par la noblesse et l’élégance, mais il manque de feu. La collection de ses discours a été publiés en 1821 ; on y remarque l’Éloge de Washington, (1800). Ses Œuvres ont été pub. en l839 par Ste-Beuve, 2 v. in-8, d’après ses mss., avec une bonne Notice sur l’auteur.

FONTANET, v. de France. V. FONTENAY.

FONTANGES (Marie Angélique de SCORAILLE, duchesse de), née en 1661, n’avait que 17 ans lorsqu’elle fut produite à la cour, comme fille d’honneur de Madame ; elle frappa le roi par sa beauté et ne tarda pas à supplanter Mme de Montespan. Mais ayant perdu ses charmes à la suite d’une couche, et n’ayant point d’ailleurs assez d’esprit naturel pour captiver le roi, elle fut bientôt oubliée. Elle se retira au couvent de Port-Royal, où elle mourut en 1681, à 20 ans. Elle avait fait venir la mode d’une coiffure qu’elle affectionnait et qui porta son nom.

FONTANIEU (Gaspard Moïse), savant historien, né en 1693, mort en 1767, fut successivt intendant de Grenoble, conseiller d’État, contrôleur des meubles de la couronne. Il a laissé en manuscrit des Histoires de Charles VII, de Charles VIII, du Dauphiné ; mais il est surtout connu pour avoir formé un riche et précieux recueil de titres sur l’histoire de France, avec notes, observations et dissertations. Ce recueil, remplissant 841 portefeuilles in-4, est à la Bibliothèque impériale.

FONTANINI (Juste), écrivain italien, né en 1666 dans le Frioul, mort en 1736, fut nommé par Clément XI professeur d’éloquence à l’Université de Rome, cultiva avec succès l’histoire ecclésiastique et s’en servit pour défendre avec ardeur les intérêts du St-Siége. Il en fut récompensé par de riches bénéfices et le titre d’archevêque d’Ancyre ; néanmoins, il finit ses jours dans la disgrâce. Parmi ses ouvrages, on remarque un Traité de l’éloquence italienne, 1706, et une Histoire des savants du Frioul.

FONTARABIE, Fons Rapidus en latin moderne, Fuenterrabia en espagnol, l’Œaso des anciens, v. d’Espagne (Guipuscoa), sur la Bidassoa, à son emb. dans le golfe de Gascogne ; 2000 hab. Petit port, fort St-Elne. Importante autrefois. Elle fut assiégée à diverses reprises, notamment en 1521 par François I, en 1639 par Condé, qui ne put la prendre, et en 1719 par Berwick, qui s’en empara.

FONTENAY, FONTANET ou FONTENOY-EN-PUISAYE, Fontanetum, vge de l’anc. Bourgogne (Yonne), à 28 kil. S. O. d’Auxerre ; 850 hab. Célèbre par la victoire que Charles le Chauve et Louis le Germanique y remportèrent sur leur frère Lothaire, le 25 juin 841. Un monument commémoratif y a été érigé en 1860.

FONTENAY-AUX-ROSES, joli vge du dép. de la Seine, à 2 kil. N. O. de Sceaux, à 10 k. S. de Paris ; 1200 h. Il doit son nom à la grande quantité de roses qu’on y cultivait. Station du chemin de fer de Sceaux ; nombreuses maisons de campagne ; institution de Ste-Barbe des Champs, succursale du collége Ste-Barbe. — Dans l’arr. de Sceaux se trouve aussi Fontenay-sous-Bois, à 2 kil. E. de Vincennes, et attenant au bois de ce nom ; 1569 h.

FONTENAY-l’ABATUT. V. FRONTENAY.

FONTENAY-LE-COMTE, ch.-l. d’arr. (Vendée), sur la Vendée, à 56 kil. S. B. de Bourbon-Vendée ; 6170 h. Trib., collége, belle église, fontaine gothique, qui a fait donner à la ville le nom qu’elle porte ; grandes