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portugais, né en 1528 au vge de Cortizada, mort en 1599, professa la philosophie à Evora et à Lisbonne, s’éleva aux premières dignités de son ordre, fut nommé par Philippe II ministre de Portugal quand l’Espagne fut devenue maîtresse de ce royaume, et fut chargé de diverses négociations par le pape Grégoire XIII. On a de lui Institutiones dialecticæ, Lisb., 1564, et un Commentaire sur la Métaphysique d’Aristote, en latin, Rome, 1572-1602, 4 vol. in-fol. Il inventa en théologie la Science moyenne, méthode par laquelle il voulait concilier le libre arbitre avec la Providence, et qu’on attribue aussi à Molina.

FONTAINE, ch.-l. de c. (territoire de Belfort), à 9 kil. E. N. E. de Belfort ; 310 hab.

FONTAINE-FRANÇAISE, ch.-l. de cant. (Côte-d’Or), à 34 kil. N. E. de Dijon ; 1100 hab. Forges, hauts fourneaux. Henri IV y battit les Ligueurs commandés par le duc de Mayenne et par les Espagnols (15 juin 1595) : c’est là qu’il sauva la vie à Biron.

FONTAINE-LÈS-DIJON, bourg aux portes de Dijon. Patrie de S. Bernard. Anc. prieuré des Feuillants.

FONTAINE-LE-DUN, ch.-l. de c. (Seine-Inférieure), à 23 kil. N. E. d’Yvetot ; 500 hab.

FONTAINE-L’ÉVÊQUE, v. de Belgique (Hainaut), sur la Bablone et près de la Sambre, à 9 k. O. de Charleroi ; 3000 hab. Fonderie de fer. Marbre aux env. — Longtemps les comtes de Hainaut et les princes de Liége s’en disputèrent la possession ; les Autrichiens s’en emparèrent en 1757 ; les Français la leur enlevèrent en 1794. Ceux-ci la rendirent en 1814.

FONTAINE (Nicolas), né à Paris en 1625, mort à Melun en 1709, passa quelques années à Port-Royal, s’attacha à Nicole, Arnauld et Sacy, et fut enfermé à la Bastille avec ce dernier comme janséniste, de 1664 à 1669. Il a laissé, entre autres ouvrages : Vies des Saints pour tous les jours de l’année, 1679 ; Les Figures de la Bible, 1694, ouvrage connu sous le nom de Bible de Royaumont et attribué à Le Maistre de Sacy ; une trad. des Homélies de S. Jean Chrysostôme sur les épîtres de S. Paul, et de précieux Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royal, 1726.

FONTAINE DE LA ROCHE (Jacq.), ardent janséniste, né à Fontenay-le-Comte en 1688, m. en 1741, était curé de Mantelan au diocèse de Tours. Il rédigea, depuis 1727 jusqu’à sa mort, les Nouvelles ecclésiastiques, et exalta dans sa gazette les prétendus miracles du diacre Pâris. Il figura parmi les Appelants.

FONTAINE DES BERTINS (Alexis), géomètre, membre de l’Académie des sciences, né en 1725 à Claveyson (Drôme), mort en 1771, conçut le goût des mathématiques en lisant la Géométrie de l’infini de Fontenelle, et donna d’ingénieuses solutions de plusieurs des problèmes les plus difficiles. Il s’occupa le premier de la théorie générale et des applications du calcul intégral, et donna à l’Académie des sciences des Mémoires qui ont été imprimés en 1740, en un vol. in-4. Il eut de vives disputes avec d’Alembert au sujet de la priorité de la découverte du principe général de dynamique connu sous le nom de Principe de d’Alembert.

FONTAINE MALHERBE (Jean), littérateur, né près de Coutances vers 1740, mort en 1780, a composé des héroïdes, des discours en vers, des fables, des contes moraux et des pièces de théâtre médiocres. Plusieurs de ses poésies furent couronnées par l’Académie.

FONTAINE (P. François), architecte, né à Pontoise en 1762, mort en 1853, était fils d’un architecte. Envoyé à Rome en 1785, après avoir obtenu le second grand prix, il s’y lia avec Percier ; fut adjoint à ce dernier comme architecte des bâtiments de la couronne sous l’Empire, prit part aux grands travaux de construction entrepris alors à St-Cloud, au Louvre, aux Tuileries, à Compiègne, à Fontainebleau, traça le dessin de la rue de Rivoli, éleva l’arc de triomphe du Carrousel (1810), construisit sous Louis XVIII la chapelle expiatoire de Louis XVI (rue d’Anjou) ; exécuta pour le duc d’Orléans d’importants travaux à Eu et à Neuilly, et dirigea la restauration du palais de Versailles. Il a écrit, soit seul, soit avec Percier : Maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome (1813, in-fol.) ; Décorations intérieures (1812, in-fol.), Il a laissé des Mémoires, encore inédits. Il avait été nommé dès 1811 membre de l’Académie des beaux-arts. M. Halévy y a lu sa Notice en 1854.

FONTAINEBLEAU, Fons Blaudi ou Fons Bellaqueus en latin moderne, cb.-l. d’arr. (Seine-et-Marne), à 17 kil. S. de Melun (14 par ch. de fer), à 60 k. S. E. de Paris, au milieu de la belle forêt de Fontainebleau et sur le chemin de fer de Paris à Lyon ; 11 939 h. Vaste château royal, avec un parc et des jardins magnifiques. Trib. de 1re inst., collége, bibliothèque. Caserne d’infanterie, quartiers de cavalerie ; hospice ; manufacture de faïence et de porcelaine. Fontainebleau est le lieu de naissance de Henri III et de Louis XIII, des auteurs dramatiques Dancourt et Poinsinet, et du peintre Lantara. On récolte à Fontainebleau et dans les environs, notamment à Tomery, l’excellent raisin dit chasselas de Fontainebleau ; on retire de la forêt des quantités énormes de grès qui servent au pavage. La forêt a 53 kil. de tour et 19 796 hectares de superficie. On a beaucoup disputé sur l’étymologie du nom de Fontainebleau : il paraît venir d’une source dite Bleau, que renferme la forêt, et qui elle-même a été ainsi appelée, soit à cause de la beauté de ses eaux (fontaine belle eau), soit parce qu’elle fut découverte pendant une chasse par un chien nommé Blaud. — Résidence royale dès le temps du roi Robert (999) ; habitée surtout par Louis VII et ses successeurs jusqu’au XIVe siècle ; agrandie par François I (qui l’orna des chefs-d’œuvre de l’art), par Henri II, Henri IV, Louis XIV et Napoléon, et restaurée de 1837 à 1840 par Louis-Philippe. Séjour de Christine, qui y fit assassiner Monaldeschi ; de Pie VII, pendant sa détention, 1812-13. Plusieurs édits sont datés de Fontainebleau (1539, 1550, 1561). Louis XIV y signa la révocation de l’édit de Nantes, 1685. Il y fut conclu en 1785, sous la médiation de la France, un traité de paix entre l’Autriche et la Hollande. En 1807 un traité y fut signé entre la France et l’Espagne ; le 4 avril 1814, Napoléon y abdiqua en faveur de son fils : il y fit de touchants adieux à la vieille garde (le 20 avril). Vatout a fait l’histoire de Fontainebleau, 1840.

FONTAINES (le comte de). V. FUENTÈS.

FONTAINES (Marie Louise DE GIVRY, comtesse de), morte en 1730, est connue par deux romans : la Comtesse de Savoie et Aménophis, prince de Lydie, qui ont été imprimés avec les œuvres complètes de Mmes de La Fayette et de Tencin, 1804, et réimprimés à part en 1812. On attribue à Chapelle une grande part dans ses écrits.

FONTANA (Prosper), peintre d’histoire, né en 1512 à Bologne, mort en 1576, travailla à Gênes avec Perino del Vaga, à Florence avec Vasari, fut appelé à Rome par le pape Jules III, et devint l’un des peintres du palais. Ses compositions sont grandioses, son coloris beau et vif, ses idées fécondes et hardies. Parmi ses ouvrages, on distingue : Jésus-Christ mis au tombeau (à Bologne) ; l’Adoration des Mages (auj. à Berlin). Il fut le maître de Louis et d’Aug. Carrache. — Sa fille, Lavinia FONTANA, connue aussi sous le nom de Lavinia Zappi, née à Bologne en 1552, m. en 1614, imita son coloris, mais lui resta inférieure pour le dessin et la composition. Grégoire XIII l’appela à Rome et la nomma peintre de la cour. Ses principales œuvres sont : à Bologne, S. François de Paule bénissant un enfant ; à Rome, une Madeleine ; à Berlin, Vénus et l’Amour.

FONTANA (Jean), né à Mili près de Côme en 1540, m. en 1614, fut un des architectes de l’église de St-Pierre de Rome, mais excella surtout dans l’hydraulique. Il rétablit l’anc. aqueduc d’Auguste, qui amenait l’eau du lac de Bracciano au sommet du Janicuie, et bâtit, avec Maderno, la fontaine Pauline, où cette eau vient aboutir ; il fit arriver à Frascati l’eau Algida pour l’embellissement des villa