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nouvelé par Louis XVI en 1777 pour être porté par le chef de la famille, qui était représentée alors par un Montesquiou.

FEZENZAGUET (vicomté de), petit pays du Bas-Armagnac, auj. compris dans le dép. du Gers, avait pour ch.-l. Mauvesin (arr. de Lectoure). Il fut donné en apanage en 1163 par Bernard IV, comte d’Armagnac, à son 4e fils, Roger. Gérard V, fils de Roger, devint en 1256 comte d’Armagnac par l’extinction des lignes aînées ; mais en 1285, son fils cadet fonda une nouvelle branche de comtes de Fézenzaguet. Incorporé de nouveau à l’Armagnac en 1403, ce pays fut réuni à la couronne avec cette province.

FEZZAN, Phazania, roy. de l’Afrique centrale, au S. de l’État de Tripoli, s’étend de 23° 55′ à 30° 50′ lat. N., et de 10° 15′ à 17° 5′ long. E. 576 kil. sur 310 ; 100 000 hab. Ch.-l., Mourzouk ; autres villes, Ghermah, Sebha, Bangem, Tesaouan. Le Fezzan se compose de plusieurs oasis séparées par d’immenses plaines de sable. On n’y trouve aucun cours d’eau ; cependant le sol est très-fertile dans les oasis : les dattes y sont les meilleures connues. C’est le grand marché intérieur de l’Afrique septentrionale, et le rendez-vous des caravanes du Caire, de Tripoli, de Tunis, de Ghadamès. - Le Fezzan était primitivement habité par les Garamantes, dont la ville actuelle de Ghermah rappelle le nom. Au temps de Pline, ce pays portait le nom de Phazanie, d’où est dérivé le nom moderne. Conquis par les Arabes, le Fezzan redevint, grâce à sa position au milieu des sables du désert, un État indépendant ; cependant, cet État avait fini par payer tribut au bey de Tripoli, tout en conservant des chefs indigènes. En 1811, Mohammed-el-Mokuy, envoyé par le bey de Tripoli pour percevoir le tribut, s’empara de Mourzouk pour son propre compte, massacra la famille régnante, et se fit confirmer par le bey dans sa nouvelle conquête en lui offrant un tribut triple du précédent.

FIACRE (S.), patron des jardiniers, né en Irlande vers 600, vint en France, établit dans la Brie, près de Meaux, à l’endroit où se trouve auj. un village de son nom, un hospice pour les pèlerins, et mourut en 670. On l’hon. le 30 août. Les voitures de louage appelées fiacres ont pris le nom de ce saint parce que les premières furent établies à l’hôtel St-Fiacre, rue St-Martin (en face de la rue Montmorency).

FIBONACCI (Léonard), dit Léonard de Pise, du nom de sa patrie, vivait aux XIe et XIIe siècles. Il voyagea parmi les Arabes d’Afrique, et en rapporta, dit-on, en 1202, les chiffres arabes et la notation algébrique, dont d’autres attribuent l’introduction à Gerbert. On a de lui : Liber Abaci, et Quadrati numeri, publ. par Boncompagnoni, Florence, 1854.

FICHTE (J. Gottlieb), philosophe allemand, né en 1762 à Ramenau en Lusace, mort à Berlin en 1814, fut d’abord précepteur à Kœnigsberg, où il se lia avec Kant. Il se fit connaître de bonne heure par la Critique de toute Révélation (1792), et par un écrit sur la Révolution française (1793), et devint en 1793 professeur de philosophie à Iéna, où il excita un grand enthousiasme par son éloquence, ainsi que par la nouveauté de ses idées. Accusé d’athéisme, il se démit en 1799 et se retira à Berlin, où il devint professeur et en même temps recteur de l’université. Lors de l’invasion des Français en Prusse, il prononça des Discours à la nation allemande, qui ranimèrent vivement l’esprit public. Dans le but de compléter le système de Kant et de donner une base inébranlable aux connaissances humaines, Fichte imagina une théorie qu’il appelle la doctrine de la science : partant de la seule idée du moi, il prétend en faire sortir la notion du monde et celle de Dieu même. Ce système est connu sous le nom d’idéalisme transcendantal. Il le modifia lui-même considérablement dans la suite, et tomba dans une espèce de panthéisme. Il reconnut enfin la vanité de la spéculation et la nécessité de s’en rapporter aux convictions naturelles de la conscience. Fichte eut un grand nombre de disciples, entre autres Schelling, qui devint ensuite son adversaire. Ses principaux ouvrages sont : Idée de la Doctrine de la science, 1794 ; Principes fondamentaux de la Doctrine de la science, 1794 ; Destination de l’homme de lettres (trad. par Nicplas, 1838), 1794 ; Droit naturel, 1796 ; Système de morale, 1798 ; Destination de l’homme, 1800 (trad. par Barchou de Penhoën, 1832) ; Théorie de la religion, 1806 ; Méthode pour arriver à la Vie heureuse, trad. par M. Bouillier, 1845. Il a en outre exposé ses opinions dans un Journal philosophique, publié à téna, 1797 et années suivantes. Une Vie de Fichte a été publiée en 1830 par son fils, Herm. Fichte, prof, à Bonn, qui a donné aussi ses œuvres complètes, Berlin, 1845-46, 8 vol. in-8. M. Grimblot a trad. ses Œuvres choisies, 1843 : on y trouve la Doctrine de la Science.

FICHTELGEBIRGE (c.-à-d. monts aux sapins), mont, et plateau de Bavière (Hte-Franconie), par 50° lat. N., 9° 15′ long. E., lie le Bœhmerwald au Jura de Franconie ; son sommet le plus haut, le Schneeberg, atteint 1050m. De ses flancs sortent la Naab au S., l’Eger à l’E., la Saale au N. et le Mein à l’O.

FICIN (MARSILE), Marsilio Ficino, né à Florence en 1433, mort en 1499, était fils du médecin de Côme de Médicis. Il étudia dès sa première jeunesse avec ardeur la langue grecque et la philosophie de Platon, devint recteur de deux églises de Florence, puis chanoine de la cathédrale, et fut comblé des bontés de Côme, Pierre et Laurent de Médicis. Il rendit à Platon un culte presque idolâtre et établit à Florence une académie platonicienne. Il croyait à l’astrologie et à la divination. On lui doit la première trad. latine de Platon, Venise, 1491, ainsi que celles des Ennéades de Plotin, Florence, 1492, du Pimander de Mercure Trismégiste et de plusieurs traités de Jamblique, de Porphyre, Venise, 1497, et celle de Denys l’Aréopagite, Cologne, 1536. Il a en outre composé lui-même un grand nombre d’ouvrages, entre autres : Theologia platonica, 1488 ; De Vita, 1489 ; Apologia, 1498. Il y professe un néoplatonisme emprunté aux derniers Alexandrins, Ses œuvres ont été rassemblées en 2 v. in-fol., Paris, 1641.

FIDANZA (Bonaventure de). V. BONAVENTURE

FIDÉLITÉ (Ordre de la). On nomme ainsi : 1o un ordre prussien institué en 1701 par Frédéric III, électeur de Brandebourg, et plus connu sous le nom d’ordre de l’Aigle-Noir ; - 2o un ordre institué en 1715 par le margrave Charles Guillaume de Bade-Dourlach, à l’occasion de la fondation de Carlsruhe.

FIDÈNES, Fidenæ, petite v. des Sabins, au confluent du Tibre et de l’Anio, fut prise par Romulus, Tullus Hostilius, Ancus Martius, Tarquin l’Ancien, mais ne reçut de colonie romaine qu’en 425 av. J.-C. Son amphithéâtre s’écroula l’an 26 de J.-C. ; 20 000 personnes y périrent. Il ne reste de Fidènes que quelques ruines auprès de Catstel-Giubileo.

FIDJI ou VITI, archipel du grand Océan équinoxial, entre 15° 45′ et 19° 42′ lat. S., 174° et 179° long. E. Iles principales : Viti-Levou, Vanoua-Levou, Kandabou, Tabé-Ouni, Laguemba ; nombreux îlots se rattachant les uns aux autres. Habitants sauvages. Tasman découvrit ces îles en 1643 ; Cook les visita en 1773 et 1777, Wilson en 1797, Dumont d’Urville en 1827 et 1838. Les Américains en tirent du bois de sandal. Ces îles se sont placées en 1859 sous le protectorat de l’Angleterre.

FIEF, en latin moderne Feodum, du saxon fee, salaire, et od, bien, propriété ; d’où féodalité (V. ce mot). On désignait par cette dénomination la terre donnée à titre de récompense par un chef germain ou franc aux guerriers de sa bande, qui l’avaient suivi dans les combats. C’est dans une charte de Charles le Gros en 884 que le mot fief est employé pour la 1er fois pour désigner ces sortes de concessions, que jusqu’au IXe siècle on avait appelées beneficium, bénéfice. On distinguait les fiefs en grands fiefs ou pairies féodales (V. PAIRS) ; en fiefs