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composa, sur l'invitation de Mahmoud le Gaznévide, le Châh-Nâmeh, histoire des anciens rois de Perse. Ferdoucy employa 30 années à exécuter cette immense composition, qui ne contient pas moins de 120 000 vers; mais, tandis qu'il se livrait au travail dans la retraite, ses ennemis le perdirent dans l'esprit du roi. Mal récompensé par ce prince, il lança contre lui une vive satire et s'expatria. Il se retira à Bagdad, où sa haute réputation lui mérita la protection du calife. Après quelques années d'exil, il fut rappelé dans sa patrie, et termina sa carrière à Thous. Le Châh-Nâmeh a été publié en persan à Londres par le capitaine Turner-Macan, 1829, 4 vol. in-8 ; il a été traduit en anglais par Atkinson, Londres, 1831. Enfin, ce grand ouvrage a été traduit en français, et publié avec le texte et des commentaires, par M. Jules Mohl, Paris, 1838-1860, 5 vol. in-fol.

FÈRE (La), v. de France. V. LA FÈRE.

FÈRE-CHAMPENOISE, ch.-l. de c. (Marne), à 33 k. S. d'Épernay; 1800 h. Bataille sanglante, où l'aile gauche de l'armée de Napoléon fut écrasée par les alliés après une résistance héroïque, le 25 mars 1814.

FÈRE-EN-TARDENOIS, ch.-l. de cant. (Aisne), sur l'Ourcq, à 19 kil. N. E. de Château-Thierry; 2000 h. Poterie, bonneterie, huiles, etc.

FEREKHABAD, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), sur le Gange, r. g., à 160 kil. E. d'Agra; 70 000 h. Palais du nabab, hôtel des monnaies. Soieries, tissus de coton ; grand commerce avec le Cachemire. Lord Lake remporta en 1805, près de cette ville, une victoire sur Holkar, chef des Mahrattes.

FERENTINUM, auj. Ferentino, lieu du Latium, près d'Anagnia, où se tenait la confédération latine. — La v. act. de Ferentino, dans l'État ecclés. (Frosinone), est à 65 k. S. E. de Rome ; 6800 h. Évêché.

FERENTUM, auj. Forenza, v. d'Apulie, au S. E. de Venusia, s'unit aux Samnites contre Rome et fut prise par le consul A. Cerretanus, en 319 av. J.-C.

FÉRÉTRIEN (de ferire, frapper), surnom donné à Jupiter par Romulus, à la suite d'un combat contre Acron, roi des Céniniens, comme ayant lui-même frappé le roi ennemi et donné la victoire aux Romains. Jupiter Férétrien avait un temple sur le mont Capitolin, où l'on portait les dépouilles opimes.

FERGUSON ou FERGUSSON (Jacques), mécanicien et astronome écossais, né en 1710 à Keith (Banffshire), m. en 1776, s'instruisit tout en gardant les moutons dans une ferme. Il donna à Londres des leçons publiques de physique, publia des tables et des calculs astronomiques, et composa plusieurs ouvrages qui obtinrent un grand succès. Les principaux sont : l'Astronomie enseignée d'après les principes de Newton; Introduction à l'électricité ; Leçons sur divers sujets de mécanique, d'hydrostatique, d'hydraulique, de pneumatique et d'optique; Traité de perspective. Il était membre de la Société royale. On a de lui de savants Mémoires, dans les Transactions philosophiques de cette société.

FERGUSON (Adam), écrivain écossais, né en 1724 à Logierait, près de Perth, m. en 1816, avait été jusqu'en 1757 aumônier d'un régiment écossais. Il fut en 1759 élu professeur de philosophie naturelle à Édimbourg, devint en 1764 professeur de philosophie morale, en 1778 secrétaire de la commission envoyée en Amérique pour traiter avec les colonies insurgées, résigna en 1785 ses fonctions de professeur pour voyager en Italie, et vécut depuis dans la retraite. Il débuta comme auteur en 1767 par un Essai sur la société civile (traduit par Bergier, 1783); publia en 1769 des Institutions de philosophie morale (trad. par Reverdit, Genève, 1775), qui ne sont qu'un sommaire de ses leçons, et donna un exposé plus étendu de sa doctrine dans les Principes des sciences morales et politiques, 1792; mais le plus célèbre de ses ouvrages est l’Histoire des progrès et de la chute de la république romaine, 1782, rééditée en 1799, avec des corrections importantes ; traduite par Demeunier, 3784. Dans ce dernier ouvrage, il voulut imiter Gibbon; mais, s'il l'égale pour l'érudition, il lui reste inférieur par le style et l'intérêt.

FERGUSSON (Robert), né à Édimbourg en 1751, m. en 1774, se distingua comme poète. Ses poésies sont écrites les unes en anglais pur, les autres dans le dialecte écossais ; ces dernières sont les plus estimées. Robert Burns le prit pour modèle. Le recueil de ses poésies a été imprimé à Glascow, 1813, 2 vol. in-12, avec sa vie par D. Irving.

FERHABAD, v. de Perse (Mazanderan), à 53 kil. N. E. de Balfrouch. On évaluait autrefois sa population à 16 000 hab., mais elle est beaucoup diminuée. Ruines d'un grand château, bâti par Abbas le Grand.

FERICHTAH, (Mohammed Cacem), historien persan, né vers 1560 à Asterabad, vint de bonne heure se fixer à Ahmednagar dans le Dekan. Il occupa des postes éminents à la cour de Visapour, et publia, sous le titre de Kétabi témam, une histoire de l'Inde en 12 livres, qui s'étend de 997 à 1620, et qui a été trad. en anglais par J. Briggs, Londres, 1829.

FÉRID, FÉRIDOUN. V. FÉRYD, FÉRYDOUN.

FÉRIES LATINES, Feriæ latinæ, fête annuelle instituée par Tarquin le Superbe, roi de Rome, pour consacrer l'alliance qu'il avait conclue avec tous les peuples du Latium. Elle était placée sous l'invocation de Jupiter Latialis (protecteur du Latium). La durée de cette fête, bornée d'abord à un seul jour, fut dans la suite portée à quatre. On la célébrait sur le mont Albain, dans le temple de Jupiter Latialis; 47 peuplades du Latium y étaient représentées. Le consul en exercice en déterminait l'époque.

FERJEUX (S.). V. FARGEAU (S.).

FERMANAGH, comté d'Irlande (Ulster), entre ceux de Tyrone, Donegal, Monaghan, Cavan, Leitrim; 45 k. sur 26; 156 400 h.; ch.-l., Enniskillen. Montagnes, marais, bois, lac Erne. Vallées fertiles, mais mal cultivées. Fer, houille; toiles, eau-de-vie.

FERMAT (Pierre), grand géomètre, né en 1601 à Beaumont-de-Lomagne, près de Montauban, mort en 1665, était conseiller au parlement de Toulouse, et cultivait les sciences comme par délassement. Il fut en correspondance avec Descartes, Pascal, Roberval, Torricelli, Huyghens, Mersenne, et fit un grand nombre de découvertes dans les parties les plus élevées des mathématiques. Il partage avec Descartes la gloire d'avoir appliqué l'algèbre à la géométrie. Il imagina pour la solution des problèmes une méthode, dite de maximis et minimis, qui le fait regarder comme le premier inventeur du calcul différentiel; il créa, en même temps que Pascal, le calcul des probabilités; découvrit le premier en arithmétique les propriétés de plusieurs nombres; commenta, en l'étendant, Diophante, et rétablit avec une admirable sagacité plusieurs ouvrages perdus d'Apollonius et d'Euclide. Il était en même temps un habile helléniste et un profond jurisconsulte. Ce savant cachait ses méthodes, dont quelques-unes ont été perdues avec lui. On a de lui quelques opuscules, publiés 15 ans après sa mort par son fils, Samuel de Fermat, sous le titre de Varia opera mathematica, Toulouse, 1679, et des Remarques sur Diophante, dans l'éd. de cet auteur donnée en 1670. Ses travaux les plus importants ont été réunis dans le Précis des œuvres mathématiques de P. Fermat, par E. Brassine, Toulouse, 1853, 1 vol. in-8.

FERMIERS GÉNÉRAUX. On nommait ainsi sous l'ancien régime ceux qui tenaient à ferme ou à bail les revenus publics, composés surtout alors de la taille, de la gabelle (l'impôt du sel), de l'impôt des tabacs, des octrois, etc. Ils formaient une association privilégiée, qui compta longtemps 40 membres, et qui fut ensuite portée à 60. Ils s'enrichissaient rapidement. Leur nomination dépendait du ministre des finances, et le plus souvent le ministre recevait du personnage préféré un pot-de-vin considérable. L'institution des fermiers généraux remonte à Philippe le Bel. Elle donna lieu à une foule d'abus, que l'Assemblée Constituante fit disparaître en 1790, en supprimant les fermes.