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succès plusieurs tragédies de Corneille, de Voltaire, de Crébillon, de Lamothe-Houdard, et a mis en vers hollandais le Télémaque, 1733, et la Henriade, 1753. Son théâtre a été publié en 1735, 2 vol. in-4.

FEITH (Rhynvis), poëte hollandais, né à Zwoll, en 1753, mort en 1824, fut avec Bilderdyk le restaurateur de la poésie en Hollande. Il était bourgmestre de sa ville natale, et receveur de l’Amirauté. L’Académie de Leyde ayant mis au concours l’Éloge de Ruyter, il envoya une ode qui fut considérée comme un chef-d’œuvre. Ses principaux ouvrages sont, en vers : un poème sur le Bonheur de la paix, des Odes et Poésies diverses, parmi lesquelles on remarque le Tombeau, 1796-1810 ; plusieurs tragédies : Thirsa, ou le Triomphe de la Religion, 1784 ; Johanna Gray, 1791 ; Inès de Castro, 1793, et Mutius Cordus ou Rome délivrée ; en prose, un roman de Ferdinand et Constance, et des Lettres sur divers sujets de littérature, 6 vol. in-8, 1784-94.

FELD-MARÉCHAL, titre d’un haut grade militaire qui fut d’abord en usage dans l’armée impériale d’Allemagne, et qui depuis a été employé aussi par la Prusse, la Russie et l’Angleterre. — Feld maréchal est la traduction littérale de notre maréchal de camp ; mais il désigne de fait un grade beaucoup plus élevé, analogue à celui de maréchal de France.

FELEGYHAZA, v. de Hongrie, ch-l. de la Petite-Cumanie, à 105 kil. S. E. de Pesth ; 15 400 hab.

FÉLETZ (l’abbé), critique, né en 1767 à Grimont près de Brives, mort en 1850, se montra opposé à la Révolution, ce qui le fit condamner à la déportation, mais échappa à l’exil en se cachant ; fut attaché dès l’origine à la rédaction du Journal des Débats, et y donna pendant plus de 30 ans des articles de critique qui se distinguent à la fois par la sûreté du goût, la solidité de l’instruction et l’urbanité de la forme. Féletz était inspecteur de l’Académie de Paris et conservateur de la bibliothèque Mazarine. Il fut admis à l’Académie française en 1827. Un choix de ses articles a été publié en 1828 sous le titre de Mélanges de philosophie, d’histoire et de littérature, 1828, 6 vol. in-8, et a été complété en 1840 par un volume de Jugements historiques et littéraires : c’est comme une histoire de notre littérature pendant un quart de siècle. M. D. Nisard a bien apprécié son talent dans son Discours de réception à l’Académie.

FÉLIBIEN (André), né à Chartres en 1619, mort à Paris en 1695, fut successivement secrétaire d’ambassade à Rome (1647), historiographe du roi, contrôleur général des ponts et chaussées, membre et secrétaire de l’Académie d’architecture, garde du cabinet des Antiques, et fut admis à l’Académie des inscriptions dès sa fondation (1663). Il a laissé de nombreux ouvrages ; les principaux sont : Origine de la peinture, 1660 ; Principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture et des autres arts, avec un Dictionnaire des termes propres, 1675-90 ; Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, 1666-1688 ; c’est le plus estimé de ses ouvrages ; Description sommaire du château de Versailles, 1674 ; Description des tableaux, des statues, etc., des maisons royales, 1687. - Son fils aîné, J. Franç. F., 1658-1733, a donné la Vie des plus célèbres architectes, 1687. — Son 2e fils, dom Michel P., Bénédictin de St-Maur, 1666-1719, est auteur d’une Histoire de l’abbaye de St-Denis, 1106, et d’une Histoire de Paris, que la mort interrompit et qui fut achevée par Lobineau.

FÉLICE (Barthélemi de), infatigable écrivain, né a Rome en 1723, d’une famille originaire de Naples, mort à Yverdun en 1789, enseigna d’abord les sciences avec distinction à Rome et à Naples. Forcé de quitter Naples par suite d’une intrigue amoureuse, il erra longtemps en Italie et en Suisse, se fixa vers 1756 à Berne, s’y lia avec Haller et embrassa la religion protestante. Il alla plus tard former à Yverdun un grand établissement d’imprimerie, d’où sortirent une foule de bons ouvrages, et il dirigea en même temps avec succès un pensionnat. Après avoir traduit de l’anglais ou du français en latin et en italien des ouvrages scientifiques qu’il voulait faire connaître à l’Italie (Descartes, Maupertuis, d’Alembert, Newton), il rédigea à partir de 1758, avec Tscharner, des journaux littéraires et scientifiq. estimés ; édita les Principes du droit naturel et des gens de Burlamaqui, qu’il abrégea ensuite sous le titre de Leçons de droit de la nature et des gens, 1769, donna en 1770 des Leçons de logique, et publia enfin, de 1770 à 1780, une Encyclopédie ou Dictionnaire universel des connaissances humaines, Yverdun, 48 vol. in-4, avec 10 vol. de planches, immense ouvrage, dont l’Encyclopédie de Diderot forme la base, et dans lequel il eut pour collaborateurs Euler, Haller, Lalande, et plusieurs autres savants français, italiens et allemands. On lui doit encore un Dictionnaire de justice naturelle, 1778, 13 vol. in-4, un Dictionnaire de la Suisse, 1175, etc.

FELICITAS JULIA, un des noms anc. de LISBONNE.

FÉLICITÉ (Ste), dame romaine, martyrisée avec ses sept fils en 150, sous Antonin le Pieux, ou en l64, sous Marc-Aurèle. L’Église place sa fête au 10 juill. - Autre sainte, compagne de Perpétue. V. PERPÉTUE.

FÉLINO (DU TILLOT, marquis de), ministre de Parme, né à Bayonne en 1711, s’était formé à Versailles dans les bureaux des finances. Louis XV le plaça auprès du duc de Parme, l’infant don Philippe, son gendre, 1740. Il obtint toute là confiance du prince, devint en 1759 premier ministre, et rendit le duché florissant par sa bonne administration. Il eut des démêlés avec le St-Siége au sujet des investitures, bannit les Jésuites, et fonda l’Université de Parme. En récompense de ses services, don Philippe le créa marquis de Félino, 1769. Disgracié par le fils de ce prince, 1771, il se retira en Espagne, puis en France, où il mourut en 1774.

FÉLIX, proconsul en Judée pour les Romains vers l’an 53 de J.-C., frère de Pallas, affranchi de Claude, épousa Drusille, princesse juive, fille du vieux roi Agrippa I. Il tyrannisa les Juifs et fit mourir le grand prêtre Jonathas. C’est devant lui que comparut S. Paul à Césarée ; il retint l’apôtre en prison pour plaire aux Juifs.

FÉLIX I (S.), Romain, pape de 269 à 274. Sous lui, l’Église fut troublée par l’hérésie de Paul de Samosate et persécutée par l’empereur Aurélien. Il soutint les fidèles, les encouragea à supporter les persécutions et à souffrir le martyre, prêt à se dévouer lui-même, et mourut en prison. On le fête le 30 mai.

FÉLIX II, antipape, d’abord archidiacre de l’Église de Rome, fut placé sur le St-Siége par l’empereur Constance pendant l’exil du pape Libère, en 355. Trois ans après, Libère étant revenu à Rome, Félix en fut chassé.

FÉLIX III, pape, né à Rome, fut élu en 483, rejeta l’édit d’union des deux Églises, publié par l’empereur Zenon ; condamna Acace, évêque de Constantinople, et plusieurs autres hérétiques ; assembla un concile à Rome en 487 pour mettre fin aux dissensions religieuses de l’Église d’Afrique, et m. en 492.

FÉLIX IV, pape de 526 à 530, natif de Bénévent, élu par l’appui de Théodoric, se signala par sa sagesse.

FÉLIX V, antipape, élu par le concile de Bâle en 1440, était duc de Savoie et avait longtemps gouverné ses États sous le nom d’Amédée VIII. V. SAVOIE.

FÉLIX de Valois (S.). V. Vermandois (Hug. de),

FELLAHS, paysans ou cultivateurs en Égypte.

FELLATAHS, dits aussi Foulahs et Peuls, peuple de l’Afrique centrale, est répandu dans toute la Nigritie occid. (Sénégambie), où il possède les États de Fouta-Toro, de Fouladou, de Bondou, de Fouta-Djalo, etc. ; et dans la Nigritie centrale (Soudan), ou il habite le Ouasselon, le Sangara, et l’empire des Fellatahs proprement dit.

FELLATAHS (Empire des), vaste État de la Nigritie centrale, comprend sous sa domination les roy. ou pays de Gouber, Kobbi, Guarl, Niffé, Zamtra, Zeg-Zeg, Kano, Douri, Kachena, Katagoum, Kourri-