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Traité de la grâce et du libre arbitre, qu’on trouve dans la Biblioth. des Pères. Il a été longtemps regardé comme saint et honoré le 18 janvier. — Un autre Fauste, martyr à Cordoue en 304, est honoré comme saint le 13 oct.

FAUSTINE, nom de deux impératrices romaines, qui toutes deux ne se signalèrent que par leurs déportements. La Ire, Annia Galeria Faustina, était femme d’Antonin le Pieux ; la 2e, Faustina junior, fille de la préc., épousa le vertueux Marc-Aurèle, et fut mère de l’empereur Commode. Toutes deux furent, malgré leurs torts, traitées par leurs époux avec une excessive indulgence et reçurent après leur mort les honneurs divins.

FAUVILLE-EN-CAUX, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), à 18 k. N. O. d’Yvetot ; 1400 hab.

FAVARD DE LANGLADE (Guill. Jean, baron), né à St-Florent, près d’Issoire, en 1762, mort en 1831, était avocat au parlement de Paris avant la Révolution. Il entra au Conseil des Cinq-Cents en 1795, au Tribunat après le 18 brumaire, fut nommé conseiller à la Cour de cassation en 1808, et devint en 1829 président de cette cour. Il fut député pendant les Cent-Jours et sous la Restauration. Il a travaillé aux différents codes. On a de lui : Conférences du Code civil, 1805 ; Répertoire de la législation du notariat, 1807 ; Code pénal, avec l’exposé des motifs, 1808 ; Répertoire de la nouvelle législation, 1823-1825.

FAVART (Ch. Simon), auteur comique, né à Paris on 1710, mort en 1792, était fils d’un pâtissier en renom, chansonnier amateur, et exerça d’abord lui-même la profession de son père ; puis il se mit à travailler pour l’Opéra-Comique. Il amena la vogue à ce théâtre et en devint directeur. Ce théâtre ayant été supprimé à la demande des Italiens, jaloux de son succès (1745), il dirigea une troupe ambulante qui suivait en Flandre le maréchal de Saxe, et fit pour l’armée de nombreux impromptus qui entretenaient l’ardeur guerrière du soldat. À son retour, il travailla pour les Italiens et le Théâtre-Français. On a de lui plus de 60 pièces, remplies pour la plupart d’esprit, de gaieté et de délicatesse ; les plus connues sont : la Chercheuse d’esprit ; Annette et Lubin ; Ninette à la cour ; Bastien et Bastienne ; la Fée Urgèle ; la Belle Arsène, opéras-comiques ; les trois Sultanes, comédie en 3 actes et en vers, qui est restée au répertoire ; l’Anglais à Bordeaux, etc. Son Théâtre complet forme 10 vol., 1763-72 ; son Théâtre choisi, 3 vol., 1809. Il a laissé des Mémoires, publiés en 1808 par son petit-fils. Favart était fort lié avec l’abbé de Voisenon, et avait épousé vers 1745 une charmante actrice, Mlle Duronceray (1727-1772) ; tous deux eurent quelque part à plusieurs de ses opéras. Mme Favart, qui réussissait également dans la comédie, le chant et la danse, jouait surtout avec une grande supériorité les pièces de son mari. — Leur fils, né en 1749, mort en 1805, a été acteur aux Italiens et a donné lui-même quelques pièces.

FAVENTIA, auj. Faenza, v. de la Gaule Cisalpine, au S. de Ravenne. Totila y battit les Grecs, en 542. — On donnait encore ce nom à Fayence, v. de France (Var) ; — et à Barcelone, v. d’Espagne.

FAVERGES, bourg de France (Hte-Savoie), à 23 k. S. E. d’Annecy ; 3200 hab. Vieux château, transformé en manufacture de soie. Aux env., papeteries, fabrique de cuivre en planches, etc. On croit que cette ville est l’anc. Casuaria.

FAVERSHAM, v. d’Angleterre (Kent), à 13 kil. N. O. de Cantorbéry ; 5600 hab. Fabrique de poudre a canon. Pêche d’huîtres. — Dès 811 Faversham était v. royale. En 1147 le roi Étienne y fonda une abbaye de Bénédictins, dont les ruines subsistent encore.

FAVIGNANA, Ægusa, une des îles Égades, à 13 kil. de la côte occid. de Sicile : 10 k. sur 3 ; 4000 h.

FAVORINUS, sophiste grec, natif d’Arélate (Arles) en Gaule, disciple de Dion Chrysostôme, contemporain de Plutarque, enseignait la rhétorique à Athènes et à Rome sous Adrien, et jouit quelque temps de la faveur de ce prince, mais il finit par se l’aliéner par ses sarcasmes, et fut chassé de Rome avec les autres philosophes. Il mourut vers 135. En philosophie, il penchait vers le scepticisme : il avait composé un traité des Tropes pyrrhoniens, dont Diogène Laërce et quelques autres écrivains ont conservé des fragments. Il avait aussi rassemblé les matériaux d’une Histoire universelle, dont on regrette la perte.

FAVORINUS (VARINUS ou GUARINO, dit), lexicographe du XVIe siècle, né à Favora, près de Camerino, m. en 1537, était un religieux de la congrégation de St-Silvestre. Il fut précepteur de Jean de Médicis (Léon X), directeur de la bibliothèque de Florence, évêque de Nocéra. Il a rédigé un grand dictionnaire de la langue grecque, Magnum ac perutile dictionarium, Rome, 1523, Bâle, 1538, Venise, 1712, in-fol. et a trad. les Apophthegmes de Stobée, 1519.

FAVORITE (la). On connaît sous ce nom : 1o un palais voisin de Mantoue, près duquel Bonaparte remporta, le 16 janv. 1797, une victoire qui lui livra Mantoue ; — 2o un château de plaisance du gr.-duché de Bade, près de Baden-Baden, construit en 1725 par les soins de la margrave Sibylle, veuve de Louis-Guillaume, vainqueur des Turcs.

FAVRAS (Thomas MAHY, marquis de), né à Blois en 1744, lieutenant des Suisses de la garde de Monsieur, frère de Louis XVI et depuis roi (Louis XVIII), fut accusé en 1789 d’un complot ayant pour but d’égorger Lafayette, Necker et Bailly, et d’enlever Louis XVI, pour le mettre à la tête d’une armée contre-révolutionnaire. Il fut condamné à être pendu et fut exécuté le 19 février 1790. D’après la rumeur publique, le véritable chef du complot aurait été Monsieur, qui cependant ne fit rien pour la sauver.

FAVRE (Pierre), Faber, jésuite, né en 1506 au Villaret (diocèse de Genève), m. à Rome en 1546, avait été répétiteur d’Ignace de Loyola à Ste-Barbe, et fut le premier de ses compagnons. Il contribua puissamment à la fondation et à la propagation de l’ordre des Jésuites : c’est lui qui établit les colléges de Cologne (1544), de Coïmbre et de Valladolid (1646).

FAVRE (Ant.), Faber, jurisconsulte, né en 1557 à Bourg-en-Bresse, mort en 1624, passa sa vie au service du duc de Savoie, qui le chargea de plusieurs missions, et devint président du sénat de Savoie. Il réforma la jurisprudence en cherchant l’interprétation des Pandectes dans l’esprit de la loi et non dans les arguties des commentateurs, et rédigea dans ce but plusieurs ouvrages estimés : Jurisprudentia Papiniana ; De erroribus pragmaticorum ; Rationalia in Pandectas ; Codex Fabrianus ; De Religione regenda ; qui ont été réunis en 10 vol. in-fol., Lyon, 1658-81. Il a aussi composé des quatrains moraux, 1601, qu’on trouve avec ceux de Pibrac. Ant. Favre est père du grammairien Claude Favre, plus connu sous le nom de Vaugelas.

FAWKES (Guy), Guido Falxius, officier catholique anglais sous Jacques I, fut un des principaux acteurs de la conspiration des Poudres, 1605. Il fut arrêté au moment où il allait mettre le feu aux barils de poudre placés sous la salle des séances du Parlement, fut condamné à mort, et subit le supplice avec fermeté. Tous les ans, le 5 nov., on promène dans les rues de Londres le mannequin de ce conspirateur.

FAY-LE-FROID, ch.-l. de c. (Hte-Loire), à 30 k. S. E. du Puy, près du Lignon ; 700 hab.

FAYAL, une des Açores, par 81° 12′ long. O., 38° 30′-38° 38′ lat. N. ; 20 kil. sur 15 ; 25 000 hab. Ch.-l., Horta. Citrons, oranges, vins ; porcs. Cette île est, après St-Michel, la plus fréquentée du groupe.

FAYDIT (l’abbé), né à Riom vers 1640, mort en 1709, entra chez les Oratoriens et fut forcé d’en sortir pout avoir écrit en faveur de Descartes. Il fit quelque bruit en dénigrant de grands noms, souleva les théologiens par ses paradoxes sur la Trinité, qui le firent enfermer à St-Lazare, et mit dans toutes ses attaques une violence et un cynisme qui le décréditèrent. On a de lui : De Mente humana juxta