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poisson. Commerce actif par le golfe Persique. C’est dans la Fars que l’on parle le plus pur idiome persan. — Cette province adonné son nom à tout l’empire de Perse. C’est là que régnaient les ancêtres de Cyrus lorsqu’ils étaient encore tributaires des Mèdes. Le Fars passa ensuite sous la domination d’Alexandre le Grand, des Séleucides, rois de Syrie, et des Arsacides, rois des Parthes. C’est du Fars que sortit en 223 Ardechyr-Babekhan, fondateur de la dynastie des Sassanides. Les Arabes le conquirent en 647 et y fondèrent Chiraz en 695. Après plusieurs révolutions, cette province fut soumise par les Turcomans ; elle devint en 934 le berceau et le centre de la dynastie des Bouïdes. En 1263 elle fut incorporée à l’empire des Mogols gengiskhanides ; en 1393 Tamerlan s’en empara, et ses descendants le possédèrent jusqu’en 1469. Les Turcomans du Mouton-Blanc en devinrent alors maîtres, et après eux les Sophis, en 1499. Les Afghans y dominèrent un instant (1723) ; mais en 1730 le Farsistan fut conquis par Thamas Kouli-Khan. Après la mort de cet usurpateur, 1747, il fut en proie à l’anarchie pendant 14 ans. Kérim-khan y fonda en 1761 la dynastie des Zendides, à laquelle Aga-Mohammed substitua en 1794 celle des Kadjars, auj. régnante. V. PERSE.

FARSA, Pharsale, v. de la Turquie d’Europe (Roumélie), à 20 k. S. de Larisse ; 6000 hab.

FARSISTAN. V. FARS.

FASTES, FASTES CONSULAIRES ou CAPITOLINS. V. notre Diction. univ. des Sciences.

FATIME, Fatimeh, fille de Mahomet, épousa son cousin Ali l’an 2 de l’Hégire (623 de J.-C.), en eut trois fils et mourut deux mois après son père. Elle a donné son nom à la dynastie des califes fatimites.

FATIMITES, dynastie musulmane, qui a régné en Égypte et en Mauritanie, a pour chef Obéid-Allah, qui prétendait descendre de Fatime, fille de Mahomet, par Ismaël, le 6e des douze imams, qui tous descendaient d’Ali et de Fatime (d’où les noms d’Alides et d’Ismaélides donnés aussi à ces califes). Obéid-Allah, vers l’an 909 de J.-C., se fit passer pour le Mahadi (V. ce mot), s’empara avec le secours d’Abou-Abdallah, son disciple, de Sedjelmesse et renversa les Aglabites. Son 3e successeur, Moez Ledinillah, étendit ses conquêtes jusqu’en Égypte, où il prit le titre de calife, en opposition avec les califes de Bagdad. Sa postérité régna sur ce pays jusqu’en 1171 ; elle fut alors renversée par les Ayoubites. (Pour la liste des califes fatimites, V. CALIFE.)

FATIO DE DUILLER (Nic.), géomètre et astronome, né en 1664 à Duiller près de Nyon (Vaud), d’une famille originaire d’Italie, mort en 1753, se fixa de bonne heure à Londres et fut reçu dès l’âge de 24 ans membre de la Société royale. On lui doit des recherches savantes sur la distance du soleil à la terre et sur les apparences de l’anneau de Saturne. Il trouva une manière de travailler les verres de télescope, de percer les rubis et de les appliquer au perfectionnement des montres, de mesurer la vitesse d’un vaisseau ; il imagina une chambre d’observation suspendue de manière à permettre d’observer facilement les astres dans un navire ; mais il est surtout connu pour avoir donné naissance à la querelle qui s’éleva entre Leibnitz et Newton, en attribuant à ce dernier l’invention du calcul différentiel. Né protestant, Fatio se montra partisan enthousiaste des camisards des Cévennes réfugiés à Londres, se crut lui-même inspiré et se fit mettre au pilori à Londres en 1707 pour ses extravagances. Dans la suite, il entreprit un voyage en Asie pour convertir l’univers. On a de lui quelques écrits scientifiques et des mémoires dans les Transactions philosophiques.

FATTORE (IL), peintre. V. PENNI.

FAUCHE-BOREL (Louis), agent royaliste, né en 1762 à Neufchâtel en Suisse, mort en 1829, était imprimeur à Neufchâtel au moment de la Révolution française. Il se voua à la cause des Bourbons, noua dans leur intérêt et de leur part des relations avec Pichegru, Barras, Moreau, qui parurent écouter ses propositions ; mais vit toujours ses projets échouer au moment de l’exécution, et fut plusieurs fois emprisonné. Après la Restauration il ne fut payé que d’ingratitude ; il retourna à Neufchâtel, où il vécut dans la misère, et mit fin à ses jours. Il a laissé des Mémoires, pub. à Paris en 1830, 4 v. in-8.

FAUCHER (les frères). On connaît sous ce nom deux frères jumeaux, nés à La Réole en 1760, qui furent condamnés à mort sous Louis XVIII en 1815. Ils s’étaient tous deux distingués dans les guerres de la République, et furent créés en même temps généraux de brigade, sur le champ de bataille. Ils reprirent du service dans les Cent-Jours, et refusèrent de reconnaître l’autorité des Bourbons à leur retour. Ils furent aussitôt traduits devant le conseil de guerre de Bordeaux, et fusillés (27 juillet 1815).

FAUCHER (Léon), publiciste, né en 1803 à Limoges, d’une famille sans fortune, mort en 1854, entra fort jeune comme précepteur dans la famille Dailly, dont il resta l’ami, se voua à la politique après la révolution de 1830, écrivit dans divers journaux, notamment dans le Courrier français, dont il devint en 1839 le rédacteur en chef, défendit surtout dans ses écrits la cause de la liberté commerciale, fut élu en 1846 député de la Marne et se montra chaud partisan de la réforme, mais fut aussi un des plus courageux à réparer les ruines faites en 1848. Appelé au ministère de l’intérieur après l’élection du 10 déc., il réprima énergiquement le désordre ; il quitta le ministère en mai 1849 à la suite d’un vote qui blâmait un de ses actes, mais il y rentra en avril 1851. Il se retira définitivement après l’événement du 2 déc. Il avait été reçu en 1849 à l’Académie des sciences morales. Après sa mort, sa veuve, née Wolowska, a fait en son nom à l’Académie des sciences morales un don de 20 000 francs, destiné à fonder un prix annuel d’économie politique. M. Wolowski, son beau-frère, a réuni ses écrits sous le titre de Mélanges d’économie politique et de finances (2 vol. in-8, 1856).

FAUCHET (Claude), né à Paris en 1529, mort en 1601, est un des premiers qui se soient occupés à compulser nos anciens auteurs et nos vieilles chroniques. Il suivit le cardinal de Tournon en Italie (1554), obtint la charge de 1er président de la Chambre des monnaies et fut nommé par Henri IV historiographe de France. On a de lui : Antiquités gauloises et françaises jusqu’à Clovis, 1579, qu’il continua depuis jusqu’en 987 ; De l’Origine de la langue et de la poésie française, 1581 ; une trad. de Tacite, 1582, et quelques ouvrages, entre autres un Traité des libertés de l’Église gallicane, réunis sous le titre d’Œuvres de Fauchet, 1610, 2 vol. in-4. Ses ouvrages sont fort savants, mais si mal écrits que Louis XIII, après les avoir lus dans sa jeunesse, en conçut, dit-on, de l’aversion pour toute espèce de lecture.

FAUCHET (l’abbé Claude), né en 1744, était vicaire général à Bourges au moment de la Révolution : il en adopta les principes avec ardeur et fut nommé en 1791 évêque constitutionnel du Calvados, puis membre de l’Assemblée législative. Mais s’étant opposé sous la Convention au mariage des prêtres et a l’abolition du culte, il s’attira la haine des Montagnards et fut envoyé à l’échafaud avec les Girondins. enl793.

FAUCIGNY, anc. province des États sardes (Savoie), auj. partie du dép. français de la Hte-Savoie, entre le Chablais au N., le Valais au N. E., Aoste au S. E., et la prov. de Genevois au S. O., avait 60 k. sur 31, comptait 100 000 h., et avait pour ch.-l. Bonneville. Pays montagneux. Cette province est formée de l’anc. baronnie de Faucigny, qui en 1233 fut réunie par mariage au domaine des comtes de Savoie. Elle fut admise en 1815 au privilège de la neutralité suisse, ce qui donna lieu aux réclamations de la Suisse lors de sa réunion à la France en 1860.

FAUCILLES (les monts), une des chaînes des Vosges, s’en sépare au ballon d’Alsace, se dirige de l’E. à l’O., pour joindre le plateau de Langres, et sé-