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ibère, thraco-pélasgique, turque, sémitique. — La religion dominante est le Christianisme, mais il se divise en plusieurs églises : l’É. catholique romaine (Italie, France, Espagne, Portugal, Autriche, Irlande, Belgique) ; l’E. grecque (Grèce et Russie) ; l’É. luthérienne, réformée ou calviniste (Allemagne, Suisse, Suède, Norvège, Hollande et partie de la France) ; l’É. anglicane (Angleterre) ; l’É. presbytérienne (Écosse). On y trouve encore le Judaïsme, professé par les restes du peuple juif répandus dans toute l’Europe, surtout en Allemagne et en Pologne, et l’Islamisme pratiqué par les Turcs. — La plupart des gouvernements de l’Europe sont monarchiques ; mais les uns sont des monarchies absolues : Turquie, Russie ; les autres des monarchies représentatives : France, Angleterre, Prusse, Autriche (depuis 1861), Suède, Danemark, Hollande, Belgique, Saxe, Bavière, Wurtemberg, Bade, Grèce, Portugal, Espagne, Italie. Quelques-uns sont des républiques : Suisse, Francfort, Brême. Hambourg, Lubeck ; îles Ioniennes, St-Marin, Andorre : ces 3 dernières sont sous la protection de puissances voisines, et n’ont qu’une ombre d’indépendance. Il y a en Europe cinq puissances prépondérantes, desquelles dépendent surtout les destinées de l’Europe, ce sont la France, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche et la Prusse.

Histoire. L’Europe a reçu ses premiers habitants de l’Asie : tandis que de vastes et puissants empires florissaient dans cette partie du monde, l’Europe était encore plongée dans la barbarie ; la Grèce on sortit la première et elle s’éleva bientôt au plus haut degré de civilisation : elle répandit en même temps ses colonies dans l’Italie méridionale et sur les côtes de l’Espagne et de la Gaule. Rome, fondée au VIIIe siècle avant J.-C., conquit peu à peu toute l’Italie, et finit par étendre sa domination sur l’Europe presque entière. Après la chute de l’empire romain, des Barbares, venus pour la plupart d’Asie, envahirent l’Europe, et pendant plusieurs siècles il régna dans cette contrée une anarchie effroyable. On vit s’élever alors l’empire des Visigoths en Espagne, ceux des Francs dans les Gaules, des Lombards en Italie, des Saxons au nord de la Germanie, des Avares au sud. L’empire grec, seul reste de la grandeur romaine, subsista néanmoins dans l’Europe orientale. La fin du VIIIe siècle vit Charlemagne créer un puissant empire, qui occupait la plus grande partie de l’Europe occidentale : mais un siècle ne s’était pas écoulé que ce vaste empire était démembré. De ses ruines, sortirent les royaumes particuliers de France, d’Allemagne, d’Italie, de Lotharingie ou Lorraine, de Provence, de Bourgogne, etc. Au Xe siècle les puissances du Nord sortent de leur obscurité : la Russie, la Suède, la Norwége et le Danemark prennent rang parmi les États européens ; en même temps les Maures, qui avaient envahi la péninsule hispanique du VIIIe au Xe siècle, commencent à reculer devant les rois chrétiens de Léon, de Castille, d’Aragon et de Portugal. Au XVe siècle, après la prise de Constantinople par les Ottomans (l453), tous les grands États de l’Europe se trouvaient à peu près fondés. On n’a plus guère à citer parmi les nouveaux États nés depuis cette époque que les Provinces-Unies, ou Pays-Bas, détachées de la monarchie espagnole au XVIe siècle, et le roy. de Prusse, créé au XVIIIe siècle. La guerre générale qui éclata après la révolution de 1789 changea un instant la face de l’Europe ; l’empire français en embrassa presque toute la partie occident. ; mais après la chute de l’Empire, l’ancien ordre de choses fut en grande partie rétabli. Les délimiations des États fixées par les traités de 1815 sont celles qui subsistent encore aujourd’hui, à l’exception de celles du royaume des Pays-Bas, partagé depuis 1831 en royaume de Belgique et royaume de Hollande ; de l’empire ottoman, duquel la Grèce s’est définitivement séparée en 1827 ; des États sardes, qui, de 1859 à 1861, se sont accrus de la Lombardie, de l’Émilie, de la Toscane et des États de Naples ; et de la France, qui a recouvré en 1860 la Savoie et le comté de Nice.

EUROPE ANCIENNE. L’Europe connue des anciens était bornée au N. par l’Océan Sarmatique, le Codanus Sinus et l’Océan Germanique ; à l’O par l’Océan Atlantique, au S. par B détroit de Gad’s et la mer Intérieure ; à l’E. par la mer Égée, l’Hellespont, la Propontide, le Bosphore de Thrace, le Pont Euxin, le Bosphore Cimmérien, le Palus-Méotide et le Tanaïs. — On peut diviser l’Europe ancienne en 19 parties : au N. les îles Britanniques, la Chersonèse Cimbrique, la Scandinavie, au N. E. de vastes contrées peu connues et désignées sous le nom de Sarmatie ou Scythie européenne ; au centre, la Gaule, la Germanie, la Vindélicie, la Rhétie, le Norique, la Pannonie, la Dacie et l’Illyrie ; au S. l’Hispanie, l’Italie, la Mœsie, la Thrace, la Macédoine et la Grèce.

EUROTAS (l'), dit auj. Iri et Vasili-potamo, petite riv. de Laconie, arrosait Sparte et se jetait dans le golfe Laconique. Les Spartiates l’adoraient comme un dieu et lui donnaient le nom de Fleuve-Roi (Basileus potamos), d’où son nom moderne. Le laurier rose, le myrte, l’olivier ornaient ses bords.

EUROTAS, roi. Voy. sparte.

EURUS, dieu du vent d’Est, chez les Grecs.

EURYALE. Troyen, ami de Nisus. Voy. NISUS.

EURYBIADE, général spartiate, commandait avec Thémistocle à Salamine (480 av. J.-C.). Effrayé à la vue de la multitude des vaisseaux de Xerxès, il voulait s’éloigner au moment du combat ; et comme, Thémistocle s’y opposait, il s’emporta au point de lever sur lui le bâton : « Frappe, lui dit Thémistocle, mais écoute. » Ramené par ce trait de modération et de grandeur d’âme, Eurybiade se rendit à l’avis du général athénien. D’accord avec Thémistocle, il dissuada les Grecs, après leur victoire, de couper la retraite aux troupes de Xerxès, en détruisant le pont que ce prince avait jeté sur l’Hellespont.

EURYDICE, femme d’Orphée, remarquable par sa beauté. Elle fut, selon la Fable, piquée par un serpent pendant qu’elle fuyait les poursuites du berger Aristée et péril de cette blessure. Orphée descendit aux Enfers pour l’y chercher ; mais trop impatient de la posséder, il la perdit au moment même où elle allait revoir le jour. Voy. ORPHÉE.

EURYDICE, reine de Macédoine, femme d’Amyntas, était Illyrienne. Cette princesse ambitieuse et déréglée, voulant placer sur le trône Ptolémée Aloritès, son beau-frère, pour lequel elle éprouvait une passion incestueuse, fit périr son époux (369 av. J.-C.) et un de ses propres enfants. Philippe, le 3e de ses fils, sut se soustraire à ses embûches.

EURIDYCE, femme de Philippe Arrhidée, qui fut reconnu roi de Macédoine après la mort d’Alexandre, son frère, gouverna quelque temps sous le nom de son faible époux. Elle s’opposa à Olympias et à Roxane, qui, soutenues par l’olysperchon, voulaient faire reconnaître Alexandre ; mais elle se vit abandonnée au moment du combat et se réfugia dans Amphipolis. Olympias lui envoya un poignard, un lacet et du poison, lui laissant le choix du genre de mort : elle s’étrangla, 316 av. J.-C.

EURYMÉDON, riv. de Pamphylie, se jetait dans le golfe de Pamphylie, près de Side. Cimon y battit les Perses, 470 av. J.-C. C’est auj. le Capsi-Sou.

EURYPON, roi de Sparte, 1028-21, donna son nom aux Eurypontides, dits aussi Proclides. V. PROCLÈS.

EURYSTHÉE, fils de Sthélénus, régna sur Mycènes vers 1369 av. J.-C. et eut toute sa vie, dit la Fable, le droit de commander à Hercule, parce qu’il était né quelques heures avant lui (Voy. HERCULE). Il imposa au héros les pénibles entreprises connues sous le nom des Douze travaux d’Hercule. Après la mort d’Hercule, il persécuta ses enfants ; il périt dans un combat livré contre Hyllus, l’un d’eux, près de l’isthme de Corinthe.

EURYSTHÈNE et PROCLÈS, fils jumeaux d’Aristodème, l’un des trois chefs héraclides qui con-