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campagne de Prusse, il se signala à la tête d'une division de cuirassiers : il fut blessé au combat de Heilsberg en 1807, et fut tué en 1809 à la bat. d'Essling. Il avait été fait comte en 1808.

ESPAGNE (le comte d'), chef de partisans espagnol, fils d'un émigré français, joua un rôle important dans la campagne de 1813 contre les Français, prit parti pour don Carlos en 1833, se signala parmi les chefs royalistes par ses brigandages et sa férocité, et périt assassiné par les siens mêmes en 1839.

ESPAGNOLET (RIBÉRA, dit L'), peintre. V. RIBÉRA.

ESPALION, ch.-l. d'arr. (Aveyron), sur le Lot, à 33 kil. N. E. de Rhodez, dans une étroite et pittoresque vallée; 5515 hab. Trib. de 1re inst., collège. Burats et autres lainages, maroquins, etc.

ESPARBÈS (d') DE LUSSAN, famille noble de l'Armagnac, connue dans l'histoire dès le XIIe siècle, a formé les branches de Lafitte, de Feuga, de Lamothe, d'Aubeterre, de Jonzac, de Belloc. Les personnages les plus illustres de cette famille sont : François d'Esparbès, seigneur d'Aubeterre, qui servit sous Henri IV, devint gouverneur de Blaye, sénéchal de l'Agénois, maréchal de France (1620), et mourut en 1628; — J. H. Bouchard d'Esparbès, marquis d'Aubelerre (1714-88), qui se distingua à la bat. de Dettingen, à l'attaque du Château-Dauphin en Piémont, fut ambassadeur à Vienne, à Madrid, à Rome, où il déploya des talents éminents, devint en 1775 gouverneur de la Bretagne, où il tint une conduite conciliante et reçut le bâton de maréchal en 1783. — Trois branches de la famille d'Esparbès subsistent encore : celles de Feuga, de Lamothe et de Belloc.

ESPELETTE, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 25 kil. S. de Bayonne; 7851 hab. Commerce de bétail.

ESPENCE (Claude d'), Espencæus, docteur de la Sorbonne, né en 1511 près de Châlons-sur-Marne, mort en 1571, fut recteur de l'université de Paris en 1540, s'attacha au cardinal de Lorraine, fut député au concile de Trente; assista aux États d'Orléans (1560), au colloque de Poissy, 1561, et finit sa vie dans la retraite. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages soit en latin, soit en français, entre autres, l’Institution d'un prince chrétien, De la Continence, Commentaire sur l'Épitre de S. Paul à Tite : ces 2 derniers sont à l’Index. Il a aussi compose en latin des poésies pieuses et mystiques.

ESPÉRANCE, déesse allégorique, resta seule sur la terre pour consoler les hommes quand tous les maux se furent échappés de la boîte de Pandore. On la représente sous la figure d'une jeune nymphe souriant avec grâce et tenant des fleurs à la main; les modernes ont ajouté une ancre à ses attributs.

ESPICHUL, cap du Portugal. V. SPICHEL.

ESPINASSE (Mlle de L'). V. L'ESPINASSE.

ESPINEL (Vincent), poëte espagnol, né en 1544 à la Ronda (roy. de Grenade), mort en 1634, fut lié avec Cervantès, qui l’appelle le meilleur ami d'Apollon. Ce poëte est regardé comme l'inventeur des decimas ou stances de dix vers. On a de lui un poëme intitulé la Casa de Memoria, où il met en scène les poëtes les plus illustres de son temps; des traductions en vers des Odes et de l'Art poétique d'Horace, et un roman célèbre, la Vie de l'écuyer Obrégon, dans lequel on a prétendu trouver le modèle de Gil Blas de Lesage. Espinel cultivait aussi la musique; il a ajouté une cinquième corde à la guitare. Malgré tous ces talents, ce poète vécut et mourut pauvre. Ses OEuvres ont été imprimées à Madrid. l59l, in-8.

ESPINOSA-DE-LOS-MONTEROS, v. d'Espagne (Burgos), à 70 kil. de Burgos; 2500 hab. Lefebvre et Victor y battirent les Espagnols le 11 nov. 1808.

ESPIRITO-SANTO, prov. du Brésil, entre celles de Rio-Janeiro au S. et de Bahia au N., sur la mer, qui forme sur ses côtes une baie dite aussi d'Espirito-Santo : 220 k. sur 110; env. 80 000 h.; ch.-l. , Nossa-Senhora-da-Victoria. Beaucoup de montagnes qui donnent naissance à une foule de riv., dont les principales sont le Rio-Doce et le Guarapary.

ESPRIT (le Saint). V. SAINT-ESPRIT.

ESPRIT (Jacques), dit l'abbé Esprit, quoiqu'il n'ait jamais reçu les ordres, né à Béziers en 1611, mort en 1678, resta 4 ans à l'Oratoire, puis chercha fortune dans le monde. Il gagna par ses talents la faveur du duc de La Rochefoucauld, auteur des Maximes, et du prince de Conti, qui lui firent des pensions, lui procurèrent le titre de conseiller du roi et le marièrent avantageusement. Il fut admis à l'Académie française en 1639. On a de lui la Fausseté des vertus humaines, 1678, 2 vol., abrégé par Desbans, sous le titre de l'Art de connaître les hommes : c'est un commentaire des Maximes de La Rochefoucauld.

ESQUILIN (mont), auj. le mont de Ste-Marie-Majeure, une des sept colline de Rome, au S. du Quirinal, au N. du mont Crelius, fut renfermé dans la v. par Tullus Hostilius. C'est là qu'un exécutait les criminels. – Il donnait son nom à la Porte Esquiline.

ESQUILINE (Porte), une des portes occidentales de Rome, est auj. la Porte Saint-Laurent,

ESQUILLACE (BORGIA, prince d'). V. BORGIA.

ESQUIMAUX (c.-à-d. mangeurs de poisson cru), peuple de l'Amérique septentrionale, habite les régions les plus froides du continent. On les divise, selon leur.pays, en 4 groupes : 1° Groënlandais; 2° Labradoriens ou Esquimaux orientaux, dits aussi Petits-Esquimaux; 3° Esquimaux occid. ou Grands-Esquimaux (vers les embouch. du Mackenzie, du fl. dit Mine-de-Cuivre, et dans l'archipel Baffin-Parry) ; 4° Aléoutes (dans les îles de ce nom, entre l'Amérique et l'Asie). Les Esquimaux ont la taille médiocre, la tête ronde, démesurément grande, la face large et plate, les pommelles saillantes, le nez petit et écrasé, la bouche grande, la barbe rare, les cheveux noirs, longs et raides, la chair molle et lâche, les mains et les pieds très-petits, les jambes grêles, la peau d'un jaune noirâtre; ils sont fréquemment affligés d'ophthalmies et décimés par la petite vérole. Leur naturel est très-sauvage et leur saleté extrême. Ils s'écartent peu des côtes et vivent surtout du produit de leur pêche, qu'ils dévorent avec une gloutonnerie qui leur a valu leur nom. Peu d'entre eux ont su dompter le renne; ils n'ont d'autre animal domestique que le chien, qu'ils attellent à leurs traîneaux. Leurs bateaux sont ingénieusement construits avec des peaux de veau marin sur une carcasse de bois ou un dos de baleine. Ils vivent dans une indépendance complète et n'obéissent à aucune sorte de gouvernement; ils avaient à peine une notion de la Divinité avant l'arrivée des Frères Moraves, qui, en 1733, vinrent leur prêcher la foi.

ESQUIROL (le Dr). médecin philanthrope, né en 1772 à Toulouse, mort en 1844. Élève de Pinel, il se consacra, comme son maître, à l’amélioration du sort des aliénés, substitua un régime de douceur et de liberté aux violences dont ces malheureux étaient l'objet, fonda de ses deniers une maison modèle à Ivry, devint médecin en chef de la Salpêtrière en 1810, de la maison de Charenton en 1829, et acquit une réputation européenne. Il fut admis à l'Académie de médecine et à celle des sciences morales. Il a laissé un traité des Maladies mentales, 1838, où il a déposé le fruit de 40 années d'observations. Panset a prononcé son Éloge à l'Académie de médecine.

ESSARTS (Les), ch.-l. de c. (Vendée), à 8 kil. N. O. de Napoléon-Vendée; 730 h. Foires tous les mois. Ruines d'un château du XIIe s. qui appartint aux familles de Clisson et de Vivonne. — V. DESESSARTS.

ESSÉENS, les mêmes que les Esséniens.

ESSEN, v. des États prussiens (prov. Rhénane), 31 k. N. E. de Dusseldorf; 8000 h. Riches mines de houille occupant 3500 ouvriers; armes blanches.

ESSEN (J. Henri, comte d'), feld-maréchal suédois, né en 1755 dans la Westgothie, mort en 1824, devint le favori de Gustave III et conserva un grand crédit auprès de Gustave-Adolphe IV, qui le nomma gouverneur de Stockholm en 1795 et de Poméranie en 1800. En 1807, il soutint contre les Français un