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ligieux. Quoique étant encore laïque, il fut élevé en 640 sur le siège de Noyon. Il s'acquitta de ses nouvelles fonctions avec tant de piété qu'il mérita d'être mis au nombre des saints. On le fête le 1er décembre. Sa Vie a été écrite par S. Ouen, et trad. par l'abbé Laroque, 1693. Les ouvriers qui se servent du marteau reconnaissent S. Éloi pour patron.

ELORA, v. de l'Inde anglaise, dans le Décan, à 26 kil. N. O. d'Aurengabad. Ce lieu, habité par les Brahmes, est sacré pour les Hindous : on y voit les chefs-d'œuvre de l'architecture et de la sculpture indiennes, entre autres le temple de Siva et la statue de Bhavani. Ces monuments ont au moins 2500 ans d'antiquité; ils en auraient 7940 suivant les Brahmes.

ELPHINSTON (James), grammairien écossais, né à Édimbourg en 1721, mort en 1809, voulut réformer le système orthographique, en faisant écrire comme on prononce : mais ce projet n'eut aucun succès. Il a laissé : Analyse des langues française et anglaise, 1755; Principes raisonnés de la langue anglaise, 1764, et a trad. le poëme de L. Racine sur la Religion et les Épigrammes de Martial, 1782.

ELPHINSTONE (John), marin anglais, né en 1720, mort en 1755, sortait d'une anc. famille d’Écosse qui jouit depuis 1509 du titre de pair, et qui a fourni à l'Angleterre plusieurs amiraux. Il passa en 1768 au service de Catherine II, parvint au grade d'amiral de Russie, et se signala contre les Turcs, dont il détruisit la flotte dans la baie de Tchesmé et dans le golfe de Napoli de Romanie. Mal récompensé de ces exploits il revint dans sa patrie. — V. KEITH (lord G.).

ELSENEUR, Helsingœr en danois, v. et port du Danemark, dans l'île de Seeland, sur le bord occid. du Sund, à 50 k. N. de Copenhague ; 8000 h. Rade sûre, où les vaisseaux qui traversent le Sund viennent s'approvisionner et où ils payaient, jusqu'en 1857, un droit de passage; château fort de Krœnborg, construit de 1577 à 1585. Elseneur fut érigée en ville en 1425. Prise par les habitants de Lubeck en 1522, elle fut reconquise par Christian II en 1535.

EL-SENN, Cœne, v. de la Turquie d'Asie (Aldjézireh), à 133 k. S. E. de Mossoul; 8000 h.

ELSEVIER. V. ELZEVIR.

ELSTER, nom de deux riv. du royaume de Saxe : 1° l'Elster Blanc, qui sort du Voigtland en Bohême, se partage à Zwickau en 2 branches (dont l'une reçoit la Pleiss) et se jette dans la Saale près de Mersebourg, après un cours de 210 k. ; c'est en traversant ce fleuve que périt le prince Poniatowski le 18 sept. 1813; — 2° l'Elster Noir, qui naît dans la Hte-Lusace, près de Camenz, et se jette dans l'Elbe près d'une petite v. d'Elster, après un cours de 190 k.

ELUSA, auj. Eauze, v. de Gaule (Novempopulanie), ch.-l. des Élusates, entre les Ausci et les Sotiates. Patrie de Rufin.

ELVAS, Alba, v. forte de Portugal (Alentéjo), sur une hauteur, près de la Guadiana, à 193 k. E. de Lisbonne; 19 000 h. Place forte, citadelle, arsenal, fonderie de canons, fabrique d'armes. Évêché, cathédrale. Commerce interlope avec l'Espagne. — Prise par Junot en 1808.

ELVEN, ch.-l. de c. (Morbihan), à 14 k. N. E. de Vannes; 3467 h. Ruines d'un beau château du XIIe s. Cristaux blancs analogues aux cailloux du Rhin.

ELVEND, haute mont. de Perse, entre l'Irak et le Kourdistan, au S. d'Hamadan. Neiges éternelles.

ELY, v. d'Angleterre (Cambridge), à 25 k. N. E. de Cambridge, sur l'Ouse; 6500 hab. Évêché. Cathédrale antique, dont la tour, haute de 98m, offre le mélange des styles anglo-normand et anglais.

ÉLYMAÏDE, Élymaïs, contrée de l'anc. Perse, dans la Susiane, était située dans la partie mérid. de cette province, sur les deux rives de Choaspe. Elle tirait son nom des Élamites, premiers habitants de la Perse. Elle avait pour ch.-l. une ville du même nom, qui fut jadis la résidence de Chodorlahomor, roi contemporain d'Abraham. Élymaïs possédait un magnifique temple d'Anartis; Antiochus le Grand voulut piller ce temple pour s'acquitter du tribut par lui promis aux Romains, mais les habitants le tuèrent (186). L'Élymaïde répond à peu près au Louristan.

ELYMAS, c-à-d. magicien. V. BAR-JÉSU.

ÉLYSÉE, palais impérial, dit aussi Élysée Bourbon, Élysée Napoléon, situé à Paris entre les Champs-Élysées, l'avenue de Marigny et le faubourg St-Honoré. Bâti en 1728 par le comte d'Évreux, acheté depuis pour Mme de Pompadour, il fut acquis en 1765 par Louis XV, devint à la Révolution propriété nationale, fit partie de la liste civile sous Napoléon I et Louis-Philippe, et fut assigné en 1848 comme résidence au Président de la République, Louis-Napoléon, qui l'occupa jusqu'au rétablissement de l'Empire (1852), et qui depuis le restaura magnifiquement.

ÉLYSÉES (CHAMPS), partie des Enfers, où, selon la Fable, séjournaient les âmes vertueuses après la mort. Il y régnait un printemps éternel. Homère dans l’Odyssée (ch. XI) et Virgile dans l’Énéide (ch. VI) nous en ont laissé des descriptions, qui ont été imitées par Fénelon dans son Télémaque (ch. XIX). Les anciens les plaçaient tantôt au centre de la terre, en leur donnant un soleil et des astres particuliers, tantôt aux antipodes ; quelques-uns dans les îles Fortunées (Canaries), ou dans l'île Leucé à l'embouch. du Danube. Virgile dit que les âmes n'y restaient que mille ans, et qu'ensuite elles revenaient sur la terre pour animer d'autres corps — Le nom de Champs Élysées a été donné à une promenade de Paris, qui s'étend du jardin des Tuileries à l'Arc-de-Triomphe. Cette promenade, plantée en 1765 par Marigny, directeur des bâtiments, mérite son nom par les embellissements de toute espèce qu'elle a reçus depuis 100 ans. Elle faisait autrefois partie du domaine de la couronne, elle a été cédée en 1828 à la v. de Paris.

ELZÉAR (S.), de l'illustre maison de Sabran en Provence, né en 1285, mort en 1323, vécut dans la continence quoique marié, et dans la pauvreté quoique fort riche, devint à la mort de son père comte d'Ariano au roy. de Naples, fit l'éducation du jeune Charles, fils du roi de Naples Robert, devint dans la suite chef du conseil de ce prince, et se signala tellement par ses vertus qu'il mérita d'être canonisé. On l'honore, avec Ste Delphine, sa femme, le 27 sept.

ELZEVIR ou ELSEVIER, Elseverius, famille célèbre de libraires et d'imprimeurs hollandais, florissait aux XVIe et XVIIe s. Les plus connus sont Louis Elzevir, né à Louvain en 1540, m. en l617, qui s'établit à Leyde et commença la réputation de la maison; – Bonaventure, son fils, imprimeur à Leyde, de 1618 à 1653, et Abraham, frère et associé de Bonaventure : c'est à eux que l'on doit les chefs d'œuvre de typographie qui ont immortalisé le nom d'Elzevir; leurs éditions, presque toutes dans le petit format qui a reçu leur nom, brillent surtout par la beauté et la netteté du caractère. — Le dernier imprimeur de cette famille est Daniel, fils de Bonaventure, né en 1617, mort en 1680, qui s'était fixé à Amsterdam. —- M. Brunet a donné une bonne Notice sur les éditions des Elzevirs. On doit à M. Pieters les Annales de l'imprimerie elzévirienne, Gand, 1853 et 1858.

ÉMATH, v. de Syrie, la même qu'ÉMÈSE.

ÉMATHIE, Æmathia, prov. de Macédoine, avait pour bornes au N. l'Érigon, à l'E. l'Axius, À l'O. la Lyncestide, au S. l'Haliaomon ; Édesse en étant la v. principale. Cette prov. fut une des premières possessions de la maison de Caranus. Les poètes font souvent Émathie synonyme de Macédoine.

EMBA, riv. d'Asie, traverse le pays des Kirghis, sépare le Turkestan indépendant du gouvt russe d'Orenbourg, et tombe dans la mer Caspienne, après un cours d'env. 550 k.

EMBABEH, v. de la B.-Égypte (Djizeh), sur la r. g. du Nil, vis-à-vis de Boulak. C'est aux env. que se donna la bataille dite des Pyramides. V. ce mot.

EMBDEN, v. du Hanovre. V. EMDEN.

EMBERMÉNIL, vge du dêp, de la Meurthe, à 11 kil. E. de Lunéville; 410 h. Station du chemin de