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mais elle en fut dédaignée et se laissa mourir de désespoir. Elle fut métamorphosée en rocher.

ECIJA, Astigis, puis Colonia Augusta Firma, V. d'Espagne (Séville), sur le Xénil, à 90 kil. N. E. de Séville ; 25 000 h. Place ornée de portiques ; jolie promenade. Chaleur brûlante, qui a fait nommer cette ville le Poêle de l'Espagne. Beaucoup d'industrie.

ECKART (H.), dit Maître Eckart, dominicain, né vers 1260, probablement à Strasbourg, enseigna la théologie à Paris, à Strasbourg, à Francfort, à Cologne, et fut élu par son ordre prieur de la province d'Allemagne. Ayant répandu une doctrine mystique fort analogue au panthéisme des Alexandrins, il fut destitué en 1326 des fonctions de prieur par un chapitre général de son ordre et fut condamné par Jean XXII en 1329. Il venait de mourir peu auparavant. Ses ouvrages, parmi lesquels on remarque un traité De duodecim ineffabilibus bonis et gratiis, étaient restés manuscrits jusqu'à nos jours; P. Pfeiffer les a publiés à Leipsick, 1858.— V. ECKHART.

ECKARTSHAUSEN (Ch. d'), écrivain allemand, né au château d'Haimbhausen en Bavière, 1752, m. à Munich en 1803, était fils naturel du comte Charles d'Haimbhausen, par la protection duquel il fut nommé conseiller aulique, puis censeur de la librairie, 1780, et enfin conservateur des archives de Bavière, 1784. Il a publié un grand nombre d'écrits : les plus connus sont un traité de la Création et un petit livre de théologie mystique intitulé : Dieu est l'amour le plus pur, 1790. Cet ouvrage, qui sous une forme chrétienne cache un pur déisme, eut un grand succès en Allemagne; il a été traduit dans presque toutes les langues, notamment en franç. par Stassart.

ECKEREN. V. EECKEREN.

ECKERNFOERDE, v. du Sleswig, à 15 k. S. E. de Sleswig, sur la Baltique; 4900 h. Port, chantiers de construction. Commerce actif. Hôtel des Invalides, maison d'éducation pour les enfants d'anc. militaires.

ECKHARD (J. George), historien, né en 1674 dans le duché de Brunswick, mort en 1730, fut professeur d'histoire à Helmstædt, puis bibliothécaire à Hanovre, quitta secrètement cette dernière ville, abjura le Luthéranisme à Cologne et obtint à Würtzbourg, par le crédit du pape, les charges de conseiller épiscopal, d'historiographe, de bibliothécaire. On a de lui entre autres ouvrages : Leges Francorum et Ripuariorum, Francfort, 1720; Origines Habsburgo-Austriacæ, 1721 ; Historia genealogica principum Saxoniæ superioris, 1722; Corpus historiæ medii ævi, a tempore Caroli Magni usque ad finem sæculi XV, 1723; Commentarii de rebus Franciæ orientalis, 1729; De Origine Gerinanorum, migrationibus ac rebus gestis, 1750. On lui doit en outre des recherches étymologiques et la publication des Collectanea etymologica, de Leibnitz.

ECKHEL (Joseph Hilaire), antiquaire, de l'ordre des Jésuites, né en 1737 à Euserfeld (Autriche super.), mort en 1798, était directeur du cabinet des médailles de Vienne, et professeur d'antiquités. Il embrassa toutes les parties de la numismatique, et publia un grand traité De Doctrina nummorum, en 8 v. in-4, Vienne, 1792-1798. Les médailles y sont distribuées dans l'ordre des villes qui les ont fait frapper.

ECKMUHL, vge de Bavière, cercle de la Regen, sur la Grande-Laber, à 19 kil. S. de Ratisbonne. Grande victoire de Napoléon sur les Autrichiens, 22 avril 1809 : Davout, qui s'y était signalé, reçut eu récompense le titre de prince d'Eckmühl.

ÉCLECTIQUES (du mot grec eklego, choisir). On nomma d'abord ainsi les philosophes d'Alexandrie qui, pour se composer un système, avaient choisi dans chacune des sectes de philosophes grecs ce qui leur paraissait le plus sage. Potamon et Ammonius Saccas furent les premiers (au IIe siècle de J.-C.). Cette secte, qui s'attacha surtout à la conciliation de Platon et d'Aristote, donna bientôt naissance au nouveau platonisme, avec lequel on la confond ordinairement, et dont Plotin est le principal représentant. On a depuis étendu le nom d'Éclectiques à tous ceux qui, dans une science quelconque, ont tenté de fondre ou de concilier les divers systèmes.

ÉCLUSE (L'), fort de France (Ain), à 27 k. S. O. de Gex, commande la route de Genève à Lyon, mais est dominé par les mont. qui l'avoisinent. Ce fort, qui appartenait jadis aux ducs de Savoie, fut cédé à la France en 1601 ; il fut plusieurs fois pris et repris par les Autrichiens et les Français en 1814 et 1816, et en partie détruit par les Autrichiens.

ÉCLUSE (L'), poste militaire dans les Pyrénées orient., près du col de Perthus, à 15 kil. de Céret. — Il y a en France un grand nombre d'autres lieux qui portent ce nom : un des principaux est dans le dép. du Nord, cant. d'Arleux; 1666 hab.

ÉCLUSE (L'), Sluys, v. et port de Hollande (Zélande), à 25 k. S. de Middelbourg, sur la mer au Nord; 2000 h. Les Anglais y défirent la flotte française en 1340. Les Français prirent la v. en 1647 et 1794.

ÉCLUSE (L'), Clusius, botaniste. V. LÉCLUSE.

ECNOME, auj. Monte di Licata ou Monteserrato, mont. et promont. de Sicile, sur la côte S., célèbre par la vict. navale que Régulus et Manlius Vulso remportèrent près de là sur les Carthaginois, 257 av. J.-C.

ÉCOLAMPADE. V. ŒCOLAMPADE.

ÉCOLES CHRÉTIENNES (Frères des), religieux non ecclésiastiques, institués à Reims en 1681 par J. B. de La Salle, chanoine de cette ville, pour enseigner gratuitement aux enfants du peuple les éléments de la religion et de l'instruction primaire. Cet ordre fut approuvé en 1724 par Benoît XIII. Il a pris en peu de temps une très-grande extension, surtout en France, où réside le supérieur général. Les Frères portent une grande robe de bure noire et un chapeau à cornes; ils doivent vivre dans le silence et la retraite, tout entiers à leur vocation. Ils ne peuvent être détachés au nombre de moins de trois. On les désigne souvent sous le seul nom de Frères. Cet ordre, qui survécut seul en France à la suppression des autres ordres religieux, fut autorisé a rouvrir ses écoles aussitôt après le Concordat ; le décret du 17 mars 1808, qui fonda l'Université, lui donna en même temps une existence légale. Il n'a cessé depuis de rendre les plus grands services à l'instruction primaire. V. LA SALLE et SAINT-YON.

ECOMMOY, ch.-l. de c. (Sarthe), à 22 k. S. E. du Mans; 3600 h. Station de chemin de fer.

ÉCORCHEURS. On appelait ainsi des bandes d'aventuriers qui au XVe siècle désolaient use partie de l'Europe de concert avec les Pastoureaux, les Maillolins, les Routiers, les Cabochiens, etc. Les Écorcheurs exercèrent principalement leurs ravages dans le Hainaut, en 1437, lors de la révolte des Pays-Bas contre le duc de Bourgogne. On parvint à les enrôler dans l'armée française; les meilleurs capitaines ne craignirent pas de se mettre à leur tête : Villandras, Chabannes, le bâtard d'Armagnac, sont les plus connus de leurs chefs. Il en périt un grand nombre à la bataille de St-Jacques, contre les Suisses, 1444. Ils disparurent après l'expulsion des Anglais. On les nomma Écorcheurs, soit parce qu'ils dépouillaient leurs captifs jusqu'à la chemise, soit parce que plusieurs d'entre eux avaient exercé la profession de boucher ou d'écorcheur de bêtes.

ECOS, ch.-l. de c. (Eure), à 19 k. S. E. des Andelys, 522 h. Bureau d'enregistrement.

ÉCOSSE, en anglais Scotland, Caledonia chez les anc., un des trois roy. unis qui forment l'Empire britannique, et l'un des deux roy. compris dans l'île de Grande-Bretagne, occupe toute la partie septent. de cette île et est situé entre 54° 39' et 58° 37' lat. N. Elle est séparée de l'Angleterre par une ligne allant du N. E. au S. O., depuis l'emb. de la Tweed jusqu'à celle du Sark, dans le golfe de Solway. L'Écosse a 400 k. du N. au S., et 245 env. de l'E. à l'O., dans sa plus grande largeur. Un grand nombre d'îles l'entourent et en dépendent, savoir : les trois archipels des îles Hébrides, Orcades et Shetland; les îles