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publia à Lyon : Jurisprudentia vetus (Dracon, Solon, XII Tables, etc.), 1559 ; Jurispr. media, 1561 ; Lexicon juris, 1569, et quelques trad., notamment celle du centon de Falconia en vers français.

DUPRÉ, joaillier, né aux environs de Grenoble vers 1715, m. en 1772, découvrit par hasard un nouveau feu grégeois, et communiqua sa découverte à Louis XV (1759). Les effets en étaient si terribles que, par humanité, le prince préféra ensevelir ce secret dans l’oubli, et acheta le silence de Dupré en lui donnant une pension de 2000 livres.

DUPRÉ DE SAINT-MAUR, maître des comptes, né à Paris vers 1695, mort en 1774, cultiva les lettres tout en remplissant les devoirs de sa place, goûta surtout la littérature anglaise et devint membre de l’Académie Française en 1733. On a de lui une trad. du Paradis perdu de Milton avec les remarques d’Addison, 1729 ; et des ouvrages estimés d’économie sociale : Essai sur les monnaies, 1746 ; Recherches sur la valeur des monnaies et le prix des grains, 1713, Il a dressé une Table de mortalité insérée par Buffon dans son Histoire naturelle de l’homme.

DUPRÉAU (Gabriel), Prateolus, théologien et philologue, né en 1511 à Marcoussis, mort à Péronne en 1588, professa la théologie au collége de Navarre à Paris, et combattit avec ardeur les nouveautés de Luther et de Calvin. On a de lui : Commentarii ex præstantissimis grammaticis desumpti, et Flores et sententiæ scribendique formulæ ex Ciceronis Epistolis familiaribus ; De Vitis, sectis et dogmatibus hæreticorum, 1569, par ordre alphabétique ; Histoire de l’état et succès de l’Église, en forme de chronique universelle, 1585. Il a traduit du grec deux livres attribués à Mercure Trismégiste, sur la puissance et la volonté de Dieu ; et du latin l’Histoire de la guerre sainte, de Guillaume de Tyr, 1573.

DUPUIS (Ch.), graveur, né à Paris en 1685, mort en 1742, élu en 1730 membre de l’Académie, a gravé un grand nombre de tableaux des galeries de Versailles et du Palais-Royal. On estime surtout : la Terre et l’Air, d’après L. Boullongne ; S. Jean dans le désert, d’après Carle Maratte ; le Mariage delà Vierge, d’après Vanloo. — Son frère, N. Gabriel, 1695-1771, sut donner à son burin la souplesse de la pointe. Ses œuvres les plus estimées sont : Énée sauvant son père de l’incendie de Troie, d’après Vanloo ; l’Adoration des rois, d’après P. Véronèse ; la Vierge et l’Enfant Jésus, d’après Annibal Carrache.

DUPUIS (Franç.), érudit, né à Trie-le-Château, près de Gisors, en 1742, mort en 1809, était fils d’un maître d’école. Il se fit d’abord connaître comme humaniste, fut nommé en 1766 professeur au collège dit de Lisieux (à Paris), et devint plus tard prof. d’éloquence latine au Collége de France. S’étant lié avec Lalande, dont il suivait les cours, il prit goût à l’astronomie, et rapprochant de cette nouvelle étude ses connaissances en mythologie, il fut conduit à imaginer que les divinités de la fable ne sont autre chose que des constellations, que les noms des dieux sont les mêmes que ceux des astres, que leurs bizarres aventures ne sont qu’une expression allégorique du cours des astres et de leurs rapports mutuels. Il exposa cet ingénieux système, dès 1777, dans le Journal des Savants ; en 1781, il publia un Mémoire sur l’origine des Constellations et sur l’explication de la Fable par l’astronomie ; en 1794, il fit paraître l’Origine de tous les Cultes, ou la Religion universelle (3 vol. in-4, ou 12 vol. in-8), où il développait tout au long son système ; il en donna un Abrégé en 1798. À la Révolution, il joua un moment un rôle politique, fut député à la Convention, puis au Conseil des Cinq-Cents, et fut même ballotté avec Moulins pour la place de directeur. Il avait été reçu en 1788 membre de l’Académie des inscriptions ; il fut de l’Institut dès sa formation. Outre l’Origine des Cultes, on a de lui un Mémoire sur le zodiaque de Tentyra, 1806, qui a excité une dispute célèbre : il veut y prouver que ce zodiaque représentait l’état du ciel à une époque où le point équinoxial coïncidait avec le signe de la Vierge, époque qui remonterait à 15 ou 16 mille ans (V. DENDERAH). On regrette que Dupuis ait exagéré jusqu’au ridicule l’idée fondamentale de son système, et surtout qu’il y ait joint des déclamations fort déplacées contre la religion. Dacier a prononcé son Éloge à l’Institut.

DU PUY, l’une des plus anc. familles du Dauphiné, eut pour berceau la terre de Peyrins près de Valence. Hugues Du Puy prit la croix en 1096 avec ses 3 fils et fut en Palestine un des plus vaillants capitaines. — Son 3e fils, Raymond Du Puy, né en 1080, mort en 1160, fut le 2e chef de l’ordre des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem. Il succéda en 1121 à Gérard, instituteur de l’ordre, en fit un ordre militaire, de simple hospitalier qu’il était, établit la division des membres en trois rangs (chevaliers, servants et chapelains), s’illustra à la tête de ses chevaliers par ses exploits et prit Ascalon en 1153. — Du Puy de Montbrun, l’un des plus vaillants chefs des Protestants au XVIe siècle, descendait de cette famille.

DUPUY (Henri), en latin Erycius Puteanus, en hollandais Van den Putte, professeur et philologue, né à Venloo en 1574, mort à Louvain en 1646, enseigna les belles-lettres dans l’université de cette ville. Il a publié 98 ouvrages divers sur l’éloquence, la philologie, la philosophie, l’histoire, la politique et les mathématiques. Nous citerons seulement : De usu fructuque librorum Bibliothecæ Ambrosianæ, Milan, 1605 ; Comus sive Phagesiposia cimmeria, de luxu somnium, Louvain, 1608, trad. par Nic. Pelloquin, sous ce titre : Comus, ou Banquet dissolu des Cimmériens, Paris, 1613 ; Bruma, Munich, 1619. C’était un homme fort érudit, mais il recherchait trop l’esprit et tombait dans des jeux de mots forcés.

DUPUY (Pierre), garde de la Bibliothèque du roi, né à Agen en 1592, mort en 1651, travailla avec ardeur à l’inventaire du trésor des chartes. Ami du président de Thou, il donna ses soins aux éditions de son histoire qui parurent en 1620 et 1626. On a de lui : Traités des droits et libertés de l’Église gallicane, avec les Preuves, 1639 ; la Condamnation des Templiers, l’Histoire du schisme d’Avignon, et quelques procès criminels, 1654 ; Traité de la majorité de nos rois et des régences du royaume, 1655 ; Hist. des plus illustres favoris anciens et modernes, 1654. — Son frère, Jacques, prieur de St-Sauveur, mort en 1656, fut également garde de la Bibliothèque du roi : il légua à cet établissement 9000 volumes précieux qu’il avait rassemblés, et 296 manuscrits : c’est ce qui forme encore auj. le fonds Dupuy.

DUPUY (Louis), érudit, né en 1709 à Chazey (Ain), mort en 1795, dirigea pendant 30 ans le Journal des Savants, fut admis en 1756 à l’Académie des inscriptions et en devint secrétaire perpétuel en 1773. Il a fourni à l’Académie de savants mémoires, notamment sur les monnaies anciennes et sur les langues orientales, et a traduit pour le Théâtre des Grecs du P. Brumoy plusieurs tragédies de Sophocle.

DUPUYTREN (Guill.), un de nos plus grands chirurgiens, né en 1777 à Pierre-Buffière (H.-Vienne), mort en 1835, fut nommé à 18 ans prosecteur de la Faculté de Paris, et à 24 chef des travaux anatomiques, devint en 1812 professeur de médecine opératoire, en 1815 chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu, fut fait baron en 1816 et nommé 1er chirurgien du roi, et fut admis à l’Institut en 1820. Il avait été nommé inspecteur général dès la fondation de l’Université (1808). Dupuytren a peu écrit ; sa thèse pour le doctorat, quelques articles disséminés dans le Dictionnaire de médecine, des mémoires sur les anus contre nature, sur la ligature des principaux troncs artériels, sur la fracture du péroné, sont à peu près tout ce qui reste de lui ; mais il fut avant tout professeur et praticien ; il a exécuté et perfectionné presque toutes les opérations chirurgicales. Sa dextérité, son sang-froid, sa hardiesse, que l’on a voulu taxer d’inhumanité, son esprit inventif, lui ont acquis le pre-