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Die, Nyons, Montélimart), 28 cantons et 359 communes; il dépend de la 8e division militaire, ressortit à la cour impériale de Grenoble et forme le diocèse de Valence.

DROMORE, v. d'Irlande, dans le comté de Down, à 30 kil. O. N. O. de Down-Patrick; 15 000 h. Très-ancien évêché catholique. Dromore est, avec Armagh, le siège de l'archevêque primat d'Irlande.

DRONNE, riv. de France, naît près de Montbrun dans le dép. de la Haute-Vienne, baigne Brantôme, Bourdeilles, Ribérac, Aubeterre, La Roche-Chalais, et tombe dans l'Isle à 2 kil. au-dessous de Coutras.

DRONTHEIM, v. de Norvége (Nordenfiels), ch.-l. de bailliage, sur la Nid, à son emb., à 400 kil. N. de Christiania; 15 000 hab. Évêché luthérien. Bon port, où stationne une partie de la flotte; jolie ville, quoique en bois. Cathédrale de St-Olof, fondée en 1183, et qui fut pendant des siècles un but de pèlerinage. Académie des sciences, biblioth., cabinet des sciences naturelles, séminaire pour l'instruction des Lapons. Entrepôt du cuivre des mines de Roraas. Commerce de bois, de harengs et d'huile de poisson. La v., construite en bois, est sujette à de fréquents incendies. — Drontheim, fondée en 908 par Olof I, devint en 1152 le siége de l'archevêché du royaume; depuis 1164, les rois de Norvége s'y firent sacrer.

DROUAIS (Jean-Germain), peintre français, de l'école de David, né d'une famille de peintres à Paris en 1763, m. à vingt-cinq ans (1788). Le Louvre possède ses deux principaux tableaux, La Cananéenne aux pieds du Christ et Marius à Minturnes; lorsque ce dernier ouvrage parut, il excita un enthousiasme universel, fut admiré de Goethe, et inspira la tragédie d'Arnault sur le même sujet.

DROUÉ, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), à 26 kil N. de Vendôme, 900 h.

DROUET (J. B.), conventionnel, né en 1763, mort en 1824, était maître de poste à Ste-Menehould lorsque Louis XVI passa par cette ville, le 21 juin 1791 : il dénonça et fit arrêter le roi et sa famille; fut élu député à la Convention, fut envoyé en qualité de commissaire à l'armée du Nord (1793), tomba aux mains des Autrichiens, et ne revint en France qu'en 1795. Il fut exilé sous la Restauration et ne rentra qu'à la faveur d'une amnistie.

DROUET D'ERLON, maréchal de France, né à Reims en 1765, mort en 1844, s'enrôla en 1792, devint général de division en 1803, fut blessé à Friedland, servit sous Masséna en Espagne, résista aux Anglais jusqu'à la fin. combattant sur l'Adour, à Orthez, à Toulouse (1814) ; fut un des plus empressés à reconnaître Napoléon au retour de l'île d'Elbe, commanda le 1er corps d'armée pendant les Cent-Jours et combattit à Waterloo, fut condamné à mort par contumace en 1816, trouva un asile en Prusse, rentra en 1825, mais ne reprit du service qu'en 1830, et fut nommé en 1834 gouverneur général de l'Algérie. Il adopta quelques mesures utiles, créa les bureaux arabes et introduisit le régime municipal : mais comme il ne déployait pas contre Abd-el-Kader la vigueur nécessaire, il fut rappelé dès 1835; il n'en fut pas moins nommé maréchal en 1843. Un camp créé par lui près de Bouffarick conserve le nom de camp d'Erlon. Drouet a écrit lui-même sa Vie militaire, 1844.

DROUOT (le comte), général d'artillerie, né à Nancy en 1774, mort en 1847, était fils d'un boulanger, et se forma à l'École d'artillerie de Metz. Nommé en 1808 major de l'artillerie de la garde impériale, il assista aux grandes batailles de l'Empire, et contribua puissamment à nos succès, surtout à Wagram, à la Moskowa, à Lutzen, à Bautzen; fut fait après cette dernière affaire général de division, battit l'ennemi à Wachau la veille de la bataille de Leipsick (16 oct. 1813), sauva les débris de l'armée devant Hanau en lui frayant un passage (30 oct.), défendit pied à pied le territoire français en 1814, fit des prodiges à Nangis, suivit à l'île d'Elbe Napoléon, qui le nomma gouverneur de l'île, l'accompagna à son retour en France en 1815, bien qu'il désapprouvât l'entreprise; fit à Waterloo des efforts incroyables, se retira après le désastre au delà de la Loire à la tête de la garde impériale, sut contenir cette troupe qu'on craignait encore et aida à la licencier. Il ne s'en vit pas moins proscrit par Louis XVIII, et traduit devant un conseil de guerre, mais il fut acquitté. Retiré dans sa ville natale, il refusa constamment d'accepter aucune fonction publique. Drouot n'était pas moins remarquable par son sang-froid au milieu du danger que par son habileté à diriger l'artillerie. Il possédait en outre toutes les vertus antiques : Napoléon l'avait surnommé le Sage; il lui laissa par son testament 100 000 fr. D'une piété sincère, Drouot pratiqua, même au milieu des camps, les devoirs de la religion. M. J. Nollet a donné sa Biographie (1850). Le P. Lacordaire a prononcé son Éloge funèbre. Nancy lui a élevé une statue; une rue de Paris, l'anc. rue de La Grange-Batelière, a reçu son nom.

DROZ (Pierre JACQUET), habile mécanicien, né en 1721 à La Chaux-de-Fond (Neuchâtel), m. à Bienne en 1790, trouva le moyen d'adapter aux horloges communes un carillon et des jeux de flûte; inventa une pendule qui, au moyen de la combinaison de deux métaux inégalement dilatables, marchait sans être remontée; fit une pendule astronomique et un automate qui écrivait lisiblement et faisait tous les mouvements des doigts. — H. Louis D., son fils et son élève, né à La Chaux-de-Fond en 1752, m. en 1791, n'avait pas encore 22 ans lorsqu'il apporta à Paris un automate dessinateur et une figure de jeune fille qui touchait du clavecin, suivait des yeux la musique, et indiquait la mesure par des mouvements de tête, se levait quand elle avait fini de jouer, et saluait la compagnie. Droz fabriqua encore deux mains artificielles remplaçant presque la nature; Vaucanson lui dit en les voyant : « Jeune homme, vous commencez par où je voudrais finir. » — J. Pierre, parent des préc., 1740-1823, est aussi auteur de diverses inventions ; il s'adonna à la gravure et à la fabrication des monnaies, frappa les monnerons, qui eurent cours sous la République, trouva le moyen de multiplier la gravure des coins de monnaie, invention qui fut appliquée à la fabrication des assignats, et fut nommé directeur de la monnaie des médailles.

DROZ (Franç. Xavier Joseph), écrivain estimable, né à Besançon en 1773, d'une famille de magistrats, mort en 1850, s'enrôla en 1792 dans le bataillon du Doubs, mais quitta bientôt une carrière qui convenait peu à ses goûts, professa les belles-lettres à Besançon, vint en 1803 à Paris, où il occupa pendant plusieurs années un emploi dans les Droits-Réunis, fut admis dans la société d'Auteuil, où il devint l'ami de Cabanis et de Ducis, débuta comme écrivain par un roman sentimental, Lina, qui fut peu remarqué, publia en 1806 l’Art d'être heureux, qui n'est que la confidence du secret de son propre bonheur, concourut en 1811 pour l’Éloge de Montaigne par un discours qui fut distingué, publia en 1823 son livre De la philosophie morale, où il cherche à concilier les divers systèmes des moralistes, et auquel l'Académie française décerna le prix Montyon; fut admis dans cette compagnie dès l'année suivante, et entra en 1832 à l'Académie des sciences morales. Il justifia ces deux choix par de nouveaux écrits : Études sur le beau dans les arts, Application de la morale à la politique, Économie politique (1829), Histoire du règne de Louis XVI : ce dernier (3 vol. in-8, 1839-1842) est le plus important de ses ouvrages; il y montre que l'on eût pu prévenir ou diriger la Révolution. Dans ses dernières années il publia : Pensées sur le Christianisme, Aveux d'un philosophe chrétien. Écrivain pur, Droz fut en même temps un homme sage, aimable et conciliant. M. Mignet a lu à l'Institut une Notice sur sa vie et ses travaux.

DRUENTIA, riv. de Gaule, auj. la Durance.

DRUIDES, prêtres des anc. Gaulois. On fait déri-