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Il a laissé une Hist. naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de la France, publiée en 1805.

DRAPARNAUD (Victor), poëte dramatique, frère du précédent, né à Montpellier en 1773, mort en 1833, eut une vie fort aventureuse et finit par s'attacher aux Bourbons, qui le pensionnèrent. Il a donné au théâtre : le Prisonnier de Newgate, drame, 1817 ; Louis le Débonnaire, trag., 1822 ; Maxime ou Rome livrée, trag., 1823 ; la Clémence de David, trag., 1825 ; Honneur et Préjugé, drame, 1826 ; Thomas Morus, 1827 ; l'École de la Jeunesse, 1828 ; toutes pièces qui ne s'élèvent pas au-dessus du médiocre.

DRAVE (la), Dravus, Drau en allem., riv. des États autrichiens, naît dans le Pusterthal en Tyrol, près d'Innichen, sépare la Croatie et l'Esclavonie de la Hongrie, devient navigable à Villach, reçoit le Gurk, le Glan, la Muhr, et se jette dans le Danube, par la r. dr., sous Eszek, après un cours très-sinueux d'env. 600 kil. La navigation en est dangereuse.

DRAYTON (Michel), poëte anglais né en 1563 dans le comté de Warwick, mort en 1631, a publié des Pastorales, des Élégies, des Chansons, la Guerre des Barons, poëme historique, 1596 et 1603, et une curieuse Description de l'Angleterre (Polyolbion) en 30 000 vers alexandrins. On a imprimé ses Œuvres à Londres en 1748 et 1753.

DREBBEL (Corneille VAN), physicien et mécanicien, né en 1572 à Alkmaër (Hollande), mort à Londres en 1634. Il était précepteur des fils de l'empereur Ferdinand II et membre de son conseil privé, lorsqu'il fut pris et dépouillé, pendant la guerre de Trente ans, par les troupes de l'électeur palatin Frédéric V, gendre de Jacques I, roi d'Angleterre. Rendu à la liberté par l'intercession du roi d'Angleterre, il se fixa à Londres, où il passa le reste de sa vie. Drebbel inventa, vers 1621, le thermomètre qui porte son nom : c'est un thermomètre à air, composé d'un vase plein d'air terminé par un tube contenant de l'eau : l'air, en se dilatant, déplaçait la colonne d'eau dans le tube. On lui attribue, mais à tort, l'invention du microscope et du télescope. Il passa de son temps pour un magicien ; il paraît avoir connu la fantasmagorie. Drebbel a laissé deux ouvrages en hollandais, qui ont été trad. en français sous le titre de Traités de la nature des Éléments et de la Quintessence, Paris, 1672.

DRENGOT, aventurier normand du XIIe siècle, se rendit en Italie, vers l'an 1016, avec ses 2 frères, Rainulf et Osmonde, et 250 gentilshommes, traita avec Mélo, riche citoyen de Bari, pour expulser les Grecs de la Pouille, les battit en trois rencontres, mais fut tué à Cannes en 1019, accablé par le nombre. Néanmoins un de ses frères, Rainulf, parvint plus tard à fonder le comté d'Aversa, et à conquérir la principauté de Capoue.

DRENTHE, prov. de Hollande, entre celles d'Over-Yssel, de Frise, de Groningue, et le roy. de Hanovre ; 62 kil. sur 60 ; 86 000 hab.; ch.-l., Assen. Sol sablonneux et peu fertile ; pâturages, tourbières. — C'était, au moyen âge, un comté relevant de l'empire. L'empereur Henri II le concéda en fief aux évêques d'Utrecht en 1024. Charles-Quint l'incorpora aux Pays-Bas en 1528.

DRÉPANE, Drepanum, auj. Trapani, v. et promontoire de Sicile, sur la côte occid., au N. de Lilybée, au pied de l'Eryx, furent ainsi nommés parce qu'ils offraient la forme d'une faux (depranon en grec), ou, selon la Fable, de ce que Saturne chassé du ciel y avait laissé tomber sa faux. Adherbal remporta sur Claudius Pulcher une victoire navale près de Drépane, l'an 249 av. J.-C. Drépane fut avec Lilybée la dernière ville que Carthage garda en Sicile.

DREPANIUS (PACATUS). V. PACATUS.

DRESDE, capit. du roy. de Saxe, dans le cercle de Misnie, sur l'Elbe et le Weisseritz, à 160 kil. S. de Berlin, à 845 kil. E. de Paris ; 95 000 hab., presque tous luthériens. Elle se divise en trois parties, Dresde ou la Résidence, Vieux-Dresde et Friedrichstadt. Château royal, palais des princes, surmonté d'une tour de 118m, belle église Notre-Dame, avec une tour de 110m, beau pont, riche musée, palais japonais (avec bibliothèque et belles collections de médailles et de porcelaines), arsenal, avec une riche collection d'armes. Chemins de fer pour Leipsick, Berlin, Prague, etc. Académies et sociétés savantes ; école militaire, école de médecine et de chirurgie, école vétérinaire, école pour la jeune noblesse ; hôtel des monnaies. Draps, lainages, soieries, voiles, passementerie, plaqué, chapeaux, dentelle, fleurs artificielles, cartes à jouer, orfèvrerie, fonderie de canons. Dessinateurs et graveurs renommés. Patrie du poète Kœrner. — Dresde n'était d'abord qu'un village de pêcheurs ; elle n'est citée pour la 1re fois qu'en 1206. En 1270, elle devint le séjour des margraves de Misnie. Lors du partage de 1485, elle échut à la ligne Albertine. Elle fut souvent ravagée par les armées, notamment dans la guerre de Sept ans et dans la campagne de 1813. Ses fortifications furent détruites en 1815. Un traité de paix, qui assurait la Silésie à la Prusse, y fut conclu en 1745 entre l'Autriche, la Prusse et la Saxe. Napoléon I y tint en 1812 un célèbre congrès. Il y battit, le 26 et le 27 août 1813, l'armée combinée des Autrichiens, des Russes et des Prussiens : Moreau, qui combattait dans les rangs des alliés, y trouva la mort. — Le cercle de Dresde, entre ceux de Leipsick à l'O., de Bautzen à l'E., les États prussiens au N. et les États autrichiens au S., compte 420 000 hab.

DREUX, Durocasses chez les anc., Drocæ au moyen âge, ch.-l. d'arr. (Eure-et-Loir), à 34 k. N. de Chartres ; 6379 hab. Trib., collége. Bel hôtel de ville, cathédrale gothique, vieux remparts, restes du château fort des anciens comtes de Dreux, réparé par Louis-Philippe et contenant, depuis 1816, la sépulture de la famille d'Orléans ; chemin de fer. Filatures de coton, tanneries. Grains, volaille, veaux ; bonneterie de laine. Patrie de Rotrou, Philidor, Godeau, etc. — Cette ville est très-ancienne : son nom paraît venir de Druides ou du moins avoir la même étymologie. On croit qu'elle occupe la place d'un lieu regardé par les Gaulois comme saint, et où les Druides avaient établi le centre de leur culte et une de leurs plus fameuses écoles. Dreux fut au moyen âge le ch.-l. d'un comté célèbre (V. ci-après); elle fut érigée en commune vers 1108, par Louis le Gros, ou même, selon quelques-uns, dès 1092. C'était une place forte, qui soutint divers siéges remarquables. Henri IV la prit en 1593 et la démantela. Aux env. se livra la bat. dite de Dreux (1562), gagnée par les Catholiques sur le prince de Condé et les Protestants.

DREUX (comté de), ancien comté de France, ainsi nommé de Dreux, sa capitale, était situé au N. du Pays Chartrain, sur les confins de la Normandie et de l'Ile-de-France, et dépendait originairement du duché de Normandie. Au commencement du Xe siècle il était possédé par un certain Landry, dont la fille Ève le porta en dot à Gauthier, comte du Vexin ; il échut ensuite à Richard I, duc de Normandie (942-996), dont la fille le porta en mariage à Eudes II, comte de Chartres (1017). Robert II, roi de France, l'enleva à ce dernier et le réunit à la couronne. Louis VII, le Jeune, le donna en 1137 à son frère Robert, qui devint le chef de la maison royale des comtes de Dreux. En 1377, après la mort du comte Simon, il fut acquis par le roi de France, de l'héritière de la branche aînée de cette maison. En 1382, Charles VI le donna en dot à Marguerite de Bourbon en la mariant avec Arnaud, sire d'Albret. Repris par la couronne en 1556, il fit partie en 1559 du douaire de Catherine de Médicis, et en 1569 fut érigé en duché pairie et donné en apanage à François, duc d'Alençon, puis duc d'Anjou, mort en 1584. Vendu en 1585 à la maison de Nemours, il ne revint à la couronne que sous Louis XV.

DREUX (Robert DE FRANCE, comte de), 3e fils de Louis VI, reçut en 1137 de son frère Louis VII le