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maître : Dieu reprochant à Adam sa désobéissance, David jouant de la harpe, la Fuite en Égypte, le Ravissement de S. Paul, Ste Cécile, Énée et Anchise, le Triomphe de l'Amour, etc. Son Œuvre a été recueilli par Landon en 158 pl. Le Dominiquin réussissait aussi dans l'architecture et la sculpture.

DOMINIS (Marc Antonio de), né en 1556, dans l'île d'Arbe, sur les côtes de la Dalmatie, entra d'abord chez les Jésuites, enseigna avec succès la philosophie, l'éloquence dans leurs collèges, devint évêque de Segni, archevêque de Spalatro et primat de Dalmatie et de Croatie (1602) ; mais ayant embrassé l'opinion des Réformés, il se démit de ses dignités et se réfugia en Angleterre (1616), où il écrivit contre le pape le traité De Republica christiana (1617-70) : Jacques I lui donna de riches bénéfices et le nomma doyen de Windsor. Au bout de peu d'années il changea encore une fois d'opinion, quitta furtivement l'Angleterre, et vint à Rome où Grégoire XV l'accueillit, et où il se rétracta publiquement (1622). Mais ayant laissé entrevoir que sa conversion n'était pas sincère, il fut enfermé en 1624 au château St-Ange, où il mourut au bout de peu de jours. Dominis cultiva la science avec quelque succès : il eut la première idée de l'explication de l'arc-en-ciel, que Descartes perfectionna depuis. Cette explication se trouve dans le traité De Radiis in vitris perspectivis et iride, Venise, 1611, ouvrage qui d'ailleurs est rempli d'erreurs.

DOMITIEN, Titus Flavius Domitianus, empereur romain, 2e fils de Vespasien, né à Rome l'an 51 de J.-C., succéda à Titus son frère en 81. Au commencement de son règne il laissa espérer un gouvernement assez heureux : il se montra libéral et juste; il embellit la ville de plusieurs édifices, rétablit la bibliothèque d'Auguste qui avait été brûlée, et fit avec quelque succès la guerre contre les Cattes et les Germains. Mais, se livrant bientôt à son naturel féroce, il mit à mort un grand nombre de sénateurs et de Romains distingués, Helvidius Priscus, Cerealis, Arulenus Rusticus, ainsi que ses propres cousins Sabinus et Fl. Clemens, et s'empara de leurs biens; il ordonna la plus cruelle persécution contre les Chrétiens, qui refusaient de contribuer à la reconstruction du temple du Capitale; proscrivit les philosophes, entre autres Épictète et Dion Chrysostôme, ainsi que les historiens, dont il craignait les jugements sévères. Il se livrait en même temps aux plus infâmes débauches et séduisait sa propre nièce Julie. Ambitionnant la gloire militaire, il se fit décerner le triomphe quoiqu'il eût été vaincu par les Daces; poussant l'orgueil jusqu'à la folie, il voulut être regardé comme dieu et se fit élever des autels. Enfin une conspiration fut formée contre lui dans son palais même par Domitia, son épouse, qui craignait pour sa vie, et il fut assassine par Étienne, affranchi de cette femme, l'an 95 de J.-C., à l'âge de 45 ans. Ce monstre se plaisait à faire trembler ses sujets, lors même qu'il les épargnait. Un jour il invita à un festin les principaux sénateurs et les reçut dans une salle tendue de noir, où étaient préparés autant de cercueils que de convives; après s'être fait un jeu de leur frayeur, il les laissa sortir. Plein de mépris pour le sénat, il le convoqua une fois pour décider dans quel vase on devait faire cuire un turbot. Dans ses moments de loisir, il s'amusait à percer des mouches avec un poinçon, ce qui donna occasion à Vibius Priscus, auquel on demandait s'il n'y avait personne avec l'empereur, de répondre : « Ne musca quidem, pas même une mouche; » mot qui lui coûta la vie. Domitien devint chauve de bonne heure, ce qui le fait appeler par Juvénal le Néron chauve, Calvus Nero.

DOMITIUS, famille plébéienne de Rome qui fournit un grand nombre de consuls et de magistrats à la république. Les deux branches les plus connues sont celles des Calvinus et des Ahenobarbus. Le nom de cette dernière, qui signifie barbe d'airain ou barbe rousse, vint, selon Plutarque, de ce que la barbe d'un certain L. Domitius fut tout à coup changée de noire en rousse.

DOMITIUS AHENOBARBUS (CNEUS), consul l'an 122 av. J.-C., défit dans un grand combat les Allobroges et leur tua 20 000 hommes. Il souilla sa victoire par une trahison : ayant invité Bituitus, leur roi, à se rendre auprès de lui pour une entrevue, il le chargea de chaînes et l'envoya à Rome. Nommé censeur, il dégrada 7 sénateurs. C'est lui qui fit construire la voie romaine qui portait son nom.

DOMITIUS AHENOBARBUS (CN.), préteur et consul sous Tibère, épousa Agrippine, et en eut Néron, qu'Agrippine fit adopter par l'empereur Claude, dès qu'elle s'en fut fait épouser. Domitius, d'un naturel violent et débauché, disait lui-même que de sa femme et lui il ne pouvait naître qu'un monstre.

DOMITIUS AFER, orateur. V. AFER.

DOMMARTIN-SUR-YÈVRE, ch.-l. de c. (Marne), à 13 k. S. O. de Ste-Menehould; 300 h.

DOMME, ch.-l. de c. (Dordogne), sur la Dordogne, à 12 k. S. de Sarlat; 2044 hab. Anc. place forte, bâtie en 1282 par Philippe le Hardi, sur l'emplacement d'un fort rasé par Simon de Montfort.

DOMMEL, riv. de Belgique, naît dans le Limbourg, baigne Bois-le-Duc, reçoit l'Aa, et se perd dans la Meuse au fort de Crèvecœur, après un cours de 75 k.

DOMNONÉE, c.-à-d. vallée profonde, partie N.O. de l'anc. Armorique (Bretagne), s'étendant du Couesnon à la riv. de Morlaix, comprenait les évêchés de Vannes, Quimper, Tréguier, Dol, St-Brieux et St-Malo. Ce pays avait été peuplé par les Dumnonii, venus du S. O. de la Bretagne romaine. Il forma du VIe au VIIIe siècle un petit royaume particulier.

DOMO D'OSSOLA, Oscelia, v. du Piémont, sur la Toce, à 123 k. N. N. E. de Turin et à 28 k. N. O. de Pallanza, au pied du Simplon; 2000 h. Petit fort. Elle fit d'abord partie du duché de Milan, puis du roy. de Sardaigne; appartint à la France de 1796 à 1814, puis revint à la Sardaigne.

DOMPAIRE, ch.-l. de c. (Vosges), à 13 k. S. E. de Mirecourt; 950 h. Clouterie, dentelle. Ville importante autrefois : les rois d'Austrasie et les ducs de Lorraine y eurent une résidence. Elle fut brûlée en 1475 par le duc de Bourgogne Charles le Téméraire.

DOMPIERRE, ch.-l. de c. (Allier), à 26 k. E. de Moulins; 1900 h. Près de là, antique abbaye de Sept-Fonts, fondée en 1132.

DOMREMY, vge du dép. des Vosges, à 11 k. N. de Neufchâteau; 320 h. C'est là que naquit Jeanne d'Arc Sa maison existe encore; on y a établi une école de filles. Fontaine de Jeanne d'Arc, construite en 1820 et surmontée du buste de l'héroïne.

DON, Tanaïs, riv. de la Russie d'Europe, sort du lac Ivan-Ozero, dans le gouvt de Toula, coule d'abord au S., puis au S. E., jusqu'au pays des Cosaques du Don; se dirige alors vers le S. O., et tombe dans la mer d'Azov, après un cours de 1450 k. Il reçoit à droite la Metcha, la Tsimlia et le Petit-Don; à gauche, la Voronèje, la Toulouschéva, le Rhoper et le Manitche. Son embouchure est encombrée de sable. — Ce fleuve donne son nom au Pays des Cosaques du Don, l'un des gouvts de la Russie d'Europe, entre ceux de Voronèje et d'Iékatérinoslav au N. O. et à l'O., la prov. du Caucase et la mer d'Azov au S., les gouvts d'Astracan et de Saratov à l'E. et au N. E. ; 540 k. sur 450 ; 600 000 h. ; ch. l. Tcherkask. Sol plat, couvert de steppes riches en pâturages; chevaux,

DON, riv. de France, naît dans le dép. de Maine-et-Loire, et s'unit à la Vilaine dans le dép. de la Loire-Inf., après un cours de 90 k.

DON, DONA, titres d'honneur. V. DOM.

DONALD I, anc. roi d’Écosse, qu'on fait régner de 195 à 216, fut l'allié de l'empereur Septime-Sévère, se fit baptiser, et chercha, mais en vain, à introduire le Christianisme dans ses États. — D. II. roi en 254, périt la même année des blessures qu'il reçut dans une bataille contre un autre Donald, prince des îles Hébrides, qui lui succéda sous le nom de DONALD III.