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vases remplis de vin et couronnés de pampres, des corbeilles d'or pleines de fruits et d'où s'échappaient des serpents apprivoisés; ony voyait des Silènes, des Faunes et des Phallophores, hommes portant un phallus, emblème de la fécondité de la nature. On y représentait les comédies et les tragédies nouvelles.

DIONYSIENNE (période). V. DENYS LE PETIT.

DIONYSIUS (c.-à-d. consacré à Bacchus), forme grecque du nom de Denys. V. DENYS.

DIONYSOS, nom grec de Bacchus.

DIOPHANTE, mathématicien d'Alexandrie, vivait sous Néron, selon les uns, sous Antonin ou même sous Julien, selon d'autres. Il est regardé comme l'inventeur de l'algèbre. Nous avons sous son nom le traité le plus ancien de cette science ; il ne nous en reste que les 6 premiers livres sur 13. Ils ont été publiés, gr.-lat., avec des notes de Bachet de Meiziriac et de Fermat, Toulouse, 1670, et ont été trad. en français par Simon Stévin et Alb. Girard, 1625.

DIOSCORE, patriarche d'Alexandrie, succéda à S. Cyrille en 444, adopta les principes d'Eutychès, soutint cette hérésie dans le faux concile d’Éphèse, connu sous le nom de brigandage d'Éphèse (449), et osa excommunier le pape S. Léon. Le concile général de Chalcédoine, tenu en 451, le déposa de l'épiscopat et du sacerdoce, et l'empereur Marcien l'exila a Gangres en Paphlagonie, où il m. en 454.

DIOSCORIDE (Pedanius), médecin grec, d'Anazarbe en Cilicie, vivait dans le Ier siècle de notre ère. Il a laissé six livres sur la Matière médicale, qui sont la source la plus abondante pour les connaissances botaniques des anciens. Les meilleures éd. de cet ouvrage sont celles des Aldes, Venise, 1499 et 1518; de Marcellus Vergilius, Cologne, 1529, gr.-lat.; de Sprengel, Leipsick, 1828, 2 vol. in-8. Il a été commenté par Matthiole, Venise, 1554, et trad. en français par Mart. Mathée, Lyon, 1559.

DIOSCORIDIS INSULA, île de la mer Érythrée, dans le golfe Avalites, est auj. Socotora.

DIOSCURES, c.-à-d. enfants de Jupiter, surnom de Castor et Pollux, dieux tutélaires de l'hospitalité et de la navigation. Ils présidaient aussi aux jeux gymniques.

DIOSCURIADE, depuis Sebastopolis, auj. Isgaur ou Iskuriah, v. de Colchide, sur le Pont-Euxin, était une colonie grecque. Elle doit son nom aux Dioscures, Castor et Pollux, qui y abordèrent, sous la conduite de Jason, lors de l'expédition des Argonautes.

DIOSPOLIS, c.-à-d. ville de Jupiter, nom commun à plusieurs villes anciennes dont les principales sont : 1° Diospolis, dans la B.-Égypte, au S. de Mendès, qu'on croit être la même que Panephysis; — 2° Diospolis Magna, dans la H.-Égypte, la même que Thèbes (V. THÈBES); — 3° Diospolis parva, dans la H.-Égypte, au N. O. de Tentyra, auj. Hou; — 4° une ville d'Asie-Mineure, plus connue sous le nom de Sébaste. — 5° une v. de Palestine. V. LYDDA.

DIPHILE, poëte comique grec, né à Sinope, contemporain de Ménandre, florissait vers 300 av. J.-C. Il avait composé cent comédies, dont il ne nous reste que de courts fragments, qu'on trouve dans les recueils de G. Morel et de Grotius, ainsi que dans les Comicorum fragm. de Meinecke, et qui ont été trad. dans les Soirées littéraires de Coupé. Plusieurs ont été imitées par Plaute, notamment dans la Casina et le Rudens, et par Térence, dans les Adelphes.

DIPPEL (J. Conrad), théologien et chimiste, né en 1672 près de Darmstadt, mort en 1734, était fils d'un ministre protestant. Il s'occupa d'abord de théologie et fut un adepte du piétiste Spener. Quoique protestant, il écrivit contre ses coreligionnaires un petit traité intitulé : Papismus Protestantium, qui lui fit beaucoup d'ennemis. Dégoûté de la théologie, il s'occupa de médecine et d'alchimie, et mena une vie errante et persécutée, résidant tantôt en Allemagne, tantôt en Hollande ou en Suède. Au milieu de ses extravagances, il fit quelques découvertes utiles, entre autres celle du bleu de Prusse et de l'huile animale qui porte son nom, qu'on employa longtemps contre l'épilepsie et le ver solitaire. Il a laissé 70 ouvrages, la plupart oubliés, parmi lesquels on remarque cependant son traité De vitæ animalis morbo et medicina. Les principaux ont été réunis sous le titre de Christianus Democritus, 1747.

DIRCÉ, 2e femme de Lycus, roi de Thèbes, fit par jalousie enfermer dans une prison Antiope, que Lycus avait répudiée pour l'épouser elle-même; mais Jupiter délivra Antiope, qui bientôt donna le jour à deux fils, Amphion et Zéthus. Ceux-ci devenus grands firent mourir Lycus, et attachèrent Dircé à la queue d'un cheval indompté, qui l'emporta sur des rochers où elle fut mise en pièces. Les dieux, touchés de son malheur, la changèrent en une fontaine qui porta son nom et qui coulait près de Thèbes.

DIRÉ, v. et promontoire d’Éthiopie, à l'entrée du détroit appelé auj. de Bab-el-Mandel.

DIRECTOIRE, nom donné en France au pouvoir exécutif qui, d'après la constitution de l'an III, devait régir l'État, conjointement avec le Conseil des Cinq-Cents et celui des Anciens. Il fut installé le 27 oct. 1795 (5 brumaire an IV). Le Directoire se composait de 5 membres, nommés par les deux Conseils; il se renouvelait par cinquième d'année en année, et ses membres ne pouvaient être réélus ; il nommait les ministres, les généraux en chef, mais l'initiative en fait de mesures gouvernementales et législatives appartenait au Conseil des Cinq-Cents; les directeurs pouvaient seulement inviter ce Conseil à prendre un objet en considération. Les premiers directeurs furent La Revellière-Lepeaux, Letourneur, Rewbell, Barras et Carnot (ce dernier nommé en remplacement de Sieyès qui avait refusé). Ceux qui furent nommés après eux sont : Barthélemy, Merlin de Douay, François de Neufchâteau, Treilhard, Roger-Ducos, Gohier, Moulin, Sieyès, qui accepta en 1799. Le Directoire fut, au commencement surtout, une époque de gloire pour nos armées : toute l'histoire militaire de ce temps est dans les noms de Bonaparte, de Kléber, de Desaix, de Masséna, de Moreau. A l'intérieur, le travail du Directoire tendit à rapprocher peu à peu les intérêts, à éteindre les passions et les haines, à asseoir le nouveau gouvernement, sans employer de moyens odieux et criminels; cependant il se vit dans la nécessité de recourir à une banqueroute, qui fut déguisée sous le nom de tiers consolidé. A la suite de quelques échecs, on ne tarda pas à accuser les Directeurs d'incapacité ; d'ailleurs ils étaient sans cesse en lutte entre eux. Après avoir subi plusieurs révolutions intérieures (V. FRUCTIDOR, PRAIRIAL), le Directoire fut renversé par le général Bonaparte, dans la célèbre journée du 18 brumaire an VIII. Il avait duré 4 années. Cette époque fut signalée par la corruption des mœurs et par un agiotage effréné. M. de Barante (1855) et M. Granier de Cassagnac (en 1863) ont écrit l’Hist. du Directoire.

DIRSCHAU, v. de la prov. de Prusse, sur la Vistule, à 31 k. S. S. E. de Dantzick; 3000 h. Navigation active. Patrie du voyageur Forster.

DISCORDE, divinité malfaisante, fille de la Nuit, était la compagne de Mars, de Bellone et des Furies. Jupiter l'exila des cieux, parce qu'elle ne cessait d'en brouiller les habitants. Piquée de n'avoir point été invitée aux noces de Thétis et de Pelée, la Discorde jeta au milieu des déesses la fatale pomme d'or, cause de cette fameuse contestation dont Pâris fut le juge. Les poëtes anciens donnent à cette déesse une chevelure hérissée de serpents et nouée avec des bandelettes sanglantes. Les poëtes modernes ont aussi personnifié la Discorde : elle figure dans la Jérusalem délivrée, le Lutrin et la Henriade.

DISSENTIS, vge de Suisse (Grisons), à 52 kil. S. O. de Coire, dans la vallée du Rhin, à 1300m au-dessus de la mer; 1200 h. Abbaye fondée au VIIe s. par Sigebert, bénédictin écossais, et dont les abbés étaient princes d'empire et présidents de la diète de la Ligue-Grise. Les Français brûlèrent ce bourg en 1799.

DISTRICT FÉDÉRAL, nom donné, dans les républiques fédératives de l'Amérique, au territoire qui