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DIDYMOTICHOS, v. de Thrace, auj. Dimotika.

DIE, Dea Vocontiorum ou Augusta Dea, ch.-l. d’arr. (Drôme), à 46 kil. S. E. de Valence : 3900 hab. Tribunal, église calviniste. Porte St-Martin, ancien hôtel de l’évêché. Draps, tanneries, soie. Bon vin blanc mousseux, dit clairette de Die. — Cette v. était jadis le ch.-l. des Voconces ; elle reçut sous Auguste une colonie romaine, devint ensuite le ch.-l. du pays de Diois (Diensis tractus), et fut jusqu’au XIIIe siècle le siége d’un évêché, suffragant de Valence. Avant la révocation de l’édit de Nantes, les Calvinistes y étaient en grand nombre.

DIÉ (S.), Deodatus, évêque de Nevers au VIIe s., mort vers 680, fonda l’abbaye de Jointure dans les Vosges, autour de laquelle se forma la ville qui porte son nom (V. ST-DIÉ). On l’honore le 19 juin.

DIEBITSCH-ZABALKANSKI (Frédéric, comte de), général russe, né en 1785 d’une famille noble de Silésie, entra des 1805 au service de la Russie, fut blessé à Austerlitz, se distingua à Eylau et à Friedland (1807), puis à Dresde (1813), et commanda une division lors de l’invasion de la France. On prétend que c’est lui qui donna le premier l’idée de marcher sur Paris. À l’avènement de Nicolas I, 1826, il réprima la conspiration tramée contre l’Empereur. Dans la guerre contre les Turcs (1828), il se signala par le passage du Balkan et prit Varna, ce qui lui valut le surnom de Zabalkanski et le bâton de feld-maréchal. Il commanda l’armée russe dans la guerre de Pologne, en 1831, et vainquit à Ostrolenka, mais il éprouva ensuite des revers et mourut peu après. Les uns attribuent sa mort à un suicide, d’autres au choléra ou aux excès.

DIEFFENBACH (le Dr J. Fréd.), chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité à Berlin et professeur de clinique chirurgicale, né à Kœnigsberg en 1792, mort en 1847, est le premier qui ait pratiqué la section des muscles de l’œil pour la guérison du strabisme, et la section du tendon d’Achille pour la guérison du pied bot. On lui doit aussi des méthodes nouvelles pour guérir le bagayement, pour former artificiellement des nez, des lèvres, des paupières. Il a laissé une Chirurgie opératoire et des Essais de Chirurgie, trad. par Philippe, 1840.

DIÉGO, corruption de Jacobus, Jacques, prénom commun en Espagne. V. le nom qui suit Diego.

DIÉMEN (Ant. van), gouverneur général des établissements hollandais dans les Indes orientales, de 1636 à 1645, avait d’abord été simple commis. Il s’empara des établissements portugais à Ceylan et à Malacca, introduisit le commerce hollandais au Tonquin, contracta plusieurs alliances avantageuses, et fit faire des voyages de découvertes. V. l’art. suiv.

DIÉMEN (TERRE DE VAN), dite aussi DIÉMÉNIE et TASMANIE, grande île de l’Océanie, au S. de l’Australie (ou Nouv.-Hollande), dont la sépare le détroit de Bass, a 280 kil. sur 240 ; env. 80 000 hab. européens. Les indigènes, de race nègre, sont peut-être les hommes les plus stupides du globe ; ils ont presque tous disparu. Villes principales : Hobart-town, Launceston. C’est depuis 1804 le lieu où sont déportés les Convicts anglais. — La Diéménie fut découverte en 1642 par Abel Janssen Tasman, Hollandais, qui l’appela Terre de Van Diémen, dunom d’Ant. Van Diémen, gouverneur de Batavia. Cook en visita la côte méridionale en 1776 ; en 1784 le chirurgien Bass découvrit le détroit qui porte son nom et constata que la Terre de Diémen était une île. Les Anglais s’y établirent en 1804 et ne tardèrent point à y fonder les villes de Hobart-Town et de Georges-Town ou Port-Dalrymple.

DIÉMEN (détroit de), dans la mer du Japon, entre les îles de Ximo, de Tanega-Sima et de Jakuno-Sima, par 128° 20′ long. E., 30° 51′ lat. N., a 31 k. de large.

DIEPHOLZ, v. de Hanovre, ch.-l. du comté de Diephoiz, à 55 kil. S. de Hoya ; 3000 hab. — Le comté, situé entre le comté de Hoya au N. et à l’E., les États prussiens au S., la prov. d’Osnabruck et le grand-duché d’Oldenbourg à l’O., a 44 kil., sur 20, et 22 000 hab. Ce comté, longtemps indépendant, passa en 1585 à la maison de Zelle, en 1675 à celle de Brunswick-Lunebourg, fit partie en 1806 du roy. de Westphalie et fut donné au Hanovre en 1814.

DIEPPE, ch.-l. d’arr. (Seine-Inf.), à 167 kil. N. O. de Paris par route, et 201 par chemin de fer, sur la Manche, à l’emb. de l’Arques ; 20 000 hab. Cette ville se divise en 2 parties, la ville proprement dite et le Pollet (c.-à-d. port de l’Est), qui sont séparées par le port et réunies par un pont volant. Port sûr, mais étroit à l’entrée ; chemin de fer, télégraphe sous-marin, aboutissant à New-Haven ; vieilles murailles, anc. château fort ; églises St-Remi et St-Jacques ; 68 fontaines ; statue de Duquesne et de J. Bouzard, pilote célèbre par le dévouement avec lequel il sauva nombre de naufragés. Bains de mer très-fréquentés. Tribunaux de 1re instance et de commerce ; collége ; école de navigation, biblioth. ; chantiers, corderie, etc. Ouvrages d’os et d’ivoire. Armements pour la pêche ; commerce d’importation et d’exportation. Patrie de l’armateur Ango, de Duquesne, Pecquet, Lamartinière, etc. — Dieppe, au XIe siècle, n’était encore qu’un village habité par des pêcheurs. On fait dériver son nom de Deep (profond), anc. nom de la rivière d’Arques. Les Dieppois s’illustrèrent au moyen âge par leurs entreprises maritimes, visitèrent les côtes d’Afrique, où ils bâtirent Petit-Dieppe à l’emb. de la Gambie, reconnurent les Canaries, créèrent plusieurs établissements dans l’Amérique du Nord, notamment au Canada, et fondèrent Québec. La prospérité du Havre a presque anéanti le commerce de Dieppe et les galets ont envahi son port. Cette v. fut prise et reprise par les Anglais et les Français pendant les XIe et XIIe siècles, et bombardée par les Anglais et les Hollandais en 1694. Tourville battit les flottes anglaise et hollandaise devant Dieppe en 1690.

DIERNSTEIN, vge d’Autriche, sur le Danube, à 5 kil. O. de Krems ; 500 hab. Aux env., ruines du château où fut retenu Richard Cœur de Lion. 4000 Français y battirent 30 000 Russes le 11 nov. 1805.

DIESBACH (famille de), noble famille de Suisse, a fourni au canton de Berne plusieurs avoyers, dont le plus connu est Nic. D., né en 1431, mort en 1475, qui fut nommé avoyer en 1465. Il s’allia avec Louis XI contre Charles le Téméraire, 1474, fit la guerre à ce dernier, à cause des exactions du sire de Hagenbach, gouverneur du comté de Ferrette, remporta plusieurs victoires en Franche-Comté et mourut en 1475, laissant sa dignité à son cousin Guillaume, dont l’influence fit encore dominer le parti français à Berne. Ce dernier mourut en 1517. — Rochus de D., n’ayant pas adopté la réforme, se retira en 1532 a Fribourg, où il devint la tige d’une nouvelle branche.

DIEST, v. murée de Belgique (Brabant mérid.), sur la Demer, à 26 kil. N. E. de Louvain ; 8000 h. La ville est grande, mais elle renferme des jardins et des terres labourées. Distilleries, brasseries.

DIÈTE (de diaita, conduite, régime, ou de dies indicta, jour désigné), est le nom que l’on donne aux assemblées nationales dans plusieurs contrées de l’Europe, et spécialement en Allemagne, en Suisse et en Pologne. — La Diète germanique ou D. de l’Empire est chargée de veiller sur les affaires générales de l’Allemagne et de concilier les différends qui pourraient s’élever entre les États confédérés. Le président est toujours un représentant de l’Autriche ; les décisions de cette assemblée portent le nom de recès. Cette diète existe depuis les temps les plus anciens et a subi pendant le cours des siècles une foule de transformations. Longtemps la diète n’eut pas de siège fixe, se tenant tantôt à Nuremberg, tantôt à Augsbourg ou à Ratisbonne ; auj. elle se tient à Francfort-sur-le-Mein. Elle se réunit, selon les circonstances, soit en séance ordinaire (alors chaque État n’a qu’une voix et les décisions sont prises à la majorité absolue), soit en séance générale (le nombre des voix des divers États est alors fixé selon l’impor-