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cule d'Ocana, les Amours d'Alphonse VIII, la Juive de Tolède, Madeleine de Rome. Son Théâtre a paru à Madrid en 2 vol., 1670-74. Son Cid est imité et quelquefois traduit de Corneille, dont la tragédie avait été représentée dès 1636 ; c'est par un anachronisme auj. reconnu que quelques critiques ont pu dire qu'il avait servi de modèle à Corneille.

DIAMANTIN (District), au Brésil, dans la comarque du Cerro-Frio, qui fait partie de la prov. de Minas-Geraës : il a 70 kil. du S. au N., 35 de l'E. à l'O. ; ch.-l., Sto-Antonio-de-Tijuco. Riche en diamant : dans les 20 premières années de la découverte, au XVIe s., on en exporta, dit-on, 35 kilog. de diamants. Le produit annuel, quoique riche encore, est séduit auj. à 5 kilogrammes. Le district des Diamants renferme en outre des saphirs, des émeraudes et des mines d'or et d'argent.

DIANA (Antonin), casuiste, né à Palerme vers 1590, mort en 1663, jouit d'une grande réputation de son temps, et fut examinateur des évêques sous Urbain VIII, Innocent X et Alexandre VIII. Il a laissé douze livres de Résolutions morales, Palerme, 1629-56, réimpr. à Lyon, 1667, sous le titre de Diana coordinatus. Il en a été fait de nombreux abrégés.

DIANE, Artémis chez les Grecs, fille de Jupiter et de Latone, était sœur d'Apollon et comme lui née à Délos. Elle avait à remplir trois rôles distincts, sur la terre, au ciel et dans les enfers, et recevait en conséquence trois noms différents : sur la terre, elle était connue sous le nom de Diane et était la déesse de la chasse et de la chasteté; elle était aussi invoquée par les femmes enceintes. Dans le ciel, elle s'appelait Phébé, et était la déesse de la lune, comme Apollon, son frère, était le dieu du soleil. Dans les enfers, on la nommait Hécate ; là elle présidait aux enchantements et aux expiations. Diane changea en cerf le chasseur Actéon qui avait eu l'imprudence de la regarder lorsqu'elle était au bain. Quoiqu'elle fût si fière de sa chasteté, elle avait aimé Endymion, Pan et Orion. Cette déesse était surtout adorée à Éphèse, où elle avait le plus beau temple de l'univers (ce temple fut brûlé par Érostrate); en Tauride, où on lui immolait les étrangers que la tempête jetait sur la côte; à Aricie près de Rome, où son temple était desservi par un prêtre qui ne pouvait parvenir à cette fonction qu'en tuant son prédécesseur. On la représente vêtue d'une tunique courte et légère, un arc à la main, le pied chaussé d'un brodequin, accompagnée d'une biche ou d'un chien de chasse, et suivie de nymphes, chastes comme elle.

DIANE DE POITIERS, duchesse de Valentinois, fille aînée de Jean de Poitiers, seigneur de Saint-Vallier, née en 1499, morte en 1566, fut mariée dès l'âge de 13 ans à Louis de Brézé, comte de Maulévrier, grand sénéchal de Normandie, perdit son mari en 1631 et devint, quelques années après, la maîtresse du duc d'Orléans, fils de François I, et roi depuis sous le nom de Henri II. Diane partagea d'abord l'influence avec la duchesse d'Étampes, maîtresse de François I : chacune d'elles eut son parti à la cour, et leur rivalité occasionna plusieurs scènes scandaleuses. Mais à l'avènement de Henri II, Diane fit exiler la duchesse d'Étampes et devint toute-puissante : Catherine de Médicis, femme de Henri II, dut elle-même céder à l'ascendant de la favorite, qui fut faite duchesse de Valentinois, et qui s'entoura d'une cour brillante. C'est pour elle que fut construit, par Philibert Delorme, le château d'Anet, un des plus beaux ouvrages de l'époque. Après la mort de Henri II (1559), elle se retira à Anet. Un beau monument lui fut érigé par J. Goujon dans l'église du château. Ses Lettres ont été publiées (1866) par G. Guiffrey.

DIANE DE FRANCE, duchesse d'Angoulême, née en 1538, morte en 1619, était fille naturelle du Dauphin Henri (Henri II) et d'une Piémontaise, ou, suivant Brantôme, de Diane de Poitiers. Elle fut légitimée et épousa Horace Farnèse, puis François de Montmorency, fils du connétable (qu'elle sauva de la St-Barthélemy). Après le meurtre de Henri de Guise, 1588, elle négocia la réconciliation de Henri III son frère avec Henri roi de Navarre. Elle jouit d'un grand crédit auprès de ce dernier, devenu roi de France.

DIANIUM, Denia, v. de la Tarraconaise, chez les Contestani, sur la mer, près du cap Dianium (auj. cap Martin), était une colonie de Marseille. V. DENIA.

DIARBEK ou DIARBÉKIR, autrement Kara-Amid, l’Amida des anciens, v. forte de la Turquie d'Asie, ch.-l. du pachalik de Diarbékir, sur le Tigre, r. dr., par 37° 31' long. E., 37° 55' lat. N.; sa population est évaluée à 40 000 h. par les uns, et à 80 000 par les autres. Archevêché nestorien, évêché chaldéen et patriarcat jacobite. Murailles épaisses et très-élevées, flanquées de tours, cathédrale arménienne, mosquées remarquables, fontaines, bazar, caravansérail, couvent de Terre sainte, où les voyageurs reçoivent l'hospitalité. Maroquins renommés; tissus de soie, laine, coton; poterie, ustensiles de cuivre. Grand commerce avec Smyrne, Alep, Bassora, Constantinople. Aux env., beaux jardins, fruits exquis. — On ignore l'époque de la fondation de l'antique Amida. Elle fut plusieurs fois détruite; sa dernière restauration date de Valens et de Valentinien. Après avoir subi diverses dominations, elle finit par tomber en 958 au pouvoir des Turcs, qui la possèdent encore auj. — Le pachalik de D., un des 4 de l'Aldjézireh, est situé au S. de celui d'Erzeroum et au N. de celui de Bagdad : 324 kil. sur 169; env. 400 000 h. C'est la partie N. O. de l'anc. Mésopotamie. Sa population se compose de Kourdes, de Turcs, d'Arabes, d'Arméniens et de Juifs. Au N. s'élèvent les monts Nimrod et Bareina, d'où sortent un grand nombre de riv. ; au S. les monts Karadjadagh et Giondi-dagh, et à l'O. la partie du Taurus qui donne naissance au Tigre. Ce fleuve reçoit dans le Diarbékir un grand nombre d'affluents, dont les principaux sont le Khabour et l'Erzen. Climat chaud et sec dans les vallées, froid dans les montagnes, sol fertile. Mines d'or, d'argent, de cuivre, d'étain, de fer; marbre, albâtre, chaux, etc. Le commerce se fait surtout par des caravanes de mulets et de chameaux.

DIAZ (Barthélemy), navigateur portugais, découvrit en 1486 le cap qui termine l'Afrique au S.; il le nomma cap des Tourmentes à cause des tempêtes qu'il y avait essuyées ; mais le roi Jean II préféra l'appeler cap de Bonne-Espérance, parce qu'il espérait, à juste titre, que cette découverte ouvrirait la route des Indes. Diaz périt en 1500 dans une tempête.

DIAZ (Michel), Aragonais, un des compagnons de Christophe Colomb, découvrit en 1495 les mines d'or d'Hayna dans l'île St-Domingue, et fut nommé en 1509 gouverneur de Porto-Rico.

DIAZ (Balthazar), poëte portugais du XVIIe siècle, né à Madère, était aveugle de naissance. Il a composé un grand nombre de ces œuvres dramatiques que les Espagnols et les Portugais appellent autos (actes), entre autres : l'Acte du roi Salomon, 1612 ; — de la Passion, 1613; — de S. Alexis; — de Ste Catherine; — de la Malice des Femmes; Conseil pour se bien marier, 1633. — V. SOLIS (Diaz de).

DIBBIE, dit aussi Bahr-Tieb (lac noir), lac du Soudan, vers 16° lat. N. et 3° long. O., au S. O. de Tombouctou, est traversé par le Djoliba. Son étendue n'est pas connue.

DIBDIN, auteur dramatique anglais, né en 1748 à Southampton, mort en 1815, créa à Londres, dans le Leicester-square, un petit théâtre où il était à la fois auteur, compositeur et acteur. Ce théâtre acquit une vogue immense, grâce à la gaieté de Dibdin et à l'à-propos de ses chansons contre la France, qui lui valurent même une subvention de la part de Pitt. A la mort de ce ministre, Dibdin, ne pouvant couvrir ses frais, ferma son théâtre. Ses pièces sont auj. oubliées, ainsi que plusieurs romans qu'il avait composés. Il a écrit une Histoire du théâtre anglais, 1793.

DIBDIN (Thomas Frognall), bibliophile anglais, né en 1773, mort en 1847, était ministre anglican et bi-