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et un traité Des Principes, dont la 1re partie a été publiée par J. Kopp, Francf., 1826 (le grec seul). M. Ruelle a donné une Étude sur Damascius, 1861.

DAMASE I (S.), pape, né en Portugal, fut élu en 366, travailla à la conservation de la discipline ecclésiastique, tint plusieurs conciles contres les Ariens, anathématisa plusieurs hérétiques ou schismatiques, et mourut en 384. Il avait S. Jérôme pour secrétaire. Il a laissé quelques poésies chrétiennes et des écrits théologiq., réunis à Paris, avec sa Vie, 1672, in-8. On le fête le 11 déc.

DAMASE II, pape en 1048, était évêque de Brixen (Tyrol), et fut élevé au trône pontifical par l'emp. Henri III, sans avoir été élu. Il ne survécut que 23 jours à sa nomination.

DAMAVEND. V. DÉMAVEND.

DAMAZAN, ch.-l. de c. (Lot-et-Gar.), à 23 k. N. de Nérac sur la r. g. de la Garonne; 955 hab.

DAMBACH, petite v. du dép. du B.-Rhin, à 8 k. N. de Schelestadt; 3000 h., en partie Juifs. Mine de fer et de manganèse.

DAMBRAY (Charles), magistrat, né à Rouen en 1760, mort en 1829, fut avocat général à la Cour des aides de Paris, et remplaça Séguier dans les mêmes fonctions au parlement (1788). Il allait entrer au ministère lorsque la Révolution éclata. Il se retira en Normandie après le retour du roi de Varennes et resta en rapport avec les Bourbons sous l'Empire. En 1814, Louis XVIII le nomma chancelier, ministre de la justice, et président de la Chambre des Pairs. Réfugié en Angleterre pendant les Cent-Jours, il reprit la présidence à son retour.

DAMER, v. du Dongola, au confluent du Nil et du Tacazzé; 500 maisons; capit. d'un État indépendant.

DAMES (paix des). V. CAMBRAY.

DAMIEN (S.) V. COSME (S.)

DAMIEN (S. Pierre), Damianus, docteur de l'Église, né à Ravenne vers 988, mort à Faenza en 1072, avait gardé les pourceaux dans sa jeunesse. Un de ses frères, archidiacre de Ravenne, se chargea de son éducation. Damien, une fois ses études faites, entra dans l'ermitage de Font-Avellana (Ombrie) ; il en fut nommé abbé en 1041. Il rendit de grands services aux papes Grégoire VI, Clément II, Léon IX, Victor II et Étienne IX : ce dernier le créa cardinal-évêque d'Ostie. L'amour de la solitude le porta, en 1062, à renoncer à sa charge, et il rentra dans son ermitage. D'une austérité excessive, il propagea la pratique de la flagellation. Il eut à remplir plusieurs missions importantes, mais il vécut toujours, même au milieu des cours, dans une extrême pauvreté. On le fête le 23 févr. Il a laissé quelques écrits, imprimés à Paris en 1642 et 1643, in-fol.

DAMIENS (Rob. Franç.), régicide, né en 1715, près d'Arras, frappa en 1757 le roi Louis XV d'un coup de couteau au moment où ce prince sortait du château de Versailles. Saisi aussitôt, Damiens fut condamné à mort, et écartelé sur la place de Grève à Paris. Selon quelques historiens, cet homme aurait été en proie, au moment de son action, à une espèce de délire; selon d'autres, il avait été poussé à ce crime par le mécontentement général de la nation. Damiens avait été d'abord soldat, puis domestique chez les Jésuites à Paris; il était sans emploi quand il commit son crime.

DAMIETTE, Tamiathis, v. de la B.-Égypte, sur la branche orientale du Nil, à 9 k. de la mer, à 160 k. N. E. du Caire. Env. 25 000 h., dont 4000 chrétiens. Évêché copte. — Damiette était une ville maritime importante au moyen âge : S. Louis la prit en 1249 et la rendit ensuite aux Musulmans comme partie de sa rançon. La ville fut rasée vers la fin du XIIIe s. ; de ses débris se forma la nouvelle Damiette, à 6 k. au S. Louis IX donna aux remparts d'Aigues-Mortes la forme qu'avaient ceux de la ville égyptienne. — Le nom de Damiette a été donné à une colonie agricole formée en Algérie en 1848, à 3 kil. de Médéah.

DAMILAVILLE (Ét.), né en 1719, mort en 1768, était premier commis au bureau du Vingtième. Il est surtout connu comme l'ami et le correspondant de Voltaire. C'était un homme médiocre, mais il eut le mérite aux yeux des philosophes d'alors d'être un ardent ennemi de la religion. On lui a attribué le Christianisme dévoilé, ouvrage qui fut condamné au feu par le parlement en 1770 et qui paraît être l'ouvrage de d'Holbach.

DAMIRON (Philibert), philosophe français, 1794-1862; fut élève de l’École normale, disciple de M. Cousin, et membre de l'Acad. des sciences morales. On lui doit l’Hist. de la phil. en France au XIXe siècle (1820) et au XVIIe siècle, (1860).

DAMIS. V. APOLLONIUS (de Tyane).

DAMM, v. des États prussiens (Poméranie), à 7 k. S. E de Stettin ; 2500 h. Château fort. V. DAMME.

DAMM (Chr. Tobie), théologien protestant et helléniste, né à Leipsick en 1699, m. en 1778. On a de lui : Novum lexicon græcum etymologicum et reale, Brandebourg, 1765, et Londres, 1842.

DAMMARTIN, Martini dominium, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), à 21 kil. N. O. de Meaux, sur une éminence d'où on a une vue fort étendue ; 2000 hab. Blondes de soie noire. Marché aux grains. — Ce bourg a donné son nom aux comtes de Dammartin, qui remontent au XIe siècle. Philippe Hurepel, fils de Philippe-Auguste, devint comte de Dammartin au commencement du XIIIe siècle par son mariage avec Mahaut, héritière de cette maison. En 1258, ce comté fut porté par mariage dans la maison de Trie; puis, après avoir passé dans diverses familles, échut en 1439 à Antoine de Chabannes dont la fille le porta dans la maison d'Anjou. Anne, duc de Montmorency, l'acheta en 1554. Il fut confisqué en 1632 à la mort du maréchal de Montmorency et donné par Louis XIII aux princes de Bourbon-Condé.

DAMMARTIN (Ant., comte de). V. CHABANNES.

DAMME (du hollandais dam, digue), bourg de Belgique (Flandre occid.), sur un canal de même nom, à 5 k. N. de Bruges; 900 h. Forte digue, du XIIIe siècle. Place jadis forte, prise par Philippe-Auguste (1213), par Charles VI (1384), par Marlborough (1706).

DAMNONII. V. DUMNONII.

DAMOCLÈS, flatteur de Denys le Tyran, vantait souvent le bonheur de ce prince. Celui-ci, pour l'en faire juge, l'invita à un festin, et, l'ayant fait habiller et servir en prince, fit suspendre au-dessus de sa tête, pendant le repas, une épée nue, attachée au plafond par un crin de cheval.

DAMON et PYTHIAS, pythagoriciens, célèbres par leur amitié, vivaient a Syracuse, 400 ans av. J.-C., sous Denys le Jeune. Damon, condamne à mort par le tyran, obtint la permission d'aller dans sa patrie pour mettre ordre à ses affaires, et Pythias se rendit caution de son retour. A l'approche de l'heure marquée, Damon ne paraissant pas, on allait conduire Pythias au supplice; mais il revint à temps, et un combat de générosité s'éleva entre les deux amis pour savoir qui devait mourir. Denys fut si touché de ce trait de fidélité qu'il laissa vivre Damon et demanda à tous deux d'être reçu en tiers dans leur amitié.

DAMOREAU (Laure-Cinthie, dite Mme DAMOREAU-CINTI), cantatrice française, née Montalant (1801), m. en 1863; a laissé un souvenir durable à l'Opéra et à l'Opéra-Comique; a professé pendant 12 ans au Conservatoire, et laissé une méthode de chant.

DAMPIER (Will.), voyageur anglais, né en 1652 au comté de Somerset, fit deux voyages autour du monde (1673-1691 et 1699-1701). Il a laissé son nom à un archipel de la Papouasie (par 20° 39' lat. S. et 140° 6' long. E.). On ne sait pas la date de sa mort. Il donna en 1699, à Londres, en 3 vol. in-8, le Recueil de ses voyages, trad. en français, 1701 et 1732, On lui doit un traité estimé Sur les vents, les marées et les courants.

DAMPIERRE, ch.-l. de c. (Jura), à 21 kil. N. E. de Dôle; 500 hab. Forges, hauts fourneaux.