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les Gascons et les Bretons, mais il ternit l'éclat de son règne par sa cruauté et par sa passion pour les femmes. Il fonda St-Denis en 632, et y fut enterré en 638, à l'âge de 36 ans. Dagobert fit fleurir les arts, surtout la sculpture et l'orfèvrerie. Il eut pour ministre et pour ami S. Éloi, qui avait d'abord été orfévre. On l'a surnommé le Salomon franc.

DAGOBERT II, surnommé le Jeune, succéda à son père Sigebert II, roi d'Austrasie, en 656; mais Grimoald, maire du palais, lui enleva toute l'autorité, et l'exila même en Angleterre. Cependant Dagobert reparut en 674, et recouvra une partie de ses États. Il y régnait en paix lorsqu'il fut assassiné en 679 par des partisans de Grimoald.

DAGOBERT III, succéda en 711 à son père Childebert III, à l'âge de 12 ans, régna sous l'autorité de Pépin le Gros, maire du palais, et mourut en 715. On le compte parmi les rois fainéants.

DAGOBERT (le général), né en 1736 près de St-Lô, s'était déjà distingué dans la guerre de Sept ans et en Italie lorsqu'il fut nommé en 1793 général en chef de l'armée des Pyrénées orientales. Malgré le délabrement des troupes et le mauvais état de sa santé, il défit les Espagnols à Puycerda, à Mont-Louis, à Campredon, prit Urgel, et resta maître du Val d'Aran; mais il succomba bientôt à ses fatigues et à ses blessures (avril 1794).

DAGON, divinité des Philistins, adorée à Azoth et à Gaza, était représentée sous la figure d'une espèce de triton, demi-homme, demi-poisson. On lui attribue l'invention de la charrue. C'est dans son temple que les Philistins placèrent l'arche d'alliance, enlevée aux Hébreux.

DAGOUMBA, roy. de la Guinée Supérieure, près des limites du Soudan, tributaire de l'Achanti, a pour v. princ. Yahndi. Poudre d'or, peaux de chèvres.

DAGSBOURG. V. DABO.

DAGUERRE (L. J. MANDÉ), l'un des inventeurs de la photographie, né en 1788, à Cormeilles-en-Parisis, mort en 1851, se consacra d'abord à la peinture de décors, et exécuta en ce genre des tableaux fort remarquables (notamment les décorations d’Aladin, à l'Opéra); inventa, en 1822, le Diorama, spectacle de jour d'un genre tout nouveau, qu'il exploita avec M. Bouton, et reproduisit par ce procédé les plus belles vues de l'univers; se lia peu après avec Niepce, qui depuis longtemps recherchait les moyens de reproduire les gravures par la seule action de la lumière, et s'associa à ses travaux, mais ne découvrit qu'en 1839, six ans après la mort de Niepce, le procédé aujourd'hui employé pour fixer les images sur la plaque métallique, procédé qui a reçu en son honneur le nom de Daguerréotype. Cette admirable découverte fut aussitôt livrée au public, et Daguerre reçut de l'État, outre des récompenses honorifiques, une pension de 6000 fr. Il a publié : Historique et description du daguerréotype et du diorama, 1839 ; Nouveau moyen de préparer les plaques photographiques, 1844. On monument lui a été élevé à Petit-Brie (Seine), où il est mort.

D'AGUESSEAU. V. AGUESSEAU.

DAHÆ, peuple d'Asie, habitait au N. de l'Hyrcanie, entre les emb. de l'Ochus et de l'Oxus, sur les bords de la mer Caspienne. Il a laissé son nom au Daghestan.

DAHER, émir. V. DHAHER.

DAHOMEY, un des États de la Nigritie maritime, sur la côte des Esclaves, à l'E. du roy. de Bénin ; env. 200 000 h. ; capit., Abomey. Sol sablonneux, mais fertile; forêts produisant des arbres énormes; huile de palmier. Habitants féroces, adonnés au fétichisme et sacrifiant des victimes humaines. Leur roi est gardé par une armée de femmes. Cet État, jadis puissant, a décliné dans la 2e moitié du XVIIIe s., époque où il fut soumis par les tribus voisines. Il y a dans ce pays quelques comptoirs anglais, français et portugais.

DAHRA, contrée montagneuse de l'Algérie (prov. d'Oran), entre la r. dr. du Chélif et la mer, peuplée de Kabyles belliqueux. Bou-Maza y excita en 1845 une violente insurrection, qui fut promptement comprimée par les colonels St-Arnaud et Pélissier.

DAHRA, région du Maroc, entre le Tafilet, le Sahara et la prov. de Sous. Dattes renommées.

DAILLÉ (Jean), Dallæus, ministre protestant, né en 1594 à Chatellerault, m. en 1670, fut précepteur des deux petits-fils de Duplessis-Mornay, et fit avec eux en 1612 plusieurs voyages dans différentes parties de l'Europe. A son retour il exerça le ministère à Saumur, en 1625, puis à Charenton. On a de lui plusieurs ouvrages de controverse hostiles à l’Église romaine : De l'emploi des Pères, Gen., 1632, ; mis en lat. par Mettayer, 1656, Apologie de l'Église réformée, Charenton, 1633; De Cultibus religiosis Latinorum, 1671; et des Sermons.

D'AILLY (Pierre). V. AILLY.

DAÏRI, souverain spirituel du Japon; il est chef de la religion de Sinto. Sa personne est sacrée; il ne meurt pas, mais de temps en temps il renouvelle son âme. Il fait sa résidence ordinaire à Méaco ou Miyako, dans l'île de Niphon, et son domaine s'étend sur cette ville et son territoire. Son habillement consiste dans une tunique, par-dessus laquelle il met une robe rouge couverte d'un grand voile à franges, Ce pontife est regardé comme un dieu sur la terre; le sol étant indigne de le porter, il ne marche jamais. Les Japonais ont une si haute idée de sa sainteté que tout ce qui le touche est regardé comme sacré; l'eau qui a servi à lui laver les pieds est recueillie avec soin comme chose sainte. La famille des Daïris est impérissable; si l'un d'eux se trouve sans successeurs, le ciel lui en procure un : un enfant choisi en secret dans une des familles les plus illustres de l'empire est déposé au pied d'un arbre dans son palais. A la mort d'un Daïri on enterrait autrefois plusieurs esclaves avec son cadavre ; auj. on se contente d'enfermer dans son tombeau des statues d'argile.

DAKHEL, oasis d’Égypte, à l'O. de la Grande Oasis, par 25° 40' lat. N. et 26° 40' long. E., a pour ch.-l. El-Quasr. qui a 2000 hab., d'origine arabe.

DAKKA, v. de l'Inde anglaise, dans la présidence de Calcutta, sur le Vieux-Gange, à 250 kil. N. E. de Calcutta; 200 000 hab. Quelques monuments; factorerie anglaise. Soieries, mousselines, bracelets de coquillages. C'était jadis la ville la plus industrieuse de l'Inde. — Dakka a été 80 ans capit. du Bengale ; mais elle a beaucoup perdu depuis la mort d'Aureng-Zeyb. Elle est auj. le ch.-l. du district de Dakka. — Ce district, arrosé par le Gange et le Brahmapoutre, compte 1 150 000 hab.

DAKOTAH, nouveau territoire des États-Unis, formé en 1860 de la moitié occid. du Minnesota, s'étend, du côté du sud, jusqu'au 40° lat. N.; 10 000 h. Il tire son nom des Dakotahs, tribu de la nation indigène des Sioux.

DAL, rivière de Suède, sort des monts Dofrines, et tombe dans le golfe de Botnie,, après un cours de 500 kil. Belle cataracte près d'Elv-Carleby.

DALAI-LAMA ou GRAND LAMA, chef de la religion bouddhiste chez les Tartares, est leur dieu, vivant. Ce dieu prétendu fait sa résidence ordinaire au couvent de Potala près de Lhassa, dans le Thibet, sur les frontières de la Chine. Les environs de sa résidence sont peuplés de prêtres, nommés Lamas, dont le nombre s'élève à vingt mille. Le grand Lama n'expose jamais sa divinité au grand jour; il se tient toujours renfermé dans le fond d'un temple, entouré de ses prêtres, qui lui rendent tous les hommages dus à l’Être suprême. Les peuples sont persuadés qu'il ne meurt point : pour entretenir cette erreur, lorsque les prêtres s'aperçoivent que sa mort n'est pas éloignée, ils cherchent un homme qui lui ressemble et le lui substituent adroitement.

DALAYRAC (Nic.), compositeur, né en 1753 à Muret en Languedoc, mort à Paris en 1809, était destiné au barreau, mais se sentit entraîné vers la musique par un goût invincible. Il vint de bonne heure à Paris, s'y lia avec Grétry et Langié, tra-