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époux (1024), se retira dans l'un d'eux près de Cassel, où elle mourut en 1040. On la fête le 3 mars.

CUNEO, nom italien de Coni.

CUNERSDORF, village du Brandebourg, près de Francfort-sur-l'Oder, à 60 k. O. de Berlin. Frédéric le Grand, roi de Prusse, y fut battu en 1769 par les Russes et les Autrichiens.

CUNEUS, c.-à-d. le coin, l'angle, région mérid. de la Lusitanie, à l'angle S. O., entre l’Anas (Guadiana) et le promontoire Sacrum (cap St-Vincent), forme auj. l’Algarve.

CUNIBERT, dit le Pieux, roi des Lombards, fut d'abord associé à son père Pertharite en 678, lui succéda en 687, et fut détrôné en 690 par Alachis, duc de Trente et de Brescia; mais bientôt après, rappelé par les vœux de ses sujets, il chassa Alachis et reprit ses États. Il régna en paix jusqu'à sa mort, en 700.

CUNLHAT, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 20 kil. N. O. d'Ambert; 3000 hab. Camelots, serge.

CUNNINGHAM (Allan), poëte écossais, 1784-1842, avait d'abord été maçon. Il attira l'attention et gagna la protection de Walter Scott par quelques chants tirés des légendes populaires, et obtint bientôt la faveur du public. Parmi ses poésies on cite : Sir Marmaduke Maxwell et les Traditions des paysans d'Angleterre et d'Écosse, 1822, The Maid of Elvar, 1832, On a aussi de lui une Histoire des peintres et graveurs anglais et une Hist. de la littérature anglaise.

CUPAR, v. d'Écosse, ch.-l. du comté de Fife, sur l'Eden, à 42 k. N. E. d’Édimbourg; 6500 h. Imprimerie d'où sont sorties des éditions remarquables.

CUPAR-ANGUS, v. d'Écosse, sur le Tay, partie dans le comté de Perth, partie dans celui de Forfar, à 22 k. N. E. de Perth ; 2600 h. Restes d'un camp romain et d'une abbaye de Cisterciens fondée en 1163.

CUPIDON, dieu de l'amour, fils de Jupiter ou de Mars et de Vénus. On le représentait sous la figure d'un enfant nu et aveugle ou les yeux couverts d'un bandeau, l'air malin, armé d'un arc et d'un carquois rempli de flèches; on lui donnait des ailes, pour marquer l'inconstance de l'amour. Il fut l'amant de Psyché. — Quelques-uns distinguent Cupidon, dieu du désir, de l'Amour proprem. dit, l’Éros des Grecs.

CUQ-TOULZA, ch.-l. de c. (Tarn), à 20 k. S. E. de Lavaur; 1000 hab.

CURAÇAO, une des îles Antilles, près des côtes de la Nouv.-Grenade, par 70° 50' long. O., 12° lat. N. : 85 kil. sur 20; 15 000 hab. (dont 4000 blancs). Lieux princ. : Willemstadt et Curaçao. Au N., rochers arides et escarpés; quelques plaines fertiles; on y cultive le maïs, la muscade, la canne à sucre, l'oranger; on y fait la liqueur connue sous le nom de curaçao. L'île de Curaçao appartient à la Hollande; elle forme avec les îles environnantes (Aruba ou Oruba, Bonaïr et Aves) le gouvt de Curaçao. Occupée par les Espagnols en 1527, elle leur fut enlevée en 1634 par les Hollandais; prise par les Anglais en 1798 et 1806, elle fut rendue en 1814.

CURAUDAU (Fr. René), pharmacien et chimiste, né à Séez en 1765, mort en 1813, vint se fixer à Paris, fut un des membres les plus actifs de la Société d'encouragement et fit un grand nombre d'applications utiles de la science. Il perfectionna la fabrication du savon, de l'alun artificiel, du sucre de betterave, le blanchissage à la vapeur et publia en 1806 un traité estimé sur ce mode de blanchissage.

CURÉE (J. Fr.), représentant du peuple, né à St-André près de Lodève en 1765, mort en 1835, fut député à l'Assemblée législative, à la Convention et au Conseil des Cinq-Cents, se rallia à Bonaparte et applaudit au 18 brumaire, fut nommé tribun et proposa le 1er l'établissement de l'Empire (1804). Il fut appelé au Sénat en 1807 et privé de tout emploi en 1814.

CURES, auj. Correse, anc. v. des Sabins, à 10 k. N. E. de Rome, était la capit. d'un petit État sabin, le plus redoutable de ceux qui firent la guerre à Romulus, mais qui fut absorbé dans Rome de 742 à 737 av. J.-C. Les habitants de Cures étaient appelés Quirites; après leur translation à Rome les Romains prirent eux-mêmes ce nom.

CURÈTES, êtres mythologiques qui, avec les Corybantes, gardèrent Jupiter encore à la mamelle dans une grotte de l'île de Crète, en formant autour de son berceau des danses armées et des chœurs bruyants, pour qu'on ne pût entendre ses cris. On en fait aussi des ministres du culte de Cybèle et de Jupiter, qui paraissent se confondre avec les Dactyles. Quelques savants prétendent que les Curètes étaient un peuple particulier, sorti de Phrygie et de Phénicie, qu'ils vinrent à la suite de Deucalion en Phocide et en Thessalie, d'où ils se répandirent en Eubée, dans le Péloponèse et la Crète. Ayant apporté avec eux des connaissances utiles et des inventions ingénieuses, ils furent regardés comme des êtres surnaturels.

CURIA RHÆTORUM, v. de Rhétie, auj. Coire.

CURIACES. V. HORACES.

CURIE, curia, une des divisions du peuple romain. Il y avait 30 curies, 10 par tribu. Chaque curie avait à sa tête un prêtre qui présidait aux sacrifices sous le nom de curion. Il y avait en outre un grand curion, auquel tous les chefs des curies particulières étaient subordonnés, et qui était élu par toutes les curies réunies. On ne convoquait guère les curies que pour l'élection du grand curion, pour les adoptions, la ratification de quelque testament, etc. On y votait à la majorité des voix individuelles, tandis que, dans les assemblées par centuries, on comptait par centuries, mode qui offrait plus d'avantage à la noblesse. — On nommait aussi curies les édifices où se tenaient les assemblées soit civiles soit religieuses, et particulièrement le lieu des réunions du sénat : il y avait 3 curies sénatoriales, l’Hostilia (dite depuis Julia), la Pompeia et l’Octavia.

CURION, dignité romaine. V. CURIE.

CURION (C. Scribonius), tribun du peuple en 49 av. J.-C., avait d'abord suivi le parti de Pompée. Gagné par César, il se mit à la tête d'une armée dévouée à celui-ci et chassa Caton de Sicile; mais il fut battu en Afrique par un lieutenant de Juba et périt dans le combat, sur les bords du Bagradas (48). C'était un homme débauché et perdu de dettes.

CURIOSOLITES, peuple de la Gaule (Lyonnaise 3e), à l'E. des Osismii, habitait dans les dép. des Côtes-du-Nord et d'Ille-et-Vilaine, la v. actuelle de Corseul et ses environs, entre Dinan et Lamballe.

CURIOSOPITES, nom que l'on a confondu à tort avec Curiosolites, désigne, à partir du Ve s., la ville et l'évêché de Quimper-Corentin.

CURISCHE-HAFF, c.-à-d. hâvre de Courlande, lagune de la Prusse orientale, au N. E. de Kœnigsberg, est formée par le Niémen à son emb.; elle est unie à la mer Baltique par le détroit de Tief et séparée de cette mer par la Curische-Nehrung, péninsule sablonneuse de 88 kil. de long.

CURIUS DENTATUS (Manius), Romain célèbre par sa frugalité et son désintéressement, trois fois consul, vainquit les Samnites, les Sabins, les Lucaniens; battit Pyrrhus près de Tarente, l'an 275. av. J.-C., et jouit deux fois des honneurs du triomphe. Chargé de distribuer les terres conquises aux citoyens pauvres, il en donna quatre arpents à chacun, et n'en voulut pas garder davantage pour lui. Les ambassadeurs des Samnites étant venus le trouver dans sa modeste retraite et lui offrant de l'or pour le séduire, il leur répondit que, quand on savait se passer d'or, on commandait à ceux qui en possédaient.

CUROPALATE (de cura palatii, soin du palais), dignité de la cour de Constantinople. C'était sans doute d'abord l'intendant du palais, mais ce titre devint bientôt purement honorifique : il était le premier après ceux de césar et de nobilissime. Il était porté d'ordinaire par les parents de l'empereur.

CURRAN (J. Philpot), avocat irlandais, né près de Cork en 1750, mort en 1818, acquit par son talent et son patriotisme une grande réputation; fut nommé en 1784 membre de la Chambre des Com-