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CROUSAZ (Pierre de), né à Lausanne en 1663, m. en 1750, d’une famille protestante, d’abord pasteur et professeur de philosophie à Lausanne, enseigna depuis 1724 les mathématiques à Groningue, et fut gouverneur du prince Frédéric de Hesse-Cassel. On a de lui : Logique, Amst., 1712 ; Traité du Beau, 1715 ; Examen du Pyrrhonisme, 1733 ; Traité de l’esprit humain, 1741. Partisan de Descartes, il combattit Bayle, Leibnitz et Wolf.

CROY ou CROUY (maison de), anc. et illustre maison, que l’on fait descendre d’André III, roi de Hongrie (1290-1301), a pris son nom du village de Croy (Somme), qu’Henri IV érigea en duché, l’an 1598, en faveur de Charles de Croy, duc d’Aerschoot. Cette famille figure depuis 500 ans dans l’histoire : elle a fourni deux cardinaux, l’un, archevêque de Tolède (1517), l’autre, archevêque de Rouen, 1823-1844 ; cinq évêques, un maréchal de France, plusieurs maréchaux de l’empire d’Allemagne, un grand nombre de généraux, d’ambassadeurs, de ministres, et 28 chevaliers de la Toison-d’Or. Elle se divise en deux branches qui s’attribuent pour chefs les deux fils d’André III : l’aînée, établie en Dauphiné, est dite de Croy-Chanel, et la cadette, établie en Picardie, est dite de Croy-Solre. Cette dernière s’est subdivisée en plusieurs branches : 1o les sires de Croy-et-de-Renty, éteints en 1612 ; 2o les marquis d’Havré, éteints en 1700 ; 3o les comtes de Rœux, éteints en 1585 ; 4o les princes de Croy et du St-Empire, éteints en 1702 en la personne de Charles-Eugène, généralissime des armées russes, mort en Livonie prisonnier de Charles XII ; 5o les princes de Chimay, éteints en 1521 ; 6o les princes de Solre et de Mœurs, devenus branche aînée en 1767, par l’extinction des précédents ; 7o les ducs d’Havré-et-de-Croy, connus surtout dans ces derniers temps et qui se sont éteints de nos jours. On conteste aux Croy-Chanel leur descendance.

CROY-SOLRE (Emmanuel, prince de), né en 1718, maréchal de France, gouverneur général de la Picardie, mort en 1787, employa une partie de sa fortune à la restauration du port de Dunkerque et des fortifications de Calais, et laissa son nom à la Tour de Croy près de Calais. Il a publié : Mémoires sur le passage par le Nord, 1782.

CROY (Aug. Phil. Louis Emmanuel, duc de), prince de l’empire et grand d’Espagne, né en 1765, mort en 1822, émigra, obtint, en échange des biens qu’il avait perdus, la seigneurie de Dülmen en Westphalie, rentra en France en 1814 et fut nommé pair.

CROY (Guillaume de), seigneur de Chièvres, précepteur de Charles-Quint. V. CHIÈVRES.

CROYA, v. d’Albanie. V. CROÏA.

CROYDON, v. d’Angleterre (Surrey), à 16 kil. S. de Londres, à 33 kil. N. E. de Guildford, sur le canal de ce nom ; 16 500 hab. École militaire. Ancien palais des archevêques de Cantorbéry, où l’on a depuis établi une fabrique d’impressions sur calicots. Papeterie, blanchisserie de coton.

CROYLAND ou CROWLAND, v. d’Angleterre (Lincoln), à 12 kil. N. E. de Péterborough ; 2716 hab. Ruines d’une célèbre abbaye, fondée vers 664. On connaît sous le nom de Chronique de Croyland une histoire de l’abbaye, précieuse pour les temps écoulés du VIIIe au XIIe siècle.

CROZAT (Antoine), marquis du Châtel, riche financier, obtint en 1712 le privilège du commerce de la Louisiane et fit de grands établissements dans cette colonie. C’est pour sa fille que l’abbé Le François rédigea la géographie élémentaire connue sous le nom de Géographie de Crozat. - Crozat (Joseph Antoine), fils du préc., amateur éclairé, forma une riche collection de tableaux, dessins et pierres gravées. Il publia en 1729 un recueil de gravures représentant les tableaux de sa collection, avec une notice sur les peintres. Cette publication fut continuée (1740) par Basan et Mariette.

CROZAT (canal de). V. ST-QUENTIN (canal de).

CROZON, ch.-l. de cant. (Finistère), à 17 kil. S. de Brest ; 840 hab. Monuments druidiques, grottes curieuses dans le voisinage.

CRUIKSHANK (Guillaume), anatomiste, né à Édimbourg en 1746, mort à Londres en 1800, fut l’élève de W. Hunter. On a de lui l’Anatomie des vaisseaux absorbants, Londres, 1786, trad. par Petit-Radel, 1787, l’ouvrage le plus exact sur ce sujet, Cruikshank fut aussi savant physicien et chimiste.

CRUSCA (Académie DELLA). V. ACADÉMIE.

CRUSIUS (Martin), savant helléniste, né en 1526 à Bamberg, mort en 1607, enseigna la morale et le grec à Tubingue, et fut un des premiers à introduire en Allemagne l’étude de la langue grecque. On lui doit entre autres publications : Grammatica græca cum latina congruens. Bâle, 1563 ; Poetarum græcorum libri duo, cum vers. lat., 1567 ; Turco-Græciæ libri VIII, 1584 ; Annales suevici, 1594 ; des commentaires sur Démosthène, sur Homère, etc.

CRUSIUS (Christian Aug.), professeur de philosophie et de théologie à Leipsick, né en 1712, mort en 1775, disciple de Rudiger et adversaire de Wolff, a écrit entre autres ouvrages : Esquisses des vérités essentielles de la raison, Leipsick, 1745 ; une Logique, 1747, et un traité de Philosophie morale, 1767, qui a joui d’une grande autorité : il y donne pour base à la morale la volonté arbitraire de Dieu. Il appuyait également la certitude sur la véracité divine.

CRUSSOL (famille de), anc. maison du Languedoc, portait d’abord le nom de Bastel, et prit au XIIe s. celui de Crussol, d’une baronnie située dans le Vivarais, près de Valence. Elle s’est divisée en plusieurs branches : 1o les barons de Crussol, depuis ducs d’Uzès, parmi lesquels on remarque : Jacques de Crussol, duc d’Uzès, mort en 1584, maréchal de France ; il combattit d’abord parmi les Protestants, défendit Montpellier et prit Nîmes ; puis, ayant été fait prisonnier à Moncontour, il rentra dans le parti catholique et commanda l’armée royale en Languedoc ; - François Charles, comte d’Uzès, qui se distingua à Fleurus, à Steinkerque, à Nerwinde, fut gouverneur d’Oléron et de Landrecies, et mourut en 1736 ; — 2o les marquis de Crussol et de Montausier ; — 3o les marquis de Florensac ; — 4° les comtes d’Amboise et d’Aubijoux, etc.

CRUSTUMERIUM, auj. Marcigliano Vecchio, v. de Latium, à 20 kil. N. E. de Rome, sur l’Allia.

CRUZEIRO (Ordre du), ordre créé au Brésil en 1822 par l’empereur Pedro I, a pour insigne une croix à rayons, entourée de feuilles de cacaotier et de caféier, et surmontée de la couronne d’or du Brésil ; au milieu on lit : Bene merentium præmium. Le ruban est bleu de ciel.

CRUZY-LE-CHATEL, ch.-l. de cant. (Yonne), à 18 kil. E. de Tonnerre ; 1250 hab. Verreries, truffes.

CSABA, grand b. de Hongrie (comitat de Bekes), à 10 k. S. de Bekes ; 20 187 h. Jardins, arbres fruitiers.

CSANAD, comitat de Hongrie, entre ceux d’Arad et de Csongrad ; 72 000 h. Il a pour ch.-l. Mako, bien qu’il tire son nom d’un bourg de Czanad (2000 h.)

CSERNA, riv. de Hongrie, sort du mont Uszla en Transylvanie, sépare la Hongrie de la Valachie, et tombe dans le Danube entre les deux Orsova.

CSICK, district de Transylvanie (Pays des Szeklers), borné au N. par celui de Bistriz, à l’E. par la Moldace ; 138 723 hab. Riche mine de cuivre.

CSONGRAD, comitat de Hongrie (cercle au delà de la Theiss), entre ceux de Pesth, Hevesch, Bekes, Csanad, Toronthal, Bacs, la Grande et la Petite Cumanie ; 80 kil. sur 4 ; 152 000 h. ; ch.-l., Szegedin.

CTÉSIAS, médecin et historien grec, de la famille des Asclépiades, né à Cnide, se rendit en Perse vers 416 av. J.-C., résida 17 ans comme médecin à la cour d’Artaxerce-Mnémon, et écrivit une Histoire de la Perse et de l’Inde. Il ne reste de cet ouvrage que des fragments et des extraits faits par Photius ; on les trouve souvent à la suite d’Hérodote : Larcher les a joints à sa traduction. Bæhr en a donné une éd. séparée, Francfort-sur-le-Mein, 1824. Ils se