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nice, il la fit enterrer vive. Peu après, il fut tué par Thésée, qui lui avait déclaré la guerre pour avoir refusé de rendre les derniers devoirs aux guerriers morts devant Thèbes, vers 1250 av. J.-C. — Un autre Créon, fils de Sisyphe, fut roi de Corinthe et père de Creuse, qu'épousa Jason. V. CREUSE.

CRÉON, ch.-l. de cant. (Gironde), à 21 kil. S. E. de Bordeaux; 900 hab.

CRÉPIN et CRÉPINIEN (SS.). Ces deux frères vinrent de Rome annoncer le Christianisme dans les Gaules, et s'arrêtèrent à Soissons, où ils exercèrent le métier de cordonnier. Le préfet, n'ayant pu ébranler leur foi, leur fit trancher la tête vers l'an 287. La cathédrale de Soissons fut mise sous leur invocation. S. Crépin est le patron des cordonniers. On le fête le 25 oct.

CRÊPY, v. de France. V. CRESPY.

CRÉQUI (maison de), anc. maison de France, originaire de l'Artois, tirait son nom du petit vge de Créqui près de Fruges (Pas-de-Calais). Elle remonte au IXe s. et s'est divisée en plusieurs branches, qui ont fourni plusieurs personnages distingués. La branche aînée, dite des sires de Créqui, se fondit en 1543 avec la maison de Blanchefort, d'où sont sortis les ducs de Créqui et les princes de Poix.

CRÉQUI (Jacques de), dit de Heilly, connu sous le nom de maréchal de Guyenne, commanda l'armée de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, contre les Liégeois révoltés (1408); fut nommé en 1413 lieutenant général en Guyenne; s'opposa d'abord avec succès aux efforts des Anglais, mais fut fait prisonnier à Bordeaux. S'étant échappé des mains de l'ennemi, il assista à la bataille d'Azincourt (1415), fut pris de nouveau et mis à mort.

CRÉQUI (Charles de), prince de Poix, gouverneur du Dauphiné, pair et maréchal de France, défit les troupes d'Espagne au combat du Tésin en 1636, et fut tué devant le fort de Brême (Piémont), en 1638, à 60 ans. Il avait épousé successivement les deux filles du duc de Lesdiguières, Madeleine et Françoise de Bonne. — Son fils aîné, Ch. de Créqui, était ambassadeur à Rome en 1662; il y fut insulté par la garde corse du pape Alexandre VII qui tira sur son hôtel et blessa ses gens. Louis XIV exigea que le gouverneur de Rome, neveu du pape, vint en personne lui faire des excuses pour cette insulte et qu'une pyramide fût élevée à Rome en souvenir de la réparation. — Son 2e fils, François, duc de Lesdiguières, fut aussi maréchal, servit avec gloire sous Louis XIV en Flandre, en Alsace et en Lorraine, de 1667 à 1678, fut battu a Consarbruck en 1675, mais obtint plusieurs avantages dans les campagnes de 1677 et 1678 et prit Luxembourg en 1684. — Le fils de ce dernier, François, périt à Luzzara, en 1702.

CRÉQUI (Renée Caroline de FROULAY, marquise de), femme célèbre par son esprit, née en 1714, morte en 1803, avait épousé en 1737 le marquis de Créqui, lieutenant général, qu'elle perdit dès 1741. Ses salons furent longtemps, et sous les régimes les plus différents, le rendez-vous de la bonne société : c'est ce qui a donné l'idée de publier, sous le titre de Souvenirs de la marquise de Cregui (1834-1836, 9 vol. in—8), des mémoires qui n'ont aucune authenticité : ils sont l'œuvre de M. de Courchant. Ed. Fournier a publié en 1856 de véritables Lettres de la marquise.

CRESCENCE, Crescentius, patrice romain, voulut, vers la fin du Xe s., rétablir la république à Rome. Élu consul et mis à la tête du gouvernement par le peuple en 972, il combattit plusieurs papes, emprisonna et fit étrangler Benoît VI, chassa de Rome Jean XVI et Grégoire V. L'empereur Othon III, venu d'Allemagne au secours de Grégoire V, enferma Crescence dans le château St-Ange, où il fut bientôt forcé de capituler. Dès qu'Othon fut maître de sa personne, il le fit massacrer, malgré la capitulation. Stéphanie, femme de Crescence, vengea sa mort en faisant périr Othon par le poison (1002).

CRESCENTINI (Girolamo), célèbre soprano, né près d'Urbin en 1769, mort à Naples en 1846, débuta à Rome en 1788, chanta ensuite à Padoue, a Venise, à Milan, à Vienne et à Lisbonne, et excita un tel enthousiasme qu'on le surnomma l’Orphée italien. Il excellait surtout dans les opéras de Giulio Sabino, de Romeo e Giulietta, de Sémiramide. Napoléon l'attira en France : à la suite d'une représentation de Roméo et Juliette; où Crescentini avait arraché des larmes à tout l'auditoire, il le nomma chevalier de la Couronne de fer. En 1812, il fut appelé à Naples comme professeur de chant.

CRESCIMBENI (J. Marie), littérateur, né à Macerata (Aneône) en 1663, mort en 1728, fonda en 1690 l'académie dite des Arcades (ou plutôt des Arcadiens), qui avait pour but de ramener le bon goût et le naturel. Les membres de cet académie prenaient des noms tirés de la mythologie ou de l'histoire grecque : Crescimbeni prit celui d’Alphésibée. Il fut aimé de Clément XI et de Benoît XII, qui lui accordèrent des bénéfices lucratifs. On a de lui un volume de poésies, 1695, et un grand nombre d'ouvrages en prose, dont les plus estimés sont une Histoire de la poésie vulgaire, 1698, complétée depuis par ses Commentaires, et une Histoire des Arcades, 1708-27.

CRESPHONTE, roi de Messénie, est avec Aristodème et Temenus, un des Héraclides qui envahirent le Péloponèse (1190). V. MÉROPE.

CRESPI, nom de plusieurs peintres célèbres de Milan et de Bologne. B. Crespi, dit le Cérano, du lieu de sa naissance, né en 1557, mort en 1633, s'attacha au cardinal Fréd. Borromée et dirigea l'Académie de Milan. Ses tableaux les plus remarquables sont : le Baptême de S. Augustin; S. Charles et S. Ambroise; le Rosaire. — Daniel, son parent, né en 1590, à Milan, mort en 1630, de la peste, a laissé une Déposition de Croix, une Lapidation de S. Étienne et la Vie de S. Bruno, à la Chartreuse de Milan. — Joseph, dit l’Espagnol, à cause du costume qu'il avait adopté, né à Bologne en 1665, mort en 1747. Benoît XIV le nomma son peintre, et lui conféra le titre de comte palatin. On voit au musée de Paris son tableau de la Maîtresse d'école. On admire aussi de lui le Massacre des Innocents et les Sept Sacrements. Ce peintre, original et facétieux, mêlait des scènes comiques aux sujets les plus sérieux.

CRESPY-EN-LAONNAIS, v. jadis forte du dép. de l'Aisne, sur l'Aisne, à 9 kil. N. O. de Laon; 1150 h. Un traité y fut conclu en 1544 entre François I et Charles-Quint : les deux souverains faisaient alliance contre les Turcs; François I renonçait à ses prétentions sur l'Aragon, sur Naples, le comté de Flandre, l'Artois, etc.; Charles-Quint renonçait au duché de Bourgogne et à ses dépendances. De plus, le duc d'Orléans, 2e fils de François I, devait épouser la fille de l'empereur ou la 2e fille de Ferdinand, roi des Romains, et recevoir en dot la Franche-Comté ou le duché de Milan.

CRESPY-EN-VALOIS, ch.-l. de cant. (Oise), à 23 kil. E. de Senlis; 2580 h. Tissus de coton, grosse toile, fil commun, dit fil de Crespy. Autrefois, place forte et capit. du Valois.

CREST, Crista, ch.-l. de c. (Drôme), à 39 k. O. de Die, sur la Drôme; 4983 hab. Lainages, étoffes de soie, de coton, filatures, tanneries. Commerce de truffes. Place forte au temps des Albigeois, démantelée en 1627. Crest a encore une tour qui servait de prison d'État. Cette place fut assiégée par Simon de Montfort dans la guerre des Albigeois.

CREST (la BERGÈRE DE). V. BERGÈRE.

CRESTIN (Guill. DUBOIS, dit), poète du XVIe s., fut trésorier de la Ste-Chapelle à Vincennes, puis chantre de la Ste-Chapelle de Paris. On a de lui des chants royaux, loués par ses contemporains (Paris, 1527), et des Chroniques en vers, composées sur l'invitation de François I (mss. à la Bibliothèque impériale).

CRÉSUS, dernier roi de Lydie, de la race des Mermnades. célèbre par ses richesses, monta sur le trône vers l'an 559 av. J.-C. et partagea son règne