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Peinture, il en devint directeur en 1665; il fut nommé en 1672 directeur de l'Académie de Rome; sa 1676 1er peintre du roi. Il brilla par le coloris. On cite de lui : la Mort d'Abel, Hercule, Achéloüs, l’Enlèvement de Dejanire, la Naissance de Jupiter. Il a laissé un Traité sur le coloris, 1741. La nature de son talent lui a fait donner le surnom de Poussin. — Ant. Coypel, son fils aîné, 1661-1722, est auteur du Jugement de Salomon et d’Athalie (au Louvre). Il peignit pour le Palais-Royal les princ. scènes de l’Énéide (aujourd'hui détruites); il réussit aussi dans la gravure. — Noël-Nic., autre fils de Noël, 1692-1737, se distingue par un dessin gracieux et correct, par un pinceau moelleux. — Ch. Ant., fils d'Ant., 1694-1732, inférieur aux précédents, a dessiné l'histoire de Don Quichotte. Il joignit le talent d'écrivain à l'art du peintre.

COYSEVOX (Ant.), sculpteur, né à Lyon en 1640, mort en 1720. Ses principaux ouvrages sont : les chevaux ailés qui ornent l'entrée des Tuileries; le Flûteur, une Flore, une Hamadryade, dans le même jardin; plusieurs groupes à Versailles et à Marly; les tombeaux du cardinal Mazarin, de Lebrun et de Colbert, les bustes de Louis XIV et des principaux personnages de la cour. Membre de l'Académie de sculpture et de peinture, il en fut quelque temps chancelier.

COYTHIER (Jacques), médecin de Louis XI, né à Poligny en Franche-Comté, prit un grand ascendant sur l'esprit du superstitieux monarque, lui fit croire que, s'il le congédiait, il mourrait lui-même avant huit jours, et profita de cet ascendant pour arracher au roi des sommes considérables. A la mort de Louis XI, il fut accusé juridiquement de s'être enrichi aux dépens de l'État, mais il conjura l'orage en donnant 50 000 écus au roi Charles VIII.

COZES, ch.-l, de cant. (Charente-Inf.), à 24 kil. S. O. de Saintes; 1900 hab.

COZUMEL, île de la mer des Antilles, sur la côte de l'Yucatan ; 60 kil. sur 20. Découverte par Cortez en 1519. Elle appartient au Mexique.

CRABBE (George), écrivain anglais, né en 1754 dans le Suffolk, mort en 1832, obtint par le crédit de Burke et de lord Rutland plusieurs bénéfices avantageux, et fut en dernier lieu doyen de Trowbridge. Il se distingua comme prédicateur et comme poëte. Il publia en 1807 un Recueil de poésies; en 1810, le Village, poëme; en 1812, des Contes en vers, en 1819, les Contes du château; puis l’Histoire naturelle de la vallée de Belvoir, en prose. On trouve dans ses poésies des descriptions d'une admirable fidélité, mais peu d'invention. On l'a surnommé le Téniers de la poésie et le Poëte du pauvre.

CRACINA, nom latin de l'île de Ré. V. RÉ.

CRACOVIE, Carradunum en latin, Krakov en polonais, Krakau en allemand, v. de l'anc. Pologne, auj. à l'Autriche (Galicie), sur la Vistule, à 248 k. S. de Varsovie; 40 000 hab. Elle a trois faubourgs et communique par un pont avec Podgorze. Évêché catholique, tribunal supérieur, université (qui date de 1364), séminaires. Château fort, murailles et fossés, cathédrale où reposent les restes des rois de Pologne; observatoire, 4 bibliothèques, etc. Industrie active, centre du commerce entre les Polognes russe et prussienne, la Galicie et la Hongrie. — fondée, dit-on, dès le VIIe s. par Cracus. Cracovie fut de 1320 à 1609 la capit. de la Pologne. Lors du 3e partage de la Pologne, 1795, elle échut à l'Autriche; elle fit partie du grand-duché de Varsovie en 1809, devint ville libre en 1810, et enfin en 1815 forma une petite république, sous la protection immédiate de la Russie, de l’Autriche et de la Prusse. Ces trois puissances la déclarèrent à jamais neutre : cependant l'Autriche, prenant prétexte d'un mouvement qui y avait éclaté, l'incorpora à ses États en 1846. — La République de Cracovie avait pour bornes au N. et à l'E. le roy. actuel de Pologne, au S., la Vistule qui la sépare de la Galicie, et à l'O. la Brinica qui la sépare de la Prusse; elle comprenait, outre Cracovie et son territoire, deux petites v. (Claratomba ou Mogila et Krzeszowice), et 77 vges, et comptait 114 000 hab. Le territoire de la république forme auj. le grand-duché de Cracovie, compris dans la Galicie.

CRAGUS, mont. de Lycie, au S. O., très-près de la mer, entre Patare et Telmisse. Cette montagne fut primitivement un volcan. V. CHIMÈRE.

CRAIG (Jean), géomètre, né en Écosse vers 1650, fut un des premiers à introduire en Angleterre le calcul différentiel de Leibnitz (1685). Appliquant le calcul à l'appréciation des témoignages, il prétendait que la force des preuves sur lesquelles repose le Christianisme va toujours diminuant et se réduira à zéro au bout de 3150 env. La dissertation où il soutint ce système est intitulée : Theologiæ christiania principia mathematica, Londres, 1699. Elle a été réfutée en 1755 par J. Daniel Titius.

CRAIOVA, v. de Valachie, à 189 k. O. de Bucharest; 9000 h. Tribun., école centrale. Commerce actif.

CRAMAIL (Adrien de MONTLUC-MONTESQUIOU, comte de), prince de Chabanais, petit-fils du célèbre Montluc, né en 1568, m. en 1646, fut sous Louis XIII l'un des plus écervelés parmi les galants de cour qu'on appelait les Intrépides. Impliqué dans uns conspiration contre le cardinal de Richelieu, il resta 12 ans enfermé à la Bastille (1630-1642). Il s'occupait de littérature, et a publié sous le pseudonyme de Devaux des Caros : Les jeux de l'Inconnu, 1630; la Comédie des Proverbes, 1639; les Nouveaux et illustres Proverbes historiques, 1665.

CRAMER (J. André), minéralogiste allemand, né en 1710 à Quedlinbourg en Saxe, mort en 1777, a fait faire de grands pas à la métallurgie. On a de lui : Elementa artis docimasticæ,Leyde, 1739, trad. par de Villiers, 1755; Principes de métallurgie, 1774.

CRAMER (J. André), littérateur, né en 1723 près d'Annaberg en Saxe, mort en 1788, suivit la carrière ecclésiastique et devint chapelain de la cour à Copenhague, puis professeur de théologie à l'université de cette ville, et enfin à Kiel. Orateur et historien, il est surtout estimé comme poëte lyrique; on admire ses Odes à David, à Luther, à Mélanchthon, et sa trad. des Psaumes. — Son fils, Ch. Fréd., né à Kiel en 1748, mort en 1808, exerça l'état d'imprimeur à Paris, puis se livra à la littérature. Il a trad. en français plusieurs ouvrages de Klopstock, de Schiller, et a fait un dictionnaire allemand-français

CRAMER (Ch. Gottlob), fécond romancier, né en 1758 en Saxe, mort en 1817, a publié plus de 40 romans. Les meilleurs sont Erasmus Schleicher et le Pauvre Georges, trad. par A. Duval, 18Q1.

CRAMER (J. J.), pianiste et compositeur, né en 1771 à Manheim, m. en 1860, eut pour premier maître son père, habile violoniste établi à Londres, reçut ensuite à Vienne des leçons de Clémenti pour le piano, se perfectionna par l'étude approfondie des œuvres de Bach, de Hændel, de Hydn; se fit admirer partout pour la merveilleuse souplesse, la pureté et l'élégante simplicité de son jeu, et créa une grande école à laquelle on peut rapporter Kalkbrenner, Moschelès, Berlini, Chopin, etc. On a de lui des sonates, des rondos, des concertos, et 84 Études, qui sont restées classiques.

CRAMOISY (Sébastien), imprimeur, né à Paris en 1585, mort en 1669, fut le premier directeur de l'imprimerie royale du Louvre (1640); cette direction resta dans la famille jusqu'en 1701. On estime ses éd. de S. Jean Chrysostôme, 1624, 6 v. In-f., de Nicéphore Calliste, 1630, 2 v. in-f. ; des Historiæ Francorum scriptores (de Duchesne), 1636, 6 v. in-f.

CRANACH (Luc ou Lucas de), peintre et graveur allemand, né à Cranach, près de Bamberg, en 1472, mort en 1553, travailla pendant 60 ans pour les électeurs de Saxe, et fut très-lié avec Luther. Il excellait dans le portrait : on remarque, entre autres, ceux de Luther, de l'électeur Frédéric le Magnanime (au Louvre). Quoique d'un mérite éminent, il est inférieur à Albert Durer et à quelques autres de ses contemporains.