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de l'Inde. Il mourut à Calcutta en 1805. Ses Lettres ont été publ. par C. Ross, 3 vol. in-8, Lond., 1859.

CORO, v. du Venezuela, ch.-l. de la prov. de Coro, par 67° 20' long. O., 11° 24' lat. N.; 12 000 hab. Un peu de commerce. Fondée en 1527; ville épiscopale et capitale du Venezuela jusqu'en 1636, époque à laquelle le siége du gouvernement fut transféré à Caracas. — La prov. a env. 50 000 hab.

COROCORO, v. de Bolivie, à 320 kil. E. de Tacna (Pérou), 12 000 h. Mines de cuivre.

CORŒBUS, fils de Mygdon, à qui Priam avait promis sa fille Cassandre, vint au secours des Troyens contre les Grecs : vainement averti par Cassandre du sort qui le menaçait, il refusa de se retirer, et fut tué. — Éléen, fut le premier proclamé vainqueur aux jeux olympiques lors de leur restauration, l'an 776 av. J.-C.

COROGNE (LA), Coruna en espagnol, Magnus Portus chez les anciens, v. forte d'Espagne (Galice), ch.-l. de la prov. de même nom, sur la baie de Betanços, à 495 kil. N. O. de Madrid; 23 000 hab. Excellent port militaire, 4 châteaux; écoles d'artillerie et de pilotage, arsenal royal, et autres établissements pour la marine. Cigares renommés. Pêche de la sardine. La Corogne fut prise par les Français en 1809 et en 1823. — La prov., formée d'une partie de l'anc. Galice, compte env. 512 009 hab.

COROMANDEL (côte de), côte orientale de l'Inde en deçà du Gange, s'étend, dans la partie mérid. du golfe de Bengale, de la riv. de Kistnah au cap Calymère. C'est sur cette côte que se trouvent Madras, Pondichéry, Tranquebar. Navigation très-dangereuse de janvier en avril.

CORON, Corone ou Colonis, v. de l'État de Grèce, en Morée, sur la côte occid. du golfe de Coron (jadis golfe de Messénie), à 20 kil. E. de Modon; 8000 hab. Petit port. Archevêché. Prise par les Français en 1828 sur Ibrahim-pacha.

CORONÉE, Coronea, v. de Béotie, sur la r. dr. du Phalarus, à l'O. d'Haliarte et au S. O. de Chéronée. Agésilas y remporta sur l'armée combinée d'Athènes, d'Argos, de Corinthe, de Thèbes et des Locriens, une victoire signalée, en 394 av. J.-C.

CORONELLI (Marc Vincent), géographe vénitien, de l'ordre des Mineurs, fut appelé à Paris sous Louis XIV, et y exécuta deux grands globes de 4m de diamètre, l'un terrestre, l'autre céleste, qui sont auj. à la Biblioth. impériale. Il a en outre donné Roma antica e moderna et une Description de la Morée, trad. en fr. en 1686. Il manque d'exactitude.

CORPS, ch.-l. de cant. (Isère), sur le Drac, à 58 kil. S. E. de Grenoble; 1038 hab.

CORPS LÉGISLATIF, assemblée représentative établie en France par la constitution de l'an VIII, et qui, avec le Tribunat, remplaçait le Conseil des Cinq-Cents. Le Corps législatif était originairement composé de 300 membres électifs; il votait les lois au scrutin secret après les avoir entendu discuter contradictoirement par les orateurs du gouvernement et par les Tribuns. Le tribunat ayant été supprimé en 1807, le Corps législatif continua de voter sans débat préalable les lois présentées par le Conseil d'État. En 1814 le Corps législatif fut remplacé par la Chambre des députés, et son nom disparut jusqu'en 1852, qu'il fut rétabli. Aujourd'hui, les membres de ce corps sont élus par le suffrage universel. Il discute les projets de loi et l'impôt.

CORRÈGE (Ant. ALLEGRI, dit LE), célèbre peintre italien, fondateur de l'école lombarde, né à Correggio dans le Modénais en 1494, mort en 1534, passa la plus grande partie de sa vie à Parme et en Lombardie. Il est le premier qui ait osé peindre des figures dans les airs, et il est celui qui a le mieux entendu l'art des raccourcis et du clair-obscur; son genre est toujours suave et gracieux. Deux de ses plus beaux tableaux, un S. Jérôme de 2m de hauteur, peint sur bois, et un Christ détaché de la croix, sont au Louvre. On dit que sa vocation se révéla à la vue d'un tableau de Raphaël; il s'écria aussitôt : « Et moi aussi, je suis peintre. »

CORREGGIO, v. de l'Italie septentr., à 13 kil. N. E de Reggio; 5000 hab. Patrie du Corrège.

CORRÉGIDOR, c.-à-d. Correcteur, magistrat d'Espagne et de Portugal, est le premier fonctionnaire dans les villes où ne siége pas un gouverneur : il est à la fois juge, administrateur, et chef du corps municipal.

CORRÈZE, riv. de France, naît dans l'arr. d'Ussel (Corrèze), arrose les v. de Corrèze, Tulle, Brives, et tombe dans la Vézère après un cour de 90 kil.

CORRÈZE (dép. de la), un des dép. du centre, entre ceux du Puy-de-Dôme, de la Creuse, de la Haute-Vienne, au N.; du Cantal, du Lot, de la Dordogne, à l'E. : 5947 kil. carrés; 310 118 hab.; ch.-l., Tulle. Il est formé d'une partie du Limousin. Montagnes au N. : houille, fer, plomb argentifère, cuivre; marbre, albâtre, granit, porphyre, etc. Sol peu fertile : seigle, avoine, maïs, un peu de froment; beaucoup de châtaignes, de noix et autres fruits; huile de noix; morilles, truffes; prairies artificielles. Belle race de chevaux et de mulets; gros lainages; tissus de coton, dentelles; forges (ancres pour la marine, etc.). Peu de commerce; nombreuses émigrations (surtout d'ouvriers maçons). — Ce dép. a 3 arr. (Tulle, Brives, Ussel), 29 cantons et 393 communes ; il dépend de la 21e division militaire, de la cour de Limoges, et a un évêché à Tulle.

CORRÈZE, ch.-l. de cant., dans le dép. de la Corrèze, à 14 kil. N. E. de Tulle; 1800 hab.

CORRIENTES, v. du Rio-de-la-Plata, ch.-l. de l'État de même nom, au confluent du Parana et du Paraguay, par 61° 6' long. O., 27° 27' lat. S.; 15 000 hab. Commerce actif, agriculture florissante. — L'État, entre le fleuve Parana et les prov. Cisplatine, Entre-Rios et Cordova, compte env. 100 000 hab., la plus grande partie indigènes.

CORSE (île de), Cyrnos et Corsica, île de la Méditerranée qui forme un dép. français, entre l'Italie au N. et à l'E., et l'île de Sardaigne au S., n'est séparée de celle-ci que par un détroit resserré dit Bouche de Bonifacio. Elle a 240 kil. de long sur 90 de large, et 750 de circonférence; 252 889 hab.; ch.-l. Ajaccio. De la Corse dépendent plusieurs petites îles environnantes, celles de Giraglia, del Cavallo, de Lavezzi, les Sanguinaires, etc. Une chaîne de montagnes élevées traverse la Corse du nord au sud : les points culminants sont le monte Rotondo, qui s'élève à 2763m au-dessus de la mer, et le monte d'Oro, à 2652m. Le Golo, le Tavignano, le Liamone, le Gravono, le Valinco, sont les principaux cours d'eau. Le climat est assez sain en général; mais le sirocco, vent du S. E., et celui du S. O., le libeccio, sont très-dangereux. En outre, l'île renferme de nombreux marais, qui vicient l'air; mais on travaille à les dessécher. Sol fertile, mais mal cultivé; grandes forêts, nombreux machis, bois d'arbustes presque impénétrables; beaucoup de châtaigniers, très-beaux oliviers, orangers, citronniers; vins excellents. On a fait d'heureux essais pour naturaliser en Corse l'indigo, le lin, le chanvre, le tabac, le coton, le café, la canne à sucre. Chèvres en immense quantité. Pêche de corail, sardines, thons, etc. Peu d'industrie. Les Corses sont sobres, hospitaliers, braves, énergiques; ils ont une grande indépendance de caractère; mais ils sont vindicatifs à l'excès : chez eux les haines se transmettent par héritage; ces haines de famille sont appelées par eux vendette. L'administration s'est attachée récemment à en prévenir les effets. — Le dép. se divise en 5 arr. (Ajaccio, Bastia, Calvi, Corte, Sartène), 61 cantons et 335 communes; il compose la 17e division militaire, a une cour impériale à Bastia, un évêché et un vice-rectorat à Ajaccio.

La Corse porta d'abord les noms de Thérapné et de Cyrnos; elle fut colonisée par les Phéniciens et par les Phocéens : ceux-ci y fondèrent, au VIe s. av. J.-C.,