Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/464

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savant, patricien de Venise, né à Padoue en 1677, mort en 1748, voyagea en France, en Angleterre ; se mit en relation avec les principaux savants, se lia surtout avec Newton, et contribua beaucoup à faire connaître en Italie les découvertes des pays étrangers et à y répandre l’esprit philosophique. Il avait écrit sur une foule de sujets, et avait commencé à donner une édition de ses œuvres, qui n’a été achevée qu’après sa mort : elle forme 2 vol. in-4, publiés à Venise, 1739-56. On y trouve un Traité du Beau, dans l’esprit de Platon, des poëmes, des tragédies (J. Brutus, César, M. Brutus, Drusus).

CONTI (Ant. Marie). V. MAJORAGIUS.

CONTRES, ch.-l. de cant. (Loir-et-Cher), à 21 k. S. de Blois ; 1500 hab.

CONTREXEVILLE, bourg du dép. des Vosges, à 30 kil. S. O. de Mirecourt ; environ 500 hab. Eaux ferrugineuses, bonnes contre la pierre, la gravelle, etc.

CONTRÔLEUR GÉNÉRAL DES FINANCES, charge de l’anc. France. V. cet art. au Dict. univ. des Sc.

CONVENÆ, peuple de Novempopulanie, entre les Ausci, les Tectosages, les Consorrani, et les Bigerrones, au pied des Pyrénées. Leur territoire répond au pays de Comminges. Leur ch.-l. était Lugdunum Convenarum, auj. St Bertrand de Comminges.

CONVENTION NATIONALE, assemblée politique de la France qui succéda à l’Assemblée législative le 21 sept. 1792. Le jour même de son installation, elle abolit la royauté, proclama la République et concentra en elle tous les pouvoirs de l’État. Le 19 nov. 1792, elle fit un appel à tous les peuples au nom de la liberté, promettant à tous ceux qui combattraient la royauté secours et protection ; le 17 janvier 1793, elle prononça contre Louis XVI, à la majorité de onze voix, la peine de mort sans sursis et sans appel ; le 1er février, elle déclara la guerre à l’Angleterre, à la Hollande et à l’Espagne, et ordonna une levée de 300 000 hommes ; le 5 sept., elle établit une armée révolutionnaire ambulante portant partout la Terreur ; le 5 oct., elle abolit l’ère vulgaire et décréta que l’ère des Français compterait de la fondation de la République, c’est-à-dire du 22 sept. 1792, et que le calendrier serait changé ; le 10 oct. 1793 (19 vendémiaire an II), elle établit le gouvernement révolutionnaire, et bientôt elle décréta d’accusation, outre une foule de particuliers, la reine Marie-Antoinette (16 oct.), puis vingt et un députés Girondins, parmi lesquels Brissot, Gensonné, Vergniaud (31 oct.), enfin (5 avril 1794) les chefs mêmes de la Révolution, Danton, Camille Desmoulins, ainsi que plusieurs membres du club des Cordeliers, qu’on ne trouvait plus assez exaltés ; le 7 mai (18 floréal), Robespierre fit proclamer l’existence d’un Être suprême ; le 27 juillet (9 thermidor), la Convention déclara hors la loi les deux Robespierre et leurs partisans les plus sanguinaires, et par là mit un terme au règne de la Terreur ; le 31 mai 1795 (12 prairial), elle supprima le tribunal révolutionnaire ; le 22 juillet (4 thermidor), elle conclut un traité de paix avec l’Espagne ; le 26 oct. (4 brumaire an IV), elle rendit un décret d’amnistie pour tous les délits révolutionnaires, et déclara ses séances terminées. Avant de se séparer, elle avait rédigé la constitution dite de l’an III. La Convention s’assemblait aux Tuileries — Deux partis puissants et ennemis ont été sans cesse aux prises dans le sein de cette assemblée : le parti jacobin ou de la Montagne, parti extrême, et le parti girondin, relativement modéré. Les plus célèbres représentants du parti modéré ont été Brissot, Gensonné, Vergniaud, Condorcet, Péthion, Barbaroux ; ceux du parti exalté, Robespierre, Danton, Collot d’Herbois, St-Just, Tallien, Couthon, Marat. L’histoire détaillée de la Convention est dans l’histoire de ces hommes (V. leurs noms). Si on doit reprocher à la Convention un grand nombre d’actes violents, tyranniques, atroces même, on doit reconnaître qu’elle a déployé dans les circonstances les plus graves une énergie sans égale, qu’elle a su combattre à la fois et avec succès les ennemis du dehors et ceux du dedans, qu’elle a maintenu l’unité et l’indivisibilité de la France, enfin qu’elle a sauvé le pays envahi par l’étranger. La France lui doit plusieurs de ses plus belles institutions : le Grand-Livre de la dette nationale, l’Institut, l’École Polytechnique, l’École normale, le Conservatoire des arts et métiers. M. de Barante et M. Granier de Cassagnac ont écrit l’Histoire de la Convention.

CONVERSANO, Cupersanum, v. de l’anc. roy. de Naples (Terre de Bari), à 30 k. S. E. de Bari ; 9000 h. Évêché. Fondée, dit-on, par les Étrusques. Les Normands au moyen âge en firent une de leurs capitales.

CONVULSIONNAIRES, fanatiques du parti janséniste, qui, après la mort du diacre Pâris (1727), se rendaient sur son tombeau, au cimetière de St Médard, et qui là éprouvaient des convulsions, qu’on prenait pour des miracles, et prophétisaient. Quelques uns, véritables illuminés, se torturaient volontairement et prétendaient trouver au milieu des souffrances les plus cruelles des extases délicieuses. On fut obligé de défendre l’entrée du cimetière pour mettre fin à cette espèce d’épidémie. Un plaisant mit sur la porte à cette occasion ce spirituel distique :

De par le Roi, défense à Dieu
De faire miracle en ce lieu.

Carré de Mongeron a écrit l’histoire des Convulsions dans un livre curieux, la Vérité des miracles du diacre Pâris, 3 vol. in-4, 1737-48.

CONWAY, v. d’Angleterre. V. ABERCONWAY.

CONZA, Compsa, v. de l’anc. roy. de Naples (Principauté Ultér.), à 13 k. S. E. d’Avellino ; 1900 hab. Archevêché. Fondée vers l’an 275 av J.-C. ; renversée par le tremblement de terre de 1694.

COOK (James), célèbre navigateur, né en 1728 à Marton (Yorkshire), était fils d’un garçon de ferme. Il commença par être matelot, acquit sans maître les notions de mathématiques et d’astronomie nécessaires à la navigation, et s’éleva au rang de capitaine de vaisseau. Cook a exécuté par ordre du gouvernement anglais trois voyages autour du globe. Le 1er, entrepris en 1768 et dans lequel il fut accompagné par les savants Banks et Solander, avait pour but d’aller à Otaïti observer le passage de Vénus sur le disque du soleil : dans ce voyage, il reconnut les côtes de la Nouvelle Zélande et découvrit le détroit qui la partage en deux îles (détroit de Cook). Dans le 2e, qu’il fit en 1772 avec les deux vaisseaux la Résolution et l’Aventure, et qui dura trois ans, il eut pour mission de vérifier l’existence des terres australes : s’étant avancé jusqu’au 71e degré de lat., il s’assura qu’il n’existe aucune terre de quelque étendue dans ces régions ; il découvrit chemin faisant la Nouv.-Calédonie. En 1776, il fit un 3e voyage, afin de s’assurer s’il existe une communication entre l’Europe et l’Asie par le N. de l’Amérique : il fit le tour du Nouveau Monde, gagna la côte N. O. de l’Amérique, et de là tenta de rejoindre la baie d’Hudson par le détroit de Behring ; mais après avoir fait des efforts inutiles pour se frayer un passage à travers les glaces au N. du détroit de Behring, il fut forcé de renoncer à ce projet. Il redescendit vers le S. et s’arrêta pour réparer son vaisseau dans l’île d’Owhihée ou Hawaï, une des Sandwich ; là, une querelle s’étant engagée entre son équipage et les naturels qui avaient commis plusieurs vols, il périt dans la mêlée (1779). Ce qui distingue Cook, c’est le sang froid qu’il conserva toujours dans ses périlleuses expéditions ; c’est son intrépidité, son esprit inventif et inépuisable ; c’est aussi le soin qu’il prenait de la santé de ses marins. Son 1er voyage, rédigé par Hawkesworth, a été publié à Londres en 1773, et trad. par Suard, 1774 ; le 2e, qu’il rédigea lui-même, a paru en 1777 et a été traduit en 1778 par Suard ; le 3e, rédigé d’après ses journaux par le lieutenant King, a été publié à Londres en 1784,