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diminua, et elle ne fut plus qu'honorifique; il y eut une foule de consuls subrogés, c.-à-d. de consuls substitués aux premiers pour trois mois, deux mois et quelquefois quinze jours; alors les deux premiers seuls donnaient leur nom à l'année. Lors de la division de l'empire, 395, l'Orient et l'Occident eurent chacun un consul. — On appelait Consuls désignés les citoyens élus pour être consuls l'année suivante; Consulaires ceux qui avaient été consuls : ils étaient de droit sénateurs. — Dès 541, Justinien supprima de fait le consulat, en cessant de nommer des consuls; mais il ne fut légalement aboli que sous Léon VI, en 886. V. FASTES CONSULAIRES.

CONSULAT (en France), magistrature suprême de la République française, fut établie après le 18 brumaire par la constitution de l'an VIII (1799) et remplaça le Directoire. On créa d'abord un consulat provisoire, qui fut déféré à Sieyès, Roger-Ducos et Bonaparte; mais environ un mois après, le pouvoir fut définitivement déféré à trois consuls; ils étaient distingués en 1er, 2e et 3e consul; les deux premiers étaient nommés pour 10 ans, le 3e pour 5 ans seulement; au sénat appartenait le droit de les élire. La 1re fois, ils furent nommés par la constitution même qui établit le consulat; ce furent : Bonaparte comme 1er consul, Cambacérès et Lebrun comme 2e et 3e. Le premier consul promulguait les lois, nommait ou révoquait les ministres, les ambassadeurs, les membres du Conseil d'État, les officiers des années de terre et de mer, les agents administratifs, les juges civils et criminels, à l'exception des juges de paix et des membres de la Cour de cassation. Par un acte du 4 août 1802, les trois consuls furent nommés à vie; le premier consul acquérait le droit de ratifier les traités, nommait des sénateurs à volonté et exerçait le droit de grâce. Enfin, le 8 mai 1804, un sénatus-consulte convertit le titre de 1er consul en celui d'Empereur, et remit tout le pouvoir dans les puissantes mains de Bonaparte.

CONSUS, divinité révérée par les plus anciens Romains, était le dieu du conseil. On le croit le même que Neptune Équestre. Son temple était dans le grand Cirque; il était enfoncé à moitié en terre, pour montrer que les desseins doivent être tenus secrets. On célébrait en son honneur des fêtes appelées Consualia. C'est pendant une de ces fêtes que les Romains enlevèrent les Sabines.

CONTADES (L. George Érasme, marquis de), maréchal de France, né en 1704 près de Beaufort en Anjou, mort en 1795, s'était déjà distingué dans toutes les guerres que la France eut à soutenir de 1737 à 1748, lorsque la paix d'Aix-la-Chapelle fut rompue. Il fut alors nommé général en chef, et quelques années après maréchal de France (1758). Il soumit successivement la Hesse, Paderborn, Minden, Osnabruck, une partie du Hanovre et Munster; mais il fut défait à Minden par le prince F. de Brunswick, par suite des mauvaises dispositions du duc de Broglie, 1759, et fut rappelé en France.

CONTARINI, famille illustre de Venise, a fourni sept doges à la république (depuis Dominique Contarini, 1043, jusqu'à Louis Contarini, 1676), et compte parmi ses membres des ambassadeurs, des cardinaux et des gens de lettres. Le plus connu est Gaspard Contarini, né à Venise en 1483, mort en 1542, qui fut cardinal et légat du pape à la diète de Ratisbonne (1540), et qui fit de vains efforts pour rapprocher les Catholiques et les Protestants. Il a laissé plusieurs ouvrages, entre autres un traité De immortalitate animæ', contre Pomponace, qui avait été son maître. La relation de ses Ambassades se trouve dans les Relazioni degli ambasciatori Veneti, d'E. Alberi, 1840.

CONTAT (Mlle), célèbre actrice, née à Paris en 1760, morte en 1813, jouait la comédie avec perfection et se faisait remarquer par la flexibilité de son talent, réussissant également dans les rôles de grandes coquettes et dans ceux de soubrettes. Elle fit en partie la fortune des pièces de Marivaux et de Beaumarchais. Blessée des attaques du feuilletoniste Geoffroy, elle quitta le théâtre en 1808. Elle avait épousé un neveu de Parny.

CONTÉ (Nic. Jacq.), homme remarquable par son génie industriel, né en 1755, près de Séez (Orne), mort en 1805, était fils d'un pauvre jardinier et fut élevé par la charité publique. Il apprit dans son enfance la peinture sans maître, puis se livra à l'étude des sciences et de leurs applications. A l'époque où l'on voulait employer les aérostats à la guerre, il fut chargé de la direction d'une école d'aérostiers, formée à Meudon. Envoyé en Égypte comme commandant des aérostiers, il s'y rendit utile par une activité infatigable, et créa des fabriques de tout genre pour l'armée qui manquait de tout. C'est lui qui fit créer le Conservatoire des arts et métiers de Paris et qui dirigea la publication du grand ouvrage sur l’Égypte. Il a laisse son nom aux crayons dits de Conté. Séez lui a élevé une statue en 1852.

CONTES, ch.-l. de cant. du dép. des Alpes-Maritimes, dans l'arr. et à 12 k. N. de Nice; 2000 hab.

CONTESTANI, peuple d'Hispanie, au S. des Edetani. Leur pays forme une partie des intendances de Carthagène et de Murcie.

CONTI ou CONTY, ch.-l. de cant. du dép. de la Somme, sur la Seille, à 22 k. S. O. d'Amiens ; 750 b. Anc. seigneurie, qui passa par mariage, à la fin du XIVe siècle, dans la maison de Mailly, puis dans celle de Bourbon-Condé, en 1551, et qui a donné son nom à la branche cadette de cette maison.

CONTI, branche cadette de la maison de Bourbon-Condé, a pour chef Armand, prince de Conti (V. ci-après). Le titre de prince de Conti avait déjà été porté avant Armand par François de Bourbon, fils de Louis de Bourbon, 1er prince de Condé, marié en 1605 à une fille du duc de Guise (V. ci-après), et mort en 1614, sans laisser d'enfants.

CONTI (Armand, prince de), né à Paris en 1629, mort en 1666, frère cadet du grand Condé, prit quelque part aux troubles de la Fronde, fut arrêté avec son frère et enfermé au Havre par ordre de Mazarin; fit ensuite sa paix, épousa une nièce du cardinal, et fut nommé gouverneur de la Guyenne. Il fit en Italie une campagne qui ne fut pas heureuse. Il a écrit contre les spectacles et sur les devoirs des grands, 1667. — Son fils, Franç. Louis, prince de C., né en 1664, mort en 1709, se distingua aux journées de Steinkerque, de Fleurus et de Nerwinde, et fut élu roi de Pologne à la mort de Sobieski (1697); mais lorsqu'il arriva pour prendre possession du trône, il le trouva occupé par Auguste II. Louis XIV, qui ne l'aimait pas, ne lui confia aucun commandement important. Massillon a prononcé son oraison funèbre. — L. François, prince de C., petit-fils du préc., né en 1717, mort en 1776, commanda en Piémont (1744), où il gagna la bataille de Coni (1744), puis en Flandre où il prit Mons et Charleroy (1746). — Il laissa un fils qui mourut à Barcelone en 1814, et en qui finit la branche des princes de Conti.

CONTI (Louise Marguerite de Lorraine, princesse de), femme célèbre par son esprit et sa beauté, fille de Henri, duc de Guise, fut aimée de Henri IV, qui voulait l'épouser, et fut mariée en 1605 à François, prince de Conti. Devenue veuve en 1614, elle épousa secrètement le maréchal de Bassompierre, et fut disgraciée avec lui. Elle mourut en exil (1631). On a d'elle l’Histoire des amours de Henri IV, 1664, qui avait d'abord paru avec des noms supposés sous le titre d’Hist. des amours du grand Alcandre.

CONTI (Noël), Natalis Comes, écrivain italien, né à Milan, au commencement du XVIe s., m. vers 1582, est auteur de plusieurs poëmes latins, De Horis, de Anno, de Venatione, etc. ; d'une Hist. de mon temps, 1572 (lat.), et d'un ouvrage important intitulé Mythologie, Venise, 1551 et 1581, où il explique par la philosophie les mythes des anciens. Il a traduit en latin Athénée et plusieurs autres écrivains grecs.

CONTI (Ant. SCHINELLA, dit l'abbé), littérateur et