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l'empire (350). Il exerça toutes sortes de vengeances, et se rendit tellement odieux que les troupes proclamèrent Julien à sa place; il marchait contre celui-ci lorsqu'il mourut en route, à Mopsucrène, au pied du Taurus, l'an 361. Le règne de ce prince faible et incapable fut rempli par les guerres avec les Perses, peuple qu'il ne put soumettre, et par des querelles religieuses entre les Ariens et les orthodoxes; il favorisa les Ariens et persécuta S. Athanase.

CONSTANCE, général d'Honorius, réduisit en 411 l'usurpateur Constantin qui s'était enfermé dans Arles, et chassa des Gaules Ataulphe, roi des Visigoth; l'empereur lui donna la main de sa sœur Placidie et lui conféra le titre d'auguste (421), ce qui lui fait donner quelquefois le nom de Constance III. Il m. peu de mois après. Il fut père de Valentinien III.

CONSTANCE, reine de France, fille de Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, épousa en 998 le roi Robert et fit le malheur de ce prince par son caractère impérieux. Elle fit de vains efforts pour assurer la couronne à son 3e fils, Robert, au préjudice de l'aîné, Henri, qui régna sous le nom de Henri I. Elle m. en 1032, après avoir fondé le couvent de Poissy.

CONSTANCE, reine des Deux-Siciles, fille posthume de Roger II, eut à disputer son héritage à Tancrède, son neveu, et ne fut reconnue qu'en 1194. Elle avait épousé l'empereur Henri VI, qui se rendit odieux aux Siciliens, et contre lequel elle fut forcée de prendre elle-même leur défense. Elle mourut en 1198, après avoir conféré au pape Innocent III la tutelle de son fils Frédéric II.

CONSTANCE, reine de Sicile, fille de Mainfroi, épousa Pierre d'Aragon (1261). Avec le secours de son mari, elle enleva la Sicile à Charles d'Anjou après les Vêpres siciliennes, et régna à Palerme de 1283 à 1297 au nom de ses fils, Jayme et Frédéric.

CONSTANT I, empereur romain, 3e fils de Constantin le Grand, lui succéda en 337 avec ses deux frère, Constantin et Constance, et eut en partage l'Italie et l'Afrique. Peu d'années après, il devint maître de tout l'Occident par la mort de son frère Constantin, qui lui avait déclaré la guerre et qui périt devant Aquilée (340). Il se rendit odieux par sa fierté, son faste et ses débauches, et fut détrôné et tué par Magnence à Helena (Elne), 350.

CONSTANT II, empereur d'Orient, fils d'Héraclius II, fut placé sur le trône à 12 ans, l'an 641. Il se laissa enlever plusieurs provinces par le calife Moaviah; abandonna le séjour de Constantinople et alla se réfugier en Sicile. S'étant rendu odieux dans cette île par ses rapines, il fut tué à Syracuse, dans son bain, par un de ses officiers, après 27 ans de règne (668).

CONSTANT de REBECQUE (Benjamin), publiciste français, né en 1767, à Lausanne, d'une famille protestante, réfugiée, mort en 1830, fut un des plus zélés défenseurs des libertés publiques. Élu tribun après le 18 brumaire, il fut bientôt éliminé à cause de son opposition, quitta la France sous l'Empire, se retira en Allemagne, et ne revint dans son pays qu'en 1814. Pendant les Cent Jours, il se rallia à Napoléon et prit part à la rédaction de l’Acte additionnel. Sous la Restauration, il fit partie de la Chambre des Députés, et combattit avec éloquence, soit à la tribune, soit dans les journaux, surtout dans la Minerve les mesures rétrogrades proposées par le gouvernement. Il fut nommé, à la révolution de 1830, président du Conseil d’État; mais il mourut peu de mois après. On a de lui un grand nombre d'écrits politiques qu'il a réunis sous le titre de Cours de politique constitutionnelle, 1817-20; des discours prononcés à la tribune; un roman, Adolphe; un traité De la Religion considérée dans sa source et ses formes, 1824-30, ouvrage bien écrit, mais déiste, qui tut mis à l’Index à Rome; Du polythéisme romain, ouvrage posthume. publié par M. Matter en 1833. B. Constant était fort lié avec Mme de Staël et partageait son goût pour la littérature allemande. Sa Correspondance a été publiée en 1844.

CONSTANTIA, v. de Gaule est auj. Coutances.

CONSTANTIA, v. d Helvélie est auj. Constance.

CONSTANTIN I, surnommé le Grand, C. Flavius Valerius Aurelius Claudius Constantinus, empereur romain, fils de Constance Chlore et d'Hélène, né en 274 à Naïsse dans la Dardanie, se concilia la faveur de Dioclétien et de l'armée, épousa la fille de l'empereur Maximien, et fut proclamé césar par les légions de la Grande Bretagne à la mort de son père, en 306. Après avoir pacifié les Gaules, il se vit dans la nécessité d'ordonner la mort de son beau-père, qui avait voulu l'assassiner (310), puis marcha contre le tyran Maxence, fils de Maximien, sous le joug duquel gémissaient l'Italie et l'Afrique. Pendant cette marche, il vit, assure-t-on, apparaître dans les airs une croix entourée de ces mots tracés en lettres de feu : Tu vaincras par ce signe (Hoc signo vinces); frappé de cet avertissement, il adopta ce signe pour étendard, sous le nom de labarum, et s'avança avec confiance contre les troupes de son ennemi. Elles furent successivement défaites dans les plaines de Turin et sous les murs de Rome, et Maxence lui-même périt dans les eaux du Tibre, au pont Milvius (312). Maître de l'Italie et de l'Afrique après ces victoires, Constantin rétablit l'ordre et la justice, fit cesser la persécution contre les Chrétiens, embrassa leur religion et la déclara religion de l'empire par un célèbre édit rendu à Milan en 313. En 315 il eut à combattre Licinius, empereur d'Orient, persécuteur des Chrétiens, le battit à Cibalis en Pannonie, puis à Mardie en Thrace, et lui enleva la Pannonie, la Dacie, l’Illyrie et la Grèce; en 323 il s'empara du reste des États de son rival, après avoir remporté sur lui les victoires d'Andrinople et de Chrysopolis. Seul maître alors de l'empire, il rendit de sages ordonnances, tout empreintes de l'esprit du Christianisme : il supprima le supplice de la croix, les combats de gladiateurs, favorisa l'affranchissement des esclaves; en même temps, il s'occupait de rétablir dans l'Église l'unité, la paix, qui étaient troublées par des hérésies sans cesse renaissantes; il fit frapper d'anathème Arius au concile de Nicée en 325, et exila ses sectateurs. Mais il flétrit sa gloire en faisant mourir son fils Crispus, injustement accusé par sa belle mère Fausta, qui paya bientôt elle-même de sa tête cette fausse accusation. En 330, Constantin transporta le siége de l'empire à Byzance, qui prit de lui le nom de Constantinople. Dans ses dernières années, il favorisa et persécuta tour à tour l'hérésiarque Arius et l'orthodoxe Athanase, patriarche d'Alexandrie; mais avant sa mort, il reconnut l'innocence de ce dernier et ordonna de le rappeler. Il mourut en 337, après s'être fait baptiser. Il laissa ses vastes États à ses trois fils Constantin, Constance et Constant, et à deux de ses neveux, Delmace et Annibalien.

CONSTANTIN II, dit le Jeune, fils aîné du préc., né à Arles en 316, reçut en partage, à la mort de son père en 337, les Gaules, l'Espagne et la Grande-Bretagne; mais ayant voulu s'emparer des États de son frère Constant, et étant entré dans ce but en Italie avec une armée, il fut défait, et périt dans une embuscade près d'Aquilée en 340.

CONSTANTIN III.V. HÉRACLIUS CONSTANTIN.

CONSTANTIN IV. V. HÉRACLÉONAS CONSTANTIN.

CONSTANTIN III (ou V, si l'on compte Héraclius et Héracléonas parmi les Constantins), surnommé Pogonat ou le Barbu, empereur d'Orient, monta sur le trône en 668 avec ses deux frères Tibère et Héraclius, après la mort de Constant II, leur père, fit la guerre avec succès aux Sarrasins, contre lesquels il employa pour la 1re fois le feu grégeois, fit condamner les Monothélites au concile gén. tenu à Constantinople en 680, mais se rendit odieux par le meurtre de ses deux frères. Il mourut en 685.

CONSTANTIN IV (ou VI), surnommé Copronyme, c.-à-d. ordurier, parce qu'il salit les fonts baptismaux lorsqu'on le baptisait, né en 718, succéda en