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et qui ne confère aucun privilège; il vient généralement après celui de duc.

COMTE VERT (le) V., à l'art. Savoie, AMÉDÉE VI.

COMTE (Charles), publiciste, né en 1782 à Sainte-Éminie (Lozère), mort en 1837, se fit recevoir avocat, soutint une lutte ardente contre la Restauration dans le Censeur, qu'il fonda en 1814 avec Ch. Dunoyer; fut, en 1820, condamné à deux ans de prison comme coupable d'attaques contre le roi et les chambres, se réfugia en Suisse où il fit avec succès un cours de droit public, puis en Angleterre, où il se lia avec Bentham; rentra en France en 1825, et publia en 1827 un Traité de législation (4 vol. in-8), où il expose les lois qui président au développement des sociétés, et les causes qui retardent ce développement : ce livre, qui a fait sa réputation, lui valut le grand prix Montyon. Il se distingua aussi comme économiste et soutint les doctrines de J. B. Say, dont il épousa la fille. Membre de l'Académie des sciences morales dès sa reconstitution (1832), il en devint le secrétaire perpétuel. Outre le Traité de législation, on a de lui un Traité de la propriété (1834 2 vol. in-8). MM. Bérenger et Mignet ont donné de bonnes notices sur Ch. Comte.

COMTE (Aug.), fondateur de l'école positiviste, né à Montpellier en 1798, mort à Paris en 1857, entra à l’École polytechnique en 1814, resta attaché l'École comme répétiteur d'analyse, puis devint examinateur d'admission, emploi qu'il perdit en 1844. Il avait d'abord embrassé avec ardeur les doctrines de St-Simon; mais, dès 1824, il se sépara du maître et publia, sous le titre de Système de politique positive, le programme d'une doctrine nouvelle, programme qu'il remplit depuis dans son Cours de philosophie positive (1839 et ann. suiv.), dans son Catéchisme positiviste (1850), et dans sa Politique positiviste (1851-1854). Combinant, selon ses expressions, les indications de la science physiologique avec les révélations de l'histoire collective du genre humain, il veut établir que l'homme, après avoir été successivement dupe d'hypothèses théologiques ou métaphysiques, ne possédera une science véritable que lorsque, renonçant à toute intervention surnaturelle, à toute recherche des causes finales, il n'admettra plus que des faits positifs : sa philosophie devait présenter l'ensemble de ces faits, ordonnés en système. Quoique annulant ainsi l'idée de Dieu, A. Comte eut la prétention dans ses dernières années de fonder un culte nouveau, et écrivit dans ce but la Religion de l'humanité.

COMUS, dieu de la joie, des festins, des danses nocturnes et de la toilette; on le représente jeune, chargé d'embonpoint, et couronné de roses. Il avait pour compagnon Momus, le Dieu du rire.

COMUS (LEDRU, dit), physicien. V. LEDRU.

CONAN, dit MÉRIADEC ou CARADOG, naquit dans la Grande-Bretagne à la fin du IVe siècle, et passa dans les Gaules vers 384, avec le tyran Maxime, dont il servit les intérêts, fut créé duc d'Armorique et gouverna pendant 26 ans, sous la dépendance des Romains, la partie de l'Armorique connue depuis sous le nom de Bretagne. En 409, les Armoricains, s'étant soulevés, déférèrent à Conan l'autorité souveraine. Il conserva le pouvoir jusqu'à sa mort (421), et le légua à ses descendants, qui furent depuis ducs de Bretagne. Il résidait à Nantes.

CONAN I, dit le Tors, fils de Juhel Bérenger, comte de Rennes, prit le titre de comte de Bretagne à la mort de Drogon (952); chassa Hoël et Guéroch ses compétiteurs, et périt lui-même en 992 dans une bataille qu'il avait livrée contre Foulques Nerra, duc d'Anjou, dans les plaines de Conquereux. — II, fils d'Alain III, eut quelques démêlés avec Guillaume duc de Normandie, et mourut empoisonné en 1066; on soupçonna Guillaume. — III, dit le Gros, succéda à son père Alain Fergent en 1112. Il unit ses armes à celles de Louis le Gros contre le roi d'Angleterre, Henri I, son beau-père. Il désavoua au lit de mort (1148) Hoël, fils de son épouse Mathilde, qui avait jusque-là passé pour son propre fils. Cette déclaration fut la source de guerres civiles qui désolèrent la Bretagne pendant 50 ans, et qui firent passer successivement ce duché dans les maisons de Penthièvre, d'Angleterre, de Thouars et de France. — IV, surnommé le Petit, fils d'Alain le Noir et de Berthe de Bretagne, fut reconnu duc de Bretagne vers 1156, mais fut bientôt après dépouillé de ses États par Henri II roi d'Angleterre, qui ne lui laissa que le comté de Guinguamp. Il mourut en 1171.

CONCARNEAU, ch.-l. de cant. (Finistère), sur la baie de Concarneau, à 19 kil. S. E. de Quimper; 2000 hab. Petit port, défendu par 3 batteries. Pêche, commerce de sardines. Pris en 1373 par Du Guesclin, et en 1577 par les Ligueurs.

CONCEPTION DE LA SAINTE VIERGE, fête que l’Église célèbre le 8 déc. en l'honneur du jour où la Ste Vierge fut conçue dans le sein de Ste Anne, sa mère. Cette fête, fort anc. en Orient, devint générale au XIIe siècle. — Le 8 déc. 1854, le S.-Père a proclamé la Conception de la Ste Vierge immaculée, c.-à-d. exempte du péché originel, déclarant ainsi dogme de foi une pieuse croyance qui était déjà reçue depuis longtemps dans l’Église.

CONCEPTION (LA) ou la MOCHA, v. du Chili, ch.-l. de prov., à 330 kil. N. de Valdivia, sur une baie, à l'emb. du Biobbio. Fondée en 1550 par P. Valdivia; souvent détruite par les Araucans, elle s'était relevée plusieurs fois et comptait près de 10 000 hab., lorsqu'un tremblement de terre la dévasta en 1835. — Il y a plusieurs autres villes du même nom dans l'Amérique mérid., une notamment dans la Nouv.-Grenade, à 70 kil. N. E. de Santiago, à l'emb. du Rio-de-la-Conception dans la mer des Antilles, et une autre dans la Confédération du Rio-de-la-Plata (province de Cordova).

CONCEPTION (NOTRE-DAME-DE-LA). V. COMAYAGUA.

CONCEPTUALISTES, secte philosophique. V. CONCEPTUALISME dans notre Dict. des Sciences.

CONCHES, ch.-l. de cant. (Eure), sur l'Iton, à 15 kil. S. O. d'Évreux; 1800 hab. Station de chemin de fer. Fonderies. Belle forêt. Près de là est le Vieux-Conches, qui possède une source minérale.

CONCILE. On appelle ainsi une assemblée d'évêques réunis pour régler les affaires ecclésiastiques concernant la foi, la discipline ou les mœurs. On distingue trois sortes de conciles : 1° les conciles généraux ou œcuméniques, où sont appelés tous les évêques du monde chrétien; 2° les conciles nationaux ou pléniers, composés de tous les évêques d'un État; 3° les conciles provinciaux ou diocésains, convoqués par un évêque métropolitain. On compte généralement 18 conciles œcuméniques. Quelques-uns cependant y joignent le concile de Jérusalem qui eut lieu l'an 50 de J.-C., ce qui en porterait le nombre à 19.

1° Le 1erconcile de Nicée en Bithynie (325).

2° Le 1er concile de Constantinople (381).

3° Le 1er concile d’Éphèse (431).

4° Le concile de Chalcédoine (451).

5° et 6° Les 2e et 3e conciles de Constantinople (553 et 680).

7° Le 2e concile de Nicée (787).

8° Le 4e concile de Constantinople (869).

9°-12° Les 4 conciles de Latran à Rome (1123, 1139, 1179, et 1215).

13° et 14° Les 2 conciles de Lyon (1245 et 1274).

15° Le concile de Vienne (1311).

16° Le concile de Constance (de 1414 à 1418).

17° Le conc. de Bâle-Ferrare-Florence (1431-43).

18° Le concile de Trente (de 1545 à 1563).

Les principales collections des conciles sont celles de Paris, 1644, 37 vol. in-fol.; du P. Labbe, Par.; 1671, 18 vol. in-fol. (complétée par Baluze, 1683), de J. Hardouin, 1715, 12 vol. in-fol.; de Mansi, Venise, 1757, 31 vol. in-fol. Elles ont été résumées par J. Cabassut dans sa Synopsis conciliorum, Par.,