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et ne pouvait en sortir tant qu'il exerçait sa charge. Il était le pilier (chef) de la langue de Provence et pouvait posséder le grand prieuré de Hongrie.

Dans l'ordre de la Légion d’Honneur, le titre de commandeur désigne le 3e grade, celui qui vient immédiatement au-dessus de celui d'officier.

COMMELIN (Jérôme), imprimeur, né à Douay, mort en 1597, s'établit à Heidelberg, où il publia un grand nombre d'éditions grecques et latines. Les plus estimées sont celles d’Eunape, d’Héliodore et d’Apollodore (avec notes rédigées par lui-même), 1596. Sa marque est une figure de la Vérité. — (Isaac), né à Amsterdam en 1598, mort en 1676, a écrit : Commencement et progrès de la Compagnie des Indes orientales, 1646; Vie du stathouder Frédéric-Henri, 1651; Vies de Guillaume I et de Maurice, 1651. — (Jean), botaniste, né à Amsterdam en 1629, mort en 1692, dirigea le jardin botanique de cette ville. On a de lui : Les Hespérides des Pays-Bas, 1696; Catalogus plantarum indigenarum Hollandiæ, 1683 ; Horti medici Amstelodamensis plantarum descriptio et icones, 1698. — (Gaspard), neveu du préc., né en 1667, mort en 1751, docteur en médecine, membre de l'Académie des Curieux, et directeur du Jardin botanique d'Amsterdam, a écrit : Flora Malabarica, 1696; Horti medici Amstelodamensis plantæ rariores exoticæ, Leyde, 1706, in-fol.

COMMENDATAIRE (abbé), abbé possédant un bénéfice en commende (c.-à-d. en garde, en dépôt). Ces sortes d'abbés, qui étaient quelquefois des séculiers, jouissaient seulement des produits du bénéfice, et confiaient le pouvoir spirituel à un délégué appelé prieur claustral. Ils recevaient les deux tiers des revenus de l'abbaye.

COMMENDON (J. Franç.), cardinal, né à Venise en 1524, mort en 1584. Dès l'âge de 10 ans, il improvisait des vers latins, et il dut à ce talent la protection de Jules III. Envoyé auprès de la reine Marie à son avénement au trône d'Angleterre (1553), il sut l'engager à se remettre sous l'obéissance de la cour de Rome. Il défendit les droits de l'Église au sujet de l'élection de l'empereur Ferdinand qui s'était faite sans consulter le pape, et parcourut l'Allemagne pour exhorter les princes de l'empire à continuer le concile de Trente (1561), mais ses efforts furent inutiles. Il se rendit en Pologne (1564) en qualité de nonce, et réussit à y faire accepter les décrets du concile : il fut élu cardinal à cette occasion. Pie V l'envoya comme légat à la diète d'Augsbourg, où il défendit avec menaces à l'empereur Maximilien de s'occuper des affaires de religion. Le reste de sa vie fut rempli par des ambassades et des négociations importantes auprès des cours de Vienne et de Varsovie. Sa Vie, écrite en latin par Graziani, a été trad. par Fléchier, 1671.

COMMENTRY, bourg de l'Allier, à 13 k. S. E. de Montluçon; 7336 h. Riche mine de houille. Cette mine brûlait lentement depuis 1816 : en 1840, un incendie général éclata et la consuma en grande partie.

COMMERCY, ch.-l. d'arr. (Meuse), sur la Meuse, à 39 k. E. de Bar-le-Duc; 3716 h. Collége. Station du ch. de fer de Paris à Strasbourg. Beau château, construit en 1708, et qui sert auj. de quartier de cavalerie; hôtel de ville; salle de spectacle. Tanneries, brasseries, toiles de coton; commerce de bétail, de fer, etc. — Cette ville, ch.-l. d'une seigneurie qui relevait des évêques de Metz, fut érigée en commune en 1324; elle avait titre de principauté dans les États de Lorraine. Le cardinal de Retz, après en avoir été longtemps titulaire, la vendit à Charles IV, duc de Lorraine, qui l'acquit pour le prince de Vaudemont, son fils naturel; celui-ci en revendit la propriété au duc Léopold. Elle a suivi le sort de la Lorraine.

COMMERSON (Philibert), né à Châtillon (Ain) en 1727, mort à l'Ile de France en 1773, fit avec Bougainville, en qualité de naturaliste, un voyage autour du monde, et recueillit l'herbier le plus riche qu'on eût vu jusqu'alors. Il n'a rien publié, mais ses manuscrits, ses dessins, et son herbier ont été rapportés en France et sont au Muséum. On lui doit l'introduction de l’hortensia, originaire de la Chine.

COMMINES ou COMINES, v. du dép. du Nord, à 13 k. N. de Lille, sur la Lys, qui la coupe en 2 parties : celle qui est sur la r. g. appartient à la Belgique; la r. dr. appartient à la France depuis 1667; cette dernière a 3288 h. Les 2 villes communiquent par un pont-levis. Beaux clochers. Rubans de fil, toile à matelas, mouchoirs, passementerie, chapellerie. Anc. château de la famille noble des Commines.

COMMINES (Philippe de), politique et historien, né en 1445 au château de Commines, mort en 1509, servit d'abord le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, mais quitta ce seigneur en 1472 pour s'attacher à Louis XI, qui le combla de richesses et d'honneurs, le nomma sénéchal du Poitou, et fit de lui le confident et le ministre de ses desseins; c'est lui que ce monarque chargea, après la mort de Charles le Téméraire, de prendre possession de la Bourgogne, et d'essayer de réunir la Flandre a la France. Après la mort de Louis XI, ayant pris parti pour le duc d'Orléans contre la dame de Beaujeu, régente, il fut disgracié et resta même enfermé quelque temps à Loches dans une de ces cages de fer qu'avait inventées Louis XI; mais il rentra en grâce et accompagna en Italie Charles VIII qui le chargea de plusieurs négociations. Il ne fut pas employé sous Louis XII. Il consacra le temps de sa retraite à rédiger ses Mémoires. Cet ouvrage est le monument le plus précieux que nous ayons pour les règnes de Louis XI et Charles VIII; on regrette seulement que l'auteur, en racontant les actes les plus iniques, ne trouve pas un mot pour les flétrir; il ne juge des événements que par le résultat. Les Mémoires de Commines parurent pour la 1re fois en 1523. Les éditions les plus estimées sont celles de Lenglet-Dufresnoy, 1747, et de Mlle Dupont, 1840-47.

COMMINGES, anc. contrée de la France mérid., dans la Hte-Gascogne, auj. répartie dans les dép. de la Hte-Garonne, de l'Ariége et du Gers, se divisait : 1° en C. Gascon ou Haut-Comminges, au S., entre le Bigorre et le Conserans; ch.-l. St-Bertrand-de-Comminges; autres villes : St-Martory, Montespan, Muret, Lombez, Aurignac, l'Isle-en-Dodon; 2° en C. Languedocien, dit aussi Bas-Comminges et Petit-Comminges, au N. E., entre le Comminges Gascon, le Conserans, le comté de Foix et le Haut-Languedoc; villes, St-Béat et Valentine. — Ce pays était occupé jadis par les Convenæ, peuple de l'Aquitaine orientale. Il avait pour ch.-l. Lugdunum Convenarum (St-Bertrand), appelée aussi Communica (et par corruption Comminica, d'où Comminges), parce qu'elle servait de rendez-vous général pour les assemblées ou communes des petits peuples voisins des Pyrénées. Conquis par les Visigoths, pris par Clovis, le pays de Comminges fut compris en 628 dans le duché d'Aquitaine. Les comtes de Comminges s'éteignirent en 1453, et le comté fut réuni à la couronne.

COMMIRE (J.), jésuite, né à Amboise en 1625, mort à Paris en 1702, a cultivé avec succès la poésie latine, tout en professant la théologie et en remplissant les devoirs de son état. Ses poésies se composent d'odes, de fables, d'épigrammes, d'imitations des psaumes et des prophéties; elles se font remarquer par leur élégance. Le recueil le plus complet a été publ. en 1715, et reproduit par Barbou en 1753.

COMMODE, M. ou L. Commodus Ælius Aurelius Antoninus, empereur romain, fils de Marc-Aurèle et de Faustine, succéda à son père en 180, à l'âge de 20 ans. Il prit pour ministres les hommes les plus corrompus, tels que Pérennis, Cléandre, affranchi phrygien; fit une paix honteuse avec les Quades et les Marcomans, et admit des Barbares dans les troupes romaines; commit toutes sortes de cruautés et de folies, et se livra à la débauche la plus effrénée. Il se forma contre lui plusieurs conspirations qui lui fournirent l'occasion de se plonger dans le sang,