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rence et l’Art poétique d'Horace. Il avait publié pendant quelque temps le Connaisseur, recueil périodique. Ses Œuvres ont été réunies en 1777 et 1787. — Son fils, nommé aussi George, 1762-1836, travailla également pour le théâtre et composa entre autres pièces John Bull, 1805, l'une des meilleures comédies de l'Angleterre. George IV l'admettait dans sa familiarité, ainsi que Sheridan.

COLMAR, Argentuaria chez les anciens, Columbaria, Calmaria au moyen âge, ville d'Alsace-Lorraine, sur l'Ill et le canal de la Fecht, à 456 kil. E. de Paris (468 par Lunéville), 568 par chemin de fer; 22 629 hab. Ville forte. On remarque l'hôtel de ville, l'ancienne préfecture, la bibliothèque, l'église des Dominicains (où furent rédigées les célèbres Annales de Colmar), la statue du général Rapp. Fabriques d'indiennes, de châles, de foulards recherchés. Commerce de grains et de vins du Rhin. Séjour du graveur Schœn; patrie des deux Pfeffel, du directeur Rewbell et du général Rapp. — Colmar, bâtie près de l'anc. Argentuaria, n'était encore du temps des Francs qu'une manse ou villa royale; sous l'empereur Frédéric II, en 1220, elle était devenue une ville; au XIVe siècle, elle figure comme ville impériale, et bientôt après comme capitale de la Haute-Alsace. En 1632, pendant la guerre de Trente ans, les Suédois s'en emparèrent. Louis XIV la prit et la rasa en 1675. Elle fut réunie à la France par le traité de Ryswick en 1697, et devint la résidence du conseil souverain de l'Alsace.

COLMARS, Collis Martis, ch.-l. de cant. (Basses-Alpes), à 60 kil. N. de Castellane, sur le Verdon; 960 hab. Fortifié. Fontaine intermittente (qui tarit de 7 en 7 minutes).

COLNET de RAVEL (Ch.), né en 1761 à Mondrepuis (Aisne), m. en 1832, fut à la fois poëte, journaliste et libraire. Homme d'esprit et d'humeur indépendante, il réussit surtout dans la satire; il a publié dans ce genre, en 1799 et 1800 : la Fin du XVIIIe s., Mon apologie, la Guerre des petits dieux. On a aussi de lui un poëme en 4 chants sur l’Art de dîner en ville, où l'on rencontre quelques vers plaisants. Né noble, il fit sans cesse de l'opposition à la République et à l'Empire et écrivit dans la Gazette de France sous la Restauration. Il a recueilli plusieurs de ses articles de journaux sous le titre de l’Hermite du faubourg St-Germain, 1825.

COLOCOTRONIS (Théod.), un des régénérateurs de la Grèce, né dans la Messénie en 1770, mort en 1843, était fils de Constantin Colocotronis, qui périt en combattant les Turcs, et fut dès l'âge de 20 ans chef d’Armatoles. Obligé en 1802 de quitter la Morée, parce que sa tête y était mise à prix par les Turcs, il se réfugia à Zante, d'où il revint en 1821, au premier signal de l'insurrection grecque, combattit en héros, défit en Morée Méhémet-Pacha (1822), mais compromit le succès des Grecs par sa rivalité avec Mavrocordato; se rallia cependant au président Capo d'Istria, qui le nomma général en chef de la Morée, et fut, après le meurtre du président, un des membres du gouvernement provisoire (1831). Il conspira en 1834 contre la régence qui gouvernait pendant la minorité d'Othon, et fut condamné à mort; mais il obtint sa grâce du jeune roi. Il a laissé des Mémoires, publiés en 1852.

COLOGNE, Colonia Agrippina des anciens, Kœln en allemand, v. forte des États prussiens, ch.-l. de la prov. Rhénane et de la régence de Cologne, sur la rive gauche du Rhin, à 450 kil. N. E. de Paris, 480 kil. S. O. de Berlin; 100 000 h., presque tous catholiques. Archevêché, dont relèvent ceux de Trêves, de Munster, de Paderborn et d'Hildesheim; cour d'appel, nombreux établissements d'instruction publique, bibliothèque. La ville, bâtie en demi-cercle et défendue par 83 tours, est liée par un pont à la petite ville de Deutz, sur la rive opposée du Rhin. Pont fixe, construit en 1862 pour remplacer le pont de bateaux; chemin de fer. On remarque la cathédrale, commencée par l'archevêque Engelbert en 1248, interrompue pendant plusieurs siècles et achevée seulement en 1861 (on en admire surtout le chœur); un nombre infini d'églises, dont les principales sont celles de Ste-Ursule, des Apôtres, des Machabées; l'hôtel de ville, le musée, le cabinet d'histoire naturelle, le jardin botanique, la bibliothèque des Jésuites. Au moyen âge, on venait de toutes parts adorer dans cette ville les nombreuses reliques qu'elle possède, celles des trois Mages, de Ste Ursule et des prétendues onze mille vierges. Industrie : lainages, bonneteries, étoffes de coton et de velours, chapelleries, raffineries de sucre, distilleries, etc. Cologne a acquis une renommée européenne par son eau spiritueuse si connue sous le nom d’eau de Cologne, qui y fut inventée par Jean Marie Farina à la fin du dernier siècle. Patrie d'Agrippine, de S. Bruno, de Corneille Agrippa, du poëte Vondel; séjour de Rubens. Marie de Médicis y mourut. — Cologne fut fondée par les Ubiens, 37 ans av. J.-C.; agrandie plus tard par l'empereur Claude, à l'instigation de sa femme Agrippine, qui y était née, elle prit de là le nom de Colonia Agrippina; elle devint capitale de la Germanie 2e, puis fut comprise dans la monarchie des Francs, 475. Elle eut dès l'an 314 un évêché, érigé en archevêché au VIIIe siècle. En 957, Cologne fut déclarée par l'empereur Othon le Grand ville libre et impériale. Du XIIe au XVe siècle, elle tint un rang considérable dans la ligue hanséatique et fit un grand commerce avec le Nord. Prise en 1795 par les Français, Cologne fut de 1801 à 1814 ch.-l. d'arr. dans le dép. de la Roër. Depuis 1814 elle appartient à la Prusse. La régence de Cologne, une des 5 de la province Rhénane, comprend une partie de l'anc. électorat de Cologne, des duchés de Berg et de Juliers, et se divise en 11 cercles; 450 000 hab.

COLOGNE (électorat de), État de l'empire d'Allemagne et l'un des trois électorats ecclésiastiques, faisait partie du cercle du Bas-Rhin, et se composait des éléments suivants : 1° Haut-Électorat (sur le Rhin, entre les duchés de Juliers et de Berg) ; 2° Bas-Électorat (entre les États de Juliers et de Trêves); 3° duché de Recklingshausen; 4° duché de Westphalie; et avait pour villes principales : Bonn (ch.-l. général), Andernach, Zulpich, Brühl, Duitz, Rheinsberg, Recklingshausen, Gesecke, Arensberg. Par une singulière bizarrerie, la ville même de Cologne ne faisait pas partie de l'électorat; elle était ville libre et se trouvait comprise dans le cercle de Westphalie. L'électorat de Cologne date de l'an 1357; il fut constitué en faveur des archevêques de Cologne. Au XVIe siècle Gebhard Truchsess de Waldbourg, archevêque-électeur de Cologne, embrassa la Réforme et épousa Agnès de Mansfeld, tout en conservant l'épiscopat. Il fut chassé par les Bavarois. Louis XIV s'empara un instant de l'électorat, que possédait alors l'archevêque Joseph-Clément, duc de Bavière. Le dernier électeur, mort en 1801, Maximilien-François-Xavier, frère de Marie-Antoinette, était en même temps duc de Bavière. L'électeur de Cologne portait le titre de grand électeur. L'électorat est auj. compris dans les États prussiens.

COLOGNE, ch.-l. de cant. (Gers), à 32 kil. de Lombez, sur le Sarrampion; 900 hab.

COLOMAN, roi de Hongrie de 1095 à 1114 ajouta la Dalmatie à ses États (1102).

COLOMB (Christophe), célèbre navigateur, né vers 1436 à Gênes ou dans les environs, était fils d'un fabricant de draps de Gênes. Après avoir étudié la géométrie, l'astronomie, la géographie et la cosmographie, et avoir parcouru sur mer presque toutes les parties du monde connu, il conjectura qu'il devait y avoir des terres à l'O. de l'Europe, au delà de l'Atlantique, ou que du moins on pourrait arriver aux Indes par cette route. Il proposa, d'abord aux Génois, puis au roi de Portugal, de lui donner les moyens de faire cette recherche; mais il fut refusé durement et traité de visionnaire. Il s'adressa alors