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libataire, 1792, comédies en vers qui eurent un grand succès; la dernière est son chef-d'œuvre. Depuis, il ne fit que décliner. Il a aussi laissé des poésies fugitives. On trouve dans ses pièces une versification facile, des sentiments aimables et honnêtes, des détails charmants, mais peu de génie et de force comique. Collin d'Harleville était du caractère le plus aimable; il fut fort lié avec Picard et Andrieux. Ce dernier a publié son Théâtre et ses Poésies, 1805, 4 v. in-8, avec une excellente notice.

COLLINÉE, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 22 k. N. E. de Loudéac; 650 h.

COLLINGWOOD (lord CUTHBERT), marin anglais, né en 1748 à Newcastle-on-Tyne, mort en 1810, prit part aux blocus de Toulon et de Brest et au combat du cap St-Vincent, fut nommé vice-amiral en 1804, enferma dans le port de Cadix l'amiral Villeneuve, contribua puissamment en 1805 à la victoire de Trafalgar et remplaça Neslon tué dans le combat. En 1809, il occupa les îles Ioniennes. En récompense de ses services, il avait été nommé pair d'Angleterre, avec une pension de 2000 liv. sterling.

COLLINS (John), géomètre anglais, de la Société royale de Londres, né en 1624 près d'Oxford, mort en 1683, était premier commis du bureau de l'excise. Il fut en relation avec la plupart des savants de son temps et mérita d'être surnommé le Mersenne anglais. Il a laissé quelques ouvrages de mathématiques, mais il est surtout connu par le recueil intitulé : Commercium epistolicum D. John Collins et aliorum de analysi promota, que la Société royale fit imprimer (1717) à l'occasion de la querelle élevée entre Newton et Leibnitz sur l'invention du calcul différentiel; il attribuait la priorité à Newton. Ce document important a été réimprimé en France avec des additions, par MM. Lefort et Biot, 1856.

COLLINS (Ant.), libre penseur, né en 1676, à Heston près de Londres, mort en 1729; fut l'élève et l'ami de Locke. Il professa sur plusieurs points de la religion et de la métaphysique des opinions hardies, et passa sa vie dans de perpétuelles controverses; il fut même plusieurs fois obligé de se réfugier en Hollande. Il exerça néanmoins des fonctions importantes dans la magistrature et fut digne d'estime malgré son incrédulité. Ses principaux ouvrages sont : Essai sur l'usage de la raison, 1707; Lettre à Dodwell sur l'immortalité de l'âme, 1708; Discours sur la liberté de penser, 1713; Recherches sur la liberté de l'homme, 1717 (elle n'est, selon lui, que l'exemption de la contrainte physique); Discours sur les bases et les preuves de la religion chrétienne, 1723; Examen des prophéties, 1724. Il eut pour adversaires Clarke, Whiston, Sherlock, Hoadley, etc. Plusieurs de ses ouvrages ont été traduits en français (la Liberté de penser, par Scheurler, 1714; Du Principe des actions humaines, par Lefebvre de Beauvray, 1754). On en trouve d'amples extraits dans l’Encyclopédie méthodique (Philosophie anc. et moderne, art. Collins).

COLLINS (Williams), poëte, né en ]720, à Chichester, débuta par des poésies qui ne reçurent pas d'abord du public l'accueil qu'elles méritaient, vécut dans un état voisin de la misère, perdit la raison dans ses dernières années et mourut en 1756, dans une maison d'aliénés. On a de lui des Églogues orientales, 1742, et des Odes descriptives et allégoriques, qui le placent au rang des premiers poëtes lyriques de l'Angleterre; on estime surtout l’Ode sur les passions. Une bonne édition de ses œuvres a été donnée par Alex. Dyce, avec notes, Londres, 1827.

COLLIOURES, Caucoliberis ou Caucoliberum, ch.-l. de c. (Pyrénées-Orientales), à 27 k. E. de Céret, sur la Méditerranée; 3274 h. Petit port, château fort au sommet d'un rocher, école d'hydrographie. Fabriques de liége; commerce de laine, de sardines, de thons. Excellents vins fins, dont quelques-uns connus sous les noms de Grenache et de Rancio. — Prise par Louis XIII en 1642.

COLLO, Chull ou Collops chez les anc., v. et port d'Algérie (prov. de Constantine), sur la Méditerranée, à 90 kil. N de Constantine ; 2000 hab. Corail, faïence. C'est dans cette ville que Bocchus livra Jugurtha. Florissante sous les Romains et les Vandales, indépendante au moyen âge, elle fut prise par les Turcs en 1520. Occupée en 1843 par les Français, qui ne s'y sont définitivement établis qu'en 1852.

COLLOBRIÈRES, ch.-l. de cant. (Var), à 33 kil. E. de Toulon; 1350 hab.

COLLONGES, ch.-l. de canton (Ain), à 28 k. S. O. de Gex. Station du chemin de fer de Paris à Lyon.

COLLONGUE ou SIMIANE. V. SIMIANE.

COLLOQUES, du latin colloquium, conférences religieuses tenues dans le but de discuter un point de doctrine ou de concilier des opinions diverses. Parmi les principaux colloques, on cita, dans les premiers temps du Christianisme, celui de Cascar en Mésopotamie, entre l'évêque Archélaüs et Manès; celui de Carthage, entre S. Augustin et les Donatistes; ceux de Marbourg (1529), de Ratisbonne (1541), de Montbéliard (1586), de Berne (1588), entre les Catholiques et les Réformés, et surtout celui de Poissy en 1561, sous Charles IX. Ce dernier avait pour but de réunir à l'Église catholique les Calvinistes de Genève : le cardinal de Lorraine d'un côté et Théodore de Bèze de l'autre y jouèrent le principal rôle; mais ce colloque n'amena aucun résultat et ne fit qu'aigrir les esprits.

COLLOREDO, anc. famille autrichienne qui tire son nom du château de Colloredo, dans le Frioul. On connaît surtout Jérôme, qui commanda les Impériaux en Bohême, où il fut battu par les Saxons, 1634, puis en Lorraine, où il fut pris par les Français, 1636; — Rodolphe, qui se signala à la bataille de Lutzen, 1632, refusa d'entrer dans le complot de Walstein, 1634, et défendit vaillamment Prague contre les Suédois, 1648; — Rodolphe Joseph, vice-chancelier de l'Empire, fait en 1763 prince du St-Empire; — Joseph, fils du précéd., 1735-1818, directeur général de l'artillerie, qui fit faire de grands pas à l'artillerie autrichienne; — Jérôme de C.-Mansfeld, 1775-1822, qui fit avec bravoure plusieurs campagnes contre les Français, tint tête à Masséna en Italie, et eut une grande part à la victoire remportée par les Autrichiens sur Vandamme à Culm en 1813.

COLLOT D'HERBOIS (J. Marie), conventionnel, né en 1751, était comédien ambulant lorsqu'éclata la Révolution. Il vint à Paris, publia l’Almanach du père Gérard, qui le rendit populaire, se fit remarquer dans les clubs par sa forte voix autant que par son audace, fut un de ceux qui préparèrent la journée du 10 août (1792), fut nommé membre de la municipalité de Paris, et quelques jours après député à la Convention, et devint en 1793 membre du Comité de salut public. Envoyé en mission à Lyon, il y exerça les plus horribles cruautés, employant tour à tour contre cette malheureuse ville la main du bourreau, la fusillade et le canon. Néanmoins il fut, au 9 thermidor, un des premiers à dénoncer Robespierre, dont les hauteurs l'avaient blessé. La chute du tyran ne lui profita pas : un mois après il fut accusé, et déporté à la Guyane. Il y mourut, en 1796, d'une fièvre chaude. Collot d'Herbois avait composé une quinzaine de pièces, comédies ou drames, qui furent représentées avant et pendant la Révolution.

COLMAN (George), poëte comique anglais, né en 1733 à Florence, était fils du résident anglais à la cour du grand-duc de Toscane, et mourut à Londres en 1794. Après avoir donné plusieurs pièces qui eurent beaucoup de succès, il devint un des entrepreneurs du théâtre de Covent-Garden; il vendit peu de temps après sa part d'intérêt et acheta l'entreprise du théâtre de Hay-Market, qu'il conserva jusqu'à sa mort. Il devint fou à la fin de sa vie. Ses meilleurs comédies sont : Polly-Honeycomb, 1760, la Femme jalouse (imitée par Desforges), le Mariage clandestin, avec Garrick. Il a traduit en anglais Té-