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ceau. Gymnase, séminaire, école vétérinaire. Industrie active. Grand commerce, navigation active (par le Rhin). Les environs produisent des vins excellents, les meilleurs des bords de la Moselle. Patrie de Metternich. — Coblentz a été une des résidences des empereurs carlovingiens, et plus tard celle des électeurs de Trêves. Dans les premiers temps de la Révolution, Coblentz fut le rendez-vous des émigrés, qui y formèrent l'armée de Condé, et fut le quartier général des Prussiens qui marchaient contre la France. Prise par les Français en 1794, elle devint le ch.-l. du dép. de Rhin-et-Moselle. — Le gouvt de C. est situé sur les deux rives du Rhin, entre ceux d'Aix-la-Chapelle, de Trêves et de Cologne; il a 125 kil. sur 60, et compte 500 000 hab.

COBOURG, Coburg, ch.-l. de la principauté de Saxe-Cobourg-Saalfeld, à 84 kil. S. O. de Weimar, et à 815 k. E. N. E. de Paris; 10 000 hab. Château ducal, dit Ehrenburg; hôtel de ville, arsenal, 2 bibliothèques; collége, institution de sourds-muets. Lainages, tissus de coton, orfèvrerie, porcelaines, fonderie de cloches et canons. Fondée au XIIe siècle, assiégée en 1430 par les Hussites et en 1632 par Wallenstein. Elle n'obtint d'importance qu'à partir de 1485, sous la ligne Ernestine, qui y résida.

COBOURG (Principauté de). V. SAXE-COBOURG.

COBOURG (Fréd. Josias, prince de SAXE-), général au service d'Autriche, né en 1737, fut chargé en 1792 du commandement de l'armée autrichienne dans la 1re coalition contre la France, obtint un 1er avantage à Aldenhoven, gagna en 1793 la bataille de Nerwinde sur Dumouriez, et l'obligea d'évacuer la Belgique; mais fut battu par Moreau à Tourcoing, par Jourdan à Wattignies, à Fleurus (1794), et se vit contraint de quitter le commandement. Il se retira dans sa principauté d'Aldenhoven, et y mourut oublié en 1815. Pendant longtemps, le nom de Cobourg fut associé à celui de Pitt dans la haine nationale.

COCAGNE, pays imaginaire où le peuple avait tout en abondance et sans travail. Ce nom vient selon les uns du canton de Cuccagna en Italie, sur la route de Rome à Lorette, où l'on vit en effet à très-bas prix; selon d'autres, du poëte macaronique Folengo, surnommé Merlin Coccaie, qui dans ses vers aurait décrit ce pays délicieux; ou enfin d'une fête instituée à Naples sous un nom analogue, dans laquelle on distribuait au peuple des comestibles et du vin.

COCCEIUS NERVA, empereur romain. V. NERVA.

COCCEIUS (Jean COCK, dit), théologien allemand, né à Brême en 1603, mort en 1669, professa l'hébreu et la théologie à Brême, à Franeker et à Leyde, et imagina un système d'interprétation de la Bible, qui consistait à entendre les mots et les phrases des Écritures dans tous les sens à la fois dont ils sont susceptibles. Ses œuvres forment 8 vol. in-fol., Amsterdam, 1673. Ses partisans furent appelés Coccéiens.

COCHABAMBA, v. importante de la Bolivie, dans le dép. du même nom, à 145 kil. N. O. de Chuquisaca; env. 30 000 hab. — Elle donne son nom à une prov. fertile qui compte 250 000 hab., et qui a pour ch.-l. Oropesa. Canne à sucre, coton, quinquina.

COCHEREL, village de France (Eure), à 13 kil. E. d’Évreux; 350 h. Du Guesclin y battit en 1364 le captal de Buch, lieutenant de Charles le Mauvais.

COCHIN, v. de l'Inde anglaise (Madras), autrefois capitale de l'État de Cochin, sur la côte de Malabar, à 130 kil. S. S. E. de Calicut; 30 000 hab. Jadis évêché. Fondée en 1503, à ce qu'on croit, par Albuquerque, prise par les Hollandais en 1663; possédée par les Anglais depuis 1795.

COCHIN (Henri), célèbre avocat, né à Paris en 1687, mort en 1747, s'attacha au grand conseil du parlement et se plaça dès son début à la tête des avocats de son temps. On le regardait comme le modèle de l'éloquence du barreau. Ce qui reste de lui ne semble pas justifier cette haute réputation : c'est que son talent brillait surtout dans l'improvisation. Ses œuvres ont été recueillies en 1751, 6 vol. in-8, et publiées de nouveau par M. Cochin, avocat à la Cour de cassation, 1821-24, 8 vol. in-8. Cochin joignait au talent oratoire beaucoup de piété et de modestie.

COCHIN (Jacq.-Denis), curé de Paris, né à Paris en 1726, m. en 1783. Il se consacra tout entier au soulagement de ses paroissiens et fonda, au moyen d'une souscription, l'hospice qui porte son nom (1780). Il a laissé des Prônes et divers ouvrages de dévotion.

COCHIN (Jean-Denis), philanthrope, de la famille du précédent, 1789-1841; fut avocat à la Gourde cassation, maire du XIIe arrondissement; fonda plusieurs salles d'asiles et publia un excellent Manuel des salles d'asile (1834), souvent réimprimé. — Son fils, Augustin Cochin (1823-1872), administrateur, s'occupa comme son père de questions d'éducation et de philanthropie, et fut membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il a laissé une Notice sur Mettray, un Essai sur Pestalozzi, l’Abolition de l'esclavage (2 vol. in-8, 1861), son principal ouvrage.

COCHIN, famille de dessinateurs et de graveurs, a fourni plusieurs artistes distingués. Le plus connu est Ch. Nicolas, né à Paris en 1715, m. en 1790, qui fut garde des dessins du Cabinet du Roi, et secrétaire de l'Académie de peinture. Son œuvre contient plus de 1500 pièces, parmi lesquelles on remarque Lycurgue blessé dans une sédition; la Mort d’Hippolyte; David jouant de la harpe devant Saül; les Figures de la Jérusalem délivrée, de Roland furieux, etc.

COCHINCHINE, dite aussi Annam méridional, contrée de l'Asie orientale, dans l'empire d'Annam, bornée par le Tonquin au N., le Laos et le Cambodje à l'O. et ailleurs par la mer; 1300 kil. sur 120; 2 000 000 d'h., dont 70 000 environ chrétiens. Ch.-l., Hué, qui est en même temps capitale de tout l'empire d'Annam. La religion dominante est le Bouddhisme. Climat brûlant; riz, sucre, cannelle très-prisée à la Chine, thé de qualité inférieure, vers à soie eu immense quantité. — Les Portugais ont donné à ce pays le nom de Cochin-Chine, à cause de la ressemblance qu'ils lui trouvaient avec le pays de Cochin, situé sur la côte du Malabar, et à cause du voisinage de la Chine. La Cochinchine, qui depuis 1471 était une province du Tonquin, devint indépendante au XVI{{e]} siècle. Au XVIIIe, elle s'accrut du Cambodje et du Tsiampa, et devint ainsi le noyau de l'empire d'Annam (V. ANNAM). — En 1862, a la suite d'une longue guerre, la France se fit céder la Basse-Cochinchine (Bien-Hoa, Saïgon et Mytho) ch.-l., Saïgon. MM. Cortambert et de Rosny ont publié un Tableau de la Cochinchine, 1863, 8°.

COCHON (Charles), comte de Lapparent, né dans le Poitou en 1750, m. en 1825; fut député du tiers état du Poitou aux États généraux (1789), puis à la Convention, vota la mort du roi; fut membre du Comité de salut public, 1794, membre du Conseil des anciens, 1795, et ministre de la police sous le Directoire; fut, au 18 fructidor, relégué à l'île d'Oléron; devint sous le Consulat préfet, et fut nommé sénateur en 1809. Exilé en 1816, il rentra en France en 1818.

COCHRANE (sir Alex. FORESTER), amiral anglais, né en 1748, mort en 1832. Capitaine en 1782, il soutint un combat glorieux contre une escadre de cinq vaisseaux français dans la baie de Chesapeak, 1795; il suivit lord Abercromby dans la Méditerranée, et opéra le débarquement des troupes anglaises en Égypte, 1799. Contre-amiral en 1804, il contribua à la destruction de la flotte française dans la baie de San-Domingo. Pendant la guerre avec l'Amérique en 1813, il tenta vainement de s'emparer de la ville de Washington, mais ravagea en 1815 la Louisiane et la Nouvelle-Orléans. — [[w:Thomas Cochrane (10e comte de Dundonald)|Thomas Cochrane]], son neveu, comte de Dundonald, né en 1775, mort en 1860, s'est rendu célèbre comme marin et comme démocrate. Il se signala d'abord dans les guerres contre l'Empire et faillit incendier la flotte française à Rochefort. Rayé des contrôles de la marine