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1796, elle n'avait encore que 6000 hab. en 1840; elle en compte auj. 42 000. Évêché catholique.

CLÈVES, Cliviæ en latin moderne, v. des États prussiens (prov. Rhénane), anc. capit. du duché de son nom, auj. ch.-l. de cercle dans la régence de Dusseldorf et à 75 k. N. O. de cette v.; 8000 h. On remarque le palais du gouverneur, le jardin royal, la tour du Cygne. Un canal la fait communiquer avec le Rhin. École de médecine, synagogue, etc. — Cette ville est très-ancienne; elle fut détruite par les Normands au IXe siècle; rebâtie peu après, elle devint le ch.-l. du comté (depuis duché) de Clèves. Elle appartint à la France de 1794 à 1814, et fut une des sous-préf. du dép. de la Roër.

CLÈVES (duché de), ancien État immédiat de l'empire d'Allemagne, s'étendait le long de la Meuse et du Rhin, entre l'évêché de Munster à l'E., le Brabant à i'O., la Gueldre au N. O. et au N., le duché de Berg au S. Il faisait partie du cercle de Westphalie, et se subdivisait en 3 cercles particuliers, Clèves, Wesel, Emmerich; ch.-l. général, Clèves. — Le pays de Clèves porta d'abord le titre de comté. À la mort de Jean, dernier comte de la 1re maison de Clèves, 1368, sa nièce Marguerite porta le comté à Adolphe II, comte de la Marck, en qui commence une 2e dynastie de comtes de Clèves ou dynastie des Clèves-et-la-Marck. Celle-ci fit ériger Clèves en duché (1417) par l'empereur Sigismond, et y réunit les duchés de Berg et de Juliers, le comté de Ravensberg, les seigneuries de Ravenstein, Winnenthal, Breskesand. Elle s'éteignit en 1609 dans la personne de Jean-Guillaume III, dont la succession est fameuse dans l'histoire sous le nom de succession de Juliers (V. JULIERS). Les traités de Dusseldorf, 1624, et de Dorsten, 1666, donnèrent à Sigismond, électeur de Brandebourg, qui avait épousé la princesse Anne, nièce du dernier duc, presque tout le duché de Clèves, avec La Marck et Ravensberg; le reste échut au comte palatin de Neubourg. En 1794, la France conquit le duché, et le comprit dans le départ. de la Roër. Rendu en 1814 à la maison de Brandebourg, il devint la régence de Clèves, dans la prov. prussienne de Clèves-et-Berg, puis fut adjoint à la régence de Cologne et enfin à celle de Dusseldorf.

CLICHIENS, parti qui désirait le retour de la royauté, avait formé, après le 9 thermidor an II (26 juillet 1794), un club qui s'assemblait rue de Clichy. Ce parti fut renversé par le Directoire au 18 fructidor an V (4 sept. 1797). On y comptait Pichegru, Royer-Collard, Camille Jordan.

CLICHY-LA-GARENNE, commune du dép. de la Seine, arr. de St-Denis, à 6 kil. N. O. de Paris, auj. presque contiguë à la nouvelle enceinte; 17 473 h. Anc. château royal, où se tint un concile en 636, et où le roi Jean institua l'ordre de l'Étoile en 1351 ; église construite en 1612 par S. Vincent de Paul. Produits chimiques; blanchisseries, cristalleries. Le 30 mars 1814, la garde nationale de Paris, commandée par le maréchal Moncey y eut un engagement avec les alliés.

[[w:George Clifford (3e comte de Cumberland)|CLIFFORD (George)]], comte de Cumberland, né dans le Westmoreland en 1558 d'une anc. famille connue dès le XIIe siècle, mort en 1605, fut un des favoris de la reine Élisabeth. Il servit dans la marine anglaise, arma plusieurs bâtiments à ses frais, contribua à la destruction de l’invincible Armada, et fit onze expéditions contre les Espagnols et les Portugais. Il fut l'un des pairs qui condamnèrent à mort Marie Stuart. — Thomas Ciifford, 1630-73, fut sous Charles II un des membres du ministère de la Cabal et poussa le roi à se vendre à Louis XIV.

CLIFFORD (George), jurisconsulte hollandais, s'est fait un nom comme botaniste. Il avait réuni dans sa terre d'Hartecamp la plus belle collection de fleurs qui existât de son temps; il en confia la direction à Linné, dont il fut le constant protecteur. Linné décrivit sa collection sous le nom d’Hortus Cliffortianus et donna son nom à un genre botanique.

CLIFFORD, îles de l'archipel de Corée. V. CORÉE.

CLIFTON, beau village d'Angleterre (Glocester), près de l'Avon, à 7 kil. O. de Bristol ; 12 400 hab. Eaux thermales, sites pittoresques, air salubre et chaud, qui ont valu à ce lieu le nom de Montpellier de l'Angleterre. Évêché catholique, récemment créé.

CLIMAQUE (S. JEAN), docteur de l'Église, né en Palestine vers 525, m. en 605, se consacra à la vie solitaire et passa 59 ans dans les déserts du mont Sinaï. Il a laissé des œuvres spirituelles, imprimées en grec et en latin, Paris, 1653. Son principal ouvrage est le Climax ou Échelle du Ciel, traduit en français par Arnauld d'Andilly, Paris, 1688; c'est de cet ouvrage qu'il a tiré le surnom de Climaque.

CLINTON (sir Henry), général anglais. Après avoir servi dans la guerre d'Amérique (1775), sous Burgoyne et Howe, il commanda en chef. Il entra à New-York, s'empara de Rhode-Island et de Charlestown, mais il éprouva ensuite des revers quoiqu'il eût réussi à corrompre le général américain Arnold, et fut rappelé (1781). Il mourut en 1795, étant gouverneur de Gibraltar. Il a publié en 1784 des Réflexions sur la guerre d'Amérique.

CLINTON (George), vice-président des États-Unis d'Amérique, né en 1739, mort en 1812. Élu membre de l'assemblée coloniale de 1773, il s'opposa aux prétentions du gouvernement anglais, siégea au congrès en 1775, prit les armes, fit avec succès contre Henry Clinton une guerre défensive, et l'empêcha de se réunir à Burgoyne. Nommé en 1777 gouverneur de l'État de New-York, il travailla pendant 30 ans au bien-être de cette province. En 1804 il fut élu vice-présid. des États-Unis et président du sénat.

CLINTON (Henri-Fines), chronologiste, né à Londres en 1781, mort en 1853, se fit recevoir maître es arts à Oxford en 1805, et fut député au Parlement de 1806 à 1826. Il publia de 1827 à 1834 les Fasti Hellenici et les Fasti Romani, ouvrages qui font autorité. On lui doit aussi un Epitome de la chronologie civile et littéraire de la Grèce jusqu'au siècle d'Auguste.

CLIO, une des neuf Muses, préside à l'histoire. Elle a pour attributs une couronne de lauriers, une trompette, qu'elle porte de la main droite, et un rouleau de papier, qu'elle tient de la main gauche.

CLISSA, Andetrium, en allemand Clutz, c.-à-d, clef, v. et forteresse des États autrichiens (Dalmatie), à 9 kil. N. E. de Spalatro : 1300 hab. Souvent prise et reprise par les Turcs et les Vénitiens.

CLISSON, ch.-l. de cant. (Loire-Inf.), sur la Sèvre Nantaise, à 26 kil. S. E. de Nantes; 2251 hab. Tanneries, papeteries. Elle a beaucoup souffert pendant les guerres de la Vendée, Ruines de l'anc. château des seigneurs de Clisson.

CLISSON (Olivier de), connétable de France, né en 1336 en Bretagne, était fils d'Olivier III de Clisson, à qui Philippe de Valois fit trancher la tête, le soupçonnant d'entretenir des intelligences avec Édouard III qui soutenait Jean de Montfort contre Charles de Blois, 1343. Clisson servit d'abord le duc de Bretagne et se signala en 1364 à la bat. d'Auray, où se termina en faveur du comte de Montfort la querelle des maisons de Montfort et de Blois. Il passa ensuite au service de la France, 1368, devint le frère d'armes de Du Guesclin, aida ce héros à détruire les grandes compagnies qui ravageaient le royaume et rejeta les Anglais en Guyenne; fut créé connétable à la mort de Du Guesclin (1380), et contribua puissamment en 1382 à la victoire de Rosebecq gagnée sur les Flamands. Privé de sa charge, en 1392, pendant la démence de Charles VI, et condamné par le Parlement, il se retira en Bretagne, et mourut en 1407 à son château de Josselin. Clisson ternit sa gloire par sa cruauté : on le surnommait le Boucher. Il eut beaucoup d'ennemis, entre autres Pierre de Craon qui tenta de l'assassiner (V. CRAON).

CLISTHÈNE, Athénien, de la famille des Alcméonides, fils de Mégaclès et aïeul de Périclès, se mit à la tête du parti démocratique, chassa Hippias (610), fut lui-même exilé par les intrigues d'Isagoras, chef