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réorganisa l'instruction publique en France, et devint sénateur en 1800. Enlevé à cette époque par un parti de Chouans, il ne recouvra la liberté qu'après 19 jours de captivité. Il fut nommé pair en 1814.

CLÉMENT-DESORMES, chimiste, né à Dijon vers 1770, mort en 1842, éleva à Verberie une des premières fabriques d'alun, et enseigna au Conservatoire des arts et métiers la chimie appliquée aux arts. On a de lui d'excellents mémoires sur l’oxyde et le sulfure de carbone, sur l’outremer, sur la fabrication de l'acide sulfurique, la distillation de l'eau de mer, etc.

CLÉMENTINES. V. CLÉMENT I et V.

CLÉMONT ou CLEFMONT, ch.-l. de cant. (Haute-Marne), à 40 kil. E. de Chaumont; 529 hab.

CLÉNART ou KLEINHARTS (Nic.), né en 1495 dans le Brabant, enseigna le grec et l'hébreu à Louvain, puis à Salamanque et à Braga, et mourut à Grenade en 1542. On a de lui, sous le titre d’Institutiones linguæ græcæ, Louvain, 1530, une grammaire grecque qui a longtemps été classique. Clénart savait l'arabe et avait été en Afrique exprès pour l'apprendre.

CLÉOBIS et BITON, frères argiens, fils de Cydippe, prêtresse de Junon. Ils traînèrent un jour au temple de Junon le char de leur mère, parce que les bœufs tardaient à venir; Cydippe, ravie de leur piété, pria la déesse de leur accorder en récompense ce qui leur serait le plus avantageux : en sortant du temple, elle les trouva endormis pour toujours dans les bras l'un de l'autre.

CLÉOBULE, l'un des sept sages de la Grèce, fils d'Évagoras, souverain de Lindos dans l'île de Rhodes, succéda à son père, visita l'Égypte, d'où il rapporta le goût des énigmes, et m. à 70 ans, vers 560 av. J.-C. Ses maximes étaient : « De la mesure en tout. Faites du bien à vos amis pour vous les attacher davantage, et à vos ennemis pour en faire des amis. »

CLÉOMBROTE. On compte trois rois de Sparte de ce nom : le 1er (480-479) ne régna que comme tuteur de son neveu Plistarque, dont le père, Léonidas, avait péri aux Thermopyles. — Le 2e (380-371) fit la guerre aux Thébains et périt à la bataille de Leuctres. — Le 3e (243-239) prit la place de son beau-père, Léonidas II, qu'il avait fait déposer; il fut bientôt détrôné à son tour par ce même Léonidas.

CLÉOMÈDE, écrivain grec que l'on place au Ier siècle avant J.-C., est auteur d'un traité d'astronomie, intitulé : Cyclice theoria, Théorie circulaire des corps célestes, publié en grec à Paris, 1539, in-4, et, avec trad. latine, à Bordeaux, par Rob. Balforeus, 1605; à Leyde, par Bake, 1820; et à Leipsig, par Schmidt, 1832. Il plaçait le soleil au centre du monde.

CLÉOMÈNE, roi de Sparte, 519-491, déposa son collègue Démarate; battit les Argiens près de Tirynthe, aida les Athéniens à chasser le tyran Hippias, puis Clisthène, et fut sans cesse en querelle avec son collègue Démarate. — II, 370-309, eut un règne paisible. — III, 236-219, fils de Léonidas III, opéra une révolution à Sparte dans le but de rétablir les institutions de Lycurgue. Il égorgea les éphores qui s'y opposaient, détruisit le sénat, fit un nouveau partage des terres, abolit les dettes et bannit le luxe. Il fit la guerre aux Achéens, remporta sur eux de grands avantages, leur enleva même Argos et détruisit Mégalopolis; mais Aratus, leur chef, ayant appelé Antigone à son secours, Cléomène fut vaincu à Sellasie, 221. Il alla en Égypte solliciter des secours; le roi Ptolémée Évergète l'accueillit favorablement; mais son successeur, Ptolémée Philopator, qui le craignait, le fit jeter en prison, et il se donna la mort de désespoir, l'an 219. Plutarque a écrit sa Vie.

CLÉOMÈNE, sculpteur athénien qui vivait vers 180 av. J.-C., a produit, entre autres chefs-d'œuvre, la Vénus de Médicis, qu'on admire encore auj. à Florence.

CLÉON, démagogue athénien, était corroyeur de son état. Plein d'audace et doué d'une voix retentissante, il acquit un grand ascendant sur le peuple en le flattant et fut nommé général. Il fit la guerre aux Lacédémoniens, leur enleva Torone, dans la Chalcidique, et remporta quelques autres avantages; mais il fut vaincu par Brasidas et périt devant Amphipolis (422 av. J.-C.). Aristophane le bafoue dans les Chevaliers.

CLÉONES, Cleonæ, v. d'Argolide, au N., entre Argos et Corinthe. C'est aux environs de cette ville qu'Hercule tua le lion de Némée.

CLÉONYME, 2e fils du roi de Sparte Cléomène II, disputa le trône en 309 av. J.-C. à son neveu Aréus, mais échoua. Il se réfugia dans la Grande Grèce, prit Tarente, puis tâcha, avec le secours de Pyrrhus, de s'emparer de Sparte (273), mais il échoua de nouveau.

CLÉOPÂTRE, sœur d'Alexandre le Grand, épousa en 337 av. J.-C. Alexandre, roi d’Épire. Devenue veuve, elle fut recherchée, après la mort de son frère, par plusieurs généraux macédoniens, qui voulaient, en s'unissant à elle, acquérir des droits au trône. Après la mort de Perdiccas, qu'elle avait préféré, elle allait épouser Ptolémée Lagus, roi d'Égypte, quand Antigone la fit mettre à mort (308).

CLÉOPÂTRE, reine de Syrie, fille de Ptolémée Philométor, roi d'Égypte, épousa d'abord l'usurpateur Alexandre Bala (149 av. J.-C.), puis Démétrius Nicanor. Celui-ci ayant été fait prisonnier par les Parthes et ayant épousé pendant sa captivité Rodogune, fille de leur roi, elle offrit sa main et sa couronne à Antiochus Sidétès, frère, de Démétrius. Son 1er mari étant rentré dans ses États, elle feignit de se réconcilier avec lui, mais elle ne tarda pas à s'en défaire pour régner seule. Dans la suite, elle fit poignarder Séleucus, l’aîné des fils qu'elle avait eus de Démétrius, parce que ce prince, devenu majeur, s'était fait proclamer roi sans la consulter. Ce meurtre ayant soulevé le peuple, Cléopâtre l'apaisa en couronnant Antiochus (VIII), son 2e fils. Bientôt elle chercha aussi à se défaire de celui-ci; mais ce prince, qui était en garde contre ses artifices, l'obligea de boire le poison qu'elle avait préparé pour lui (120 av. J.-C.). C'est cette Cléopâtre qui a fourni à Corneille le sujet de sa tragédie de Rodogune.

CLÉOPATRE, reine d'Égypte, célèbre par sa beauté et par ses crimes, était fille de Ptolémée Aulète. Ella épousa Ptolémée Denys, son frère, et régna d'abord avec lui (52 av. J.-C.). Ayant été chassée du trône peu après, elle se fit rétablir (47) par César, épris de ses charmes. Après la mort du dictateur, Antoine la manda à Tarse pour qu'elle eût à répondre à quelques accusations; mais il en devint éperdument amoureux et répudia pour l'épouser Octavie, sœur d'Octave; il lui donna même quelques-unes des provinces romaines d'Orient (33). Cette conduite fit éclater la guerre entre Octave et Antoine. Présente à la bataille d'Actium, elle prit la fuite avec sa flotte et décida par là le sort de la journée. Antoine vaincu ayant été réduit à s'arracher la vie, Cléopâtre, qui avait essayé vainement de séduire le vainqueur, et qui craignait de tomber vivante en son pouvoir, se donna la mort en se faisant piquer au bras par un aspic (30); elle avait 39 ans. Avec elle finit la dynastie des Lagides et l'indépendance de l'Égypte. Cette princesse ne brillait pas moins par son esprit que par sa beauté. La mort de Cléopâtre a été mise sur la scène par E. Jodelle, Mairet, Benserade, Marmontel, Linguet, et par Mme E. de Girardin (1847). La Calprenède a fait un célèbre roman de Cléopâtre. — V. SÉLÈNE.

CLÉOPHAS, frère de S. Joseph, est un des disciples auxquels J.-C. apparut à Emmaüs. On lui donne pour fils S. Jacques le Mineur, S. Siméon et Judas Thadée. On l'hon. le 23 sept.

CLERCS RÉGULIERS, prêtres vivant en communauté. On a désigné sous cette dénomination plusieurs congrégations, notamment celles des Augustins, des Théatins et des Barnabites.

CLÈRES, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), à 16 k. N. de Rouen, à 22 par chemin de fer; 393 h.

CLERFAYT (Jos. de CROIX, comte de), feld-maréchal autrichien, né en 1733, mort en 1798, s'était déjà distingué dans la guerre de Sept ans et dans