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CHANTELOUP, beau domaine avec château qu'on voyait à 2 k. d'Amboise, et qui eut pour propriétaires le duc de Choiseul et Chaptal; il est auj. détruit. On établit à Chanteloup la 1re grande fabrique de sucre de betteraves.

CHANTERSIER. V. CHAMPTERCIER.

CHANTILLY, joli bourg du dép. de l'Oise, à 40 k. N. de Paris, sur les bords de la Nonette, affluent de l'Oise; 2416 h. Chemin de fer pour Paris. Vaste pelouse servant aux courses de chevaux. Fabrication de blondes et dentelles noires. Château et parc magnifiques, qui appartenaient aux princes de Condé depuis 1632 (précédemment aux Montmorency). Avant la Révolution on distinguait 2 châteaux, le grand et le petit Chantilly : le 1er a été démoli et on a établi dans le parc des manufactures de porcelaine, des filatures de coton, etc. Quant au domaine de Chantilly, il est devenu par le testament du duc de Bourbon, son dernier possesseur, la propriété du duc d'Aumale (1830). Vendu après 1852, il a été acheté par des banquiers anglais.

CHANTONNAY, ch. de c. (Vendée), à 33 k. E. de Napoléon-Vendée; 1770 h. Houille.

CHAN-TOUNG, prov. de la Chine, à l'E., sur la mer, entre le Pé-tchi-li au N. et le Kiang-sou au S., séparée du Chan-si par le Ho-nan; 660 k. sur 400; 28 000 000 d'hab. Elle a pour ch.-l. Tsi-nan. Elle est très-commerçante. On y cultive beaucoup de mûriers, et on y trouve une espèce de chenille (phalæna serici) qui donne une excellente soie.

CHANTREAU (P. Nic.), laborieux écrivain, né à Paris en 1741, mort en 1808, professa la langue française dans une école militaire d'Espagne pendant 20 ans, puis fut nommé professeur d'histoire à l'école centrale du Gers, et enfin à l'École militaire, alors à Fontainebleau. Il a laissé : Grammaire française à l'usage des Espagnols, Madrid, 1797; Dictionnaire des mots et usages introduits par la Révolution; Voyage dans les trois royaumes d'Angleterre, d’Écosse et d'Irlande; Voyage en Espagne; Tables chronologiques, trad. de l'anglais de Blair, continuées jusqu'en 1795; Table des matières contenues dans les Œuvres de Voltaire (pour le Voltaire de Beaumarchais); Rudiments de l'histoire; la Science de l'Histoire; Histoire de France abrégée, etc.

CHANUT (Pierre), conseiller d'État, né à Riom vers 1600, fut chargé de plusieurs ambassades et résida de 1645 à 1649 à la cour de Suède. Il entretint un commerce de lettres avec la reine Christine depuis l'abdication de cette princesse, et mourut à Paris en 1662, laissant des Mémoires et Négociations, qui furent publiés après sa mort. C'est lui qui fit connaître Descartes à la reine de Suède et qui engagea cette princesse à l'appeler auprès d'elle.

CHAONIE, Chaonia, auj. sandjakat de Delvino, contrée d'Épire, au N. de la Thesprotie, s'étendait le long de la mer, des monts Acrocérauniens à Panormus. Ce pays fut peuplé par des Pélasges. Des colombes y rendaient des oracles dans un bois sacré.

CHAOS, mélange confus de toutes les matières élémentaires avant la formation du monde. Les poëtes le personnifièrent et en firent un dieu, le plus ancien de tous, et père de l'Érèbe et de la Nuit.

CHAOURCE, Catusiacum, ch.-l. de c. (Aube), à 18 kil. S. O. de Bar-sur-Seine ; 1700 hab. Patrie d'Amadis Jamyn, poëte français du XVIe s., traducteur d'Homère, et d'Edmond Richer, controversiste.

CHAPEAUX (les), faction politique en Suède, opposée à celle des Bonnets. V. BONNETS.

CHAPELAIN (J.), poëte français, né à Paris en 1595, mort en 1674, était fils d'un notaire. Il avait de bonne heure acquis de la réputation par quelques poésies et par ses profondes connaissances. Il voulut mettre le sceau à sa gloire par un poëme épique et composa la Pucelle, à laquelle il travailla, dit-on, trente ans ; cette œuvre parut enfin en 1666 : elle eut d'abord un assez grand débit, mais elle fut bientôt jugée; toute la réputation du poëte s'évanouit, et il ne fut plus qu'un type de ridicule. Boileau est un de ceux qui contribuèrent le plus à éclairer le public. Chapelain n'en resta pas moins en crédit à la cour : Richelieu le nomma un des premiers membres de l'Académie, le chargea de rédiger les statuts de la Compagnie et lui donna une pension de mille écus ; Colbert lui laissa le soin de dresser la liste des savants et gens de lettres qui avaient droit aux libéralités de Louis XIV. Chapelain était d'une avarice extrême : il gagna la maladie dont il mourut pour s'être mouillé les jambes un jour d'orage plutôt que de payer une modique rétribution afin de traverser sur une planche un large ruisseau. On a de lui, outre la Pucelle, des Odes, dont quelques-unes ont du mérite, une traduction de Guzman d'Alfarache et des Mélanges. La Pucelle était en 24 chants ; il n'en parut du vivant de l'auteur que 12; on en a publié 8 depuis; les 4 derniers n'ont jamais été imprimés et sont conservés à la Biblioth. impériale. M. Daclin annonce une édition complète des Œuvres de Chapelain (1860).

CHAPEL-HILL, v. des États-Unis (Caroline septentr.), sur le Newhopecreek, à 38 kil. N. O. de Raleigh. Université fondée en 1789.

CHAPELLE. Ce mot, qui désigna d'abord l'oratoire où l'on gardait la chape de S. Denis, fut ensuite étendu à tout endroit où l'on conservait des reliques et devint le nom propre d'un grand nombre de villages bâtis autour de chapelles. V. LA CHAPELLE.

CHAPELLE (Claude Emm. LUILLIER), fils naturel de François Luillier, maître des comptes, naquit en 1621 ou 1626 à La Chapelle-St-Denis près Paris. Il reçut les leçons de Gassendi en même temps que Molière et Bernier. Il se distingua par quelques petites Pièces fugitives en vers et en prose. La délicatesse et la légèreté de son esprit, l'enjouement de son caractère, le firent rechercher des personnes du premier rang et des gens de lettres les plus célèbres. Son Voyage en Provence et en Languedoc (sept. 1656), composé avec Bachaumont, est un des premiers modèles de cette poésie agréable et facile, dictée par le plaisir et l'indolence. Ce spirituel épicurien mourut à 60 ans, à Paris, en 1686. Ses poésies ont été publiées par Lefebvre de St-Marc, 1755, 1 vol. in-12, et par Constant Letellier, 1826, in-8. Son Voyage a été réimprimé par T. de Latour, 1854.

CHAPELIER. V. LE CHAPELIER.

CHAPERONS. On connaît sous ce nom plusieurs factions populaires qui prirent pour signe de ralliement des coiffures ou chaperons de couleur particulière. Le chaperon rouge était couleur de Paris, le chaperon bleu couleur de Navarre. Pendant la captivité du roi Jean, en 1356, les communes de Paris, soulevées contre le Dauphin, qui fut plus tard Charles V, portaient des chaperons mi-partie rouges et bleus. Cette faction s'éteignit en 1358, à la mort du prévôt Marcel, qui en était le chef. — En 1379, les gens des métiers à Gand, qui s'étaient révoltés contre les ducs de Bourgogne, portaient des chaperons blancs. Cette faction se répandit à Paris en 1413, pendant la démence du roi Charles VI; elle était contraire au parti des Armagnacs.

CHAPITRE, le corps des chanoines. V. CHANOINES

CHAPMAN (George), poëte anglais, né en 1557, mort en 1634, était savant dans les langues latine et grecque. Il traduisit en vers anglais l’Iliade (1600) et l’Odyssée (1614). On prétend que Pope a fait de cette traduction un plus grand usage qu'il ne l'a avoué. On a aussi de Chapman 17 pièces dramatiques, qui sont estimées. Ce poëte fut lié avec Shakespeare, Ben-Johnson et Spenser.

CHAPPE D'AUTEROCHE (Jean), de l'Académie des sciences, né à Mauriac en Auvergne en 1722, embrassa l'état ecclésiastique et se consacra à l'astronomie. Il fut envoyé en Sibérie pour observer le passage de Vénus fixé au 6 juin 1761 ; il donna la Relation de son voyage, Paris, 1768, 2 vol. in-4, avec un atlas grand in-fol. Il se rendit ensuite en Cali-