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CHANCELLADE, vge de la Dordogne, à 7 kil. de Périgueux ; 1110 hab. Il s’y trouvait une célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 1133.

CHANCELLOR (Richard), navigateur anglais, découvrit en 1553 le port d’Archangel en cherchant un passage en Amérique par le Nord-Est ; il périt en 1556 dans une tempête, en revenant des mêmes parages. Son Voyage se trouve dans les collections d’Hackluyt et de Pinkerton.

CHANDELEUR, fête religieuse qui se célèbre le 2 février en mémoire de la présentation de Jésus-Christ au temple et de la purification de la Vierge. Cette fête fut instituée au VIe siècle (V. PURIFICATION). Son nom vient des chandelles ou cierges qu’on y brûle comme symbole de la lumière que le Christ allait répandre sur les Gentils.

CHANDERNAGOR, comptoir français au Bengale, à 31 kil. N. de Calcutta, sur la r. dr. de l’Hougly ; 32 000 hab. (ville et territoire). Cédée en 1688 à la Compagnie française des Indes et florissante sous Dupleix, la ville a perdu toute importance depuis 1814 et n’a plus de fortifications. On en exporte annuellement 400 caisses d’opium. Les Anglais nous l’ont souvent prise ; ils l’ont rendue après la paix (1816).

CHANDLER (Richard), helléniste et archéologue anglais, né en 1738, mort en 1810, publia en 1763 une magnifique édition des Marbres d’Arundel ou d’Oxford (Marmara Oxoniensia), plus exacte et plus complète que celles qu’en avaient précédemment données Selden, Prideaux et Maittaire. Chargé de faire des recherches sur les monuments antiques, il parcourut de 1764 à 1766 l’Ionie, l’Attique, l’Argolide, l’Élide, et y recueillit une ample moisson de matériaux qu’il apporta en Angleterre et dont il publia la description. On lui doit : Antiquités ioniennes, Londres, 2 vol. in-fol., 1769-1800 ; Inscriptiones antiquæ in Asia Minori et Græcia, præsertim Athenis, collectæ, Oxford, 1774, in-fol. ; Voyages en Asie-Mineure et en Grèce, Oxford, 1775-76, 2 vol. in-4, trad. par Servois et Barbié du Bocage, 1806 ; Histoire de Troie, Londres, 1802.

CHANDOS (Jean), capitaine anglais du XIVe siècle, fut nommé par Édouard III lieutenant général des prov. que l’Angleterre possédait en France et négocia la paix de Bretigny. Il fit prisonnier Duguesclin à la bat. d’Auray en Bretagne, en 1364, et à celle de Navarette en Espagne, 1367, mais il sollicita lui-même sa liberté. Lorsqu’Édouard III érigea l’Aquitaine en principauté en faveur de son fils, le prince de Galles, Chandos devint le connétable de ce dernier. Il fut tué au combat de Lussac, près Poitiers, en 1369. Les Anglais le considéraient comme le plus habile de leurs généraux après le Prince-Noir (Édouard) ; il s’était concilié également l’estime des Français, particulièrement de Duguesclin.

CHANGALLAS, peuple nègre, habite à l’O. de l’Abyssinie et au S. de la Nubie, sur les bords du Bahr-el-Abiad et de ses affluents, jusqu’au Tacazzé. Sa principale occupation est, de toute antiquité, la chasse des éléphants et des autruches : Ptolémée les désigne sous le nom d’Éléphantophages et de Strouthiophages (mangeurs d’Éléphants et d’Autruches).

CHANG-HAI, ville de Chine, dans la province de Kiang-sou et le dép. de Soung-Kiang, sur une des embouchures du fleuve Han-Kiang ou fleuve Bleu ; 300 000.h. Port ouvert aux étrangers depuis 1842, en vertu du traité de Nankin. Commerce immense ; exportation de thé, drogues médicinales, nankin ; importation d’opium, de draps, calicots, sucre, plomb.

CHANLAIRE (Gabriel), géographe, né à Vassy, en 1758, m. en 1817, était attaché au bureau topographique du cadastre. On lui doit plusieurs travaux recommandables de statistique et de géographie : Tableau général de la nouvelle division de la France, Paris, 1802, in-4o ; Description topographique et statistique de la France, 1810, 2 vol. in-4o ; Atlas de la France en départements (en 86 cartes), 1818 ; Atlas de grandes cartes du théâtre de la guerre en Orient, de l’Égypte, du Rhin et de la Belgique, etc.

CHANNING (William ELLERY), né en 1780 à New-Port (Rhode-Island), mort à Boston en 1842, embrassa l’état ecclésiastique, exerça son ministère à Boston, se fit remarquer par son éloquence, sa charité et son esprit de tolérance, et mérita d’être appelé le Fénelon du Nouveau-Monde. Il était un des chefs de l’unitarianisme aux États-Unis. Il fut aussi un des plus ardents promoteurs de l’abolition de l’esclavage. Il s’attacha, dans ses sermons et ses écrits, à prouver la nécessité sociale de la religion, dont il opposa les préceptes aux mauvais conseils de la pauvreté et aux erreurs du socialisme. Ses Œuvres complètes ont été publiées en 1851 par Maclellan (Londres, 2 v. in-8). M. Ed. La Boulaye a donné une traduction de ses Œuvres sociales, ainsi que de son Traité de l’Esclavage, 1855, avec un Essai sur sa vie et ses ouvrages.

CHANOINES (du latin canonicus, soumis à des règles dites canons), prêtres attachés à une église cathédrale ou collégiale, dont ils forment le chapitre et où ils célèbrent en commun le service divin ; ils portent l’aumusse. Le nom de chanoine fut donné dès le IVe siècle aux cénobites, religieux qui vivaient en commun sous une même règle ; mais ce n’est que depuis 763, lorsque Chrodegang, évêque de Metz, eut publié sa règle des chanoines, que cette institution eut une existence régulière. Il y eut d’abord des chanoines laïques ou séculiers ; mais une bulle du pape Alexandre II, en 1063, en créant les chanoines réguliers, exclut les laïques de ces sortes de communautés. Les chanoines peuvent être de simples clercs ; mais, dans l’usage, ils sont tous prêtres et peuvent baptiser, absoudre, et offrir le saint sacrifice. Dans les églises cathédrales, il y a toujours un chapitre de chanoines, dont les membres composent le conseil de l’évêque ; les fonctions curiales de la cathédrale leur appartiennent à tous collectivement, et sont exercées par l’un d’eux au nom du chapitre. Le titre de chanoine est auj. presque toujours conféré à titre de récompense, ou comme retraite.

CHANOINESSES, titre porté par des dames qui faisaient partie de chapitres de femmes. Elles appartenaient à des familles nobles, vivaient dans une maison commune, mais en ayant chacune leur habitation particulière, gardaient le célibat et étaient assujéties à certaines observances ; on leur donnait le titre honorifique de Madame. Il y avait des chanoinesses à Maubeuge, à Remiremont, à Montfleury près de Dijon ; il en existe encore en Allemagne.

CHANONAT, bourg du Puy-de-Dôme, sur l’Auzon, affluent de l’Allier, à 9 k. S. de Clermont-Ferrand ; 1700 h. Source minérale.

CHAN-SI, province de Chine, a pour bornes au N. la grande muraille, à l’O. le Chen-si, à l’E. le Pé-tchi-li, au S. le Ho-nan ; 750 k. sur 300 ; 14 000 000 d’hab. Elle a pour ch.-l. Thaï-youan. Le Hoang-ho ou Fleuve-Jaune la borne à l’O.. et au S., le Fen-ho la traverse. C’est le premier séjour des ancêtres des Chinois, suivant les traditions chinoises.

CHANTAL (Jeanne Françoise FRÉMIOT, dame de), femme célèbre par sa piété, née à Dijon en 1572, d’un président à mortier, morte en 1641, avait épousé Christophe de Rabutin, baron de Chantal. Son mari ayant été tué à la chasse, elle fit vœu, quoique jeune encore, de ne point se remarier, et, après avoir établi ses enfants, elle se consacra tout entière à des œuvres de charité. Elle travailla avec S. François de Sales à l’établissement de l’ordre de la Visitation, dont elle fonda le premier couvent à Annecy en 1610. Clément XI l’a canonisée en 1767. On l’honore le 21 août. Elle a laissé des Lettres, qui ont été publiées en 1660. Sa Vie a été écrite par Daurignac et par Mme de Changy. Mme de Sévigné était petite-fille de Mme de Chantal.

CHANTELLE-LE-CHÂTEAU, ch.-l. de c. (Allier), à 20 k. N. de Gannat ; 1850 h. Ruines d’un ancien château des ducs de Bourbon.