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vassaux, Ghôlam, tenta de le détrôner, et, après s'être emparé de sa personne, lui creva les yeux, 1788; mais il subit bientôt le châtiment de son crime, et Chah-Aalem fut remis en possession de sa couronne. L'infortuné souverain régna encore 18 ans, et mourut en 1806. Il occupait ses longs ennuis par la culture des lettres.

CHAH-DJIHAN, souverain de l'Indostan, fils de Djihan-Ghir (Géangir), monta sur le trône de Lahore en 1628, après avoir fait périr trois de ses frères qui lui disputaient l'empire. Il repoussa les Usbeks, comprima une insurrection du Décan et enleva Hougly aux Portugais. Il fut détrôné par son fils Aureng-Zeyb, qui le renferma en 1656 dans le palais d'Agra, où il mourut au bout de 10 ans de captivité.

CHAH-POUR, souverains de la Perse. V. SAPOR.

CHAH-POUR, v. de Perse (Fars), sur le Chah-pour, affluent de la Zirra, à 100 k. O. de Chiraz. Elle devait son nom à Sapor I (Chah-pour), qui en fit la capit. de ses États. Auj. ruinée. Antiquités.

CHAILLAND, ch.-l. de c. (Mayenne), sur l'Ernée, à 18 k. N. O. de Laval ; 2300 hab.

CHAILLÉ-LES-MARAIS, ch.-l. de c. (Vendée), à 22 k. S. O. de Fontenay-le-Comte; 2454 h. — Près de là est Chaillé-les-Ormeaux, bourg de 1300 h.

CHAILLOT, ancien vge aux portes de Paris, à l'O., est depuis 1659 compris dans Paris, à l'extrémité des Champs-Élysées. Maison de vieillards (Ste-Périne), transférée à Auteuil en 1860; pompe à feu.

CHAISE CURULE, siége d'ivoire réservé chez les Romains aux grandes magistratures. V. CURULE dans notre Dictionnaire des Sciences.

CHAISE-DIEU (La). V. LACHAISE.

CHAKYA-MOUNI. V. BOUDDHA-GAOUTAMA.

CHALABRE, ch.-l. de c. (Aude), à 18 kil. S. O. de Limoux; 3529 h. Vieux château. Draps, castorines.

CHALAIS, ch.-l. de c. (Charente), à 30 kil. S. E. de Barbezieux. Station. — V. LA ROCHE-CHALAIS.

CHALAIS (Henri DE TALLEYRAND, comte de), mis à mort par le cardinal de Richelieu. V. TALLEYRAND.

CHALAMONT, ch.-l. de c. (Ain), à 41 kil. E. de Trévoux; 1470 hab.

CHALCÉDOINE, Chaldedon, auj. Kadi-Keui, v. de Bithynie, sur le Bosphore de Thrace, vis-à-vis de Byzance. Patrie de Xénocrate. Fondée vers 685 av. J.-C. par les Mégariens et longtemps florissante. Elle resta indépendante sous l'empire romain. Elle fut détruite par les Scythes sous Gallien, au IIIe s., et relevée par Justinien au VIe s. On y tint le concile œcuménique qui condamna Eutycnès (451).

CHALCIDIQUE, Chalcidice, presqu'île de Macédoine, entre les golfes Thermaïque à l'O. et Strynionique à l'E., est découpée au S. E. par deux golfes secondaires, le Toronaïque et le Singitique, qui la partagent en trois péninsules, dites Pallène, Sithonie, et presqu'île du mont Athos. Olynthe, Potidée, en étaient les villes principales, et Chalcis le ch.-l. — Il y avait en Grèce et en Asie plusieurs autres Chalcidiques, tirant également leur nom de villes de Chalcis. V. ce nom.

CHALCIDIUS, philosophe éclectique du IIIe s., est auteur d'un Commentaire sur le Timée de Platon, imprimé avec traduction latine, par Meursius, Leyde, 1617, in-4. On ne sait s'il était chrétien.

CHALCIS, auj. Egripos, capit. de l'Eubée, au milieu de la côte O., vis-à-vis de la côte de Béotie, dont la séparait l'Euripe. On y fabriquait des armes d’airain (Chalcos en grec), d'où son nom. Aristote y mourut. Elle fonda des colonies, qui gardèrent son nom. — Ch.-l. de la Chalcidique en Macédoine, était une colonie de Chalcis en Eubée. — V. de Syrie, au S. O. d'Antioche, fit donner au pays voisin le nom de Chalcidique; évêché.

CHALCONDYLAS (Démétrius), un de Grecs qui contribuèrent le plus à répandre en Europe la connaissance et le goût des lettres grecques, était né à Athènes vers 1424. Élève de Théodore Gaza, il enseigna la rhétorique dans sa patrie jusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs. Il se réfugia an Italie, fut appelé à Florence par Laurent de Médicis, et enseigna le grec dans cette ville, puis à Milan. Il mourut vers 1512. On lui doit une Grammaire grecque, Milan, 1423, un recueil intit. Cornucopia, 1499, et les 1res éditions d'Homère, Florence, 1488, d'Isocrate, Milan, 1493, et de Suidas, Milan, 1499.

CHALCONDYLAS (Laonic ou Nicolas), historien grec, d'Athènes, vivait au XVe s. Il est auteur d'une Histoire des Turcs et de la chute de l'empire grec de 1298 à 1462, qui fait partie de la Byzantine, Paris, 1650. Cet ouvrage, mal écrit, n'est pas toujours un guide sûr. Il a été trad. en français par Blaise de Vigenère, Paris, 1577, in-4, et réimprimé avec des continuations d'A. Thomas et de Mézeray. M. Hamaker, professeur à Leyde, a publié Chalcondylas dans l'édition de la Byzantine donnée à Bonn.

CHALDÉE. Ce nom qui proprement désigne la partie S. O. de la Babylonie, entre la rive dr. de l'Euphrate et le désert d'Arabie, est le plus souvent employé comme synonyme de Babylonie. V. CHALDÉENS et BABYLONIE.

CHALDÉENNE (Église). V. NESTORIANISME et CHRÉTIENS DE ST-THOMAS. — CHALDÉENNE (langue). V. ARAM.

CHALDÉENS, Chaldæi, peuple de l'anc. Babylonie, entre l'Euphrate (après sa réunion au Tigre), l'Arabie et le golfe Persique; ville principale, Térédon. On les confond souvent avec les Babyloniens; néanmoins, ils semblent avoir toujours fait un peuple à part; on croit les retrouver auj. parmi les peuplades kourdes répandues dans les mont. qui séparent l'Asie-Mineure de la H.-Asie. D'après les recherches les plus récentes, ils seraient d'origine scythique. Les Chaldéens ont été célèbres de toute antiquité par leurs connaissances mathématiques et astronomiques : ils fixaient la durée de l'année à 365 j. 6 h., 11 m. et connaissaient le zodiaque; Callisthène trouva chez eux une suite d'observations remontant à 1900 ans. A l'astronomie ils joignaient les études astrologiques; les astrologues de Chaldée étaient très-recherchés à Rome dans les derniers temps de l'empire. — Quant à leur histoire politique, les Chaldéens subirent toutes les révolutions qu'éprouvèrent la Babylonie et l'Assyrie. V. ces deux noms.

CHALEURS (baie des), formée par le golfe St-Laurent, entre le Nouv.-Brunswick et le B.-Canada. Explorée en 1534 par Jacques Cartier. Une flotte française y fut détruite par les Anglais en 1760.

CHALGRIN (Jean Franç.), architecte, un des restaurateurs de l'art au dernier siècle, né à Paris en 1739, mort en 1811, jouit de la faveur des ducs de Choiseul et de La Vrillière, fut architecte de Monsieur (Louis XVIII) et membre de l'Académie des beaux-arts. On lui doit la restauration du Collége de France, une des Tours de St-Sulpice, St-Philippe du Roule, et l’Arc de triomphe de l'Étoile, œuvre qu'il ne put achever (V. HUYOT). Il se distingue par le grandiose des conceptions plus que par la précision des détails.

CHALIER (Marie Joseph), démagogue , né à Beaulard, près de Suse (Piémont), en 1747, était négociant à Lyon lorsque éclata la Révolution française. Il en adopta les principes avec délire, prit Marat pour modèle, créa un club et un tribunal révolutionnaire à Lyon et s'en fit le chef. Heureusement ses sanguinaires projets furent bientôt arrêtés : la population se souleva le 29 mai 1793; il fut condamné à mort et exécuté à Lyon le 16 juillet suivant.

CHALLANS, ch.-l. de cant. (Vendée), à 40 kil. N. des Sables-d'Olonne; 3640 hab.

CHALLON. V. CHÂLON-SUR-SAÔNE.

CHALMERS (George), publiciste, né en 1742, dans le comté de Murray en Écosse, mort en 1825, exerça la profession d'avocat en Amérique, revint en Angleterre lorsque éclata la guerre de l'indépendance; publia les Annales politiques des Colonies-unies, les Traités entre l'Angleterre et les autres nations, et la Calédonie, ouvrage précieux pour l'é-