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principaux ouvrages sont : Quæstiones peripateticæ, Florence, 1569; Dæmonum investigatio, 1580: il y combat la magie et la sorcellerie ; Ars medica, Rome, 1601 ; De plantis, Florence, 1583 : c'est le plus important de tous; De metallis, 1596, ouvrage qui a moins de valeur. Les doctrines philosophiques de Césalpin furent combattues par Samuel Parker, archevêque de Canterbéry, et par Nicolas Taurel, médecin de Montbéliard, qui le dénoncèrent à l'inquisition.

CÉSAR, C. Julius Cæsar, célèbre général romain, dictateur perpétuel, né à Rome l'an 101 av. J.-C., était par sa mère neveu de Marius. Proscrit dans sa jeunesse par Sylla, il ne dut la vie qu'à de puissantes protections, et se retira à la cour de Nicomède, roi de Bithynie. Il revint à Rome après la mort de Sylla, s'y appliqua à l'éloquence, et sut capter la faveur du peuple en rétablissant le pouvoir des tribuns et en relevant les statues de Marius. Revêtu de la préture urbaine au moment de la conspiration de Catilina (631, il ne fit rien pour la prévenir et fut soupçonné de connivence. Envoyé en Espagne en 60, il y fit quelques conquêtes; à son retour, il fut fait consul (59). Ne laissant à son collègue Bibulus qu'une ombre d'autorité, il s'associa avec Pompée et Crassus, et forma avec eux ce fameux triumvirat qui leur assurait un pouvoir absolu. Il se fit nommer gouverneur de la Gaule pour cinq ans (58), et après ce temps se fit proroger dans son gouvernement pour cinq nouvelles années. Il employa ces dix années à faire la conquête de la Gaule et pénétra jusque dans la Grande-Bretagne. Pompée, jaloux de ses succès, s'opposa à ce qu'il fût de nouveau continué dans son gouvernement et fit rendre un décret qui le forçait à se démettre de son commandement. Irrité de ce refus, César passe les Alpes, franchit le Rubicon, qui formait la limite de sa province, marche sur Rome, d'où Pompée s'enfuit avec le sénat; entre dans la ville sans coup férir (49), et se fait décerner la dictature. Après avoir parcouru l'Italie en vainqueur, il poursuit et bat en Espagne les lieutenants de Pompée, puis il l'atteint lui-même en Thessalie, dans les plaines de Pharsale, remporte sur lui une victoire décisive (48), et le force à s'enfuir en Égypte où il trouve la mort. César, arrivé en Égypte peu de jours après lui, pleura son sort et le vengea en détrônant le jeune Ptolémée qui l'avait fait assassiner et en donnant sa couronne à Cléopâtre. D’Égypte il courut en Asie (47), battit et détrôna en trois jours le roi de Pont, Pharnace, fils de Mithridate, qui s'était révolté (c'est à cette occasion qu'il écrivit au sénat ces mots célèbres : Veni, vidi, vici); puis il passa en Afrique, où il détruisit à Thapse l'armée républicaine que commandaient Métellus Scipion et Caton (46); et de là en Espagne, où il battit le jeune Pompée à Munda et acheva d'anéantir le parti pompéien. Revenu à Rome, il y reçut le triomphe et se fit décerner la dictature pour dix ans (45). Maître enfin du pouvoir absolu, César ne s'en montra pas indigne : il pardonna à ses plus grands ennemis, embellit Rome, fit creuser un port à l'embouchure du Tibre, releva Corinthe et Carthage, réforma les lois, fit adopter un nouveau calendrier, et créa un grand nombre d'établissements utiles. Cependant, les républicains, qui l'accusaient de vouloir se faire roi, formèrent une conspiration contre lui, et ils le tuèrent au milieu du sénat (15 mars de l'an 44 av. J.-C.) : il tomba percé de 23 coups de poignard. Parmi les principaux conjurés était Brutus, qu'il avait comblé de bienfaits. César avait été marié 4 fois : de Cornélie, sa 2e femme, il avait eu une fille Julie, qu'il fit épouser à Pompée. César n'était pas seulement grand guerrier et grand homme d'État; c'était aussi un excellent orateur et un écrivain élégant. Des divers écrits qu'il avait composés, il ne nous reste que ses Commentaires (De Bello gallico libri VIII, De Bello civili libri III), qui sont le modèle du genre des mémoires historiques. On y joint les Guerres d'Alexandrie et d'Afrique, qui ne sont pas de lui : on les attribue à A. Hirtius. Les Commentaires de César ont été très-souvent imprimés : les meilleures éditions sont celles de Gravius, Utrecht, 1697, d'Oberlin, Leips., 1805, de Lemaire (dans les Classiques latins), 1819-22, d'Oudendorp, Stuttgart, 1822, de Christ. Schneider, Hall, 1840-52. Ils ont été traduits en français par Perrot d'Ablaucourt, 1650, Turpin de Crissé, 1785, Ledéist de Botidoux, 1809, Artaud, 1828, Ch. Louandre, 1857. La vie de César a été écrite par Suétone et par Plutarque. On a en outre une Vie de César, attribuée à Julius Celsus, auteur presque contemporain, mais qui est de Pétrarque. Napoléon I a dicté à Ste-Hélène un Précis des guerres de César, Paris, 1836. Napoléon III adonné une nouvelle Vie de César, 1865.

Le nom de César, pris par Octave comme fils adoptif de J. César, devint par la suite un simple titre que portèrent tous les empereurs et les princes romains, quoique étrangers à la famille des Césars. Il était aussi particulièrement affecté aux héritiers présomptifs de l'empire, et cet usage devint une règle à partir de Dioclétien. Depuis cette époque les empereurs prirent le titre d’Auguste, et s'adjoignirent sous le nom de César un prince qui devait leur succéder.

CÉSARS (les douze). On désigne communément sous ce nom Jules César et les onze empereurs qui régnèrent après lui : Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus et Domitien, quoique les sis derniers de ces princes soient entièrement étrangers à la famille de César. Suétone a écrit la Vie des douze Césars.

CÉSARÉE, Cæsarea, nom commun à diverses villes anciennes ainsi appelées en l'honneur d'empereurs romains qui les fondèrent ou les embellirent.

CÉSARÉE AUGUSTE, Cæsarea Augusta, puis Cæsar Augusta, v. d’Hispanie, auj. Saragosse.

CÉSARÉE DE CAPPADOCE, d'abord Mazaca, puis Cæsarea Eusebia, auj. Kaïsarieh, ch.-l. de la Cappadoce, sur l'Halys, près du mont Argée, reçut de Tibère son nom de Césarée. Patrie de S. Basile. Prise en 1066 par Alp-Arslan.

CÉSARÉE DE CILICIE ou ANAZARBE. V. ANAZARBE.

CÉSARÉE DE MAURITANIE, Julia Cæsarea, aut. Cherchell, sur la côte N. de l'Afrique, capit. de la Mauritanie Césarienne. Patrie de l'empereur Macrin.

CÉSARÉE DE PALESTINE, Kaisarieh, v. de Judée, sur la côte, entre Dor et Apollonie; agrandie par Hérode qui la nomma Césarée en l'honneur de César-Auguste. Elle fut la résidence des gouverneurs romains de Judée et l'une des 3 églises métropolitaines du pays.

CÉSARÉE PANEAS, Cæsarea Philippi, auj. Banias, autre v. de Palestine, au pied du mont Paneus, près la source du Jourdain, reçut son 2e nom de Philippe, un des fils d'Hérode.

CÉSARIENNE (GRANDE), prov. de la Bretagne romaine, dans la partie sept. de l'Angleterre actuelle, entre la Valentie au N. et la Flavie césarienne au S., était habitée par les Brigantes et avait pour ch.-l. Eboracum (York).

CESAROTTI (Melchior), littérateur italien, né à Padoue en 1730, mort en 1808, enseigna d'abord la rhétorique au séminaire de Padoue, fut nommé en 1782 professeur de grec et d'hébreu à l'université de cette ville, et fut pensionné par Napoléon. On lui doit des traductions estimées d’Ossian, de Démosthène, de Plutarque et d’Homère; il traduisit l’Iliade en prose et en vers : dans sa traduction en vers, qu'il intitule la Mort d'Hector, il s'est permis de refondre entièrement le poëme grec. On a encore de lui un Cours de littérature grecque, des Essais sur la philosophie des langues, Sur le goût, Sur le plaisir que cause la tragédie, et quelques poëmes. Ses œuvres ont été réunies en 42 vol. in-8, Pise, 1805-1813. On en a donné un bon choix en 4 vol. in-8, Milan, 1820.

CÉSÈNE, Cesena, v. d'Italie, dans l'ancien État ecclésiastique, à 17 k. S. E. de Forli; 15000 h. Évêché. Patrie de Pie VI et de Pie VII.

CESI (le prince Fréd.), né à Rome en 1585, mort