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clu un traité qui déplut à ses compatriotes, il fut destitué, mis en jugement, et peu s'en fallut qu'il ne subît la peine capitale.

CÉPION (Q. Servilius). V. SERVILIUS.

CÉPION, historien. V. CIPPICO (Coriolan).

CÉRAM, une des îles Moluques, entre Amboine et la Terre des Papous; 330 kil. sur 65. Montagnes de 2 et 3000m; bois de construction. L'île est gouvernée par plusieurs petits radjahs, vassaux des Hollandais. Les habitants sont adonnés à la piraterie.

CÉRAMIQUE (le), terrain en partie enclavé dans Athènes, était primitivement plein d'établissements de potiers et de tuileries, d'où son nom (Kéramos, tuile). Il s'y éleva ensuite beaucoup de temples, de portiques, de théâtres; ce qui en fit un des plus beaux quartiers d'Athènes. Dans la partie du Céramique qui s'étendait en dehors des murs se trouvaient les jardins d'Académus. V. ACADÉMIE.

CÉRAMIQUE (golfe), auj. golfe de Stanco, dans la mer Égée, sur la côte de Carie, en face de Cos, ainsi nommé d'une ville de Cérame, située sur sa côte S.

CÉRASONTE, Cerasus, puis Pharnacia, auj. Kérésoun ou Kérassonda, v. du Pont, sur le golfe Cotyoræus, à l'O. de Tripolis. C'est de là que Lucullus, après la guerre de Mithridate, rapporta les premiers cerisiers (en latin cerasi). Priseparles Turcs en 1462.

CERBÈRE, chien à trois têtes, était chargé de la garde des Enfers, et veillait jour et nuit. Orphée l'endormit en allant chercher Eurydice, Hercule sut le contenir quand il descendit aux Enfers, Énée mit en défaut sa vigilance avec le gâteau que lui avait donné Déiphobe; mais il dévora Pirithoüs qui venait pour enlever Proserpine.

CERCLES d'ALLEMAGNE. On donnait ce nom à des divisions de l'empire germanique qui ont plusieurs fois varié. En 1387, l'empereur Wenceslas partagea pour la première fois l'Allemagne en quatre grands cercles, comprenant : le Ier, la Haute et Basse-Saxe ; le 2e la prov. Rhénane; le 3e, l'Autriche, la Bavière et la Souabe; le 4e la Thuringe et la Franconie. En 1438, l'emp. Albert II établit six cercles, qui étaient sous le gouvernement de l'électeur de Brandebourg, de l'archevêque de Saltzbourg, du comte de Wurtemberg, de l'évêque de Mayence, de l'électeur de Cologne et de l'électeur de Saxe. Enfin en 1512, sous Maximilien I, tout l'empire fut partagé définitivement en dix cercles, savoir : ceux d'Autriche, de Bavière, de Souabe, de Franconie, de Haute et Basse-Saxe, de Westphalie, de Haut- et Bas-Rhin et de Bourgogne. — Chaque cercle était gouverné par un directeur, président d'une assemblée circulaire, et par des princes convoquants. Cette division a subsisté jusqu'au commencement du XIXe siècle; elle a disparu lors de la formation de la Confédération du Rhin, en 1806.

CERCOPES (c.-à-d. singes à queue). Les anciens donnaient ce nom : 1° aux habitants de l'île de Pithécuse, près de la Sicile, que Jupiter métamorphosa, dit-on, en singes, pour les punir de l'avoir raillé; 2° à une peuplade fabuleuse de l'Asie-Mineure qui vivait près d'Éphèse. Hercule les vainquit et les conduisit enchaînés aux pieds d'Omphale.

CERCYON, brigand fameux, dominait à Éleusis, d'où il ravageait l'Attique. Doué d'une force extraordinaire, il courbait les plus gros arbres, en rapprochait la cime, et attachait aux 2 bouts ceux qu'il avait terrassés, afin que les arbres, en se relevant, déchirassent ses victimes. Thésée le punit du même supplice.

CERDAGNE, Cardania, Ceretania, anc. pays situé sur l'un et l'autre versant des Pyrénées. La partie française était comprise dans le Roussillon (Pyrénées-Orient.), et avait pour ch.-l. Mont-Louis; la partie espagnole était dans la Catalogne, et avait pour ch.-l. Puycerda. La Cerdagne eut des comtes particuliers du IXe au XIIe s. et fut ensuite réunie au comté de Barcelone. La Cerdagne française n'appartient à la France que depuis 1659.

CERDIC, roi saxon, envahit la Grande-Bretagne dans la 1re année du VIe siècle et, après de longues guerres contre Arthur et Aurelius Ambrosius, y fonda en 516 le royaume de Wessex. A sa mort (534), il possédait l'île de Wight et les provinces actuelles de Hamp, Dorset, Wilts et Berks.

CERDON, gnostique syrien du IIe siècle, admettait deux principes indépendants, rejetait la plus grande partie des Écritures, et soutenait que J.-C. n'avait qu'un corps fantastique. Il eut Marcion pour disciple. Le pape Hygin l'excommunia.

CÉRÉALIS (Petilius), général romain, parent de Vespasien, fut chargé par cet empereur de marcher contre Civilis et Classicus, chefs des Gaulois et des Bataves révoltés, les battit (71), et brûla leur camp. Nommé ensuite gouverneur de la Bretagne, il réduisit aussi les Bretons. Dans cette dernière campagne, il eut Agricola sous ses ordres.

CÉRÈS, déesse des blés et des moissons, fille de Saturne et de Rhée ou Cybèle, enseigna l'agriculture aux hommes. Cette déesse avait eu de Jupiter une fille, Proserpine, qui lui fut enlevée par Pluton; elle parcourut toute la terre pour la chercher. Après maintes aventures merveilleuses, elle apprit enfin de la nymphe Aréthuse le sort de sa fille (V. PROSERPINE). Cérès était surtout honorée en Sicile et dans l'Attique. On institua en son honneur à Éleusis des mystères ou fêtes mystérieuses devenues célèbres (V. ÉLEUSIS). On la représente sur un char attelé de dragons, couronnée d'épis et une faucille à la main.

CÉRESTE, Citharista, bourg des Bouches-du-Rhône, à 32 k. S. E. de Marseille et à 5 k. de La Ciotat; 700 h. Remparts. — Bourg des B.-Alpes, à 22 k. E. S. E. de Forcalquier; 1200 h. Restes d'une tour antique. Anc. seigneurie de la maison de Brancas.

CÉRET, Ceretum, ch.-l. d'arr. (Pyr.-Orient.), sur la r. dr. du Tech, à 31 k. S. O. de Perpignan; 3100 h. Pont hardi, d'une seule arche, murailles flanquées de tours. Trib., collége. Huile, liége. Les plénipotentiaires de France et d'Espagne se réunirent en 1660 à Céret pour fixer les limites des deux pays. Les Français y battirent les Espagnols en 1794.

CERETANI, peuple d'Hispanie (Tarraconaise), entre les Indigetes et les Jaccetani, au pied des Pyrénées, occupaient le pays appelé depuis la Cerdagne.

CÉRIGNOLE, v. du roy. de Naples (Capitanate), à 37 k. S. E. de Foggia. Évêché. Gonzalve de Cordoue y battit en 1503 le duc de Nemours, qui y fut tué : cette défaite fit perdre à Louis XII toutes ses possessions dans le roy. de Naples.

CÉRIGO, l'anc. Cythère, une des îles Ioniennes, au S. de la Morée; 28 kil. sur 13; 28 000 hab., très-pauvres; ch.-l., Cérigo, sur la côte O. ; 1200 hab. L'île est montagneuse, aride; elle nourrit beaucoup de chèvres. Ruines nombreuses, entre autres celles d'un magnifique temple de Vénus. Les Vénitiens s'emparèrent de Cérigo au XVe siècle; depuis elle a suivi le sort des autres lies Ioniennes. V. CYTHÈRE.

CERIGOTTO, Ægilia, la plus mérid. des îles Ioniennes, à 30 kil. S. E. de Cérigo, dont elle suivit le sort; 300 hab. Souvent pillée par les pirates.

CERILLY, ch.-l. de c. (Allier), à 40 kil. N. E. de Montluçon; 2450 hab. Papeteries.

CÉRINTHE, gnostique juif du Ier siècle, disciple de Simon le Magicien, vivait à Jérusalem au temps des apôtres. Il reconnaissait J.-C. pour le Messie et il ne contestait pas ses miracles, mais il niait sa divinité, ce qui le fit chasser de l'Église. C'est pour le réfuter que S. Jean écrivit son Évangile.

CERISAY, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 15 k. O. de Bressuire; 1000 hab.

CERISIERS, ch.-l. de c. (Yonne), à 20 kil. N. de Joigny; 1200 hab.

CERISOLES, en ital. Ceresole, v. des États sardes (Turin), à 7 k. E. de Carmagnole; 1750 h. Franç. d'Enghien y battit en 1544 le marquis du Guast et les Impériaux, qui y perdirent 15 000 hommes. La prise de Carignan fut le résultat de cette victoire.

CERISY ou CERISY-LA-SALLE, ch.-l. de cant. (Man-