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la Castille qui depuis se confond avec celle du roy. d'Espagne. (V. ESPAGNE.)

Souverains de Castille.
Maison de Navarre. Sanche IV, 1284
Ferdinand I, fils de Sanche le Grand, roi de Navarre, 1034 Ferdinand IV, 1295
Sanche II, 1065 Alphonse XI, 1312
Alph. VI de Léon, 1072 Pierre le Cruel, 1350
Urraque et Alph. (VII) d'Aragon, 1109 Maison de Transtamare.
Maison de Bourgogne. Henri II, 1369
Alphonse VIII, fils d'Urraque et de Raymond de Bourgogne, 1126 Jean I, 1379
Sanche III et Ferdinand II, 1157 Henri III, 1390
Alphonse IX, 1158 Jean II, 1406
Henri I, 1214 Henri IV, 1453
Ferdinand III, 1217 Isabelle I et Ferdinand le Catholique, 1474-1516.
Alphonse X, 1252

CASTILLON, ch.-l. de cant. (Gironde), sur la Dordogne, à 18 kil. S. E. de Libourne, 2960 hab. Petit port. Charles VII y remporta sur les Anglais en 1453 une victoire qui les chassa définitivement de la Guyenne ; Talbot y périt. — Ch.-l. de cant. (Ariége), à 12 kil. S. O. de St-Girons; 850 hab.

CASTILLON (J. Fr. SALVEMINI de), savant italien, né en 1709 à Castiglione en Toscane (d'où son nom), mort en 1791, enseigna la philosophie et les mathématiques à Utrecht (1751), puis fut appelé en Prusse par Frédéric II, fut nommé professeur de mathématiques à l'école d'artillerie de Berlin; devint membre de l'Académie de cette ville, et succéda à Lagrange dans la place de directeur de la classe mathématiques de cette compagnie. Parmi ses ouvrages on distingue : Discours sur l'origine de l'inégalité des conditions parmi les hommes (contre le Discours de J. J. Rousseau), 1756; Vie d'Apollonius de Tyane, par Philostrate, trad. de l'anglais, 1774; les Académiques de Cicéron, trad. en français avec des notes et les commentaires de Valentia, 1779, 2 vol. in-8. — Il ne faut pas le confondre avec J. Castilhon ni avec B. Castiglione.

CASTILLONNÈS, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 10 kil. N. E. de Lauzun; 1700 hab.

CASTLEBAR, v. d'Irlande (Connaught), ch.-l. du comté de Mayo, à 65 kil. N. de Galway; 6000 hab. Les Français opérèrent un débarquement sur ce point en 1798; mais furent obligés de s'éloigner.

CASTLEREAGH (Robert STEWART, marquis de Londonderry, vicomte), ministre d'État, né en Irlande en 1769, entra de bonne heure au parlement et y soutint la politique de Pitt. Nommé gouverneur de l'Irlande, sa terre natale, il y exerça la plus odieuse dictature; devenu ministre en 1811, il enleva à l'Irlande toute existence politique. Dans les années 1813 et 1814, il contribua puissamment à soulever l'Europe contre la France, et lorsque Napoléon eut succombé, il fut envoyé en qualité d'amassadeur auprès des puissances alliées pour traiter de la paix générale : au congrès de Vienne, il sacrifia la Pologne, la Saxe, la Belgique et Gênes. Après cette époque Castlereagh fut rappelé au ministère; il y soutint le parti de la cour et se montra l'ennemi déclaré des idées libérales. Il se rendit par là odieux et souleva les plus vives oppositions. En 1822 il mit fin à ses jours, soit par l'effet d'un dérangement du cerveau, soit par suite du chagrin que lui causait le fâcheux état des affaires. Il avait eu pour principal adversaire politique lord Canning, qui le remplaça au pouvoir. On a publié à Londres en 1853 ses Lettres, papiers et dépêches.

CASTLETON, v. d'Angleterre (Lancastre), à 1 kil. S. de Rochdale; 8000 hab. Très-commerçante. — Il y a beaucoup d'autres lieux du même nom dans la Grande-Bretagne et aux États-Unis, entre autres un village du comté de Derby, situé au pied d'un rocher de plus de 300m de haut, sur la pointe duquel est un château nommé Peak-Castle, que l'on croit bâti par W. Peveril, dit Peveril du Pic, fils de Guillaume le Conquérant. On y voit aussi une immense grotte dite la Caverne du Diable.

CASTLETOWN, v. de l'île de Man, dont elle est le ch.-l., sur la côte; 3000 hab. Château fort.

CASTOR, héros grec, fils de Léda et de Tyndare, et frère jumeau de Pollux. La fable raconte que Jupiter, amoureux de Léda, s'étant transformé en cygne pour la séduire, cette princesse eut deux œufs, dont l'un, de son mari Tyndare, produisit Castor et Clytemnestre, tous deux mortels; l'autre, de Jupiter, produisit Hélène et Pollux, qui tenaient l'immortalité de leur céleste origine. Castor était adroit à dompter les chevaux et Pollux habile au pugilat. Tous deux firent partie de l'expédition des Argonautes. Castor fut tué par Lyncée dans une querelle. Pollux, affligé de la mort de son frère, pria Jupiter de le rendre immortel. L'immortalité fut partagée entre eux, de sorte qu'ils vivaient et mouraient alternativement. Ils furent métamorphosés en astres et transportés au ciel, où ils forment la constellation des Gémeaux. On les regardait comme des divinités favorables aux athlètes et aux navigateurs, et on les invoquait sous le nom de Dioscures, c.-à-d. enfants de Jupiter.

CASTRA, c.-à-d. camp, nom commun à un grand nombre de villes anciennes, qui sans doute s'étaient formées autour de camps romains.

CASTRA, v. de Gaule, auj. Castres.

CASTRA ALATA, v. de Calédonie, auj. Édimbourg.

CASTRA CÆCILIA, v. d'Hispanie, auj. Cacérès.

CASTRA CORNELIA, v. d'Afrique, à l'embouch. du Bagradas, vis-à-vis d'Utique, devait son nom à un camp de Cornélius Scipion, dit l'Africain.

CASTRA RAPIDA, v. de Mauritanie, auj. Coléah.

CASTRES, Castra, ch.-l. d'arr. (Tarn), sur l'Agout, à 32 kil. S. d'Alby; 17 602 hab. Tribunal de 1re inst. et de commerce, collége. La v. est mal bâtie, mais a de belles promenades, dites les Lices. C'est à Castres qu'a été fabriquée pour la 1re fois l'étoffe dite de là castorine. — Castres n'était jadis qu'une station romaine. La v. actuelle date de l'an 647 après J.-C. Au XVIe s., elle embrassa le Calvinisme. Elle servit longtemps de résidence à Henri de Navarre (H. IV), joua un rôle dans nos guerres religieuses, et finit par être prise et démantelée sous Louis XIII (1619). Elle eut dès 1317 un évêché, auj. supprimé. Rapin Thoyras, A. Dacier, l'abbé Sabatier, sont nés à Castres.

CASTRI, vge de la Grèce actuelle, sur l'emplacement de l'anc. Delphes. V. DELPHES.

CASTRICUM, v. de Hollande, au S. et près d'Alkmaër. Prise en 1799 par les Anglo-Russes, et reprise aussitôt par Brune.

CASTRIES, ch.-l. de c. (Hérault), à 11 k. N. E. de Montpellier; 800 h. Château gothique; aqueduc.

CASTRIES (Ch. Eug. Gabriel DE LA CROIX, marquis de), maréchal de France, né en 1727, servit avec gloire pendant la guerre de Sept ans en qualité de lieutenant général et de mestre de camp général de la cavalerie. Peu après la paix de 1763, il fut nommé gouverneur général de la Flandre et du Hainaut, puis appelé au ministère de la marine, 1780. Il reçut en 1783 le bâton de maréchal de France, et fut député en 1787 à l'Assemblée des notables. Il désapprouva les changements qui se projetaient, et quitta la France en 1790. En 1792, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, il commanda une colonne d'émigrés. Il mourut en 1801 à Wolfenbuttel.

CASTRIOT (George). V. SCANDERBEG.

CASTRO, v. du roy. d'Italie (Terre d'Otrante), sur l'Adriatique, à 42 k. S. E. de Gallipoli; 7850 h. Souvent pillée par les pirates de la Barbarie.

CASTRO, Castremonium, vge du territoire romain, à 39 k. N. O. de Viterbe. Jadis évêché et ch.-l. de duché. Cette ville, importante autrefois, fut rasée en 1648 par l'ordre du pape Innocent X, pour punir les habitants d'avoir tué leur évêque : le duché de Castro fut réuni aux États de l’Église.

CASTRO (Juan de), vice-roi des Indes portugaises, né à Lisbonne en 1500, mort à Goa en 1548, était