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de Toulouse. En 1229, S. Louis fit raser ses fortifications; en 1355, elle fut prise et brûlée par le prince de Galles. Le maréchal de Schomberg y battit et y prit Montmorency, qui commandait les troupes de Gaston d'Orléans, 1632.

CASTELREAGH (lord). V. CASTLEREAGH.

CASTEL-SARDO, v. de l'île de Sardaigne, à 31 k. N. E. de Sassari, sur un roc escarpé qui s'avance dans la mer; 2000 h. Évêché. Place forte et petit port. Fondée en 1200 par les Génois qui l'appelèrent Castel-Genovese; sous les Espagnols elle reçut le nom de Castel-Aragonese, qu'elle porta jusqu'en 1767.

CASTEL-SARRASIN, ch.-l. d'arr. (Tarn-et-Garonne), sur la Garonne, à 21 k. O. de Montauban; 7408 h. Trib., collége. Commerce d'huile et de safran. La v. fut fondée, dit-on, par les Sarrasins lors de leur invasion en France au VIIIe siècle. Selon d'autres, Sarrasin n'est qu'une corruption de Cerrutium, anc. nom de la ville.

CASTEL-VETERE, Caulonia, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Calabre Ult. 1re), a 20 k. N. E. de Gérace; 3400 h. Vins et soie. L'anc. Caulonia, bâtie par les Achéens, fut détruite par Denys le Tyran.

CASTEL-VETRANO, v. de Sicile, à 17 k. E. de Mazzara; 13 000 h. Bons vins blancs; fabrication d'objets d'albâtre; pêche du corail.

CASTETS, ch.-l. de c. (Landes), à 22 k. N. O. de Dax; 1100 h. Usines. — C.-EN-DORTHE, petit port sur la Garonne (dép. de la Gironde), à 23 k. N. de Bazas; 1343 h. Anc. château fort, assiégé en 1586 par Matignon, et dont Henri (IV) fit lever le siége.

CASTI (l'abbé J. B.), poëte italien, né en 1721 à Prato, m. en 1804, fut d'abord professeur dans sa patrie, puis fut appelé à Vienne par son ami, le duc de Rosenberg, gouverneur du grand-duc (depuis empereur Joseph II) et y obtint le titre de poëte de l'empereur. Il visita les cours de Russie, de Prusse, et vint passer ses derniers jours à Paris (1798). Il était doué d'un esprit vif et gai, qu'il conserva jusqu'à la fin de sa vie. Ses deux principales productions sont les Nouvelles galantes, en vers, Londres (Paris), 1793, contes dans le genre de Boccace, et les Animaux parlants, poëme héroï-comique en 26 chants (Paris, 1802), où les personnages d'Ésope forment une épopée régulière. Ces ouvrages sont écrits avec un talent qui a fait placer l'auteur au rang des meilleurs poëtes de sa nation; mais il y règne, dans le premier surtout, une coupable licence qui les a fait condamner à Rome. Les Animaux parlants ont été trad. par Paganel, Liége, 1813, et mis en vers par Mareschal, Paris, 1819.

CASTIFAO, ch.-l. de cant. (Corse), à 22 k. N. de Corte; 600 h.

CASTIGLIONE, v. de Lombardie, à 26 k. S. E. de Brescia; 5000 h. Les Autrichiens y furent battus par le général Bonaparte le 29 juin 1796 : c'est en mémoire de cette victoire qu'Augereau, qui avait le plus contribué à la victoire, reçut le titre de duc de Castiglione.

CASTIGLIONE FIORENTINO ou ARETINO, Arrtium Fidens, v. de Toscane, à 15 k. S. d'Arezzo: 6000 h. Séminaire épiscopal. Patrie de J. Fr. Castillon.

CASTIGLIONE (Balthasar), écrivain italien, né en 1478 dans le duché de Mantoue, fut successivement ambassadeur du duc d'Urbin auprès de Henri VIII, roi d'Angleterre, et du pape Clément VII auprès de Charles-Quint, fut comblé de faveurs par ce dernier prince, fut fait évêque d'Avila, et mourut à Tolède en 1629. Il a laissé plusieurs écrits où l'on trouve du goût et un style élégant; les plus remarquables sont le Courtisan, trad. par J. Chaperon, 1537, et l'Art de réussir à la cour. Il a aussi laissé des poésies italiennes et latines qui sont estimées, et des Lettres, qui n'ont paru qu'en 1769-71.

CASTIGLIONE, peintre italien. V. BENEDETTE.

CASTILHON (Jean), né à Toulouse en 1718, m. en 1799, fonda le lycée de Toulouse, fut l'un des rédacteurs du Journal Encyclopédique et du Journal de Trévoux. Il a écrit : Amusements philosophiques et littéraires de deux amis (avec le comte de Turpin), Bibliothèque bleue; Anecdotes chinoises et japonaises, etc.; le Spectateur français; Précis de la vie de Marie-Thérèse. — Son frère, Jean Louis, composa aussi quelques ouvrages de littérature, entre autres : Essai sur les erreurs et les superstitions, 1765 ; Hist. des dogmes philosophiques, 1769. — V. CASTILLON.

CASTILLE, contrée d'Espagne, située entre les Asturies et la Biscaye au N., les roy. d'Aragon et de Valence à l'E., les roy. de Murcie et l'Andalousie au S., l'Estramadure et le roy. de Léon à l'O. Elle se divise en deux parties, la Vieille-Castille au N., et la Nouv.-Castille au S.

VIEILLE-CASTILLE. Sa plus grande longueur du N. au S. est de 420 k.; sa plus grande largeur de l'E. à l'O. est de 200; 1 400 000 h.; ch-l., Burgos. Elle est traversée dans sa partie sentent, par la chaîne des monts Cantabres. Le Duero, l'Èbre, le Pisuerga, etc., y prennent leur source. En général l'air y est sain et le sol fertile, mais mal cultivé. La Vieille-Castille fait partie de la capitainerie générale de Vieille-Castille-et-Léon, et forme les 7 intend. de Burgos, Soria, Ségovie, Avila, Logrono, Palencia, Santander.

NOUVELLE-CASTILLE, au centre de l'Espagne, a env. 370 k. sur 350; 1 000 000 hab.; ch.-l., Madrid. Parmi les chaînes de montagnes qui la traversent, on distingue la Sierra-de-Guadarrama au N., et la Sierra-Morena au S. O., renfermant toutes deux des mines riches et nombreuses. Elle est arrosée par le Tage supérieur, le Xucar, le Mançanarès, la Guadiana. Son sol fertile pourrait produire du vin, du froment, des fruits, de l'huile en abondance; mais on en tire à peine parti. De vastes et beaux pâturages y nourrissent un grand nombre de moutons mérinos. La Nouv.-Castille forme une capitainerie générale et se subdivise en 5 intendances civiles (Madrid, Tolède, Guadalaxara, Cuença et Ciudadréal ou la Manche).

Le pays qui a formé la Castille avait jadis pour habitants les Arevaci, les Carpetani, une partie des Oretani et des Celtiberi. Le nom de Castille ne date que des premières invasions arabes; il prit naissance au IXe siècle, lorsque toute cette contrée était hérissée de châteaux forts (castella), construits par les seigneurs chrétiens pour se défendre contre les courses des Infidèles. Au commencement du XIe s., Sanche le Grand, roi de Navarre, profitant des dissensions qui s'étaient élevées entre les seigneurs de ces châteaux, soumit tout le nord de la contrée, et l'érigea en roy. sous le nom de Castille, en faveur de son fils Ferdinand I (1034). Une guerre heureuse contre Bermude III, roi de Léon-et-Asturies et de Galice, joignit ce nouveau roy. à la Vieille-Castille en 1037; en 1085, toute la Nouv.-Castille était soumise. Le trône de Castille était occupé par la maison de Navarre depuis près d'un siècle, lorsque le mariage de l'héritière Urraque avec Raymond de Bourgogne donna naissance à une nouvelle dynastie (1126). Après plusieurs partages temporaires qui retardèrent l'accroissement de la puissance castillane, les couronnes de Castille et Léon se trouvèrent de nouveau réunies sur la tête de Ferdinand III (1230). Les brillantes conquêtes de ce prince et de ses successeurs acquirent à la Castille l'Estramadure et l'Andalousie, 1250-1300, et resserrèrent les Maures dans le roy. de Grenade. Mais les dissensions qui s'élevèrent entre les grands vassaux sous le règne d'Alphonse XI (1312), puis la tyrannie de Pierre le Cruel (1350), plongèrent le royaume dans une funeste anarchie dont il ne sortit qu'à l'avénement de Henri II de Transtamare (1369), chef de la 3e dynastie des rois de Castille. Les règnes de Jean I, Henri III, Jean II, furent orageux; enfin Henri IV se vit déposer par ses vassaux turbulents, qui mirent à sa place Isabelle, sa sœur et son héritière (1465). Le mariage d'Isabelle avec Ferdinand, roi d'Aragon (1469), et la conquête du roy. ne Grenade, qui fit sortir les Maures de l'Espagne (1492), soumirent toute la Péninsule au même sceptre. Ici finit l'histoire séparée de