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près de la Guadiana et de Calatrava-Vieja, à 41. N. E. de Ciudad-Réal ; 3000 h. Mines d'argent aux env. — CARRION-DE-LOS-CONDES, v. d'Espagne (Toro), sur la riv. de Carrion, à 32 k. N. O. de Palencia; 3000 h. Célèbre bataille entre Ferdinand dit le Grand et Bermude III, en 1037. Ce dernier y périt, et avec lui finit la dynastie de Léon.

CARRION (Henri de), marquis de Nisas, lieutenant général, né vers 1660 dans le Languedoc, m. en 1754, se distingua au siége de Barcelone, 1697, et à la bataille de Luzzara, 1702; défendit Toulon contre les Impériaux, 1707, et fut nommé lieutenant du roi en Languedoc. On lui doit l'établissement des cantonniers sur les grandes routes et plusieurs écrits.

CARRION-NISAS (le baron Henri de), militaire et homme de lettres, de la même famille que le préc., né à Pézenas en 1767, m. en 1841, était officier de cavalerie en 1789. Il s'attacha à Bonaparte après le 18 brumaire, entra au Tribunat, où il appuya l'établissement de l'Empire, fut néanmoins disgracié un moment pour avoir combattu quelques dispositions relatives à l'hérédité, rentra en grâce en 1806, fut fait colonel et rendit des services signalés, surtout dans les campagnes d'Espagne et de Portugal, d'Allemagne et de France; remplit sous la 1re Restauration les fonctions de secrétaire général du ministre de la guerre, mais se rallia à Napoléon en 1815, rédigea l'adresse lue au Champ de mai au nom du peuple français, et défendit vigoureusement les ponts de St-Cloud et de Sèvres, ce qui lui valut de la part du gouvernement provisoire le grade de général de brigade. Il quitta définitivement le service après le triomphe de l'ennemi. On a de lui : Organisation de la force armée, 1817; Histoire de l'art militaire, 1823; Campagne d'Allemagne en 1800, publiée en 1829. Il avait aussi composé des tragédies qui eurent eu de succès. — Son fils, Antoine de Carrion-Nizas, né en 1794, d'abord attaché aux bureaux de la guerre, élu représentant du peuple en 1848, s'est fait connaître par des écrits politiques et historiques, parmi lesquels on remarque : les Peuples et les Armées, 1820; Bonaparte et Napoléon, parallèle; Des idées républicaines, 1821. Le père et le fils ont travaillé au recueil intitulé : Victoires et conquêtes des Français.

CARRON, v. d’Écosse (Stirling), sur une riv. de même nom, à 15 kil. S. E. de Stirling. Forges considérables, immenses fonderies établies en 1760 et qui emploient 2000 ouvriers. — C'est de là que sont sorties en 1774 les premières caronades (V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences).

CARRON (Guy Toussaint Julien), prêtre, né à Rennes en 1760, mort en 1820, fonda dans sa ville natale en 1789 une manufacture de toiles où 2000 pauvres étaient employés, et ouvrit un asile pour les filles arrachées au vice. Déporté à Jersey en 1792, il y fonda des écoles, une bibliothèque et une pharmacie pour les émigrés; puis il se rendit à Londres, où il fonda plusieurs écoles gratuites. Rentré en France au retour des Bourbons, il fut mis à la tête de l’Institut de Marie-Thérèse, fondé pour les jeunes personnes dont les familles avaient perdu leur fortune pendant la Révolution. Ce pieux ecclésiastique a laissé un grand nombre d'ouvrages de piété devenus populaires : les Écoliers vertueux, le Trésor de la jeunesse, le Modèle des prêtres, Vies des justes, etc.

CARROUGES, ch.-l. de c. (Orne), à 29 k. N. O. d'Alençon; 812 hab. Vaste château du XIVe siècle. Forges, mines de fer. Foire célèbre, connue sous le nom de Petit Guibray.

CARROUSEL, espèce de jeu militaire, se compose d'une suite d'exercices à cheval exécutés par des quadrilles de seigneurs richement vêtus, et entremêlés de représentations allégoriques tirées de la fable ou de l'histoire. Les carrousels, dont l'origine ne remonte pas en France au-delà de Henri IV, furent importés d'Italie et remplacèrent les tournois. Le 1er carrousel en France eut lieu en 1605 dans l'hôtel de Bourgogne. Louis XIII et Louis XIV en donnèrent de très-brillants. On remarqua notamment ceux donnés en 1662 à Paris, devant les Tuileries, sur la place appelée depuis place du Carrousel, et en 1664 à Versailles, tous deux en l'honneur de Mlle de La Vallière. Ces divertissements cessèrent d'être de mode au XVIIIe siècle.

CARS ou KARS, v. forte de Turquie d'Asie (Arménie), ch.-l. d'un pachalik de même nom, sur la frontière de Perse, par 40° 25' lat. N., 41" 10' long. E.; 12 300 hab. Prise par les Russes en 1828 et en 1855 et rendue à la paix. — Le pachalik est entre ceux d'Erzeroum et de Van, et compte 130 000 h.

CARSTENS (Asmus Jacob), peintre danois, né près de Sleswig en 1754, m. en 1798, était fils d'un meunier et eut sa mère pour premier maître de dessin. Il se rendit à Berlin vers 1789, y fut nommé professeur de dessin, alla se fixer à Rome en 1798 et mourut dans cette ville. Le genre allégorique et les sujets héroïques de la mythologie convenaient surtout à son talent. Parmi ses dessins on remarquera la Mort d'Achille; la Chute des Anges; la Visite des Argonautes au centaure Chiron, et le Mégaponte, dont l'idée est empruntée de Lucien.

CARTEAUX (Jean François), général des armées françaises, né dans la Franche-Comté en 1751, mort en 1813, entra au service comme soldat, et parvint de grade en grade jusqu'à celui de général de brigade. Il réduisit en 1793 les Marseillais insurgés contre l'autorité de la Convention, commença le siége de Toulon, qu'acheva Dugommier, et défendit la Convention au 13 vendémiaire. Il commanda en 1804 la principauté de Piombino. Ce général cultivait la peinture avec succès.

CARTEIA, auj. Algésiras, selon les uns, Gibraltar ou Rocadillo selon d'autres, v. de Bétique, au S. O., chez les Bastuli Pœni, sur la Méditerranée. On croit que c'est l'ancienne Calpé ou même Tartesse. Elle fut fondée par les Carthaginois et reçut une colonie romaine en 171 av. J.-C. C'est à Carteia que fut tué Cn. Pompée le fils, après la perte de la bataille de Munda, 45 av. J.-C.

CARTELLIER (Pierre), sculpteur, membre de l'Académie des beaux-arts, professeur à l'École des beaux-arts, né à Paris, en 1757, de parents pauvres, mort en 1831, a produit un grand nombre d'ouvrages-remarquables. Les principaux sont les statues de la Pudeur (pour la Malmaison), de la Victoire (au Luxembourg), de Vergniaud, du prince Louis Bonaparte, d’Aristide; le bas-relief de la Gloire, sur la façade du Louvre, et celui des Jeunes filles de Sparte dansant devant un autel de Diane, au Musée des Antiques, la Capitulation d'Ulm, sur l'arc de triomphe du Carrousel. Quatremère de Quincy a donné une Notice sur sa vie et ses ouvrages.

CARTENNA, v. d'Afrique (Mauritanie Césarienne), auj. Tenez, reçut une colonie romaine sous Auguste.

CARTERET (Philippe), navigateur anglais, fit, de 1766 à 1769, partie de l'expédition commandée par le capitaine Wallis pour découvrir de nouvelles terres dans l'hémisphère austral; reconnut plusieurs îles au S. des îles de la Société et l'archipel de Santa-Cruz de Mendana, qu'il appela îles de la Reine-Charlotte; découvrit en 1767 les îles qu'il nomma Gower et Carteret (par 158° 28' long. E., 8° 50' lat. S.), et revint en Angleterre en 1769. La relation de son voyage a été publiée avec celle du 1er voyage de Cook par Hawkesworth, et trad. en français par Suard.

CARTÉSIENS, partisans de Descartes. V. ce nom.

CARTHAGE, Carthago en latin, Carchédon en grec, célèbre ville de l'Afrique ancienne, sur la côte N. E. de la Barbarie actuelle, au fond d'un petit golfe dit golfe de Carthage (auj. g. de Tunis). On y distinguait 3 quartiers : Megara, Byrsa ou la citadelle, et le quartier des deux ports (le port marchand et le port militaire appelé Cothôn). Chantiers, arsenaux, magasins immenses, beaux palais, etc. — Les Carthaginois (Carthaginienses et Pœni) sont célèbres par leur activité commerciale, leur puissance maritime, leurs