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qu'elle assistât au couronnement qui eut lieu l'année suiv. Elle mourut peu après ce dernier affront.

CAROLINE BONAPARTE. V. BONAPARTE.

CAROLINES (les) ou NOUVELLES-PHILIPPINES, vaste archipel de la Polynésie, à l'O. des îles Mulgrave, entre 135°-169° long. E. et 6°-12° lat. N., se compose d'env. 500 petites îles qui ne comptent guère que 10 000 hab., tous de race malaise. Les principaux groupes qui le composent sont ceux de Roug, Yap, Seniavine, Oualan, Oulouty, Ouleaï, Nougouor, Pelelap, Duperrey et Monteverde. L'île d'Yap est la plus grande de toutes. Ces îles sont basses et très-fertiles. Le climat est agréable, mais troublé par des ouragans terribles. La langue des indigènes est un dialecte de celle des Philippines. — Vues par Villalobos en 1543, mais oubliées jusqu'en 1689, et négligées encore auj. Les Espagnols en sont les maîtres nominalement.

CARON (Aug. Jos.), lieutenant-colonel sous l'Empire, fut sous la Restauration accusé d'avoir pris part à la conspiration de 1820 (août); défendu par M. Barthe, il fut acquitté, et retourna à Colmar. Une nouvelle conspiration avait été découverte à Béfort (1821), et les accusés passaient aux assises, lorsque Caron proposa à des sous-officiers de la garnison de Colmar de délivrer les prisonniers. Ceux-ci feignirent d'entrer dans ses projets, et quand Caron se fut compromis ouvertement, ils le ramenèrent eux-mêmes enchaîné à Colmar. Traduit devant un conseil de guerre, quoiqu'il ne fût plus militaire, il fut condamné à mort, le 1er oct. 1822. La Cour de cassation n'avait pas encore rejeté son pourvoi qu'il était déjà exécuté. — V. CARRON.

CAROUGE, Caroggio, v. de Suisse (Genève), sur l'Arve, à 2 kil. S. de Genève; 4400 hab. Horlogerie, tanneries, faïence. — Carouge n'était qu'un village lorsqu'en 1786 le roi de Sardaigne l'érigea en ch.-l. de prov. et voulut en faire la rivale de Genève. Les traités de 1815 ont donné cette ville au cant. de Genève; néanmoins, il y eut encore dans les États sardes une intendance de Carouge (ch.-l. St-Julien). Cette dénomination a été supprimée en 1837.

CARPATHES (monts). V. KRAPACS.

CARPATHOS, auj. Scarpanto, petite île de la Méditerranée, entre celles de Rhodes et de Crète. On donnait le nom de mer Carpathienne à la mer voisine.

CARPENITZA, Œchalie ou Callium, v. de la Grèce moderne (Eurytania), sur le Carpenizion, affluent de l'Aspro-Potamo. Marco Botzaris y périt, 1823.

CARPENTARIE (Golfe de), sur la côte N. de l'Australie, entre 133° 20'-140° long. E. et 10° 40'-17° 40' lat. S. — On nomme Terre de Carpentarie le pays qui s'étend sur les bords de ce golfe, entre la Terre d'Arnheim à l'O. et la Nouv.-Galles mérid. à l'E. Cette Terre a 1700 k. de développement. Connue dès 1616, elle reçut son nom en l'honneur de P. Carpenter, gouverneur général des Indes hollandaises.

CARPENTIER (P.), bénédictin, prieur de Donchery, né à Charleville en 1697, mort en 1767, a donné un Supplément au Glossaire de Ducange, sous le titre de Glossarium novum, Paris, 1766, 4 v. in-f.

CARPENTIER DE MARIGNY. V. MARIGNY.

CARPENTRAS, Carpentoracte, ch.-l. d'arr. du dép. de Vaucluse, au pied du mont Ventoux, sur l'Auzon, à 24 kil. N. E. d'Avignon; 8332 hab., dont env. 2000 israélites. Cour d'assises, trib. de 1re instance, collége, bibliothèque (qui provient de Peiresc). Cathédrale ornée de colonnes tirées d'un anc. temple de Diane; murailles anciennes, aqueduc; huile d'olive dite d'Aix, savon, essences, fruits, soie, safran, truffes. — Carpentras, v. des Cavares, était, avant Forum Neronis, la capit. des Memini; elle était comprise dans la Narbonnaise 2e. Plus tard, elle fut le ch.-l. du Comtat Venaissin. Elle servit de résidence à Clément V en 1313; elle fut réunie à la France en 1791. Elle eut dès le IIIe siècle un évêché, qui fut supprimé par le concordat de 1801.

CARPETANI, peuple de l'Hispanie (Tarraconaise), vers le centre de la péninsule, dans la Sierra di Guadalupe, habitait sur les 2 rives du haut Tage, à l'E. et à l'O. de la Jarama actuelle, entre les Arevaci au N., les Celtiberi à l'E., les Vettones à l'O., les Oretani au S. Ch.-l., Toletum (Tolède).

CARPI, v. de l'anc. duché de Modène, à 22 kil. S. O. de la Mirandole; 6000 hab. Évêché. Château, filature de soie. — Village de Vénétie, sur l'Adige, à 10 k. S. E. de Vérone; 1200 h. Le prince Eugène y battit Catinat en 1701.

CARPI (Hugo de), peintre et graveur en bois, né à Rome vers 1486, fut l'un des premiers à appliquer la gravure à trois planches; la 1re servait pour le portrait, la 2e pour les demi-teintes, et la 3e pour les ombres. Parmi ses divers ouvrages, on distingue : David coupant la tête de Goliath, le Massacre des Innocents, Ananie puni de mort, Énée sauvant son père Anchise, etc.

CARPI (Jérôme de), né à Ferrare en 1511, mort en 1556, imita le Corrége et orna de ses ouvrages le palais des ducs de Ferrare. Il était aussi habile architecte et il enrichit ses tableaux de dessins d'architecture.

CARPIN (Jean DUPLAN de), frère mineur de Saint-François, et archevêque d'Antivari, né en Italie à la fin du XIIe s., fut envoyé par Innocent IV, en 1245, dans le Kaptchak, auprès de Batou, khan des Tartares, pour le presser de cesser de ravager les pays chrétiens. De retour de ce périlleux voyage, que personne n'avait fait avant lui, il fut nommé provincial d'Allemagne, et prêcha l’Évangile en Bohême, en Hongrie, en Norvège et en Danemark. La Relation de ses voyages (pendant les années 1245-1247) a été publiée d'abord à La Haye en 1729, avec ceux de Benjamin de Tudèle et de Rubruquis; et d'une manière plus complète, d'après les manuscrits de Leyde, par M. d'Avezac, Paris, 1838, in-4,

CARPOCRATE, hérétique du IIe s., natif d'Alexandrie, niait la divinité de J.-C., croyait à la magie et professait les doctrines des Gnostiques, regardant les actes corporels comme indifférents et autorisant ainsi les plaisirs les plus honteux.

CARPZOV, Carpzovius, famille allemande, qui a fourni un grand nombre de savants jurisconsultes, théologiens et philologues. Le chef de cette famille est Benoît Carpzov, né dans le Brandebourg en 1565, mort en 1624, qui professa le droit à Wittemberg, et laissa 5 enfants, tous connus, notamment Jean Gottlob C., à qui l'on doit une Dissertation sur les opinions des philosophes touchant la nature de Dieu, Leipsick, 1699; Critica sacra, 1708; — J. Benoît C., auteur des Dissertations sur Mencius, philosophe chinois, sur Autolycus de Pitane, sur Paléphate, Musée, Ach. Tatius, Leipsick, 1743; sur Saxon le Grammairien, 1762, etc.

CARQUEFOU, ch.-l. de c. (Loire-Inférieure), à 11 k. N. E. de Nantes; 391 h.

CARR (Robert). V. SOMERSET.

CARRA (J. L.), né en 1743 à Pont-de-Veyle, avait été avant la Révolution secrétaire d'un hospodar de Valachie, puis du cardinal de Rohan. Il publia dès 1789 avec Mercier les Annales patriotiques, journal démocratique qui eut une grande popularité, provoqua l'établissement de la Commune et de la garde bourgeoise et fut un des meneurs de l'insurrection du 10 août. Élu député à la Convention, il s'attacha au parti de Brissot, fut proscrit au 31 mai 1793, et mis à mort le 31 oct. avec les Girondins. On a de lui une Histoire de Moldavie et de Valachie, 1778; une traduction de l’Histoire grecque de Gillies, 1787, des Considérations sur les États généraux, 1789, et des Mémoires sur la Bastille, 1790.

CARRACHE (Louis), en italien Carracci, peintre, né à Bologne en 1554, mort en 1619, fut élève du Tintoret et maître d'Augustin et d'Annibal Carrache, ses deux cousins. Il créa un genre éclectique en quelque sorte, s'attachant à détruire les exagérations et le mauvais goût des diverses écoles de son temps. Il fonda à Bologne, de concert avec ses deux cousins, une académie de peinture, dite des Incamminati (acheminés, progressifs), qui avait pour principe d'allier