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de Ferdinand, il prit le titre de roi sous le nom de Charles V, rentra en Espagne les armes à la main (1834). Les Carlistes, ses partisans, ayant été vaincus en 1839, il se réfugia en France, fut interné à Bourges, et mourut à Trieste en 1847. — Ses prétentions ont été reprises par son fils, le Cte de Montemolin (V. ce nom), et par son petit-fils, Charles de Bourbon (1848-1909), Don Carlos, qui, sous le nom de Charles VII, les renouvela sous le roi Amédée (juill. 1872) et sous la république de 1873, et s'empara de plusieurs villes du N. de l'Espagne.

CARLOSTADT (André BODESTEIN, dit), ami de Luther, ainsi nommé de la ville de Carlstadt, en Franconie, où il était né, était professeur de théologie et doyen de l'Université à Wittemberg en 1512. Il fut un des premiers à embrasser la Réforme et à se marier; mais il ne tarda pas à se séparer de Luther au sujet de l'Eucharistie, et combattit la présence réelle (V. SACRAMENTAIRES). Mort à Bâle en 1541.

CARLOTTA (LA), v. d'Espagne, une des colonies étrangères de la Sierra-Morena établies en 1767 par Olavidès, à 25 kil. S. O. de Cordoue; 4000 hab., en grande partie Français et Savoyards.

CARLOVINGIENS, illustre famille qui a donné un grand nombre de souverains à la France, à l'Allemagne et à l'Italie pendant les IXe et Xe siècles. Elle doit son nom à Charles-Martel, maire du palais, fils de Pepin d'Héristal, et père de Pepin le Bref. Voici la liste des souverains de cette famille :

Rois de France. Charles-Martel, 715-741; Pepin le Bref, 752-768; Charlemagne, 768-814; Louis le Débonnaire, 814-840; Charles le Chauve, 840-877; Louis le Bègue, 877-879; Louis III et Carloman, 879-884; Charles le Gros, 884-887; Charles le Simple, 893-923; Louis d'Outremer, 936-954; Lothaire, 954-986; Louis V, le Fainéant, 986-987.

Empereurs. Charlemagne, 800-814; Louis le Débonnaire. 814-840; Lothaire, 817-855; Louis II, fils de Lothaire, 850-876; Charles le Chauve, 876-877; Charles le Gros, 880-887 ; Guy de Spolète, 891-894; Lambert, 894-896; Arnoul de Carinthie, 896-899; Louis, fils de Boson, 901-902; Bérenger, 906-924.

Rois d'Allemagne ou de Germanie. Charlemagne, 800-814; Louis le Débonnaire, 814-840; Louis II, le Germanique, 840-876; Louis le Jeune ou de Saxe, 876-882; Charles le Gros, 882-887; Arnoul de Carinthie, 887-899 ; Louis l'Enfant, 899-911.

Rois d'Italie. Charlemagne, 774-781; Pépin, 781-812; Bernard, 812-818; Louis le Débonnaire, 818-820; Lothaire, 820-855; Louis II, 855-875; Charles le Chauve, 875-876; Charles le Gros, 879-881 ; Guy, 881-888; Bérenger, 888-894, 905-924; Lambert, 894-900; Louis, fils de Boson, 900-905; Hugues de Provence, 926-947; Lothaire, 945-9150; Bérenger II et Adalbert, 950-961.

En France, la mort de Louis V, le Fainéant (987), amena sur le trône Hugues Capet, qui fut reconnu roi à l'exclusion de Charles de Lorraine, 2e fils de Louis d'Outremer. En Allemagne, les Carlovingiens s'éteignirent en la personne de Louis IV, l'Enfant (911), et furent remplacés par les maisons de Saxe et de Franconie. En Italie, après la mort d'Adalbert, dernier roi carlovingien (961), Othon le Grand réunit ce royaume à l'empire.

CARLOW, v. d'Irlande (Leinster), ch.-l. d'un comté de même nom, sur le Barrow, à 67 k. S. O. de Dublin; 10 000 hab. Ancien château fort anglo-normand, anc. abbaye, temple protestant, hospice d'aliénés. Un peu de commerce. — Le comté est situé entre ceux de Kilkenny, Kildare, la Reine, Wicklow et Wexford; 88 980 hectares, 86 228 hab.

CARLOWITZ, v. des États autrichiens (Esclavonie militaire), sur le Danube qui souvent l'inonde, à 10 kil. S. E. de Peterwaradin; 5600 h. Archevêché grec; école illyrienne, école catholique. Vin estimé, vermouth. — Il y fut signé en 1699 un traité de paix, par lequel la Turquie cédait : à l'Autriche toute la Hongrie turque (moins Temeswar et Belgrade) et ses prétentions à la suzeraineté de la Transylvanie; à la Pologne, Kaminiec, la Podolie et l'Ukraine en deçà du Dniepr: à Venise, la Morée, l'île d'Égine et plusieurs places en Dalmatie; à la Russie, Azov.

CARLSBAD, v. de Bohême (Elnbogen), sur la Toppel, à 11 k. N. E. d'Elnbogen; 3000 h. permanents. Couteaux, aiguilles, etc. Eaux thermales découvertes par l'empereur Charles IV dans une partie de chasse en 1358, d'où le nom de Carlsbad (c.-à-d. bain de Charles); sel de Carlsbad (sulfate de soude). — Il s'y tint en 1819 un congrès des souverains d'Allemagne pour établir une police plus rigoureuse contre les étudiants et contre l'esprit de libéralisme.

CARLSBOURG, Apulum chez les anciens, Alba Julia, Alba Carolina en latin moderne, Weissenbourg en allemand (alb, weiss, signifient blanc), v. de Transylvanie, ch.-l. du comitat de Weissembourg, sur le Maros; 6500 h. Ville petite, mais importante comme place forte; siége de l'évêché catholique de Transylvanie; anc. résidence des princes de Transylvanie; cathédrale où se trouve le tombeau de J. Huniade. Aux environs, riches mines d'or.

CARLSCRONA, v. de Suède, à 400 kil. S. O. de Stockholm, sur la mer Baltique, est en grande partie construite sur de petites îles qui touchent à la côte ; 15 000 hab. Port militaire, le premier du roy.; forts, bassins, chantiers et autres établissements pour la marine. — Fondée par Charles IX, augmentée par Charles XI en 1679, détruite en partie par un incendie en 1790.

CARLSHAFEN, v. de Hesse-Cassel, à 32 kil. N. de Cassel, sur le Weser et la Dimel ; 2000 hab. Canal, port. La v. est bâtie à l'italienne. Hôpital d'invalides fondé en 1704. — Syburg était le 1er nom de cette ville; le landgrave Charles, qui la rebâtit en 1699, lui donna en 1717 celui qu'elle porte auj.

CARLSRUHE, capit. du grand-duché de Bade, à 7 kil. de la r. dr. du Rhin, à 67 kil. N. E de Strasbourg; 25 000 hab. Très-jolie ville; beau château; monuments divers, églises, caserne, théâtre, porte d'Ettlingen, etc. Académie, biblioth., beaucoup d'établissements d'instruction. Industrie : soieries, bijouterie, carrosserie, meubles, amidon, etc. Un chemin de fer l'unit à Heidelberg par Manheim et à Bâle par Rastadt. — Cette v. fut fondée en 1715 par Charles-Guillaume, margrave de Bade-Dourlach, qui en fit sa résidence et lui donna le nom de Carlsruhe, c.-à-d. repos de Charles : ce n'était auparavant qu'un simple rendez-vous de châsse.

CARLSTAD, v. de Suède, sur le lac Wener, ch.-l. du gouvt de Carlstad, à 255 kil. O. de Stockholm; 2000 hab. Cathédrale. Commerce assez actif. — Fondée en 1584 par Charles duc de Sudermanie (Ch. IX). — Dans le gouvt de Carlstad sont de riches mines de fer qui donnent 300 000 quintaux par an.

CARLSTADT, v. forte des États autrichiens (Trieste), à 164 kil. E. de Trieste; 6000 hab. Évêché grec orthodoxe. Château, chantiers de construction. — V. de Bavière (Basse-Franconie), à 54 kil. N. O. de Wurtzbourg; 3000 hab. Patrie de Carlostad.

CARLSTADT-VARASDIN (Généralat de), gouvt des États autrichiens qui, réuni au banat de Croatie, forme une des 4 divisions du gouvt des Confins militaires.

CARLUX, ch.-l. de cant. (Dordogne), sur la Dordogne, à 11 kil. E. de Sarlat; 360 hab. Ruines d'une forteresse.

CARMAGNOLE, v. du roy. d'Italie, dans le Piémont, à 24 kil. S. E. de Turin; 12 000 hab. Belle place. Patrie de François Bussone, dit Carmagnole. Prise en 1691 par Catinat et en 1796. — Pendant la Révolution, on donna le nom de Carmagnole à une chanson républicaine injurieuse à la cour, puis au costume négligé qu'adoptèrent les Jacobins en 1793. On croit que l'air de la Carmagnole, bien antérieur à la Révolution, fut d'abord fait pour une chanson populaire dans laquelle était célébrée une grande victoire remportée sur les Suisses par le général François Carmagnole (qui suit).

CARMAGNOLE (François BUSSONE, dit), général