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tholique; fut fait ensuite archevêque de Milan, et sacra dans cette ville Napoléon roi d'Italie, 1805.

CAPRARIA. V. CAPRAJA et CABRERA.

CAPRAROLA, vge du territoire romain, sur le mont Cimino, à 12 kil. S. E. de Viterbe. Magnifique château des Farnèse, chef-d'œuvre de Vignole.

CAPRÉE, Capreæ, auj. Capri, île de la Méditerranée, à l'extrémité S. du golfe de Naples. Elle a env. 15 kil. de tour, avec 3000 h., et contient deux villages, Capri et Anacapri. Île montagneuse, d'un accès difficile ; intérieur délicieux, vin blanc excellent connu sous le nom de vin de Capri. Près de l'île est une grotte à magnifiques effets de lumière dite la grotte d'Azur. — Auguste se retira souvent à Caprée. Tibère y passa les onze dernières années de sa vie livré à d'infâmes débauches ; on y voit de nombreuses ruines des douze palais qu'il y avait fait élever. Lamarque prit l'île et le fort en 1808.

CAPSA, v. de Numidie, auj. Cafza. V. ce nom.

CAPSALI, ch.-l. de l'île de Cérigo. V. ce nom.

CAPSIR, petit pays du Roussillon propre, primitivement dans la Cerdagae française, fait auj. partie du cant. de Montlouis, dans le dép. des Pyrénées orientales ; lieu principal, Puy-Val-d'Or.

CAPTAL, de capitalis, chef ou seigneur. Ce nom, qui distinguait jadis les seigneurs de l'Aquitaine, n'est resté en usage que pour le captal de Buch et le captal de Trame. On connaît surtout sous le premier de ces deux titres Jean de Grailly, général au service de Charles le Mauvais, roi de Navarre. Il fut deux fois vaincu et pris par du Gueslin : la 1re fois à Cocherel en Normandie, l'an 1364; la 2e en 1372, près du château de Soubise. Il mourut en 1377 à la prison du Temple à Paris. Charles V avait inutilement tenté de l'attacher à son service.

CAPTIEUX, ch.-l. de c. (Gironde), à 17 k. S. de Bazas, sur la grande route de Bayonne ; 434 h.

CAPUCHONS (Confrérie des), formée en 1183 dans le midi, pour exterminer les bandes de mercenaires dits Routiers et Brabançons qui désolaient la France ; ils tiraient leur nom des capuchons qu'ils portaient et sur lesquels était une image de la Vierge.

CAPUCINES, religieuses, dites aussi Filles de la Passion, suivaient la même règle et portaient à peu près le même costume que les Capucins. Elles furent établies en 1538 à Naples, et introduites en France en 1602. Leur principal couvent était situé à Paris, entre la rue Neuve-des-Petits-Champs et le boulevart, dans l'emplacement sur lequel on a depuis formé la rue des Capucines.

CAPUCINS, religieux mendiants, de l'ordre des Franciscains, ainsi nommés du capuce ou capuchon dont ils couvraient leur tête. Ils furent établis en 1525 par Matthieu de Baschi, moine franciscain de Montefiascone, qui voulut réformer son ordre, et furent approuvés par Paul III en 1536. Introduits en France en 1572 sous Catherine de Médicis et Charles IX, ils s'y multiplièrent rapidement. Aboli en France en 1790, l'ordre se maintint à l'étranger. Il a reparu en France depuis 1851. Les Capucins portent une robe d'étoffe brune, un manteau, un capuchon pointu, une longue barbe, et marchent les pieds nus ; ils font vœu de pauvreté et vivent d'aumônes. Cet ordre a produit en France quelques hommes distingués, entre autres le P. Ange de Joyeuse et le P. Joseph du Tremblay.

CAPULETS, famille gibeline de Vérone, célèbre par son inimitié avec les Montaigus, et par l'aventure tragique de Roméo et de Juliette. Les uns admettent cette histoire comme authentique et placent vers l'an 1303 la rivalité des deux familles, dont Dante fait en effet mention (Purgatoire, VI); les autres la regardent comme purement fabuleuse. Quoi qu'il en soit, l'histoire de Roméo et Juliette, racontée sous forme de nouvelle par Bandello en 1554, mise en vers par le poëte anglais Arthur Brooke en 1662, a été transportée avec un grand succès sur la scène par Shakspeare et Lope de Véga.

CAQUEUX. V. CAGOTS.

CARA, c.-à-d. Noir en turc. V. KARA.

CARABORO, bourg et colline du Vénézuela, à 15 k. S. O. de Valencia. Bolivar y remporta le 24 juin 1821 une victoire décisive sur les généraux espagnols. — Ce bourg donne son nom à une prov. située entre celles de Barquisimeto à l'O. et de Caracas à l'E.; environ 100 000 ; ch.-l., Valencia.

CARACA (la), île située sur la côte S. d'Espagne, à 9 k. S. E. de Cadix, au fond d'une baie de même nom ; 5000 h. Arsenaux et chantiers de la marine.

CARACALLA, M. Aurelius Antonimus Bassianus, empereur romain, né à Lyon l'an 188 de J.-C., fils de Septime-Sévère et de Julia Domna, fut proclamé empereur en 211, conjointement avec son frère Géta. On le soupçonne d'avoir avancé la mort de son père. A peine monté sur le trône, il se souilla de crimes : il poignarda son frère Géta dans les bras de sa propre mère, fit périr tous ceux qui avaient été attachés à ce frère, et n'épargna pas le célèbre jurisconsulte Papinien. La ville d'Alexandrie fut mise au pillage par ses ordres, pour quelques plaisanteries que des habitants s'étaient permises contre lui. Admirateur d'Alexandre, il voulait l'imiter en tout ; il lui fallut un Éphestion : il fit empoisonner Festus, un de ses favoris, afin de pouvoir le pleurer comme le vainqueur de Darius avait pleuré son ami. Aussi vain que cruel, il prit les surnoms de Germanique et de Parthique pour avoir fait la guerre aux Germains et aux Parthes, quoique cette guerre n'eût tourné qu'à sa honte. Ce monstre périt enfin en 217, sous les coups de Macrin, préfet du prétoire. Sous son règne, avaient été élevés à Rome quelques beaux monuments, entre autres les Thermes dits de Caracalla. — Il tirait son surnom d'un long manteau gaulois nommé caracalla, qu'il aimait à porter.

CARACAS, nommée aussi SANTIAGO-DE-LÉON-DE-CARACAS, capit. de Vénézuela, par 69° 25' long. O., 10° 30' lat. N.; 60 000 hab. Archevêché, université, consulats. Grand commerce par le port de la Guayra. Exportation de café et surtout de cacao renommé, dit caraque. — Fondée en 1367, ravagée en 1679 par les Français, Caracas fut détruite, le 26 mars 1812, par un tremblement de terre ; elle s'est relevée de ses ruines. C'est la patrie de Bolivar. — La prov. de Caracas s'étend le long de la côte septentrionale, de l'embouch. de l'Unare à celle de Tocuyo ; 250 000 h. Elle formait avec le Vénézuela propre le noyau de la capitainerie générale espagnole de Vénézuela-et-Caracas, qui comprenait de plus Cumana, etc.

CARACATES, peuple de la Germanie 1re, au N. des Vangiones; ch.-l., Mogontiacum (Mayence).

CARACCIOLI, famille du roy. de Naples, d'origine grecque, a fourni un grand nombre d'hommes qui se sont distingués dans la politique ou les lettres.

CARACCIOLI (Jean), gentilhomme napolitain, secrétaire et favori de la reine Jeanne II, fit arrêter en 1416 Jacques de La Marche, mari de la reine, et le força à fuir ; triompha aussi d'un rival dangereux, Sforza de Cotignola, et se fit nommer grand sénéchal, duc de Vénuse et comte d'Avellino. Il exigeait encore de nouvelles faveurs, lorsque Jeanne, lasse de subir son joug, donna l'ordre de l'arrêter : les émissaires, sous prétexte de résistance, le tuèrent dans sa chambre (1432). — Un autre Jean C., 1480-1550, prince de Melfi, s'attacha aux Français pendant l'occupation de Naples par Charles VIII, reçut de François I les terres de Romorantin, Nogent-le-Rotrou et Brie-Comte-Robert, défendit avec succès, en 1543, la place de Luxembourg contre les Impériaux et fut fait maréchal de France en 1544.

CARACCIOLI (Ant.), né à Melfi dans le roy. de Naples, était fils du préc. Après avoir été abbé de St-Victor à Paris (1543) et avoir été sacré évêque de Troyes (1551), il embrassa ouvertement le Luthéranisme ; mais il fut bientôt forcé à une abjuration publique. Ayant sollicité en vain le chapeau de cardinal, il se jeta de nouveau dans la Réforme en 1557