Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Pepin le Bref, de Louis le Débonnaire et de ses successeurs. A la mort de Charles le Simple (929), on cessa de donner ce nom aux actes de l'autorité royale. Les meilleurs recueils des Capitulaires sont dus à Baluze (Paris, 1677) et à Pertz (Hanov., 1826-29).

CAPITULATION D'EMPIRE, acte par lequel l'empereur d'Allemagne, à son avénement, s'engageait à respecter les droits et privilèges du corps germanique. Cet usage fut introduit en 1519, lors de l'élection de Charles-Quint; la dernière capitulation fut jurée par François II en 1792.

CAPO D'ISTRIA, Ægida, puis Justinopolis, v. des États autrichiens (Illyrie), qui fut longtemps capit. de l'Istrie, d'où son nom; dans une petite île jointe au continent par une chaussée, à 15 k. S. de Trieste; 5000 h. Port sur le golfe de Trieste; murs, citadelle. Ëvêehé. Riches salines. — Prise en 982 par les Vénitiens.

CAPO D'ISTRIA (Jean, comte de), homme d'État, né en 1776 à Corfou, d'une famille originaire de Capo d'Istria, entra jeune au service de la Russie, fut chargé par l'empereur Alexandre d'organiser l'administration des îles Ioniennes, et fut ministre de cette république de 1802 à 1807, fut plénipotentiaire de la Russie au 2me traité de Paris en 1815, et ministre des affaires étrangères de 1816 à 1822. Il se montra chaud partisan de la cause des Grecs lors de leur insurrection contre la Turquie, et fut élu président par la nation grecque dès qu'elle put se constituer (1827). Il employa tout son pouvoir à rétablir l'ordre et la prospérité; mais, au milieu de ses efforts, il fut assassiné en 1831 par deux fanatiques, Georges et Constantin Mavromichali, qui voulaient ainsi venger Petro Mavromichali, leur père et leur frère, que Capo d'Istria avait emprisonnés. Du reste, on accusait le présid. de n'être que l'instrument de la Russie.

CAPOTS. V. CAGOTS.

CAPOUE, Vulturnum, puis Capua, v. de l'anc. roy. de Naples (Terre de Labour), sur le Volturno, à 28 k. N. de Naples; 8000 hab. Archevêché; citadelle, cathédrale, belle église dell' Annunziata; beau pont. A 4 k. S. E. de cette ville, sont les ruines de l'anc. Capoue, dont l'emplacement est occupé auj. par le bourg de Ste-Marie de Capoue. — L'anc. Capoue, une des principales villes de la Campanie, fut primitivement occupée par les Étrusques, qui la nommèrent Vulturnum à cause de sa position sur le Volturno. Vers 424 av. J.-C., des Samnites s'en emparèrent et lui donnèrent le nom de Capua. En 343, d'autres Samnites ayant voulu la conquérir, les habitants implorèrent le secours des Romains et ils finirent par se donner à eux. Pyrrhus fit vainement le siége de Capoue; en 215 Annibal la prit après la bataille de Cannes; et il y passa l'hiver: on a prétendu que les délices de cette ville énervèrent son armée et causèrent sa ruine. Les Romains reprirent Capoue en 211 et y exercèrent de sanglantes vengeances. C'est à Capoue que prit naissance la révolte de Spartacus. Cette v. fut dévastée au Ve s. par Genséric, puis par les Lombards. Assiégée en 1860 par Garibaldi, elle ne tarda pas à capituler.

CAPPADOCE, Cappadocia, région de l'Asie-Mineure, correspondant auj. à une partie des pachaliks de Sivas, de Marasch et de Caramanie, était bornée au N. par le Pont, à l'O. par la Galatie et la Phrygie, au S. par la Cilicie et à l'E. par l'Euphrate, qui la séparait de l'Arménie; elle avait pour capit. Mazaca ou Césarée. La Cappadoce contenait, entre autres prov., la Sargarausène, la Garzauritide, la Tyanitide, la Cataonie; avant Alexandre, le Pont en faisait partie, sous le nom de Cappadoce du Pont-Euxin. Elle était sillonnée du S. O. au N. E. par l'Anti-Taurus et arrosée par l’Halys et l’Iris. Les Cappadociens passaient pour lourds, bornés et superstitieux. Leur religion tenait du Sabéisme : c'est chez eux qu'était le temple de Comana, où le feu était adoré. Ils élevaient beaucoup de troupeaux et des chevaux fort estimés. — La Cappadoce, gouvernée d'abord par des princes à peu près indépendants, fit successivement partie de l'empire perse et de celui d'Alexandre, de la satrapie d'Eumène, du roy, d'Antigone, mais elle recouvra son indépendance vers 312 av. J.-C. On y compte 10 rois du nom d'Ariarathe (370-92 av. J.-C.); puis 3 Ariobarzane (92-34). Ariarathe VIII ayant été dépouillé par Mithridate, la chute de ce dernier entraîna la soumission de la Cappadoce aux Romains; cependant elle continua longtemps d'exister comme royaume, sous le protectorat romain, et ne fut réduite en prov. romaine que sous Tibère, après la mort du roi Archélaus (17 de J.-C.). Par la suite, on en fit trois prov. : la Cappadoce 1re, au N. O. (ch.-l., Sébaste); la Cappadoce 2e, au S. O. (ch.-l., Mazaca); l'Arménie 2e, au S. E. (ch.-l., Mélitène); la partie située au N. E. fut comprise dans l'Arménie 1re. La Cappadoce passa en 1071 sous le joug des Turcs seldjoucides, et en 1300 sous celui des Turcs ottomans, qui la possèdent encore.

CAPPEL, bourg de Suisse (Zurich), au S. O. de Zurich, au pied de l'Albis. Anc. abbaye de Cîteaux. Patrie de Léonard Meister. — On nomme Guerres de Cappel les guerres civiles et religieuses auxquelles la réforme de Zwingle donna lieu en 1529 et en 1531. Les Réformés furent vaincus à Cappel par les Catholiques en 1531; Zwingle périt dans le combat.

CAPPEL, famille protestante française, qui a fourni des ministres distingués et de savants hébraïsants. Le plus connu est Louis Cappel, né à Sedan en 1585, mort en 1658, qui fut professeur d'hébreu et de théologie à l'université protestante de Saumur, et qui présenta au roi en 1560 la confession de foi de ses coreligionnaires. Secouant le joug de la Massore, il établit un nouveau système de critique sacrée et soutint contre Buxtorf que les points voyelles, qui, selon ce savant, seraient aussi anciens que la langue hébraïque, ne remontent pas au delà du VIe siècle de notre ère. Ses principaux ouvrages sont Arcanum punctuationis revelatum, Leydé, 1624; Critica sacra, 1650. — Son fils, Jacq. Louis Cappel, lui succéda dans sa chaire, continua sa dispute avec les Buxtorf, et publia quelques-uns de ses ouvrages.

CAPPERONNIER (Claude), philologue, né à Montdidier en 1671, mort à Paris en 1744, était fils d'un tanneur. Il reçut les ordres, enseigna le grec à Abbeville, puis vint à Paris, où il vécut du produit de leçons particulières, et fut nommé en 1722 professeur de grec au collége de France. Ses principaux ouvrages sont des éditions estimées de Quintilien, Paris, 1725, in-fol., et des Rhetores antiqui, Strasb., 1756, in-4. — Son neveu, Jean Capperonnier, 1716-1775, lui succéda dans sa chaire du collége de France, fut nommé en 1742 conservateur de la Bibliothèque du Roi, et en 1749 membre de l'Académie des inscriptions. Il a publié des éd. estimées de César, 1754; de Plaute, 1759; de Justin, 1770, et de Sophocle, 1781.

CAPPONI, famille illustre de Florence, balança quelque temps le crédit des Médicis. Le personnage le plus connu de cette famille est Gino C., décemvir de la guerre en 1405, qui contribua puissamment à la prise de Pise, 1406, et fut nommé gouverneur de cette ville. — Son petit-fils, Petro C., repoussa courageusement les prétentions de Charles VIII, qui, reçu dans Florence comme allié, voulait se faire reconnaître comme souverain, 1494.

CAPRAIS (S.), ermite, né à Agen, fut martyrisé sous Dioclétien vers 287. Une église d'Agen est sous son invocation. On le fête le 20 oct.

CAPRAJA, Capraria, Ægilon, île de l'Italie septentr. à 30 kil. N. E. de la Corse. Elle a 18 kil. de tour et 2500 h. On y trouve une petite v. de même nom. Sol volcanique. Nombreuses chèvres sauvages.

CAPRARA (J. B.), cardinal, évêque d'Iési, né à Bologne en 1733, mort à Paris en 1810, remplit avec succès plusieurs missions importantes sous Benoît XIV et Clément XIII, fut nommé en 1801 par Pie VII légat à latere près le gouvt français; conclut en cette qualité avec le premier consul le Concordat de 1801, qui rétablit en France le culte ca-