Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P1 - A-G.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nopole du commerce était entre les mains de 14 marchands chinois (Hongs). Les Portugais y avaient été admis dès 1517 ; les Anglais en 1634. Momentanément occupée en 1841 par les Anglais, cette v. fut bombardée par eux en 1856. Elle fut prise d’assaut en 1857 par les flottes combinées de l’Angleterre et de la France, à la suite d’attaques des Chinois contre des navires marchands anglais.

CANTORBÉRY, Durovernum et Cantuaria en latin, Canterbury en anglais, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de Kent, jadis capit. du roy. de Kent, sur le Stour, à 80 kil. S. E. de Londres ; 16 000 hab. Archevêché, le plus ancien de l’Angleterre, établi en 597, pendant la mission de S. Augustin, et dont le titulaire est primat de toute l’Angleterre et premier pair du roy. Parmi les monuments, on remarque la cathédrale, datant de 1184, qui renferme le tombeau de S. Thomas Becket, assassiné en ce lieu, en 1170, et ceux du prince Noir, de Henri IV et du cardinal Pole ; l’hôtel de ville, le théâtre, les casernes, 4 rues principales disposées en croix. Houblon, charcuterie renommée. Étoffes de soie et mousselines dites de Cantorbéry. Eaux thermales.

CANTUARIA, nom latinisé de CANTORBÉRY.

CANTWELL (Michel), traducteur, né en 1744, m. en 1802, était fils d’André Cantwell, médecin irlandais établi en France et auteur lui-même de quelques écrits. Après avoir servi dans l’armée française, il fut nommé bibliothécaire des Invalides. Il a traduit en français un grand nombre d’ouvrages anglais, entre autres l’Histoire de Gibbon, 1777-95 ; la Rhétorique de Blair ; le Voyage du commodore Byron à la mer du Sud. Ses traductions, quoique peu estimées, ont cependant rendu service.

CANTYRE, presqu’île de la côte occid. d’Écosse, forme la partie mérid. du comté d’Argyle.

CANUBIN, Cœnobium, couvent d’Hospitaliers en Syrie, à 44 kil. E. de Tripoli ; ch.-l. des Maronites.

CANUEL (le général), né en 1767 dans le Poitou, mort en 1841. D’abord fougueux républicain, il se déclara en 1814 chaud partisan des Bourbons, alla en 1815 combattre dans les rangs des Vendéens, qu’il avait lui-même combattus en 1793, et se montra impitoyable dans la répression d’un mouvement insurrectionnel à Lyon en 1817, ce qui lui attira de vifs démêlés avec le colonel Fabvier et le rendit fort impopulaire. En compensation, il obtint les faveurs de la Restauration. On a de lui des Mémoires sur la guerre de Vendée en 1815, et une Réponse au colonel Favier sur les événements de Lyon, 1818.

CANULEIUS (Cn.), tribun du peuple, fit décréter, l’an 444 av. J.-C., une loi qui permettait les mariages entre patriciens et plébéiens ; mais il ne put obtenir qu’un des deux consuls serait plébéien.

CANUSIUM, auj. Canosa, v. d’Apulie. V. CANOSA.

CANUT ou KNUT I, roi de Danemark, fils aîné de Gorm le Vieux. On croit qu’il régna avec son père de 863 à 873, et mourut avant lui. C’est à tort qu’on le compte au nombre des rois titulaires.

CANUT II (I en Angleterre), dit le Grand, monta sur le trône de Danemark en 1014, et, la même année, vint revendiquer, les armes à la main, le roy. d’Angleterre, que son père Suénon avait conquis. Edmond, fils d’Ethelred, le lui disputa avec tant de courage que Canut dut consentir pour le moment à un partage : un traité assura à Edmond le midi de l’Angleterre ; mais ce prince ayant été assassiné par Edric, son beau-frère, Canut resta seul maître du pays (1017). Pour se concilier les Anglais, il épousa la veuve d’Ethelred. Les deux nations danoise et anglaise, suivant cet exemple, s’unirent par de nombreux mariages, et, en 1028, Canut put, sans craindre une insurrection de ses nouveaux sujets, s’absenter d’Angleterre. Après un pèlerinage à Rome, 1024, il vainquit les Suédois, conquit la Norwége sur Olaf le Saint, 1028-1031, et soumit l’Écosse, 1034. Ce roi donna des lois sages (publiées à Copenhague en 1826), bâtit beaucoup d’églises et de monastères, fit battre la 1re monnaie danoise, et institua une noblesse héréditaire. Il mourut en 1036, à Shaftesbury.

CANUT III (II en Angleterre), le Hardi ou Hardi-Canut, et par corruption Hardeknut, fils du préc., n’avait, par testament, que le trône de Danemark, celui d’Angleterre étant donné à Harold, son frère consanguin ; mais les Anglais, craignant une guerre civile entre les deux frères, réglèrent que Harold serait maître du pays au N. de la Tamise, et Canut de la partie méridionale. Harold, mécontent de ce partage, ne tarda pas à s’emparer du tout ; Canut venait, les armes à la main, revendiquer sa part, lorsque Harold mourut ; il resta par cet événement seul roi d’Angleterre (1039). IL devint bientôt aussi avide que cruel, et accabla le peuple d’impôts. Il mourut en 1041, d’une apoplexie foudroyante. C’est le dernier prince de la dynastie danoise en Angleterre.

CANUT IV, le Saint, roi de Danemark, fils de Suénon II, succéda, en 1080, à son frère Harold, fit régner l’ordre dans ses États, repoussa les Prussiens, extermina les pirates et conquit la Courlande. En 1086, une révolte éclata à l’occasion d’un tribut qu’il avait imposé en exécution de lois ecclésiastiques, et il fut tué dans l’église d’Odensée, où il s’était réfugié. Il fut canonisé ; on l’honore le 19 janvier.

CANUT V, roi de Danemark, fils d’Eric le Bon, frère de Canut IV, succéda à son père en 1147. La couronne lui fut longtemps disputée par Suénon, prince du sang royal, qui finit par l’assassiner dans un festin donné à l’occasion de la paix qui venait d’être conclue entre eux (1156).

CANUT VI, roi de Danemark, fils de Waldemar I, lui succéda en 1182. Peu de temps après son avénement, il soumit les Scaniens qui s’étaient révoltés sous la conduite d’Harold, fils de Canut V ; conquit le Mecklembourg, pays des anciens Vandales, la Livonie (1196),le Holstein, et mourut en 1202. Son règne fut pour le Danemark une époque de puissance et de prospérité. À la suite de ses conquêtes, il prit le titre de roi des Vandales, que les rois de Danemark ont conservé depuis.

CANUT, dit Ericson, roi de Suède, fils d’Éric IX, monta sur le trône de Suède en 1168, en tuant celui qui l’occupait, Charles, de la race de Swerker. Après avoir vaincu quelques prétendants, il régna paisiblement, encourageant l’agriculture et fondant des monastères. D’une piété ardente, ce prince se fit recevoir dans l’ordre de Cîteaux, et mourut en 1199 avec l’habit religieux. Repentant du meurtre de Charles, il avait nommé pour successeur le fils de ce prince.

CANY, ch.-l. de c. (Seine-Inf.), sur le Durdent, à 20 k. N. O. d’Yvetot, 1302 h. Commerce de grains, lin, huile de navette ; marché aux toiles.

CANZ (Israël Gottlieb), né près de Tubingue en 1690, mort en 1753, professa successivement l’éloquence, la poésie, la philosophie et la théologie dans sa ville natale ; adopta les principes de Leibnitz et de Wolf et tâcha de les introduire dans la. théologie. On a de lui : Philosophiæ leibnizianæ et wolfianæ usus in theologia, en 4 parties, Francfort et Leipsick, 1728-1379 ; Grammaticæ universalis tenuia rudimenta, 1737-1779 ; Ontologia polemica, 1741 ; Meditationes philosophicæ, 1750.

CAORSINS. V. LOMBARDS.

CAP (le). On désigne spécialement sous ce nom le cap de Bonne-Espérance, situé à la pointe S. de l’Afrique. Il fut vu pour la 1re fois en 1486 par Barthélémy Diaz, et doublé par Vasco de Gama en 1497. On l’avait d’abord nommé Cap des Tempêtes ; Jean II, roi de Portugal, changea ce nom en celui de Cap de Bonne-Espérance.

CAP (LE), ou la VILLE DU CAP, Cape-Town, v. de l’Afrique mérid., ch.-l. de la colonie anglaise du Cap, à 40 kil. N. du cap de Bonne-Espérance, d’où elle tire son nom, par 16° 3′ long. E., 34° lat. S., au fond de la baie de la Table ; env. 30 000 hab. Évêché anglican. Vaste château fort, batteries ; rues droites, canaux, maisons en briques ou en granit