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CANFRANC, bourg d'Espagne (Huesca), à 16 k. N. de Jaca. Près de là est le col de Canfranc, passage très-fréquenté d'Espagne en France.

CANIGOU, haute mont. des Pyrénées, dans le dép. des Pyrén. orientales, à 10 kil. S. de Prades; 2785m.

CANINA (L.), architecte et antiquaire piémontais, né en 1795 à Casal, mort en 1856, se fixa de bonne heure à Rome où il s'occupa de recherches archéologiques, devint architecte du prince Borghèse, et fut chargé par Pie IX de diriger les fouilles de la voie Appia. Il a publié en italien un grand nombre d'ouvrages sur la Topographie de Rome, sur la Campagne romaine; l’Étrurie, la Voie Appienne, et a beaucoup ajouté aux connaissances qu'on possédait.

CANINÉFATES, tribu batave, occupait l'O. de l'île des Bataves, sur les bords de la mer de Germanie.

CANINO, ville de l’État ecclésiastique, à 26 kil. N. O. de Viterbe. Palais donné à Lucien Bonaparte par Pie VII avec le titre de prince du Canino.

CANISIUS (P.), jésuite de Nimègue dont le nom hollandais était De Hondt (le Chien), né en 1524, mort en 1597, enseigna dans plusieurs colléges de son ordre, fonda ceux de Prague, d'Augsbourg, de Fribourg en Suisse, et rédigea pour l'enseignement de la religion un excellent précis : Summa doctrinæ christianæ, 1554, connu sous le nom de Grand Catéchisme, et traduit en plusieurs langues, notamment en français par l'abbé Peltier, 1857. Il donna lui-même de cet ouvrage un abrégé, le Petit Catéchisme, qui devint populaire. — Henri Canisius, son neveu, professeur de droit canon à Ingolstadt, mort en 1610, a donné Antiquæ lectionæ ad historiæ mediæ ætatis, recueil précieux, quoique indigeste; de pièces relatives à l'histoire ecclésiastique.

CANISY, ch.-l. de cant. (Manche), à 8 kil. S. O. de St-Lô; 235 hab. Draps, coutils, beau château.

CANNAY, une des Hébrides, à 17 kil. S. O. de Sky; 500 hab. Mont dit de la Boussole, où l'aiguille aimantée varie d'un quart de cercle à l'O.

CANNES, Cannæ, vge d'Italie, dans l'anc. Apulie (Capitanate), sur l'Aufide, à 11 kil. S. O. de la ville actuelle de Barletta. Annibal y tailla en pièces, l'an 116 av. J.-C, l'armée des Romains, commandée par Varron et par Paulus Æmilius, qui y périt avec 50 000 des siens.

CANNES, Ægitna ou ad Horrea, v. et port de France, ch.-l. de cant. (Alpes marit.), à 17 kil. S. E. de Grasse, sur le golfe de Napoule; 7357 hab. Site enchanteur, air très-doux. Vins, huiles, savons, parfumerie. Napoléon y débarqua à son retour de l'île d'Elbe, le 1er mars 1815.

CANNIBALES, nom donné vulgairement aux Caraïbes (V. CARAÏBES), est devenu synonyme d'anthropophages, à cause de l'usage où étaient les Caraïbes de dévorer leurs prisonniers.

CANNING (Georges), ministre anglais, né à Londres en 1770, mort en 1827, publia, dès l'âge de 16 ans, le Microcosme, journal littéraire plein de goût et de fine raillerie, entra en 1793 à la Chambre des Communes, où il se fit bientôt remarquer par son éloquence; prit parti pour Pitt, qui le fit nommer sous-secrétaire d'État en 1796, et devint ministre des affaires étrangères en 1807 : il souilla son administration par l'inique bombardement de Copenhague. Il se retira en 1809, à la suite d'un duel avec son collègue Castlereagh, et resta quelque temps éloigné du gouvernement ; mais il fut rappelé en 1822, comme ministre des affaires étrangères, et devint premier ministre en 1827. Il se montra plus favorable qu'auparavant aux idées libérales, s'unit aux whigs, appuya l'émancipation des catholiques d'Irlande, détacha son pays de la Sainte-Alliance, et prépara l'indépendance de la Grèce. Il mourut au milieu de ses travaux. Il avait cultivé la poésie avec succès dans sa jeunesse; son poëme de l’Esclavage de la Grèce révèle une imagination brillante en même temps qu'un vif amour de la liberté.

CANO (Diego), marin portugais. V. CAM (Diégo).

CANO (Sébastien DEL), navigateur espagnol, né vers 1460 à Guetaria près de St-Sébastien, fit partie de l'escadre de Magellan, reçut en 1521, après les désastres arrivés à ce célèbre navigateur, le commandement du vaisseau la Victoire; reconnut les îles d'Amboine, de Solor et de Timor, 1522, doubla avec beaucoup de peine le cap de Bonne-Espérance, et revint dans sa patrie en 1522, avec la gloire d'avoir le premier fait le tour du monde. Il mourut en 1526 dans un 2e voyage aux Indes orientales.

CANO (Alonzo), sculpteur, peintre et architecte, né à Grenade en 1601, mort en 1667, mérita d'être appelé le Michel-Ange de l'Espagne. Il obtint la faveur du duc d'Olivarez, qui le fit nommer en 1638 maître des œuvres royales et peintre de la chambre. Comme sculpteur, il se fit connaître par trois statues de grandeur naturelle, représentant la Vierge avec l'enfant Jésus, S. Pierre et S. Paul; comme architecte, il érigea un arc de triomphe à Madrid lors de l'entrée solennelle de Marie-Anne d'Autriche, 2e femme de Philippe IV; comme peintre, il fit un grand nombre de tableaux estimés qui ornent la plupart des grandes églises de l'Espagne, notamment une Conception de la Vierge, une Madeleine en pleurs, le Miracle del Poso de San-Isidoro et le Christ sur le Calvaire. Des malheurs domestiques, suite d'une vie désordonnée, le déterminèrent à chercher la retraite : il finit ses jours dans un couvent de Grenade. Les qualités qui le distinguent comme peintre sont un pinceau suave et gracieux, un dessin pur, naïf et en même temps majestueux, un coloris savant, une composition sage et pleine de goût, une exécution soignée jusque dans les mains et les pieds.

CANONGATE. V. ÉDIMBOURG.

CANOPE, dieu des eaux chez les Égyptiens. Il est représenté sous la forme d'un vase surmonté d'une tête d'homme ou d'animal. Ce ne fut probablement dans l'origine qu'un vase destiné à filtrer les eaux limoneuses du Nil ou un vase gradué, contenant différentes mesures d'eau et faisant connaître la crue plus ou moins abondante du fleuve; les figures dont il est surmonté indiquaient les signes du zodiaque auxquels cette crue correspondait. — On donnait aussi le nom de canopes à des vases où l'on gardait l'eau du Nil pour la boire, ainsi qu'à des espèces d'urnes où l'on renfermait le corps d'animaux sacrés ou qu'on plaçait auprès des momies.

CANOPE, Canopus, auj. Aboukir? anc. ville de la Basse-Égypte, entre Bouto et Alexandrie, à l'embouchure d'une branche du Nil dite Canopique. Célèbres temples de Sérapis et du dieu Canope. Les Grecs disaient que la ville devait son nom à un Grec, pilote de Ménélas qui y périt.

CANOSA, Canusium, v. d'Italie (Terre de Bari), à 68 kil. O. de Bari : 8000 hab. Fondée, dit-on, par Diomède, et fort importante jadis. C'est là que les débris de l'armée romaine se réfugièrent après la défaite de Cannes. Ruines antiques, restes de tombeaux taillés dans le roc. La ville a beaucoup souffert du tremblement de terre de 1694.

CANOSSA, bourg de l'anc. duché de Modène, à 18 k. S. O. de Reggio, sur une montagne; 1200 hab. Anc. château qui appartint à la grande-comtesse Mathilde, et où l'empereur Henri IV vint s'humilier devant le pape Grégoire VII.

CANOURGUE (LA) V. LA CANOURGUE.

CANOVA (Antoine), sculpteur italien, né en 1757 à Possagno, dans l’État vénitien, mort à Venise en 1822, fut appelé à Rome en 1779, après avoir remporté plusieurs prix à l'Académie des beaux-arts de Venise. Il y donna successivement plusieurs ouvrages qui le mirent bientôt au premier rang des sculpteurs modernes, et dans lesquels il sut allier l'imitation de la nature avec les beautés idéales de l'antique. Ses principaux ouvrages sont : Thésée assis sur le Minotaure vaincu; le mausolée de Clément XII, dans la basilique de Saint-Pierre, le mau-